Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Toutes les publications (196)

Trier par

Le Bonheur

"On ne possède pas le bonheur comme une acquisition définitive.

 Il s'agit à chaque instant de faire jaillir  une  étincelle de joie.

Ne l'oublions pas :

"Souris au monde et le monde te sourira"  -

(Soeur Emmanuelle)

Lire la suite...

Secrets d'alcôve

 

 

 

DSCF9777

 

Rien que le vent et la terre
noirs comme la pupille 
Jusqu’à l'amer pétrifié 
C’est le monde qui rétrécit 
Le baiser sur la pierre 
Pose ses lèvres d’espérance
 

Est-ce parce que la terre a perdu son parfum

Est-ce parce qu'il n'y a plus de neige et les pas
Dans le blanc de tes yeux
Que l'on sent les embruns et leur chant
Au travers de la peau 


Le ciel pleure comme on murmure 
Alors que dans l'air sèchent la pluie 
Les fleurs et les oiseaux 
S'enfuient les orages 
Jamais les larmes retenues
 

J'écris d'un secrétaire de bois 
Entre ramures et hardes de mer  
Les secrets d'alcôve 
Dans les cris de la scie

 

 

B


 

 

Lire la suite...

Il y a des nuits comme ça (2)

L'escorte des héros

Delphine savait très bien que sa chef infirmière la ferait surveiller de très près durant la garde, mais cela ne l'inquiétait pas. Ses compétences n'étaient pas en cause, et elle tiendrait le coup. Bertrand, qui coordonnerait les travaux jusqu'au retour de Maya le lendemain matin, était plus jeune qu'elle dans le service, mais il était expérimenté et assumait très professionnellement son statut de « second ».

D'ailleurs, en guise de mise en jambe, Maya avait fait un cadeau à Delphine :

— Monsieur ?

Il téléphone. La famille, sûrement. Stressé, le jeune papa.

Elle mit dans son sourire la promesse d'une bonne nouvelle.

— Oui, excusez-moi, dit-il d'un air gêné, je ne devrais pas utiliser mon portable...

— Vous êtes au bout du couloir, il n'y a aucun appareil électronique dans les environs, je ne vais pas vous gronder. Vous m'accompagnez ? Nous allons voir Lucas.

— Il y a du nouveau ?

— Oui. Vous allez pouvoir rassurer sa maman.

Delphine savait qu'il lui serait facile d'évacuer le stress de ce papa-ci. Merci Maya. Elle demanda :

— Je viens de prendre mon service. On dirait que Lucas est arrivé un peu fatigué ?

Elle lui fit raconter ce qu'en réalité elle savait déjà. Le travail avait été long, et à l'arrivée, la maman et son bébé étaient tous deux épuisés. Lucas était en hypothermie. Rien d'alarmant : le service de néonatologie l'avait sous sa garde depuis une heure et demie. Le temps d'y arriver, le papa avait terminé son histoire.

— Vous m'attendez ici ? J'en ai pour une minute.

Et Delphine pénétra dans le service.

Derrière la grande baie vitrée s'alignaient plusieurs couveuses. Certaines étaient faiblement éclairées, d'autres d'une lumière plus intense et tirant sur le violet. Plus loin, trois bébés dormaient sous un halo rouge.

— Bonsoir Cécile.

— Bonsoir Delphine. Tu viens faire tes courses ?

— Je suis arrivée à l'avance. Tu sais bien qu'avant dix-huit heures Maya ne m'autorisera même pas à remplacer une perfusion. Elle estime que je n'ai aucune bonne raison d'arriver plus tôt, alors elle m'offre une petite promenade.

— Sans commentaires... On manque de bras partout, donc tu tombes à pic. On m'a dit que toutes les salles de travail étaient occupées, et que deux mamans sont en salle d'op'... à trente semaines.

Deux prématurés. Ils avaient toutes les chances de se retrouver en néonatologie avant le lever du jour. Cécile était la pédiatre de garde : elle n'allait pas chômer cette nuit.

— Ça te fait déjà deux clients.

— Et toi deux mamans à rassurer. Bon, Lucas a retrouvé sa température normale, la saturation en oxygène est ok, il est grand temps qu'il voie ses parents.

— Et vice versa.

— En effet.... Et la fatigue reprendra vite le dessus... Je parie qu'il va dormir tout le temps durant les prochaines vingt-quatre heures. Dis à sa maman d'en profiter.

Delphine prit Lucas dans ses bras et l'entoura d'une couverture, puis elle le déposa dans un austère lit à roulettes. Lucas jeta ses petites mains vers le ciel. Derrière la grande baie vitrée, son papa dévorait la scène des yeux.

Elle sortit en poussant le lit devant elle.

— Allons-y. Lucas aura grand faim dans pas longtemps.

***

Ils ne tardèrent pas à arriver à destination.

— Il y a déjà un lit pour Lucas dans la chambre, je n'ai utilisé celui-ci que pour le trajet. Vous le prenez dans vos bras ?

Le papa accepta avec gratitude. Delphine aimait favoriser ces petites mises en scène : père et fils allaient pénétrer dans la chambre en héros.

— Je reviens dans un instant, dit-elle à mi-voix, car il avait déjà ouvert la porte.

— Chérie ? dit le papa. J'ai un cadeau pour toi.

***

En reprenant le chemin du service de néonatologie pour y rapporter le petit lit, Delphine se perdit dans ses pensées. Elle n'allait nulle part avec Marc.

Jamais je n'ai pensé à faire un enfant avec lui.

À cette idée, elle sentit son cœur réagir bizarrement, comme s'il s'était mis à tourner de travers, mais cela ne dura pas. Elle laissa trotter l'idée dans un coin de sa tête : il n'était pas question de s'appesantir sur le sujet, mais il n'était pas question non plus de le zapper.

Delphine avait suffisamment d'expérience pour savoir que les hommes et les femmes ne voyaient jamais vraiment les choses de la même manière. Aussi lorsqu'elle posait la question à chacun de ses petits amis : « qu'est ce qu'un homme et une femme qui s'aiment peuvent faire de plus beau au monde ? », jamais elle ne s'était vraiment étonnée lorsque chacun d'eux – y compris Marc – avait répondu « faire l'amour ». Elle avait aussi posé la question à ses amies et chacune avait répondu « faire un bébé ».

Delphine comprenait vaguement qu'en tirant de trop rapides conclusions sur de tels sujets, elle n'irait jamais nulle part dans sa relation avec les hommes et, son désir de maternité finissant par l'emporter, elle ferait tôt ou tard un bébé toute seule.

Laisse cela de côté, ma fille. Tu ferais bien de te concentrer sur ton travail.

Mais elle avait beau se le répéter, ses pensées partaient en vrille. Marc était le seul fiancé qu'elle ait « réellement mérité », comme disaient ses amis. En fait, c'était le seul après qui elle ait dû courir : tous les autres lui étaient tombés du ciel.

« Tombés du ciel, et boum, directement sous ton charme, évidemment, ils sont sonnés, les pauvres ! Tu peux les manger tout crus avant qu'ils ne reviennent à eux. »

C'était ce que Henri lui avait dit, quelques années plus tôt. Il était gynécologue. Delphine ne le voyait pas souvent, car il n'était pas affecté exclusivement à son hôpital, mais ils prenaient plaisir à prendre un café ensemble lorsque l'occasion se présentait.

Henri – et bien d'autres – le lui avait déjà dit : parmi les femmes du service, Delphine était la seule qui attirait le regard de tous les hommes, sans exception aucune.

— Même le mien, si tu veux savoir.

— Même le tien ? Je te trouve bien « cash » sur ce coup-là.

— Quoi ? Je dis ce que je pense, tout simplement. Tu ne crois quand même pas que je te drague ?

Delphine n'avait pas répondu car à vrai dire elle n'en savait rien. Ils étaient tous deux célibataires à cette époque, et Henri était un homme très séduisant. Elle n'avait ni ouvert ni fermé la porte, mais Henri n'avait jamais été plus loin. Leurs petits séjours à la cafétéria demeuraient leur unique partage.

Il y avait néanmoins une petite voix dans la tête de Delphine qui lui répétait que Henri devait avoir raison : elle plaisait aux hommes. Jamais elle n'avait eu à faire le moindre effort pour finir une soirée en agréable compagnie. Sous ses jolis cheveux noirs mi-longs se cachait une frimousse coquine, le plus souvent enrichie d'un sourire enfantin. Son corps était celui d'une gymnaste : souple, tonique, en perpétuel mouvement. Ses gestes étaient harmonieux et teintés d'une animalité toute féline. Les hommes plus âgés cherchaient en elle une petite protégée à couvrir de baisers, les plus jeunes imaginaient mille et une nuits de plaisir. Fidèle à sa manière d'envisager la vie, Delphine se soumettait avec délectation aux exigences des deux rôles. Ce faisant, elle n'avait jamais eu de petit ami de son âge, sérieux ou non, à l'exception de Marc.

Elle laissa le lit juste à l'entrée du service. Cécile s'affairait autour d'un nouveau venu. Elle fit demi-tour pour rejoindre Lucas et ses parents.

Lire la suite...

Nous étions.....

                                                Nous étions....

 

 

 

Nous étions deux coeurs et deux âmes

amoureux de la vie tout en sachant bien que la vie ne serait pas éternelle....

 

Nous nous étions comme ces étoiles qui brillent dans la nuit

comme ces lumières au loin qui  scintillent, c'était hier , c'était nous....

 

On nous a malheureusement alors séparés

on nous a condamné à mourir pour qui pour quoi....

 

Pour être différent , pour ne pas correspondre à ce voulait la société

Condamné à vivre pour ensuite nous suprimer  notre liberté.....

 

Nous étions deux....chacune de nos émotions étaient semblables

Nos visages aussi , nos envies et nos colères se ressemblaient aussi....

 

ce soir là nous  espérions partir, lever les voiles

se laissant guider par le soufle du vent , s'évadant vers d'autres horizons

là où l'on accepte les autres , les pleurs , les rires , la différence aussi...

 

Mais cette fois là nous savions que ce serait les derniers moments

Les larmes pleins les yeux, les rêves au loin , ils nous restaient ,nous,

enlacés et ces mots que tu as prononcé ce soir là...ces mots

oui qui disaient ceçi...regarde la lune le soir et les nuits où je ne serais plus près de toi

                                    regarde bien et souviens toi que l'amour en nos coeurs jamais ils ne  prendront

                                    car l'on peut m'oter la vie mais pas mon âme et mon âme là haut veillera sur toi

 

                                    Nous , nous retournons peu à peu sur nos pas et allons rejoindre notre destin

 ce destin que certe l'on n'avait pas choisit , ce destin si injuste et horrible mais qui m'apprît une chose

c'est que le peu de temps vécu dans ce monde, m'a suffit à te connaître et à nous aimer.....

alors même si ce n'est que pour une courte durée je ne regrette en rien la vie ...ce qu'elle a bien voulu nous donner....

 

 

                                   Nous nous disons adieu , les larmes au fonds des yeux.....

 

 

 

 

 

 

 

Lire la suite...

Regret furtif

 

Je me délecte certes, en demeurant passive,

Dans mon logis douillet où s’attarde la joie.

Rien ne me sollicite et encore une fois,

Ma liberté me semble une grâce excessive. 

 

Dans mon logis douillet où s’attarde la joie,

En taches étalées d’une lumière vive,

Ma liberté me semble une grâce excessive

.Sans être influencée, je peux faire des choix.

 

En taches étalées d’une lumière vive,

La tendresse s’invite et se love chez moi.

Sans être influencée, je peux faire des choix.

Je n’ai plus de scrupules à rester inactive.

 

La tendresse s’invite et se love chez moi.

Émue, je m’amollis,sans besoins qui motivent

Je n’ai plus de scrupules à rester inactive.

 Comme avant, j'aimerais chanter à haute voix. 

                             

6 novembre 2011

 

Lire la suite...

Un choix venu de l'âme

 

En ce siècle où chacun s’écoute et se chouchoute,

Un amour se consomme, en festin, sur la route

On aime s’exposer à de nouveaux plaisirs,

On essaie de combler ses multiples désirs.

 

De crainte qu’en souffrance un bel amour s’achève,

On ne s’attarde pas, on fuit, on se protège.

Face au sort redouté car toujours incertain,

On profite de tout, on devient libertin.

 

Anachroniques sont les jeunes gens sensibles

Recherchant l’âme soeur, en rêvant d’une idylle

Qui les enrichira et comblera leur voeu:

Vivre libre, attentif, complice généreux.

 

Or, un appui ardent et inconditionnel

Nous semble dangereux s’il est irrationnel.

Aimer plus que soi-même est-ce une chose rare?

Dans la nuit, nous éclaire et nous rassure un phare.

 

                                                                        5 novembre 2011

Lire la suite...

LA DANSE DES MOTS...

Les mots me font défaut parfois

Du déplaisir à trop d'émoi...

Ils ont perdu l'inspiration

Que me donne ma déraison!

 

Les mots sont partis en ballade

Et y rejoignent mes dérobades

Ils se cachent toute honte bue

Car sur l'amour ils n'ont plus vue!

 

Alors les mots se sentent brisés

Sur le roc dur de ma pensée

Ils ont perdu toute contenance...

Ils me demandent délivrance!

 

Les mots se sont glissés enfin

Jusqu'aux tréfonds de mon instinct

Ils ont retrouvé leur saveur...

Dans les larmes du fond de mon coeur!

J.G.

 

 

Lire la suite...

Il y a des nuits comme ça (1)

Il y a des nuits comme ça

Putain, ça penche
On voit le vide à travers les planches

Alain Souchon

Le petit bouquet de pétards mouillés

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la journée de Delphine avait très mal commencé.

— Votre voiture de remplacement n'est pas rentrée, madame.

Dans un premier temps Delphine voulut se maîtriser. Mais très vite elle se dit que son calme allait irrémédiablement la conduire à se poser deux questions : d'une part, son garagiste allait-il lui proposer une vraie solution, et d'autre part, pourquoi était-ce justement aujourd'hui que, pour la première fois, il ne l'appelait plus « mademoiselle » ?

Delphine se dit qu'une charge serait plus salutaire.

— C'est-à-dire ?

— La voiture réservée à votre attention n'a pas été restituée par la personne à qui nous l'avons cédée hier.

— Votre client n'est pas revenu ?

— Non.

— Et sa voiture est prête ?

— Je vous demande pardon ?

— Oui : si vous lui avez cédé un véhicule de remplacement c'est bien pour le dépanner pendant une réparation ou un entretien, non ?

— Oui, en effet.

— Et sa voiture est prête ?

— Heu... je dois vérifier.

— Vous feriez bien.

— Oui. Et... Non, en fait... il nous manquait une pièce, et...

— Donc vous l'avez averti.

— Ce n'est pas moi qui...

— Vous l'avez averti qu'il était inutile de revenir chercher sa voiture. Sans penser que moi, j'aurais besoin de son véhicule de remplacement.

— Madame, je...

— MADEMOISELLE !

Ce fut très bref, et très douloureux aux oreilles. Le garagiste comprit vite que seule une rapide concession le sauverait d'un nouveau coup de tonnerre.

— Je peux vous prêter la mienne...

— Rendez-moi mes clés.

Il ne se fit pas prier.

***

Delphine se maudissait. En remontant l'avenue, elle en était à se demander pourquoi elle avait battu en retraite juste au moment où on lui offrait une solution sur un plateau, avec en prime l'occasion de se venger. Il lui aurait suffi d'accepter sa proposition, et de lui restituer sa voiture, disons, un jour plus tard que prévu. Justice aurait été faite.

Sauf que Delphine n'était pas ce genre de femme. Une telle opportunité la laissait indifférente. Et lorsqu'une journée de galère s'annonçait, aucune de ces petites compensations morales ne venait interrompre sa descente aux enfers. Ses amies la surnommaient « le petit juge d'instruction » : elle déployait une armée verbale pour découvrir la cause de ses contrariétés, mais s'arrêtait une fois la lumière faite. Avec Delphine, il n'y avait ni jugement, ni verdict, ni châtiment. Elle laissait les gens face à leurs mauvais diables.

Il était déjà dix-sept heures. Cela faisait donc plus de trois jours maintenant que Marc et elle ne s'étaient plus parlés.

On peut y ajouter les quinze prochaines heures, se dit-elle. D'ici à la fin de sa garde, son téléphone portable resterait éteint. Pourvu que je sois débordée.

C'était ainsi depuis l'été. Travailler et dormir, c'était tout ce à quoi sa vie se résumait. Pour le reste, une cohabitation sans relief, quelques disputes, et deux tentatives de réconciliation sur l'oreiller. Mais là non plus, pas de miracle : pendant, Delphine s'était empêchée de pleurer ; après, elle s'était sentie sale.

La circulation n'était pas encore trop dense à ce moment. Elle arriverait à l'avance et ce serait tant mieux. La situation avec Marc lui pesait tellement qu'elle préférait être occupée au plus tôt.

***

L'avantage d'arriver tôt : le vestiaire était désert. Delphine se changea en vitesse et se dirigea vers son service.

Juste avant de refermer son sac, Delphine avait coupé son téléphone. Aucun message. Elle ne savait qu'en penser. Peut-être était-ce fini. Peut-être pas. Après tout, Marc était à l'étranger pour trois jours, et leur dernière dispute les avait menés suffisamment loin : il gardait le silence depuis.

Après tout, j'ai fait de même.

Delphine s'accommodait de cette incertitude comme elle s'accommodait de devoir reporter aux calendes l'entretien de sa voiture. De toute façon, cela faisait bien longtemps que plus rien n'avançait droit dans sa vie.

Bien des femmes se protègent en laissant leur ego prendre la parole, parfois avec fruit, parfois sans. Delphine déplaçait le sien sur l'échiquier de sa vie au gré de ses humeurs : il n'était jamais là où on croyait l'atteindre.

— Tu es déjà là ?

C'était Maya, sa chef infirmière.

— Ça roulait bien aujourd'hui.

— Ça roule bien à chaque garde. Tu n'as plus de maison, Delphine ?

— Si. Il vaut mieux arriver trop tôt que trop tard, non ?

Elle regretta aussitôt sa réplique artificielle. Maya n'allait pas s'en contenter.

— Assieds-toi.

Delphine obéit. Gagné.

Maya reprit :

— Tu fais du bon boulot. Non seulement tu es compétente, mais en plus tu prends plaisir à venir travailler. Ne me prends pas pour une idiote. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Tu arrives tôt, tu repars tard.

— C'est vrai.

— Qu'est-ce qui est vrai ?

— Quelque chose ne tourne pas rond.

— À la bonne heure. Tu m'en parles ?

— Quand on aura un peu de temps.

— Pour ce genre de choses on n'a que le temps que l'on veut bien prendre, Delphine. Ok. Tu m'en parles ou non, c'est à toi de voir. Mais moi, je te pose une question : si tu ne te sens pas à la hauteur cette nuit, si tu sens que tu pourrais faire une erreur, auras-tu l'honnêteté de me le dire ?

Maya était une chef infirmière redoutée, mais son équipe tournait comme du papier à musique. Delphine traduisit mentalement : tu peux tourner les talons maintenant et te faire porter malade, je ne t'ai pas vue. Si tu restes, il vaut mieux que je n'entende pas parler de toi lors du débriefing demain matin.

— Auras-tu cette honnêteté, Delphine ?

Les semaines de chaos chantaient faux dans sa tête. Marc qui se taisait. Elle qui s'énervait. Les nuits à dormir dans le même lit, mais plus dans le même rêve. L'incompréhension. La fuite chez les copines. Puis, quand les copines en ont assez, la fuite au boulot. La pente est douce au début. On se sent à peine glisser, mais cela ne dure pas.

— J'ai besoin d'une réponse, Delphine.

Retourner chez soi. Dormir douze heures sans interruption.

— Oui, Maya. Ça va aller. Tu peux compter sur moi.

Le « petit chef » – un surnom qu'elle assumait volontiers – regarda Delphine dans les yeux, laissant volontairement s'égrener les secondes.

— Et je vais mettre de l'ordre dans ma petite tête, ajouta Delphine. Promis.

— Ce n'était pas ma question.

— Je sais.

Lire la suite...

billet de françois

                                                             THE ARTIST

 

Un film de Michel Hazanavicius – 2011 – 1 h 40

 

Michel Hazanavicius nous propose une histoire muette, laquelle se transforme rapidement en pari, à savoir est-on encore capable de réaliser un film muet en 2011 ? Dire si le pari est réussi ou raté n’est, d’emblée, pas une mince affaire. Précisément, parce que nous sommes en 2011 et que des fleuves sont passés sous les ponts du temps depuis 1898, date du premier opus cinématographique.

THE ARTIST, qu’Hazanavicius aurait pu intituler THE ACTOR sans que cela ne heurte nullement la sensibilité des spectateurs, nous raconte l’histoire de George Valentin, une star  du Muet interprété par Jean Dujardin qui voit rapidement sa carrière péricliter à l’arrivée tonitruante du Parlant, en 1927 et qui grâce à l’amour de sa partenaire Peppy Miller (Bérénice Bejo) arrivera à dépasser l’obstacle naissant du son et renaître de ses cendres.

Dans une interview télévisée, le réalisateur reconnaissait l’efficacité de l’apport technique fourni par les studios hollywoodiens. Et cela se sent, car ce film qui se veut être un hommage au film muet spécifiquement américain, porte en lui une empreinte culturelle hollywoodienne ressentie, particulièrement en ce qui concerne la grande qualité du noir et blanc, laquelle est l’héritière du travail de pionniers du Muet tels que les légendaires Stanley Cortez, Williams Daniels ou autre James Wong Howe qui établirent dans les années ’20 les fondements d’une esthétique cinématographique made in Hollywood. Esthétique qui se matérialise par des images baignées d’une lumière, parfois à la limite du diaphane, les rendant extrêmement épurées. La direction photo, signée Guillaume Schiffman a parfaitement réussi cette plongée dans le temps.  Néanmoins, la vieille Europe n’est pas non plus absente. En effet, au dernier tiers du film, lorsque George Valentin, ruiné par l’avènement du Parlant, est hébergé par sa bien-aimée et qu’il constate que celle-ci a racheté tous les meubles qu’il avait lui-même mis en vente, on le montre pénétrant dans une pièce plongée dans une obscurité totale, au milieu d’un mobilier recouvert de draps d’un blanc étincelant, évoquant des images fantomatiques confinées à l’intérieur d’un espace clos. Le traitement de cette séquence n’est pas sans évoquer la force de l’expressionnisme allemand, particulièrement celle d’un Wiene avec son CABINET DU DR. CALIGARI (1919).

Quant à la complexité de la question, à savoir le film a-t-il, oui ou non, réussi son pari esthétique, certes il comporte tous les ingrédients du genre, tels que les « fermetures en volets » imaginées pour passer d’une séquence vers une autre, les « fondus enchaînés avec double exposition » pour signifier la juxtaposition chronologique de deux évènements ou bien la « rétroprojection » qui montre un acteur évoluer devant un écran lequel présente une course automobile pour donner l’illusion qu’il y participe.

Tout cela est effectivement bien réussi. Néanmoins, ce que l’on pourrait appeler « la philosophie » du langage muet, elle, laisse vraiment à désirer dans son développement sémantique.

Michel Hazanavicius a réalisé un muet « compréhensible » pour le public sans trop de difficultés de lecture. En effet, à plusieurs reprises les acteurs se font face pour signifier un dialogue et, grâce au « champ-contrechamp », ils communiquent par le biais de l’intertitre. Plus exactement, lorsque la caméra se pose sur le visage de George Valentin, on voit ses lèvres bouger et l’intertitre indiquer par exemple : « I love you ! », ensuite la caméra se pose sur le visage de Peppy qui bouge également les lèvres pour lui répondre par intertitre interposé. Cela paraît parfaitement normal pour le spectateur de 2011 pour qui le champ-contrechamp fait partie de la grammaire cinématographique traditionnelle. Il n’en allait pas forcément de même au temps du Muet. Certes, le champ-contrechamp existait déjà mais il n’était pas utilisé de façon aussi didactique : deux acteurs pouvaient parfaitement dialoguer en étant filmés de profil ou de trois-quarts sans que cela ne pose le moindre problème de compréhension pour le spectateur de l’époque.

Ce qui, néanmoins, fait l’originalité du film, c’est précisément qu’il évoque le traumatisme du Parlant par le biais du dialogue muet, dans lequel le son prend l’apparence d’un cauchemar sonore. Néanmoins, même à ce moment-là, les dés sont en quelques sorte, pipés lorsque, tenant une conférence de Presse, Peppy Miller, dans le but d’expliquer son ascension, crie fièrement aux journalistes : « Place aux jeunes ! ». Est-ce un clin d’œil ironique à l’époque dans laquelle nous vivons ? Il faut l’espérer, car la grande majorité des acteurs balayés par l’avènement du Parlant étaient dans la fleur de l’âge !

La fin du film est franchement simpliste. Ici aussi, force est de constater que le metteur en scène s’est laissé littéralement submerger par des considérations contemporaines : George Valentin, dans le but de se réorienter professionnellement, « se reconvertit » dans la danse devant la caméra. Et là, la bonne volonté du spectateur est engagée…car tous ne furent pas des Fred Astaire. De plus, l’on voit que si Jean Dujardin danse de façon « honorable » devant la caméra, il n’y a pas beaucoup de chances qu’il devienne un jour une vedette dans ce rayon-là ! La fin du film offre une autre incohérence : George Valentin parle pour la première fois…là aussi, la bonne volonté du spectateur est également engagée car la phrase qu’il lance est d’une telle netteté sonore qu’elle tranche catégoriquement avec la réalité historique, à savoir que le son de l’époque était tellement étouffé qu’il participa précisément à la chute de très grandes vedettes telles que le célèbre John Gilbert à qui le public reprocha d’avoir une voix « nasillarde », alors que celle-ci était parfaite mais que les techniques d’enregistrement primitives ne permettaient pas de saisir correctement.

La musique se marie parfaitement au film. Elle l’introduit par le thème principal composé par Ludovic Bource et varie de la partition pour grand spectacle dans le style de Gottfried Huppertz pour proposer des thèmes américains populaires connus tels que PENNIES FROM HEAVEN de Johnny Burke et Arthur Johnston et ouvre toute une séquence à la fin du film avec le thème de « Carlota » que Bernard Herrmann composa pour le film VERTIGO de Alfred Hitchcock (1959).

Jean Dujardin est parfait dans son rôle ainsi que Bérénice Bejo. Il apporte à son personnage toute la légèreté voulue ainsi qu’une certaine malice toute française laquelle n’est pas sans rappeler (toutes proportions gardées) celle de Max Linder. Son nom est d’ailleurs objet à équivoques, puisqu’on l’orthographie « George » et non pas « Georges ». Quant à « Valentin », il n’est certes pas sans évoquer le fantôme de Rudolph Valentino.

Le thème du passage allant du cinéma muet au cinéma parlant a, somme toute, été rarement exploité par le 7ème Art. Et son magnum opus demeure incontestablement SINGIN’ IN THE RAIN de Stanley Donen (1952). Ce dernier nous montre, sous couvert d’une comédie musicale, les tribulations d’un groupe d’acteurs  et de gens du cinéma devant composer avec l’inéluctabilité du son. A quand un drame qui nous montrerait, avec toute l’objectivité voulue, les tenants et les aboutissants du problème ?

In fine, THE ARTIST n’est pas un mauvais film mais que l’on n’aille surtout pas s’imaginer avoir ressuscité un langage car comme nous le disions plus haut, une cassure flagrante a mis de sérieux bâtons dans les roues de la mémoire.

 

THE ARTIST se joue actuellement en v.o. st. Bil. aux cinémas :

UGC De Brouckère

17 H 45 – 19 h 50 – 22 h OO

UGC TOISON D’OR

17 h 25 – 19 h 35 – 21 h 50

VENDOME

19 h 20 – 21 h 40

 

Lire la suite...

billet de françois

                                                             THE ARTIST

 

Un film de Michel Hazanavicius – 2011 – 1 h 40

 

Michel Hazanavicius nous propose une histoire muette, laquelle se transforme rapidement en pari, à savoir est-on encore capable de réaliser un film muet en 2011 ? Dire si le pari est réussi ou raté n’est, d’emblée, pas une mince affaire. Précisément, parce que nous sommes en 2011 et que des fleuves sont passés sous les ponts du temps depuis 1898, date du premier opus cinématographique.

THE ARTIST, qu’Hazanavicius aurait pu intituler THE ACTOR sans que cela ne heurte nullement la sensibilité des spectateurs, nous raconte l’histoire de George Valentin, une star  du Muet interprété par Jean Dujardin qui voit rapidement sa carrière péricliter à l’arrivée tonitruante du Parlant, en 1927 et qui grâce à l’amour de sa partenaire Peppy Miller (Bérénice Bejo) arrivera à dépasser l’obstacle naissant du son et renaître de ses cendres.

Dans une interview télévisée, le réalisateur reconnaissait l’efficacité de l’apport technique fourni par les studios hollywoodiens. Et cela se sent, car ce film qui se veut être un hommage au film muet spécifiquement américain, porte en lui une empreinte culturelle hollywoodienne ressentie, particulièrement en ce qui concerne la grande qualité du noir et blanc, laquelle est l’héritière du travail de pionniers du Muet tels que les légendaires Stanley Cortez, Williams Daniels ou autre James Wong Howe qui établirent dans les années ’20 les fondements d’une esthétique cinématographique made in Hollywood. Esthétique qui se matérialise par des images baignées d’une lumière, parfois à la limite du diaphane, les rendant extrêmement épurées. La direction photo, signée Guillaume Schiffman a parfaitement réussi cette plongée dans le temps.  Néanmoins, la vieille Europe n’est pas non plus absente. En effet, au dernier tiers du film, lorsque George Valentin, ruiné par l’avènement du Parlant, est hébergé par sa bien-aimée et qu’il constate que celle-ci a racheté tous les meubles qu’il avait lui-même mis en vente, on le montre pénétrant dans une pièce plongée dans une obscurité totale, au milieu d’un mobilier recouvert de draps d’un blanc étincelant, évoquant des images fantomatiques confinées à l’intérieur d’un espace clos. Le traitement de cette séquence n’est pas sans évoquer la force de l’expressionnisme allemand, particulièrement celle d’un Wiene avec son CABINET DU DR. CALIGARI (1919).

Quant à la complexité de la question, à savoir le film a-t-il, oui ou non, réussi son pari esthétique, certes il comporte tous les ingrédients du genre, tels que les « fermetures en volets » imaginées pour passer d’une séquence vers une autre, les « fondus enchaînés avec double exposition » pour signifier la juxtaposition chronologique de deux évènements ou bien la « rétroprojection » qui montre un acteur évoluer devant un écran lequel présente une course automobile pour donner l’illusion qu’il y participe.

Tout cela est effectivement bien réussi. Néanmoins, ce que l’on pourrait appeler « la philosophie » du langage muet, elle, laisse vraiment à désirer dans son développement sémantique.

Michel Hazanavicius a réalisé un muet « compréhensible » pour le public sans trop de difficultés de lecture. En effet, à plusieurs reprises les acteurs se font face pour signifier un dialogue et, grâce au « champ-contrechamp », ils communiquent par le biais de l’intertitre. Plus exactement, lorsque la caméra se pose sur le visage de George Valentin, on voit ses lèvres bouger et l’intertitre indiquer par exemple : « I love you ! », ensuite la caméra se pose sur le visage de Peppy qui bouge également les lèvres pour lui répondre par intertitre interposé. Cela paraît parfaitement normal pour le spectateur de 2011 pour qui le champ-contrechamp fait partie de la grammaire cinématographique traditionnelle. Il n’en allait pas forcément de même au temps du Muet. Certes, le champ-contrechamp existait déjà mais il n’était pas utilisé de façon aussi didactique : deux acteurs pouvaient parfaitement dialoguer en étant filmés de profil ou de trois-quarts sans que cela ne pose le moindre problème de compréhension pour le spectateur de l’époque.

Ce qui, néanmoins, fait l’originalité du film, c’est précisément qu’il évoque le traumatisme du Parlant par le biais du dialogue muet, dans lequel le son prend l’apparence d’un cauchemar sonore. Néanmoins, même à ce moment-là, les dés sont en quelques sorte, pipés lorsque, tenant une conférence de Presse, Peppy Miller, dans le but d’expliquer son ascension, crie fièrement aux journalistes : « Place aux jeunes ! ». Est-ce un clin d’œil ironique à l’époque dans laquelle nous vivons ? Il faut l’espérer, car la grande majorité des acteurs balayés par l’avènement du Parlant étaient dans la fleur de l’âge !

La fin du film est franchement simpliste. Ici aussi, force est de constater que le metteur en scène s’est laissé littéralement submerger par des considérations contemporaines : George Valentin, dans le but de se réorienter professionnellement, « se reconvertit » dans la danse devant la caméra. Et là, la bonne volonté du spectateur est engagée…car tous ne furent pas des Fred Astaire. De plus, l’on voit que si Jean Dujardin danse de façon « honorable » devant la caméra, il n’y a pas beaucoup de chances qu’il devienne un jour une vedette dans ce rayon-là ! La fin du film offre une autre incohérence : George Valentin parle pour la première fois…là aussi, la bonne volonté du spectateur est également engagée car la phrase qu’il lance est d’une telle netteté sonore qu’elle tranche catégoriquement avec la réalité historique, à savoir que le son de l’époque était tellement étouffé qu’il participa précisément à la chute de très grandes vedettes telles que le célèbre John Gilbert à qui le public reprocha d’avoir une voix « nasillarde », alors que celle-ci était parfaite mais que les techniques d’enregistrement primitives ne permettaient pas de saisir correctement.

La musique se marie parfaitement au film. Elle l’introduit par le thème principal composé par Ludovic Bource et varie de la partition pour grand spectacle dans le style de Gottfried Huppertz pour proposer des thèmes américains populaires connus tels que PENNIES FROM HEAVEN de Johnny Burke et Arthur Johnston et ouvre toute une séquence à la fin du film avec le thème de « Carlota » que Bernard Herrmann composa pour le film VERTIGO de Alfred Hitchcock (1959).

Jean Dujardin est parfait dans son rôle ainsi que Bérénice Bejo. Il apporte à son personnage toute la légèreté voulue ainsi qu’une certaine malice toute française laquelle n’est pas sans rappeler (toutes proportions gardées) celle de Max Linder. Son nom est d’ailleurs objet à équivoques, puisqu’on l’orthographie « George » et non pas « Georges ». Quant à « Valentin », il n’est certes pas sans évoquer le fantôme de Rudolph Valentino.

Le thème du passage allant du cinéma muet au cinéma parlant a, somme toute, été rarement exploité par le 7ème Art. Et son magnum opus demeure incontestablement SINGIN’ IN THE RAIN de Stanley Donen (1952). Ce dernier nous montre, sous couvert d’une comédie musicale, les tribulations d’un groupe d’acteurs  et de gens du cinéma devant composer avec l’inéluctabilité du son. A quand un drame qui nous montrerait, avec toute l’objectivité voulue, les tenants et les aboutissants du problème ?

In fine, THE ARTIST n’est pas un mauvais film mais que l’on n’aille surtout pas s’imaginer avoir ressuscité un langage car comme nous le disions plus haut, une cassure flagrante a mis de sérieux bâtons dans les roues de la mémoire.

 

THE ARTIST se joue actuellement en v.o. st. Bil. aux cinémas :

UGC De Brouckère

17 H 45 – 19 h 50 – 22 h OO

UGC TOISON D’OR

17 h 25 – 19 h 35 – 21 h 50

VENDOME

19 h 20 – 21 h 40

 

Lire la suite...

APPEL A CANDIDATURES : Festival International d'Art des "Hauts du Val de Saône" - Printemps & Été 2012.

Dernière mise à jour de ce billet : 5 novembre 2011.

Voir aussi la page web suivante : http://fiahvds2012.sytes.net .

 

Bonjour,

La première version de notre festival a eu lieu cette année et a rencontré un franc succès. Vous trouverez en annexe une série de photos à ce sujet.

La version 2012 de notre festival se déroulera cette fois dans plusieurs châteaux et autres endroits tout aussi agréables à visiter. Il s'agira d'un parcours d'artistes au travers de plusieurs villages de la région des "Hauts du Val de Saône" (+- 450 km de Bruxelles, +- 250 km de Genève, +- 225 du Luxembourg, +- 300 km de Paris). Ces villages sont situés entre les villes de Langres ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Langres ) et Vesoul ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Vesoul ) soit sur l'axe routier entre Paris - Genève/Bâle.


La région autour de ces villages est magnifique ! Tout est à disposition pour pouvoir y séjourner et y rester afin de la découvrir... ainsi que les oeuvres qui y seront exposées dans des demeures et parcs aux longs passés ...


Nous vous informons que ce projet est ouvert aux artistes de différents pays ! Si exposer avec nous en 2012 durant plusieurs mois retient votre attention, veuillez présenter sans tarder votre candidature. Les organisateurs de cet évènement reprendront alors contact avec vous par la suite.


Les artistes sélectionnés (plus de 100) venant de plusieurs pays seront des peintres, sculpteurs, artistes numériques, vidéastes et photographes (sculptures monumentales et installations bienvenues aussi). Les écrivains, poètes, musiciens, compositeurs, comédiens et troupes théâtrales sont également les bienvenus !


Animations, concerts, nocturnes, etc seront ajoutés à l'exposition dans un esprit multi-arts comme cela a été le cas en 2011.

Ce festival ouvre également ses portes à la littérature. Les écrivains/poètes sont donc les bienvenus pour y présenter des ouvrages dont ils sont les auteurs (séances de dédicaces possibles et souhaitées).

Les frais de participation seront très réduits (+- 75 euro) alors que vous pourrez exposer de nombreux mois !

Dans l'esprit de ces petits frais de participation, les artistes devront assurer par eux-mêmes les oeuvres qu'ils vont exposer durant la période du festival (assurance RC minimum ou plus étendue conseillée)

Comme les conditions et l'organisation définitives seront fixées dés début février, la liste définitive des artistes doit être prête pour le 15 janvier au grand plus tard !!!

C'est avec grand plaisir que nous traîterons votre candidature, pour cela veuillez nous faire parvenir votre adresse email ainsi que le lien vers votre site web.
 
Ne tardez pas à manifester votre intérêt pour y participer !

Nous restons à votre disposition en cas de questions.

Bien cordialement,

Les organisateurs
 
Site web : http://fiahvds2012.sytes.net
Email : fiahvds@gmail.com

 

12272768657?profile=original

 

12272768696?profile=original

 

12272769492?profile=original

 

12272769885?profile=original

 

12272770276?profile=original

 

12272770093?profile=original

 

Lire la suite...

Le bleu du ciel par Georges Bataille

12272767452?profile=originalIl s'agit d'un roman de Georges Bataille (1897-1962), écrit en 1935 et publié à Paris chez Jean-Jacques Pauvert en 1957.

 

Dans les années 1930, Bataille adhère au Cercle communiste démocratique (1931-1934) et forme avec Breton le groupe Contre-Attaque (1935-1936). Le Bleu du ciel mêle faits publics et faits privés: aussi, sous les traits de Lazare, jeune militante communiste, a-t-on pu reconnaître Simone Weil, amie de Bataille au Cercle communiste démocratique. Outre ce portrait peu flatteur de la célèbre philosophe, une autre raison peut expliquer un tel retard dans la parution du roman: le refus de Bataille, alors militant antifasciste connu, de publier un livre sulfureux, et proclamant l'indifférence à la politique et à l'Histoire.

 

Introduction. Bourgeois riche, blasé et désoeuvré, Troppmann promène son mal de vivre dans toute l'Europe. A Londres, son amie Dirty raconte au liftier de l'hôtel Savoy les frasques commises par sa mère au même endroit, dix ans plus tôt; aussi ivre que son amie, le narrateur-protagoniste s'adonne avec elle à des «orgies répugnantes».

Première partie. Mais le narrateur est hanté par des rêves de culpabilité: n'est-il pas aujourd'hui un objet d'horreur et de dégoût pour le seul être auquel il est lié, sa femme Édith?

 

Deuxième partie. «Le Mauvais Présage». A Paris, il fait la rencontre de Lazare, jeune femme à l'aspect macabre qui défend les principes du communisme officiel de Moscou. Il avoue à Lazare des tendances nécrophiles ressenties, pour la première fois, face au cadavre de sa mère. «Les Pieds maternels». Indifférent à tout, il continue à mener une existence dissolue avant de rencontrer Xénie, compagne provisoire. En proie à de violents cauchemars, le narrateur garde le lit: Xénie prétend le soigner, mais il n'éprouve que dégoût pour ses talents d'infirmière. Il l'oblige à chanter nue devant lui: «Ce sera comme si je crevais au bordel», dit-il. «Histoire d'Antonio». Convalescent, le narrateur quitte Paris pour Barcelone; à la Criolla, cabaret de travestis, son ami Michel lui raconte comment Lazare «envoûte» ceux qu'elle côtoie et comment, dans son attirance malsaine pour la mort, elle a obligé Antonio, un ami, à mettre le canon de son revolver sur sa poitrine. «Le Bleu du ciel». Alors que l'insurrection séparatiste catalane d'octobre 1934 se prépare, Lazare se propose de s'emparer d'un dépôt d'armes. Dirty rejoint Troppmann; elle est malade, affaiblie. Ils séjournent ensemble hors de Barcelone, dans un petit village de pêcheurs, loin des émeutes. «Le Jour des morts». Ils entreprennent un bref séjour à Trèves, Coblence et Francfort où ils se séparent, non sans avoir fait l'amour dans un champ surplombant un cimetière allemand illuminé d'une multitude de bougies placées sur chaque tombe comme autant d'étoiles. Aux yeux de Troppmann, Dirty a enfin l'apparence d'un cadavre.

 

Le drame de la démystification se joue dans un monde réel, l'Espagne et l'Allemagne des années trente. Les interdits transgressés ne sont plus seulement sexuels, ils concernent aussi le rapport de l'auteur avec le «monde» historique et politique.

Mais se retrouvent les constantes des romans d'amour de Bataille: une compagne de débauche, Dirty («Pourtant, elle me donnait un sentiment de pureté»), des déambulations dans les bas-fonds, un «décor de tragédie», l'association capitale entre cimetière et bordel, entre la mort et l'amour. La nécrophilie constitue la tentation suprême et permanente du narrateur. Entre sa mère dont le cadavre le fascine, son épouse absente dont la résignation l'accable, Dirty qui le contraint à l'admiration, et Xénie trop compatissante, Troppmann ne parvient pas à choisir. Seules les prostituées représentent à ses yeux l'idéal de mort: «J'ai compris qu'elles avaient pour moi un attrait analogue à celui des cadavres.» L'évocation de Dorothea (alias Dirty) - «Ses seins, sortis de ses vêtements, étaient d'une blancheur lunaire» - reprend, à son tour, les «seins pâles de prostituées» qu'avait Xénie lorsqu'elle simulait, pour le narrateur, «l'apparence d'une morte». Ce thème du cadavre revient à plusieurs reprises dans le texte. Lazare (double négatif de Dirty, elle est la «vierge sale», le «rat immonde») évoque, plus que la résurrection, le long séjour parmi les morts: Dirty, même lorsqu'elle est «écarlate et tordue sur sa chaise comme un porc sous un couteau», reste trop pure et jamais assez proche de la mort.

 

Répétée, variée, la révélation très crue de l'épisode fondamental que le Bleu du ciel met en scène est celle de la chambre mortuaire, révélation qui défie la normalité du monde organisé: «J'ai eu l'idée d'aller dans la chambre où était le cadavre. J'ai été terrifié, mais j'avais beau trembler, je restai devant ce cadavre. A la fin, j'ai enlevé mon pyjama.» Mais, porté par la «marée montante du meurtre», ce récit est indéfiniment différé. Le narrateur entretient à cet effet un certain brouillage temporel, mélange le présent et les retours en arrière. La trame de l'histoire, interrompue par le récit d'événements passés, l'est aussi par des événements rêvés. Composite et mélangée, cette dramatisation de l'angoisse de Troppmann met en scène l'effondrement d'une parole qui ne peut plus prétendre à la souveraineté. Le narrateur se tient ainsi à égale proximité du réel et de l'imaginaire, de la lucidité et de la folie: chaque comparaison est prise ironiquement pour vraie («Je me demandai un instant si elle n'était pas l'être le plus humain que j'eusse jamais vu: c'était aussi un rat immonde qui m'approchait») et l'écriture accumule les énoncés qui manifestent l'irruption de l'étrangeté: «Les larmes tombaient dans mes lèvres... si malade que je suis, je souriais... j'étais mal impressionné...» La seule pause dans le récit où s'insèrent les débats de la polémique avec Breton et les controverses liées à la publication de la Valeur d'usage de D.A.F. de Sade, n'invite-t-elle pas à prendre Sade au pied de la lettre, c'est-à-dire à effacer la séparation entre fantasme et imaginaire, et à dériver vers la folie? Ces récits qui prétendent «révéler la vérité multiple de la vie» se mettent ainsi au diapason de la «vie en morceaux» du narrateur qui se dit à la fois victime et bourreau, enfant martyr et coupable (Troppmann trouve l'origine de son nom chez un assassin célèbre: guillotiné en 1870, son homonyme avait massacré les huit membres de la famille Kinck).

 

Cette expérience fulgurante est aussi un drame politique converti en traité de l'indifférence. Dans «l'inextricable non-sens» où se débattent Troppmann, Dirty, Lazare et Xénie, existences versées dans une hallucination maladive et impuissantes à discerner le rêve du réel, la danse de mort se confond parodiquement avec la prémonition des massacres à venir. Troppmann semble éprouver physiquement ce lien à l'Histoire. Écrit en 1935 et publié douze ans après la fin de la guerre qu'il annonce, il se trouve, par ce délai, exactement dans la situation d'autres livres où «l'auteur invente»: «Mais ces circonstances sont aujourd'hui devenues si lointaines que mon récit, pour ainsi dire écrit dans le feu de l'événement, se présente dans les mêmes conditions que d'autres, qu'un choix volontaire de l'auteur situe dans un passé insignifiant», écrit Bataille dans sa Préface. Différent d'un récit historique, le Bleu du ciel est presque à l'égard de l'Histoire, une oeuvre critique. Car il intervient au coeur d'une oeuvre en pleine construction qui, contemporaine d'un goût déclaré par l'action politique et l'activité collective, quelques mois avant l'engagement de Contre-Attaque, célèbre l'envers de cet optimisme politique du Bataille des années trente. La fiction devient l'épreuve iconoclaste et désenchantée de l'action politique qui court le risque de religiosité. A Barcelone, Troppmann n'est pas là pour soutenir les insurgés, il est venu en simple touriste (ce qui ne va pas sans quelque culpabilité: «Dans un tel moment, je le voyais, ma vie n'était pas justifiable»). S'il finance à fonds perdus la revue publiée par Lazare, il nargue toujours le communisme de cette dernière et lui voue une haine inexplicable qui menace de tourner à la fascination: «Le plus souvent, je pensais qu'elle était positivement folle, que c'était, de ma part, une plaisanterie malveillante de me prêter à son jeu.» L'attitude de Troppmann, toujours blasphématoire à l'égard de l'acte politique, ressemble aussi à une épreuve de vérité. Et la provocation, l'insulte et l'outrance forcent le récit vers ses possibilités excessives, le jetant toujours, en dehors même de ses scènes violentes, au-delà du supportable.

Lire la suite...

Le bleu du ciel par Georges Bataille

12272767452?profile=originalIl s'agit d'un roman de Georges Bataille (1897-1962), écrit en 1935 et publié à Paris chez Jean-Jacques Pauvert en 1957.

 

Dans les années 1930, Bataille adhère au Cercle communiste démocratique (1931-1934) et forme avec Breton le groupe Contre-Attaque (1935-1936). Le Bleu du ciel mêle faits publics et faits privés: aussi, sous les traits de Lazare, jeune militante communiste, a-t-on pu reconnaître Simone Weil, amie de Bataille au Cercle communiste démocratique. Outre ce portrait peu flatteur de la célèbre philosophe, une autre raison peut expliquer un tel retard dans la parution du roman: le refus de Bataille, alors militant antifasciste connu, de publier un livre sulfureux, et proclamant l'indifférence à la politique et à l'Histoire.

 

Introduction. Bourgeois riche, blasé et désoeuvré, Troppmann promène son mal de vivre dans toute l'Europe. A Londres, son amie Dirty raconte au liftier de l'hôtel Savoy les frasques commises par sa mère au même endroit, dix ans plus tôt; aussi ivre que son amie, le narrateur-protagoniste s'adonne avec elle à des «orgies répugnantes».

Première partie. Mais le narrateur est hanté par des rêves de culpabilité: n'est-il pas aujourd'hui un objet d'horreur et de dégoût pour le seul être auquel il est lié, sa femme Édith?

 

Deuxième partie. «Le Mauvais Présage». A Paris, il fait la rencontre de Lazare, jeune femme à l'aspect macabre qui défend les principes du communisme officiel de Moscou. Il avoue à Lazare des tendances nécrophiles ressenties, pour la première fois, face au cadavre de sa mère. «Les Pieds maternels». Indifférent à tout, il continue à mener une existence dissolue avant de rencontrer Xénie, compagne provisoire. En proie à de violents cauchemars, le narrateur garde le lit: Xénie prétend le soigner, mais il n'éprouve que dégoût pour ses talents d'infirmière. Il l'oblige à chanter nue devant lui: «Ce sera comme si je crevais au bordel», dit-il. «Histoire d'Antonio». Convalescent, le narrateur quitte Paris pour Barcelone; à la Criolla, cabaret de travestis, son ami Michel lui raconte comment Lazare «envoûte» ceux qu'elle côtoie et comment, dans son attirance malsaine pour la mort, elle a obligé Antonio, un ami, à mettre le canon de son revolver sur sa poitrine. «Le Bleu du ciel». Alors que l'insurrection séparatiste catalane d'octobre 1934 se prépare, Lazare se propose de s'emparer d'un dépôt d'armes. Dirty rejoint Troppmann; elle est malade, affaiblie. Ils séjournent ensemble hors de Barcelone, dans un petit village de pêcheurs, loin des émeutes. «Le Jour des morts». Ils entreprennent un bref séjour à Trèves, Coblence et Francfort où ils se séparent, non sans avoir fait l'amour dans un champ surplombant un cimetière allemand illuminé d'une multitude de bougies placées sur chaque tombe comme autant d'étoiles. Aux yeux de Troppmann, Dirty a enfin l'apparence d'un cadavre.

 

Le drame de la démystification se joue dans un monde réel, l'Espagne et l'Allemagne des années trente. Les interdits transgressés ne sont plus seulement sexuels, ils concernent aussi le rapport de l'auteur avec le «monde» historique et politique.

Mais se retrouvent les constantes des romans d'amour de Bataille: une compagne de débauche, Dirty («Pourtant, elle me donnait un sentiment de pureté»), des déambulations dans les bas-fonds, un «décor de tragédie», l'association capitale entre cimetière et bordel, entre la mort et l'amour. La nécrophilie constitue la tentation suprême et permanente du narrateur. Entre sa mère dont le cadavre le fascine, son épouse absente dont la résignation l'accable, Dirty qui le contraint à l'admiration, et Xénie trop compatissante, Troppmann ne parvient pas à choisir. Seules les prostituées représentent à ses yeux l'idéal de mort: «J'ai compris qu'elles avaient pour moi un attrait analogue à celui des cadavres.» L'évocation de Dorothea (alias Dirty) - «Ses seins, sortis de ses vêtements, étaient d'une blancheur lunaire» - reprend, à son tour, les «seins pâles de prostituées» qu'avait Xénie lorsqu'elle simulait, pour le narrateur, «l'apparence d'une morte». Ce thème du cadavre revient à plusieurs reprises dans le texte. Lazare (double négatif de Dirty, elle est la «vierge sale», le «rat immonde») évoque, plus que la résurrection, le long séjour parmi les morts: Dirty, même lorsqu'elle est «écarlate et tordue sur sa chaise comme un porc sous un couteau», reste trop pure et jamais assez proche de la mort.

 

Répétée, variée, la révélation très crue de l'épisode fondamental que le Bleu du ciel met en scène est celle de la chambre mortuaire, révélation qui défie la normalité du monde organisé: «J'ai eu l'idée d'aller dans la chambre où était le cadavre. J'ai été terrifié, mais j'avais beau trembler, je restai devant ce cadavre. A la fin, j'ai enlevé mon pyjama.» Mais, porté par la «marée montante du meurtre», ce récit est indéfiniment différé. Le narrateur entretient à cet effet un certain brouillage temporel, mélange le présent et les retours en arrière. La trame de l'histoire, interrompue par le récit d'événements passés, l'est aussi par des événements rêvés. Composite et mélangée, cette dramatisation de l'angoisse de Troppmann met en scène l'effondrement d'une parole qui ne peut plus prétendre à la souveraineté. Le narrateur se tient ainsi à égale proximité du réel et de l'imaginaire, de la lucidité et de la folie: chaque comparaison est prise ironiquement pour vraie («Je me demandai un instant si elle n'était pas l'être le plus humain que j'eusse jamais vu: c'était aussi un rat immonde qui m'approchait») et l'écriture accumule les énoncés qui manifestent l'irruption de l'étrangeté: «Les larmes tombaient dans mes lèvres... si malade que je suis, je souriais... j'étais mal impressionné...» La seule pause dans le récit où s'insèrent les débats de la polémique avec Breton et les controverses liées à la publication de la Valeur d'usage de D.A.F. de Sade, n'invite-t-elle pas à prendre Sade au pied de la lettre, c'est-à-dire à effacer la séparation entre fantasme et imaginaire, et à dériver vers la folie? Ces récits qui prétendent «révéler la vérité multiple de la vie» se mettent ainsi au diapason de la «vie en morceaux» du narrateur qui se dit à la fois victime et bourreau, enfant martyr et coupable (Troppmann trouve l'origine de son nom chez un assassin célèbre: guillotiné en 1870, son homonyme avait massacré les huit membres de la famille Kinck).

 

Cette expérience fulgurante est aussi un drame politique converti en traité de l'indifférence. Dans «l'inextricable non-sens» où se débattent Troppmann, Dirty, Lazare et Xénie, existences versées dans une hallucination maladive et impuissantes à discerner le rêve du réel, la danse de mort se confond parodiquement avec la prémonition des massacres à venir. Troppmann semble éprouver physiquement ce lien à l'Histoire. Écrit en 1935 et publié douze ans après la fin de la guerre qu'il annonce, il se trouve, par ce délai, exactement dans la situation d'autres livres où «l'auteur invente»: «Mais ces circonstances sont aujourd'hui devenues si lointaines que mon récit, pour ainsi dire écrit dans le feu de l'événement, se présente dans les mêmes conditions que d'autres, qu'un choix volontaire de l'auteur situe dans un passé insignifiant», écrit Bataille dans sa Préface. Différent d'un récit historique, le Bleu du ciel est presque à l'égard de l'Histoire, une oeuvre critique. Car il intervient au coeur d'une oeuvre en pleine construction qui, contemporaine d'un goût déclaré par l'action politique et l'activité collective, quelques mois avant l'engagement de Contre-Attaque, célèbre l'envers de cet optimisme politique du Bataille des années trente. La fiction devient l'épreuve iconoclaste et désenchantée de l'action politique qui court le risque de religiosité. A Barcelone, Troppmann n'est pas là pour soutenir les insurgés, il est venu en simple touriste (ce qui ne va pas sans quelque culpabilité: «Dans un tel moment, je le voyais, ma vie n'était pas justifiable»). S'il finance à fonds perdus la revue publiée par Lazare, il nargue toujours le communisme de cette dernière et lui voue une haine inexplicable qui menace de tourner à la fascination: «Le plus souvent, je pensais qu'elle était positivement folle, que c'était, de ma part, une plaisanterie malveillante de me prêter à son jeu.» L'attitude de Troppmann, toujours blasphématoire à l'égard de l'acte politique, ressemble aussi à une épreuve de vérité. Et la provocation, l'insulte et l'outrance forcent le récit vers ses possibilités excessives, le jetant toujours, en dehors même de ses scènes violentes, au-delà du supportable.

Lire la suite...

françois mouillard

François Mouillard est un peintre Picard surprenant. Après une formation à l’Institut d'art Supérieur (IPEDEC), il œuvrera notamment, aux décorations intérieures de quelques appartements fastueux d’émirs koweïtiens ! Une occasion pour lui de travailler à grande échelle les thèmes classiques, fresques romaines, trompes l’œil… et de compléter sa maitrise du pinceau. Par la suite, revenant à la peinture sur toile, il produit de nombreuse séries (Oiseaux, Pompéi, Gibier…) et c’est de la plus personnelle d’entre elles, «La mélancolie», dont sont issues les œuvres .


Il s’agit de peintures expressionnistes qui peuvent «agresser» le spectateur. Flirtant parfois avec le dérangeant, mais suscitant immanquablement chez l’observateur, une vague d’émotions et presque de sensations charnelles, tant il est difficile de ne pas se voir à la place des modèles, frappés, tiraillés, tailladés. Ces œuvres nous plongent dans les profondeurs les plus troubles de nos esprits. Entre effroi, fascination, et tristesse, une succession d’états d’âmes violents, mais toujours éclairés d’une maestria picturale sans faille.

 

Lire la suite...

Invitation par artfiler Gallery

Chers amis,

 

Artfiler Gallery est une nouvelle galerie Bruxelloise.

Installée 327 Avenue Louise  à Bruxelles, elle est principalement consacrée

à l'art contemporain et plus particulièrement aux artistes emergents.

Nous invitons tous les membres du réseau des arts et des Letrres en Belgique et amateurs

d'art contemporain à venir sabler le Champagne avec nous lors de leur visite.

Nous sommes ouverts du Mercredi au Samedi de 10h00 à 13h00 et de 14h00 à 19h00

avec une nocture jusqu' à 20h00 tous les Vendredi soir.

 

A très bientôt.

 

Didier Bierjon

Directeur

Lire la suite...
ADMINISTRATEUR GENERAL

12272770900?profile=original

Et à titre d’information voici les trois prochaines expositions:

 

-Titre : « La collection permanente à l’espace Yen »

Artistes : collectif d’artistes de la galerie.

Vernissage le : 09/11/2011 de 18 h 30 à 21 h 30 en la galerie même.

Exposition du 09/11 au 24/12/2011à l’Espace Art Gallery II.

 

-Titre : « À Contre - courant et les choses de la vie »

Artistes : Beauvir Le Darz (peintures), Catherine Loubinou (peintures et encre de Chine),

Sylvie Samy (peintures) et Jacques Thuillier (sculptures).

Vernissage le : 30/11/2011 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 30/11 au 24/12/2011.

 

-Titre : « Rudartvic ou la naissance du Rudyisme »

Artistes : Rüdy Theunis (peintures). Exposition personnelle.

Vernissage le : 11/01/2012 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 11/01 au 29/01/12.

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

Bien à vous,

 

                                                                  Jerry Delfosse

                                                                  Espace Art Gallery

Lire la suite...

RESCAPE !

12272766490?profile=original

J’ai enfin repris pied sur le continent Femme
Marin seul naufragé jouet des mers pantin
Ma langue ne savait que le sel qui affame
Et j’avais oublié la couleur des matins

Perdu dans les flots noirs sous les soleils de flamme
D’avoir été jeté du vaisseau levantin
Des voiles de la Mort lancé au froid des lames
Moi réprouvé bandit rebelle à tout mutin

Moi qui coulais au fond des abysses, caillou
Lancé par les hasards cruels de la vie brève
Je découvris la nuit étoilée, à genoux

Nuits coulées d’amour verts alluvions du rêve
Marin pâle noyé rejeté sur la grève
De ton corps fleuve blond aux sauvages remous

Lire la suite...
RSS
M'envoyer un mail lorsqu'il y a de nouveaux éléments –

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles