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L'hymne à la joie

Doux ami

Quand je reste sans m'activer,
Trop nonchalante pour bouger,
Ne ressentant pas d'allégresse
Ni aucun désir de tendresse,
J'appelle à moi des chansonniers
Qui sauront me désennuyer.

Leur ironie face à la vie
Ou leur tendre mélancolie.
M'alimentent certes en sagesse;
Mon indifférence me laisse.
Je réagis à leurs propos
Et je soliloque aussitôt.

La bonne humeur est contagieuse.
Le bel humour me rend joyeuse.
Je médite sur le talent
De ceux qui amusent les gens.
Je me moque de moi, chétive,
Or sans tarder me réactive.

Mais aujourd'hui, dès le matin,
Énergique et pleine d'entrain,
J'accueille à nouveau l'espérance.
Je veux rendre hommage à la chance
Dont me semble libre la voie.
Je chante fort l'hymne à la joie.

3/9/1989

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Ma fille

Souvent, je rêve de toi.

Je te vois repliée sur toi-même, endormie.

Recouverte de laine pour te protéger du froid.

J'essaie de te réveiller.

En vain.

Souvent, je pense à toi.

Bébé au creux de mes bras.

Je te berce, je te parle, je chantonne une douce mélodie.

J'essaie de te rassurer.

En vain.

Bébé accroché au bout de mon sein

se nourrissant de mon lait d'amour.

Je t'ai donné mes jours et mes nuits

pour te faire grandir.

Je t'ai donné bien plus qu'on ne peut l'imaginer.

Tu as tout pris.

J'ai semé des petites graines tout au fond de toi.

C'est à toi de creuser pour les trouver, à toi de leur apporter ta lumière

et les faire fleurir.

Je t'ai donné la vie.

T'éveiller à la vie, c'est à toi de le faire.

Mon amour, ma vie, ma fille.

Souvent, je rêve de toi.

Je te vois repliée sur toi-même, endormie.

Recouverte de laine pour te protéger du froid.12273182899?profile=original

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Vous écrire.

Votre ombre, cette absence,

m'a fait don du soleil le plus entier,

le plus fou,

en même temps que ce monde

dont l'ombre diaphane y fait danser

ou trébucher, c'est selon, ma voix

la plus bleue et secrète !

Votre ombre, cette absence,

m'a fait don d'une pérenne floraison,

en même temps que cette

cinquième saison, dont les

couleurs s'inventent et les sonorités subtiles,

vous parviennent, vous touchent

et vous bouleversent.

NINA

 

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♦ Vivre et en être digne, même si l'imparfait

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Les hommes qui font les lois, mais il reste à changer les héros

Combien de temps encore les chocs, le chaos et l’hécatombe

Le massacre des innocents, les humiliations, les sanglots

Les mensonges, les profanations des mémoires d’outre-tombe

 

Contre la peur de tout perdre, j’oppose l’air que je respire

Le bonjour d’un matin, un rouge baiser, un amour charnel

La menotte d’un enfant qui contient plus que tous les empires

Les tourbillons, les mystères des amours à l’intemporel

 

D’un pas lent mais ferme, je vais et pour le temps qui me reste

Je ferai parler la vie, à corps et à cri, intensément,

Obstinément, et nécessairement je suis un manifeste

Pour un monde qui fasse preuve de bien plus de talents

 

Les hommes qui font les lois, mais combien de faussetés à l’assaut

Combien de temps encore le pouvoir principal de nous nuire

De nous déposséder des espaces qui nous font beaux

Sentimentalement intelligents à nous joindre et tout nous dire

 

Contre tout ordre à se soumettre, à se démettre, à se défaire

S’opposent mon pas d’homme libre, ma préférence pour qui

Pense les idées d’accord, mais juste pour s’affranchir et s’en faire

Un espace-temps qui traboule et porte aux embellies

 

L’hypocrisie prêchant la tolérance m’est insupportable

Quand le malheur est le sort de tant d’amours brisés, trahis

Le temps est venu de se dégager des guerres de tous les diables

De rompre avec tous les furieux du sacré qui nous mortifient  

 

Les hommes qui font les lois, mais combien de poisons répandus

Combien de temps encore à devoir subir et maudire tant d’outrages

Nous n’irons pas loin, tant que nous serons sujets de tant d’abus

Pisteurs de mirages, sinistrés des lieux où meurt tout langage

 

Contre tout culte des idéaux mais que l’on rend impossibles

J’oppose le temps repris au vide, au non-sens du réel  

J’oppose le désir, les vibrations des univers sensibles

Ce qui sert plus sûrement que tout idéal immatériel

 

A la complaisance avec tant de bassesses et d’injustices

J’oppose la franchise et la fermeté pour dégager

Faire tomber l’imposture des sectes et des milices    

Tant empressés de punir qui n’entend pas s’en laisser conter

 

Les hommes qui font les lois, mais tous ces gens qui ne comptent pas

Combien de temps encore pour cette dramaturgie guerrière

Les cérémonies du grand déficit de tout, le désarroi

Pour qui doit porter la pierre d’un amour qu’il faut mettre en terre

 

Contre tout plan obscène à ne jurer que par la loi des armes

Sans autre résultat que le sacrifice de tout à la sauvagerie

A la disparition de toute humanité quand frappe le drame

J’oppose les mains nues et ouvertes de ceux qui sont amis

 

Je vis et il ne faut pas compter que je le fasse en misère

Et renonce à mes engagements de jeunesse pour la paix

L’insolence des charmes, des grâces en colliers, en rivières

Pour la liberté, la vie et jusqu’au bout, même si l’imparfait

 

© Gil DEF - 31.07.2016

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