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administrateur théâtres

MOMO – Une farce… qui vous serre la gorge

On croyait s’installer à Genval, sur l’herbe ou dans les chaises longues sur les copeaux de bois pour une soirée légère, on est ressorti, ayant bien applaudi, le cœur partagé entre éclats de rire et pincements à l’âme.

 Momo, au Théâtre de la Toison d’Or (en collaboration avec le festival Il est temps d’en rire à Genval), c’est ce genre de pièce qui vous prend par surprise : d’abord joyeuse absurdité, explosions de rires, puis glissement insensible vers des zones plus sombres, plus poignantes.

La situation, déjà, est un bijou de surréalisme : un couple sans enfants voit débarquer chez lui un jeune homme qui parle bizarrement mais affirmant après bien des tâtonnements vocaux, être leur fils.  Il finit par annoncer qu’il va se marier, invite chez eux la petite amie pour les présentations aux « parents », à la façon d’un thriller surréaliste, tout semble concourir à prouver qu’il dit vrai. Absurde ? Oui. Mais aussi terriblement troublant. Car derrière la farce, c’est notre rapport aux liens, au sang, et même à la mémoire qui vacille.

Explosion de rires donc, grâce à des dialogues acérés et à des situations qui ne cessent de flirter avec le boulevard… mais le comique est comme une peinture posée sur une façade malade. un vernis posé sur la coque d’une barque fendue et alors apparaissent les tragédies humaines que chacun porte. Le texte de Sébastien Thiery (déjà comparé par certains à un Koltès en goguette) tisse ce trouble avec un art consommé.

Et puis, il y a l’équipe : une Hélène Theunissen magistrale, virtuose de toutes les féminités, Thibault Packeu, un Benoît Van Dorslaer absolument parfait et Aurianne Servais, tous au sommet de leur engagement de comédiens. Chacun apporte sa couleur : exubérance, tendresse, colère, comique, sérieux,  folie douce… Le metteur en scène Thibaut Neve avoue : « Il y a des textes qu’on porte en soi sans savoir pourquoi, jusqu’au jour où des comédiens vous révèlent la clarté du mystère. » On comprend mieux en voyant la précision avec laquelle il cadre l’absurde, sans jamais le laisser déborder en pur non-sens.

Si l’on devait trouver un bémol, il serait peut-être dans ce balancement : certains spectateurs voudront rester du côté du rire pur et se sentiront déstabilisés par les teintes plus graves qui s’installent. Mais c’est justement ce qui fait la force du spectacle : cette sensation d’être entré dans une comédie, et de ressortir de cette incroyable fable humaine, un peu échevelé. Fils de personne, enfant de tous, Momo nous rappelle que l’absurdité, parfois, c’est la plus belle façon de parler au cœur. Et, au diable les puristes des  filiations de sang !

 

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Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour le réseau Arts et lettres

🎭 Infos & réservations : ilesttempsdenrire.be 

 

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