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chant (28)

administrateur théâtres

Jusqu’au 22 décembre et le 31 pour fêter le Nouvel An, au Théâtre Royal du Parc

 

                          Le monde est fou? Venez vous plonger dans un monde magique et drôle, celui du « Maître des illusions » sous la houlette de Lewis Carroll, ou presque. Non, sous la plume moderne et déjantée de Thierry Debroux, nouveau Maître des illusions. Au théâtre Royal du Parc.

                         « La magie te rend fou » déclare à son mari Fantin, la tête de Marguerite déposée sur la table. Pour sa part, Marguerite, trop grosse, comme la Reine de cœur, n’entre plus dans ses costumes de scène. Le ton est donné : « Qui a osé éternuer et me tirer de mes songes?», clame soudain le magicien-commandeur, beau- père de son état et veuf éploré, pour l’histoire.

                       12272848472?profile=original   Fantin, (Pierre Dherte, acteur et magicien) poursuit son rêve enfantin. Celui d’éblouir père et public dans un nouveau spectacle dont son père détient le secret. Un secret d’alcôve, par ailleurs…écrit dans un carnet noir. Fantin avoue s’être senti piétiné par le monstre paternel toute sa vie. Freud es-tu là ? Un monstre de la scène lyrique l’incarne : rien moins que José Van Dam en personne. C’est tout chanté: « Le chant est la seule façon d’amadouer la mort.» Vraie parole de cygne.

                         12272849099?profile=original Et voilà la jeune Alice, échappée de l’asile où sa famille l’a fait enfermer. Camille Claudel, où es-tu ? Elle est poursuivie par le Docteur Munch,(l'excellent Benoît Van Dorselaer) bientôt transformé en lapin. On hésite entre la référence au Baron Münchhausen de la littérature allemande ou au Baron Perché de Calvino. Mais Marguerite (Pascale Vyvere, femme du diable?) n’a pas chanté son dernier mot ! Elle rugit de jalousie avec la dernière énergie car Fantin a décidé de prendre la frêle Alice pour assistante. Détail  plutôt sordide: cette dernière se plaint au passage d’un oncle Edouard qui est venu un soir dans sa chambre et lui a planté un arbre qui pousse dans son ventre…

                       12272848896?profile=original   Pour se venger et se débarrasser de la jeune intrigante, Marguerite libère de sa cage à oiseaux le docteur-lapin qui poursuivait Alice : c’est le monde à l’envers ! Elle se jette à son cou : « Je plais, je plais … » chante-t-elle avec délices, saisie par le démon de minuit : encore le monde à l’envers ! Et ainsi de suite, on est au cœur de l’Absurde, au tréfonds des fantasmes, de plain-pied avec de vrais illusionnistes qui enchaînent les tours de magie sur une scène de théâtre. Le lieu même de l’illusion. Et le verre se casse finalement, comme dans le Tambour de Günter Grass. Mais on ne vous dira pas par qui, ni comment.

                           A vous de venir découvrir ce spectacle total avec des musiciens dans la fosse bourrée de citations musicales, une très belle partition originale de Pascal Charpentier, avec notre prince lyrique en personne sur les planches et de la magie à tous les étages…y compris le découpage de femmes en quatre. Mais ce n’est pas le plus surprenant des tours de magie. Il y a encore plus spectaculaire, courrez voir ! Sybille Wilson est la maîtresse d’une somptueuse mise en scène poétique et grinçante des affects profonds et du dérisoire. Ce spectacle  a vraiment tout pour plaire ou séduire.

http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2012_2013_002

 

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administrateur théâtres

Alaska au théâtre Varia

12272839856?profile=originalIl est malaisé d’exposer les thèmes du spectacle Alaska orchestré par Patrick Masset. S’agit-il du 49e état des états Unis d’Amérique  incorporé définitivement en 1959 ? Certes non… Ni non plus de  la fonte des glaces du Pôle et de la détresse des ours polaires, quoique…? Ou  est-ce une allusion à la baleine biblique de Jonas, quoique… ?  Ou à la mort, toujours blanche, façon Permeke ? …  Là on approche, sans brûler d’ailleurs,  car c’est du grand  genre expressionniste!  Voici sans doute une  peinture complexe d’états d’âmes, une superposition de réalités rendues au travers de plusieurs biais artistiques qui se chevauchent.

 

A chacun d’y projeter ses propres obsessions, chimères ou  phantasmes. Les modes d’expression confluent : du chant, à la danse, à l’acrobatie dans un cube gigantesque qui joue au rouleau compresseur, aux marionettes grandeur nature,  à la chorégraphie de costumes surréalistes et à la pop music. Ainsi l'auteur esquisse et exorcise sans doute  des bribes de souvenirs - sanglants - pour la plupart, des bribes de paradis perdu  et des lambeaux d’angoisses. Cela ne se raconte pas, ce sont des installations vivantes qui s’évanouissent les unes dans les autres. A la recherche des cadavres perdus dans les placards… ou d’une ritournelle de grand père qui émerge de la glaciation comme dans le film Rainman,  où Dustin Hoffman interprète Raymond Babbitt.

Un travail artistique intéressant - la salle était comble - ce qui indique l’intérêt du public pour des expressions avant-gardistes originales de l’émotion primale. Ce que l’on peut retenir en tous cas, c’est une résultante totalement  polysémique, à la façon de la poésie, le tout sans paroles compréhensibles ou presque. Du cirque poétique qui table sur  le visuel, le musical et le mouvant. Emouvant si on se laisse prendre, hermétique si on reste de ce côté–ci du miroir.

Et la baleine de se tenir les côtes: de blanche, elle  est passée au jaune fluo et au strass et  paillettes, allez savoir pourquoi!

On n' a pas compris non  plus, pourquoi ce spectacle s'est joué à rideau fermé: une sorte de moustiquaire qui filtre la vue sur le spectacle... et gêne la vision. Et ce n'était pourtant pas un filet de pêche! 

Intervenants:

Véronique Dumont (jeu, chant), Sébastien Jacobs (jeu, chant, mouvement), Sandra Nazé
(jeu, chant lyrique et répétitrice), Laura Trefiletti (voltige), Julien
Pierrot, Valentin Pythoud (portés acrobatiques)
, écriture et mise en scène: Patrick Masset

 

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administrateur théâtres

12272741659?profile=originalA l’affiche aux palais des Beaux-Arts de Bruxelles, un concert qui rassemble des œuvres du 18e siècle et trois lauréats  de notre dernier concours Reine Elisabeth (Chant 2011) accompagnés par La Petite Bande.

                                        

Cela commence par Joseph Haydn : Symphonie n°47en sol majeur (1772).  Sigiswald Kuijken dirige l’ensemble de la Petite Bande, un orchestre de musique baroque qui va bientôt fêter son quarantième anniversaire. Il y a ce dialogue énergique avec le cor, la patte de velours de la contrebasse, un esprit malicieux. Le deuxième mouvement, « Un poco adagio cantabile » évoque la promenade rêveuse d’une âme solitaire. Cela se termine sur une petite marche triomphante. De grands effleurements légers  contrastent avec des accents de passion, le tout construit en échos ludiques.

 

 De quoi introduire  vaillamment le «Laudamus te» de la messe en Ut mineur de  Mozart (Missa KV 427) avec une symbiose parfaite entre la soliste Anaïk Morel  au timbre très coloré et l’orchestre. Sébastien Parotte , un géant en redingote noire très  habillée nous livre la virtuosité de « Io ti lascio », KV 621a au rythme très vif et très enlevé. Et voici Konstantin Shushakov, interprétant avec chaleur et modulations profondes le «Finch’han dal vino » de Don Giovanni, KV 527. Que le vin de l’allégresse et l’amour débordent !

 

Survient  un  moment très théâtral  qui rassemble Anaïk Morel (quatrième prix)  et  Konstantin Shushakov (cinquième prix) dans l’interprétation fougueuse de l’extrait  du même opéra «Là ci darem la mano», duo en la majeur aussi joyeux que des noces paysannes. Ce morceau très expressif sera repris dans un des bis avec verve et humour jusqu’à baiser l’écharpe de la Belle et lui effleurer l’épaule d’une marguerite! « Andiam ! »…

 

La première partie du concert est clôturée par le « Concerto pour hautbois, KV 271k ». Mozart  encore. Patrick Beaugiraud nous présente une interprétation précise mais un peu tendue, de ce beau concerto. On aurait souhaité plus de joie mais d’aucuns diront qu’il est parfaitement mozartien et que cette retenue est nécessaire.

 

 Olivier Picon, en revanche séduit avec son cor et son solo plein de délicatesse dans le  Concerto pour cor n° 4, KV 495. Il y a un bel équilibre entre le cor et l’orchestre comme si celui-ci insufflait vie et sentiment. Une musique sereine et grave, très nuancée. Les deux barytons et la merveilleuse mezzo se partagent encore des oeuvres de Mozart et de Glück. Une pure merveille, cet air nostalgique de : Orfeo ed Euridice: «Che faro senza Euridice» chanté par Anaïk Morel. Son timbre de voix est un véritable  enchantement. Il y a un sens profond du drame et l’orchestre souligne la tendresse profonde d’Orphée.  

 

Enfin, le trépidant air extrait de  Die Zauberflöte, KV 620: «Pa-Pa-Pa-Papagena nous offre  des délices de virtuosité. On se demande où commence l’orchestre, où commence la voix humaine. La tendresse des jeunes futurs parents est émouvante. «So liebe kleine Kinderlein !»

Un concert très éclectique fait pour le plaisir de la musique. La fête de la musique? C’est d’actualité au coeur du mois de juin!

 

12272741266?profile=original

 

http://www.bozar.be/activity.php?id=9901&selectiondate=2011-6-15

 le 15 juin 2011

 

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administrateur théâtres

Immer Leiser (théâtre du Parc)

Peut-on survivre par l’orgueil au désastre ? Non, évidemment… (CRÉATION)

 

Immer Leiser

de  Frank PIEROBON


 par Monique Dorsel et Bambina Liberatore
 mise en scène : Bambina Liberatore et Frank Pierobon

 

Récemment au théâtre du Parc il y a eu cette très émouvante lecture-spectacle, une  pièce  écrite spécialement pour Monique Dorsel et Bambina Liberatore auxquelles elle est dédiée.
Le sujet  est une véritable amplification poétique d’un  lied emblématique :  le douloureux et magnifique Immer Leiser de Johannes Brahms, dont Élisabeth Wislowska avait fait sa signature et qu’elle ne peut plus désormais  chanter...

« Je me souviens de vous, de votre voix surtout.  Spasme. Les souvenirs reviennent. »  Nous découvrons  le pourquoi au fil d’une rencontre entre l’ancienne cantatrice et son élève : Anna Weiss. Lentement l’ancienne pédagogue va émerger de son désenchantement.  Elle finit par livrer bribes et fragments cachés au fond de sa mémoire. Fragments amoureux ?

Elisabeth, accusée d’être juive ("mais non, je suis résolument athée !") s’est lâchement défaite de son pianiste juif, espérant un rôle  de prestige dans Parsifal à  Bayreuth dans les années 30. Après le départ du pianiste, elle ne peut plus se repérer à son regard qui lui communiquait l’esprit. Las ! Elle a tout perdu et ne chantera plus jamais Immer leiser.

Elle  vit maintenant en Suisse, ayant perdu sa vérité, pour toujours. On ne peut survivre au désastre, par l’orgueil.

Dérisoires, les prouesses vocales, la technique, la maîtrise. L’important c’est de ne pas perdre son âme.  Il faut se tourner vers le Vrai, le Beau. Larguer tout ce qui vous enchaîne. Et pourtant  Etre Soi comme l’oiseau  innocent qui chante son bonheur  dans le présent, sans  notion du passé ou de l’avenir, est un rêve inaccessible.

Les propos des deux femmes sondent la musique, l’âme humaine, notre conscience profonde, entrelaçant leur vérité pour toucher le Vrai.  C’est émouvant, et beau.

 

« On est exposé par ce chant qui nous traverse et qui vient de si loin… »

« La totalité du corps s’investit, on ne chante bien que de façon prophétique »

« Il n’y a aucune place pour le mensonge, la tromperie… dans le chant des oiseaux ! » 

 « Il faut se rendre transparent à ce qui vient flamber l’âme »

« Renoncer à soi pour qu’advienne le chant le plus beau »

« Il faut chanter des choses vraies »

 

Définitions de l’amour ?

 

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Un concert du groupe Kel Assouf est un moment inoubliable, par son talent, sa densité, son côté chaleureux et festif, et sa part de nostalgie d'un peuple qui  a perdu ses terres, alors qu'ils étaient les "Fils du désert."

 

Les Touareg  ici chantent au nom de leurs ancêtres, pour retrouver cet art de vivre en liberté et au coeur même des éléments, du sable, du vent, du soleil. Ils gardent en eux la soif de liberté, la fraternité, et cet humanisme profond imprègne leurs chants, qu'Anana Harouna, compose avec talent (guitare et chant).

 

Leur musique, issue d'un fonds ancestral, mixée à la fusion d'aujourd'hui, provoque un ensemble de sonorités qui touche par sa beauté, sa profondeur et le sens qui s'en dégage.

 

J'ai pu assister à plusieurs de ses concerts, et chaque fois, la même magie se produit: le groupe capte son auditoire, par sa simplicité, sa convivialité, la densité de ses chants, la beauté de sa musique.

 

En outre, Kel Assouf est un groupe qui vit  lui-même réellement l'interculturalité, puisqu'il est composé de nombreuses nationalités qui chantent pour la même cause et qui présente une musique entre tradition et modernité, pour défendre un peuple dispersé, aux racines communes, pour retrouver et propager les valeurs des Touareg:  liberté, goût de l'infini, sens de l'autre et de l'accueil, l'action par la paix.

 

Non seulement il défend ces valeurs évoquées ci-dessus, mais il prône également la rencontre et l'interculturalité, partout où il chante.

 

Chacun apporte  au groupe sa touche personnelle, pour des compositions variées, enrichie d'autres personnalités, qu'elles soient d'Europe ou d'Afrique, ce qui crée un métissage culturel riche et authentique.                           

 

De plus, ils sont très chaleureux.  

 

Kel Assouf a parcouru de nombreuses scènes, lors de festivals et concerts en France, aux Pays-bas et en Belgique, et présente son premier album "Tin Hinane" , édité en 2010, en point d'orgue à ces tournées multiples.

Album produit par le label Igloo Mondo . On y trouve des compositions originales en langue touarègue, en Tamashek, dont Anana a le secret et la magie.

 

De sa voix chaleureuse, associée à celle de ses musiciens et choristes, dont la chanteuse Mama, un charisme émane, et des paroles  comme autant d' engagements pour l'unité des peuples, la paix, l'amitié, l'amour.           

 

Kel Assouf, cela veut dire en Tamashek, les" Fils du désert,"et aussi les "Fils de l’infini", ou même "Fls de la solitude". Au sein de cette culture du désert, ces mots  différents sont synonymes, car ils sont issus d'une langue très imagée et poétique, qui participe d'un même concept ici, pour exprimer ces diverses valeurs en un seul mot, comme plusieurs facettes d'un diamant.

 

Les Touaregs sont issus de divers pays : le Niger, le Mali, l’Algérie, le Burkina Faso et la Lybie.

 

Le peuple touareg a été privé de reconnaissance, durant des années, et nombre d’entre eux a dû s'exiler en Algérie ou en Libye dans les années ’80-’90. Les jeunes Touaregs exilés ont alors pris leur guitare pour défendre leurs valeurs et reconquérir si pas, leur terre, du moins leur culture.

 

Là où ils sont, ces chanteurs défendent les valeurs unviverselles issues de leurs racines dont ils gardent la fierté et la noblesse de coeur.

 

En évoquant les Touareg, ses frères, Kel Assouf  évoque chacun de nous, là où nous sommes, dans quelque pays que ce soit, pour plus de justice et de fraternité.

 

Un univers à découvrir, Kel Assouf a encore bien des trésors  à nous révéler du fond de sa  belle besace en cuir, et des idées créatives plein la tête.

 

Pascale Eyben- 18 juin 2011

 

 

http://kelassouf.com/fr/biographie/

 

Kel Assouf - "Akaline" de l'album Tin Hinane

https://www.youtube.com/embed/f5Kx4R17I0k?rel=0

 

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Poèmes d'eau, de brume, de vent

Feux follets

ourler de pierre les cascades

bondir à l'heure des feux follets

épingler la rose qui trébuche

rougir le sel des hurlevents



Imagine

imagine le ciel embrasé de brume

la torpeur du jour sans lune

imagine le chemin qu'aucun son ne couvre

le peu de mousse sous tes pas



Si la force

Si la force du vent

n'y consent

si l'ivoire de l'écume

n'y veille

si l'empreinte du sable

n'y murmure

d'où naîtra ton chant?



Un soir de novembre, 26/11/2008
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