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abstraction (2)

administrateur théâtres
AU théâtre Poème: François Emmanuel était l'invité de Pascale Seys dans Le Grand Charivari sur Musiq'3 ce samedi . Pour l'écouter ou le réécouter : http://www.rtbf.be/radio/player/musiq3?id=1886891
"Joyo ne chante plus", notre 2ème spectacle de François Emmanuel - avec Gwen Berrou dans une mise en scène de Pascal Crochet, commence ce jeudi !! Pour les plus curieux, il y  a eu même une avant-première mardi 21 à 14h ! Réservation souhaitée : reservation@theatrepoeme.be ou 02/538 63 58

Courir au théâtre Poème pour se baigner dans la musique des mots, ce que l’on adore. Entendre une voix qui les caresse, les exalte, les consume, les fait frétiller, les adule, les capte et les relance dans l’univers. C’est du moins ce que l’on attendait du spectacle de mots créé par le texte de François Emmanuel, un personnage bien sympathique entr’écouté sur nos ondes récemment.

Et ressortir du spectacle la gorge feutrée d’inconfort, de malaise et de frustration de n’avoir rien compris. Avoir rencontré l’auteur, François Emmanuel, et lui avoir conté, complètement catastrophés, le malheur de n’avoir été ni émus, ni touchés par cet étalage répétitif de solitude ou de folie. Dites-moi où sont les codes d’accès ? Y a-t-il des clefs ? On est désemparés. Le but du jeu est-il de causer le désarroi du spectateur ? Lui confier aussi que l’on s’est presque endormis, par trois fois. Que ouf, le texte est dans la boîte que l’on tient sous le bras et que l’on va prendre le temps de le ré-appréhender chez soi, par une lecture attentive, l’esprit prêt à la découverte. Dommage ! Une phrase de Nietzche a été malheureusement prononcée : « L’art n’est pas pour tout le monde ». On a discuté avec ce même professeur de cinéma qui explique : "Dans ce spectacle il n’y a rien à comprendre, rien à emporter. Ne croyez pas que vous avez un prêt à consommer, all inclusive ! Il faut rassembler les fragments (du long caquetage proposé) - vous me suivez ? - et faire son tissage personnel." Cheminer en solitaire, c’est là tout l’intérêt de cette nouvelle approche cocasse du théâtre. C’est le spectateur qui est mis à contribution et qui doit se référer à lui-même, à son vécu personnel et ainsi partir en voyage… Bonne chance !

Le décor est morne et triste à mourir : un deux-pièces suranné, chichement meublé, couleur terres. Lumières aussi faiblardes que la voix. Au début, la comédienne semble surgir d’une muraille des grottes de Lascaux et, dans sa robe sans manches droite et courte, figure des lents gestes d’échassier. A un autre moment le jeu de lumières donne l’illusion d’une longue table couverte de pièces comme un immense échiquier – la terre vue de l’univers ? - Il s’avère que ce n’est qu’une mince étagère couverte de figurines grossières en terre cuite. Hommes ? Oiseaux ? Epars et renversés à la fin du spectacle. La gestuelle est d’une lenteur exaspérante, la voix est sèche, monocorde, infra-communicative sauf pour l’impression de tristesse et d’exclusion du monde ou celle de folie désespérante. Joyo ? Il ne s’agit ni de l’albatros de Baudelaire, encore moins de l’oiseau bleu de Maeterlinck ou de l’oiseau de Junon ou d’Athéna. Les oiseaux à connotation sexuelle de Miro ? Peut-être. On cherche vainement à se raccrocher à quelque chose ! Qu’on me donne une branche ! L’oiseau dont on parle pourrait tout aussi bien être un chat, un chien ou un cochon d’Inde. La femme qui joue pourrait être un homme…

L’histoire, s’il y en a une, après en avoir rassemblé les débris épars est un fait divers. Une femme encore jeune, triste et sévère à mourir, se prépare à faire une cérémonie d’enterrement de son oiseau sans cage, qu’elle vient de perdre. Elle est excédée par les bruits divers de ses voisins et surtout le martèlement des talons aiguilles de sa voisine du dessus. Elle est harcelée par des huissiers qui vont bientôt procéder à son expulsion. Elle s’adresse à plusieurs reprises à un juge imaginaire et singe à merveilles le jargon judiciaire. Qui sait… des références à Kafka ? C’est tout. Le détail intéressant : si le spectateur en quête de clefs va voir dans la boîte à cigares où elle a enfermé l’oiseau avant de le conduire au bûcher, il y a (on le savait) des photos de jeunesse, quelques fils à broder et 6 fonds de montres anciennes ayant perdu leurs aiguilles que l’on aurait pu prendre, vus de loin, pour des hosties. Cela, aucun des spectateurs ne l’aura deviné. Sauf les très curieux qui ont osé poser la question après.

Loin de nous l’idée de mettre à mal l’excellente comédienne Gwen Berrou. Elle a eu bien du courage de se mesurer à un texte aussi dilaté et soporifique ! C’est une mission impossible de construire un jugement critique pour quelque chose qui ne vous parle pas et que l’on ne comprend pas. Donc, donnons juste …le bénéfice du doute ! Il faut sans doute avoir lu le texte avant d’aller au spectacle !

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administrateur théâtres

Ensemble et séparément

Spectacle sublime

Porte Clair-obscur

Jeune avant-garde au garde-à-vous

Visages lisses.

Turkish delights dans une boîte de Pandore

Pas d'instruments, pas de couleur

Chaises suspendues sans peur du vide

Partition lumineuse à quatre mains

Pas à pas des éblouissements

Bombardement photographique haletant

Fragmentation du trio assis en cinq dimensions:

Quinze personnages.

Fascination de clignotements dont on ne peut comprendre la trame

Logettes, ruche, lucarnes, cellules brillantes claquent

Tout s’agite en solo sur ce  mur d’urnes qui parlent.

Mystérieux glissements de place

Vociférations muettes fracassantes, gestes picturaux

Palabres et prières en éclats

Concert de voix  parlée dans une langue inconnue sopranos, alto, baryton

Débit ultra rapide et totalement articulé  à tous les étages

Ensemble parfait mélodieux et tendu

Oiseaux migrateurs qui se sont abattus quelque part dans la ville.

Un sac de dame dans lequel on fouille rageusement

Perte de mémoire

Poses corporelles calculées au millimètre

Robes  de ville stylées et costumes bien coupés

Sombrent en un éclair

Maquillages parfaits

Chevelures soignées

Violents coups de talon au sol 

Les personnages se trouvent traqués

Dans leurs conversations anodines

Par la lumière comme des animaux

Des  forêts émus traversant la route, la nuit.

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