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Après un week-end off-screen pour reposer mes yeux, me voici de retour, avec le printemps et la fraîcheur d'un soleil lumineux!
Un océan couvert,
un imper grand-ouvert,
de la pluie plein les yeux,
du soleil dans la tête depuis vous.
Mon corps, par l'audace du désir,
à vous se donne, s'illimite,
dès lors qu'il se situe juste
à l'orée du vôtre !
Il neige et j'ai si chaud,
il tombe du ciel un bleu fou,
puis des étoiles de jour,
un hiver plein d'été !
Et sans voix je vous aime,
mais lorsque je vous écrit,
c'est comme un Opéra.
NINA
J’ai rendez-vous avec Elle (I)
Éminence
et Cher frère poète
souvent aux heures vêtues
de fourrure en laine
j’allais l’espérer
sur les lisières de Gabao
contemplant sans trêve
la peau tantôt bleutée
tantôt rosée du ciel
lustré et délirant
Combien de fois
n'ai-je pas imaginé
ses contours charnels
rêvé à ses caresses
foisonnant de tendresse
à électrifier mon âme
Combien de fois
N'ai-je pas inventé
La magie de ses cheveux
Châtains qui laissent
Suavement couler mes doigts
Combien de fois
n'ai-je pas été ébloui et
gouverné par son regard
fabuleux et velouté
Ce soir
Éminence
et Cher frère poète
j’ai rendez-vous avec Elle
Ce soir je serai en transes
devant la magnificence
de sa coupe altière déifiée
surexcité extasié
par les délices de ses voyelles
et le charme de ses consonnes
Ce soir
Éminence
et Cher frère poète
au lever de dame lune
habillée de soie et fardée
des couleurs arc-en-ciel
je dormirai et rêverai
sur sa poitrine pulpeuse
au parfum floral printanier
se liquéfiant en mon âme
Ce soir dis-je
Éminence et frère
saturé de ma virilité
congolo-bantu gabono-bantu
j’arborerai mon costume traditionnel
peau-lionceau croquerai la kola
m’abreuverai de vin de palme acidulé
et brûlerai l’encens aphrodisiaque
pour signer notre hyménée séculaire
Ce soir j’honorerai
cet exaltant rendez-vous d’Amour
avec la fée qui tant me dévore
Ce soir je butinerai le miel
de la Langue Française Mienne.
Raphaël Misère-Kouka
Libreville, le 14 décembre 1998
Bonjour mesdames et messieurs! A l’époque où la chaîne unique de l’ex-R.T.A (radio télévision algérienne) cessais d’émettre à 22h30’, c’était le transistor aux grosses piles plates qui prenait le relais jusqu’à je sombre dans les bras de Morphée. Mais avant, j’allais de la station d’Alger Chaîne III vers la Radio Monte-Carlo (RMC) où j’écoutais les tubes au hit-parade de la variété française, dont l’indémodable « Les paradis perdus » de Christophe qui passait en boucle avec entre-autre «Appelez-moi frénésie » de Michel Jonasz (1973). Aujourd’hui qu’il est loin d’ici, je me sens redevable envers Christophe à qui je dédie cette modeste dépêche publié aujourd’hui sur le journal « Liberté » pour lui dire merci pour tant de bonheur qu’il m’avait donné. Repose en paix l’artiste ! Que la terre te soit légère et que tes « mots bleus » soient l’épitaphe gravée pour l’éternité sur ta pierre tombale. Bonne lecture à vous mes ami(e)s et agréable journée. Louhal Nourreddine, le 18 avril 2020.
Je suis ravie de vous partager des pépites de musique; tout au long de cette période si particulière aux artistes, à tous les artistes!
Je vous souhaite beaucoup d'inspiration et de magie à créer et rendre visible par les moyens actuels vos oeuvres uniques.
Construire un autre, un nouveau monde, cette idée m'étonne,
pourquoi ?
Ce monde, dont nous rêvons à présent, que vous voulons voir s'ériger, n'existait t-il pas déjà, mais assourdi, négligé par
la plupart des humains, dont je fait partie ?
Ces blouses blanches ne comptant pas leurs heures, étanchant tous les pleurs de leurs soins quotidiens, ces hommes remplissant toutes les bennes de nos détritus d'êtres gavés tard le soir, ces accompagnants du quotidien auprès des personnes fragiles, maintenus à l'ombre hier encore, enfin toutes ces petites mains , entendons-nous dire, sont en réalité des héros, des piliers de l'humanité depuis toujours !
Ces oiseaux, ici et là volant en plein Paris, partout, à présent nous ravissent, nous réjouissent le cœur, l'esprit, bref nos
sens reprennent vie !
Ce ciel qui s'éclaircit de jour en jour, ces nuages fabuleux d'une blancheur inouïe, ces rues, ces boulevards devenus silencieux, ces floraisons d'avril, ces avions au repos dans les aérodromes, ces cafés désertés, ces métros, ces trains moins bondés ; toutes les sonorités et non plus les bruits, reprennent toutes leurs places !
L'air est plus léger, ensoleillé, nourricier.
Ce qui est un peu triste, ce sont ces écoles fermées, plus de rires dans les cours, moins de couleurs donc, mais bon ne remplissent-ils pas les maisons ? Ne pas oublier, ces femmes, ces enfants, ces bébés confinés, maltraités, tués parfois, que l'on n'entend pas toujours, dont les violences, les sévices, assombrissent leurs jours !
Ce monde que l'on voudrait voir fleurir, n'avait-il pas déjà sa robuste racine, mais son rosier magnifique, se serait-il fané du fait de nos excès, de nos voracités, de cette sur-consommation polluante, anesthésiante, bref responsable de tout cela peut-être, de cette obscurité soudaine ? Je m'interroge.
Tout était là pourtant à la portée de nos regards, l'extraordinaire dans l'ordinaire.
Notre erreur sans doute fut celle de croire que l'infini serait à notre mesure, à notre portée !
NINA
On se lève tôt mais midi vient vite,
A peine le temps de se débarbouiller,
Un coup de peigne, un regard au miroir,
Tiens ! Qui est cette figure pathétique ?
Un petit déjeuner sans rien y voir,
Quelques mots, quelques mains et bredouiller,
Et puis midi à l'horloge, à l'église au loin,
C'est encore une table, chaud, froid, silencieuse,
Des infos, des bombes, des craintes, une météo,
Puis un bureau, une machine, une pointeuse
Qui dit bonjour et l'heure de partir, viens,
Enfin le soir qui tombe sans rien y voir.
La fatigue vient avec le soir, tiens ... !
Pensée furtive. 16/04/2020
L'artiste, enfin le créateur,
n'est il pas l'alpiniste, le grimpeur
de son Art ?
Des pieds nus de son Art, il en vise
le sommet, jusqu'à frôler le ciel, tout
en étant sur terre.
C'est un itinérant à la fois laborieux et léger,
ouvert au monde entier, accessible
souvent dans sa tête toute bleue.
NINA
Je suis celle que j'écris,
dans un cri silencieux,
qui respire sous tes yeux,
se baigne dans l'encre bleue.
Je suis celle qui te parle,
invisible, invulnérable,
qui déploie sous mes doigts,
toute son infinitude, sa joie
Je suis l'écrin de celle,
qui n'est autre que moi-même,
dont chaque baiser nu,
quand tu me lis, te touche.
NINA
Un pupitre de bois et un banc attaché ;
Un plumier devant, une plume violette,
Trempée dans l'encrier de verre bleuté,
Y pousse, légère, une ode muette.
Par la fenêtre, teintée de rosée,
La cour d'une école et quatre marronniers
Balancent, frivoles, depuis des années
Les amours à naître promis à leurs pieds.
Et là, gravée sur le mur blanc d'un couloir,
Où y trônent accrochés aux porte-manteaux
Des prénoms entrelacés aux chants d'espoir,
Une fleur est soulignée d'un petit mot.
C’est l’histoire d’un petit garçon… Ben non, en fait c’est l’histoire d’un réveil matin, un très vieux réveil, un réveil à ressort… Ben non ! Ce n’est pas ça non plus… Alors quoi ? C’est l’histoire d’une belle amitié, d’une confiance partagée sans que les protagonistes ne s’aperçoivent de l’importance de cette relation. C’est l’histoire d’une partition musicale, de l’intérêt qu’offre la ténacité à accomplir même si ténacité nous semble un objectif très compliqué. C’est également la démonstration d’une forme de vie cachée, une vie que les humains ne peuvent que deviner sans y porter d’intérêt alors que c’est important d’aimer ce qui nous entoure, de prendre soin, d’offrir sa tendresse à ce qui n’est pas vraiment joli.
En ce printemps 2020,
jamais, depuis des décennies, le ciel n'avait été aussi pur.
La profondeur des bleus donne le tournis à l'artiste que je suis.
Sans doute, les peintres de la Renaissance ont-ils connu cet azur sublime,
cette transcendance qui les a hissé au plus haut de l'excellence,
sans doute les peintres impressionnistes,
ceux des campagnes, ceux de Bretagne, de Barbizon,
ont-ils pu sortir de l'atelier et voler,
dans les célestes turquoises,
qui nous font tant rêver...
Regardons ce ciel pur et profitons, évadons nous un instant...
LM