Vois cette chevelure de roses, ruisselante sur la façade
de cette maison close, dont les volets sont encore
verts.
Maison close, non loin de la mer, depuis maintes hivers,
lorsque l'enfance turbulente et limpide, intrépide a déserté
son sein pour rejoindre l'infiniment bleu.
Maison close, aux abords d'une dune de sable, qui ne
s'est plus jamais ouverte, depuis que cette mère aussi
claire que l'enfance, s'en est allée aussi.
Où sont les pas du père, perdus en mer ?
Toutes les musiques du monde, n'égaleront jamais en beauté,
le langage délicat de chacune de ses roses, dès le printemps
venu !
Maison en deuil, mais point ces roses blanches, encore
adolescentes, à l'écoute de l'instant, gorgées de soleil et
de pluie, mais jamais alourdies !
Cette pérennité là, n'est-elle pas due à l'insouciance, à la
légèreté de chacune d'elles, à ce désintérêt du non vivant ?
Babillage végétal, mais néanmoins fécond en gaieté, en
couleurs inventées; JOIE.
NINA
Commentaires