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OSMOSE



J’ai planté au printemps
Dans les près de tes yeux-
Cet Eden sous mes cieux-
Une petite image de moi .
De mon sang et mes larmes
Je l’arrose et la noie
Et du souffle de mon cœur ,
Et du vent de mes élans
Je dorlote ses bourgeons.
Je la vois qui grandit,
Elle, qui ne fut que brindille,
Et qui pousse dans ton cœur.
Ses racines s’enracinent
Et s’infiltrent au fond de toi.
Et je me vois dedans toi
Comme la sève dans le tronc.
Tu me soignes et m’arroses
Des sueurs de ton front
Une petite lueur qui brille
Une flamme qui danse au vent
Une étoile sur ton toit
Qui de toi tient ses rayons.

Khadija, Agadir, mercredi 12 Septembre 2012
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Les dieux ont soif

12272828079?profile=originalIl s'agit d'un roman d'Anatole France, pseudonyme d'Anatole François Thibault (1844-1924), publié en feuilleton dans la Revue de Paris du 15 octobre 1911 au 15 janvier 1912, et en volume chez Calmann-Lévy en 1912.

 

Salué par un immense succès, ce livre va être considéré comme le chef-d'oeuvre d'un écrivain qui ne publiera plus aucun texte majeur jusqu'à sa mort. Anatole France est alors universellement reconnu comme un symbole vivant de l' humanisme républicain et socialiste. On peut s'étonner de le voir, dans ce roman, jeter un regard critique et désabusé sur la Révolution française, mythe fondateur de la IIIe République, exalté par l'école laïque et l'historiographie de gauche.

 

 

Le peintre Évariste Gamelin est un artiste médiocre mais un homme passionné et intransigeant. Il est ardemment attaché aux idéaux révolutionnaires et admire sans réserve Marat et Robespierre qui, à la faveur des terribles événements du printemps 1793, prennent de plus en plus d'influence. Il aime Élodie Blaise, fille du marchand d'estampes qui lui paie, chichement, ses oeuvres. Mais il conçoit une haine féroce pour le séducteur dont elle avoue avoir été victime autrefois, et qui, dans la ferveur révolutionnaire d'Évariste, ne saurait être qu'un aristocrate (chap. 1-5). Ni l'affection naïve de sa mère ni la sagesse aimable et souriante du vieux libre penseur Brotteaux des Ilettes, ancien «traitant» ruiné, ne peuvent adoucir le sombre caractère du jeune homme. Mme de Rochemaure, ancienne maîtresse de Brotteaux, intrigue avec des émigrés et des financiers sans scrupules. Elle fait nommer Évariste juré au Tribunal révolutionnaire, dans l'espoir de pouvoir lui faire servir ses intérêts.

 

Elle doit vite déchanter: dans le climat pesant de la Terreur, Évariste va se montrer de plus en plus impitoyable (6-11). Il envoie à la guillotine le malheureux Brotteaux, coupable d'avoir hébergé, par compassion, un prêtre réfractaire et une prostituée. Il charge un innocent qu'il prend à tort pour le suborneur d'Élodie. Il refuse toute indulgence pour Fortuné Chassagne, l'amant de sa soeur Julie à qui il ne pardonne pas de s'être enfuie avec ce «ci-devant noble et officier». Le régime semble pris d'une folie sanguinaire; selon la formule de Camille Desmoulins qui inspire le titre du roman, «les dieux avaient soif». Évariste n'est plus que l'instrument froid et implacable de cette violence d'État (12-15).

 

Il a donc lié son destin à celui de Robespierre et tombe avec lui en thermidor 1794. Après l'avoir idolâtré, Élodie le remplace dans son coeur par le graveur Desmahis, jouisseur sans idéal, dont l'opportunisme est tout le contraire de la raideur morale incarnée par Évariste Gamelin (16-29).

 

 

L'Éducation sentimentale de Flaubert avait, un demi-siècle plus tôt, remis en cause le genre du roman historique dans sa forme et ses mythes. Le souvenir de 1789 n'était, pour les héros, qu'un amas de stéréotypes et l'occasion d'un malentendu fondamental: confondre un passé glorieux avec un présent irrémédiablement médiocre ne pouvait suffire à rendre ce dernier moins insignifiant. Le romantisme tardif du Quatrevingt-Treize de Victor Hugo (1874) restaurait malgré tout l'image exemplaire d'une Histoire héroïque, d'une épopée où passion et idéal justifiaient la violence et l'excès.

 

Anatole France, dans Les dieux ont soif, tire lui aussi l'élément dramatique essentiel de son roman du caractère impérieux des faits, de l'urgence d'une époque où s'affirment de tragiques nécessités. Ainsi, le narrateur, loin d'adopter une neutralité prudente, n'hésite pas à renchérir sur l'image que les personnages croient percevoir de leur temps. Quand le citoyen Trubert, fonctionnaire exemplaire de la République, dit tranquillement à Gamelin: «La situation est toujours la même», il corrige aussitôt ces paroles sereines d'un commentaire sans nuances: «La situation était effroyable» (chap. 1). Quelques phrases elliptiques et hachées dressent alors dans leur sécheresse un décor qui impose de lui-même un climat lourdement tragique: «Paris sous les canons autrichiens, sans argent, sans pain» (ibid.).

 

La signification générale du roman doit beaucoup au poids que les fonds exercent sur les premiers plans de l'intrigue. Hugo avait déjà trouvé dans la peinture des assemblées révolutionnaires le sujet de vastes allégories dans lesquelles l'Histoire se trouvait personnifiée. Mais le peuple-héros, sujet de l'Histoire, lui conférait une dimension profondément humaine et morale. Quand Évariste Gamelin, dans les compositions académiques et mythologiques qu'affectionne sa peinture, «imaginait des Titans forgeant avec les débris ardents des vieux mondes, Dicé, la cité d'airain» (3), c'est plutôt la fascination d'une force surhumaine et démesurée qui s'exprime. De fait, toutes les images de foules et d'assemblées, celle du Tribunal révolutionnaire, en particulier, tendent à suggérer le fonctionnement de l'Histoire comme celui d'une vaste machine dans laquelle les hommes sont des ressorts, non des consciences: «Les jurés, divers d'origine et de caractère, les uns instruits, les autres ignares, lâches ou généreux, doux ou violents, hypocrites ou sincères, mais qui tous, dans le danger de la patrie et de la République, sentaient ou feignaient de sentir les mêmes angoisses, de brûler des mêmes flammes, tous atroces de vertu ou de peur, ne formaient qu'un seul être, une seule tête sourde, irritée, une seule âme, une bête mystique, qui, par l'exercice naturel de ses fonctions, produisait abondamment la mort» (15).

 

Au-delà des débats littéraires, le roman ainsi conçu et le sens qui s'en dégage interviennent à coup sûr, et de façon originale, dans les questions majeures qui agitent l'idéologie de la IIIe République. Dreyfusard, républicain et socialiste, Anatole France aurait pu participer à l'hagiographie révolutionnaire et au culte de ses valeurs fondamentales, déjà largement exaltées par l'Histoire d'inspiration marxiste et qu'on peut résumer ainsi: face aux exigences de la liberté et de la vertu, la Terreur n'est pas seulement un mal nécessaire, ni même une erreur. Le sang versé devient la rançon mystique que la nation devait payer pour s'affranchir du passé. Les hommes comme Marat et Robespierre, qui ont trouvé en eux la résolution implacable pour le faire couler, ne sont pas coupables: ils doivent être regardés comme des héros qui ont su faire taire jusqu'à leurs sentiments dans l'intérêt supérieur de l'humanité. Ainsi semble l'exprimer la devise gravée au fronton de l'ancienne église des Barnabites, siège de l'assemblée générale de la section du Pont-Neuf: «Liberté, Égalité, Fraternité ou la Mort» (1).

 

En fait, Anatole France écrit Les dieux ont soif comme la démystification la plus radicale de telles visions. «Justice», «Liberté», «Révolution» ne sont que des mots vides et froids, fondateurs des plus terribles illusions. La mystique révolutionnaire fonde un fanatisme aussi redoutable que l'obscurantisme religieux de l'Ancien Régime: les symboles s'y érigent en certitudes. Pour un esprit aussi médiocre que celui d'Évariste Gamelin, «la complexité des faits est telle qu'on s'y perd. Robespierre les lui simplifiait, lui présentait le bien et le mal en des formules simples et claires» (13). En un temps où le catéchisme positiviste et anticlérical tient lieu de pensée dominante et peut tout aussi bien justifier l'idéal démocratique que les errements de la raison d'État, comme l'affaire Dreyfus l'a démontré et ainsi que l'Ile des pingouins (1908) l'analyse sur le mode satirique, Anatole France affirme que les valeurs politiques sont aussi relatives que celles de la religion.

 

En réalité, tout est marqué de déterminisme. Le style lui-même privilégie l'emploi des impersonnels: «Il fallait vider les prisons qui regorgeaient; il fallait juger...» (15). Les personnages semblent dépassés par leurs actes et la signification qu'on leur prête. Ainsi Marat «entra comme le Destin dans la salle de la Convention» (5). Loin de vouloir dicter leur volonté aux faits, ils les subissent. Il ne s'agit pas, en effet, de faire succéder à une Histoire chaotique, dominée par le hasard et la fatalité, un avenir construit, lucide et dirigé. Les projets d'Évariste Gamelin le prouvent clairement: parmi ceux qui lui tiennent le plus à coeur, on trouve l'idée d'un jeu de cartes où des figures républicaines remplaceraient les vieux symboles de la royauté. En somme, seule la forme changerait, mais non pas les règles d'une existence où le sort serait toujours maître.

 

Il en résulte une oeuvre qui tourne résolument le dos à l'épopée. Les héros manquent tous d'élévation et d'envergure. Gamelin est un artiste raté; Fouquier-Tinville, accusateur public au Tribunal révolutionnaire, est décrit comme «un homme excellent dans sa famille et dans sa profession, sans beaucoup d'idées et sans aucune imagination» (9). La passion et l'amour eux-mêmes ne sont jamais idéalisés. Seul l'esprit romanesque d'Élodie veut voir quelque chose d'extraordinaire dans sa liaison avec Évariste. Elle ne peut s'empêcher de le trouver encore plus séduisant dès lors qu'il a utilisé son pouvoir de vie et de mort au service d'une jalousie des plus sordides et des plus communes. Tous sont finalement à l'image de ces familles qui se promènent la veille de la fête de la Fédération: «Chaque couple allait, portant dans ses bras ou traînant par la main ou faisant courir devant lui des enfants qui n'étaient pas plus beaux que leurs parents et ne promettaient pas de devenir plus heureux, et qui donneraient la vie à d'autres enfants aussi médiocres qu'eux en joie et en beauté» (8). Des êtres ordinaires se donnent l'impression de devenir extraordinaires en respirant à la fournaise d'une époque démesurée et monstrueuse. Mais leur expérience n'est guère plus signifiante que celle du plat séducteur Desmahis, allant nuitamment étreindre la Tronche, une fille de ferme dont la difformité le fascine, avant de recevoir d'Élodie, devenue sa maîtresse, les mêmes recommandations qu'Évariste: «Si tu entends du bruit dans l'escalier, monte vite à l'étage supérieur et ne descends que quand il n'y aura plus de danger qu'on te voie» (11 et 29). L'identité des paroles adressées à deux hommes en apparence radicalement différents, en fait interchangeables, semble suggérer une scène de théâtre cent fois rejouée par des acteurs divers, un rôle appris par avance et une fois pour toutes. Le vaudeville vole son dénouement à la tragédie.

 

Plus qu'ils n'incarnent des symboles, les personnages restent enfermés dans des types et des caricatures. Chacun dévalorise le modèle qu'il imite: Gamelin n'est qu'une pâle copie de David ou de Marat, Desmahis singe médiocrement les grands libertins de son siècle, et tous appartiennent à ce peuple dont le narrateur observe: «On lisait sur leurs visages un amour de la vie aussi morne que leur vie elle-même: les plus grands événements, en entrant dans leur esprit, se rapetissaient à leur mesure et devenaient insipides comme eux» (8). Pour de tels hommes, qu'il s'agisse de peindre, de juger ou d'aimer, l'apparence prévaut sur l'essence. En art, il s'agit d'abord, faute de savoir inventer un style moderne, de plagier l'antique en le vidant de tout contenu, en le réduisant aux conventions d'un décor, d'un amas d'accessoires anachroniques et déplacés, «l'Hercule populaire brandissant sa massue, la Nature abreuvant l'univers à ses mamelles inépuisables» (ibid.). De même pour la vie.

 

C'est finalement le vieux traitant Brotteaux des Ilettes, sceptique et épicurien, qui représente le mieux le point de vue de la sagesse et de l'humanité. Les polichinelles qu'il fabrique et qu'il vend pour gagner sa vie ne sont pas dépourvus de valeur satirique: le fonctionnaire qui juge les contre-révolutionnaires fait preuve de sa bêtise et de son étroitesse d'esprit. Mais sur le plan métaphysique, ces marionnettes ne sont-elles pas le plus évident reflet des hommes, transformés en pantins et agités en tous sens par le souffle de l'Histoire? Comme Jérôme Coignard ou M. Bergeret, porte-parole les plus connus de l'auteur dans ses oeuvres, Brotteaux observe le monde avec ironie et détachement. La lecture de Lucrèce suffit à entretenir sa bonté naturelle et son goût pour la vie au milieu des horreurs du présent. Refusant tout système, toute certitude, il a autant d'égards pour le vieux prêtre réfractaire, malgré son fanatisme, que pour la fille publique, malgré sa condition. Son indulgence prend le contre-pied de la pureté inflexible des robespierristes.

 

Il en découle un enseignement foncièrement pessimiste. La Révolution exige trop des hommes, incapables de répondre aux idéaux inaccessibles qu'elle propose à leur médiocrité. Une trop grande soif de justice entraîne fatalement davantage d'injustice. Quand Brotteaux, voltairien et libre penseur, se croit obligé d'avouer au père Longuemare qu'à tout prendre il souhaitait «qu'on gardât le catholicisme, qui avait beaucoup dévoré de victimes au temps de sa vigueur, et qui maintenant, appesanti sous le poids des ans, d'appétit médiocre, se contentait de quatre ou cinq rôtis d'hérétiques en cent ans» (14), c'est toute la mythologie rationaliste et perfectibiliste des Lumières qu'il tourne en dérision. Au moment où Anatole France écrit, cependant, le régime républicain, malgré les «affaires» et les contradictions qui le déchirent, affirme sa légitimité de principe, abstraite et immanente, par les seules valeurs qu'il prétend servir. L'écrivain lui montre qu'une religion laïque peut se révéler pour l'homme aussi dangereuse et mystificatrice que toute espèce d'idolâtrie.

 

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Visitez le DIAN'Arte Museum en Corse (près de Bastia)

Le Dian’Arte Museum est un lieu dédié à l’art, dont la création a permis de rendre hommage à l’artiste peintre et sculpteur Gabriel Diana. Il étoffe l’offre culturelle insulaire et favorise le rayonnement artistique de l’île.

L’ambition du Dian’Arte Museum est de participer activement à une diffusion culturelle en proposant au public un accès à l'art par des visites qui peuvent être personnalisées et approfondies.

L’espace muséal est composé d’une vaste salle d’exposition principale, mais également d’un grand jardin d’exposition habité par des œuvres monumentales. Un bassin et un parcours artistique y sont également dessinés. Loin d'être un lieu de relégation, comme son nom l'indique, ce Lieu est un royaume des muses...

12272826881?profile=originalCe Musée offre un grand confort de visite par son vaste parking, son accès direct à la salle d’exposition et au jardin, également adapté aux porteurs d'handicap.

A un quart d’heure de la ville de Bastia ou de son aéroport, sur la commune de Borgo, le Lido de la Marana héberge ce lieu d’art devenu incontournable.

L'Association culturelle Zenith, qui gère et oeuvre au bénéfice du Musée, a créé un groupe "Les Amis du Dian'Arte Museum". Des amateurs d'art du monde entier y sont inscrits, dont de nombreux belges et des luxembourgeois.

Pour plus de détails : www.gabriel-diana.com - Contact : dianarte-museum@orange.fr

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LIBERTE...

Certes oui, on en parle trop souvent...

On l'exalte ou mieux on la défend!

En son nom, on dit bien des sotises...

C'est qu'on nous l'a si souvent promise!

Liberté!

De ce leurre les hommes font un drapeau

C'est à qui le voudra le plus haut!

Alors connaître sa  diversité...

Aussi savoir sa complexité!

Liberté!

Elle s'arrête ou une autre commence

Elle mène aux portes de la démence!

Car parfois au lieu de s'envoler...

Sa conscience nous ordonne de rester!

Liberté?

J.G.

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Une tendance persistante

 

Ne devrais-je plus? Je ne sais.

Tu m'avais écrit, que des lettres,

Source d'aveux entre deux êtres,

Créaient un espace secret.

...

Or, tu acceptais bien, je crois,

Que je publie certains poèmes,

Qui ne parlaient que de nous-mêmes,

Et n'étaient destinés qu'à toi.

...

Ils gardent ce qui a été.

Plus jamais ne pourras me lire

Mais je ne cesse de t'écrire.

Tu vis dans ma réalité.

...

Ce qui m'interpelle, aujourd'hui,

Est ma tendance persistante,

Elle me semble inélégante,

J'ouvre notre espace à autrui.

13 septembre 2012

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LATINES A L'OCCASION

12272825499?profile=originalTriangles et Obliques

Que ce soit Felouque Boutre  Caravelle ou Tartane, ces voilures  sont les mêmes

Ce jour fût  ici une parade de Pointus aux formes  particulières

Sur les côtes Méditerranéennes

Voiles pour "remonter le vent "

Souvenirs en collier  en mettant le pied pour la première fois sur l'Ile qui n'était pas encore Bendor il y a ...si longtemps

Paul Ricard nous invitait pour inaugurer une Vierge tout là -haut sur le rocher

Au large de Bandol 

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Bernard Jouve, Les racines de George Sand

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Préfacé par Georges Buisson, ancien administrateur du domaine de George Sand à Nohant et enrichi de belles illustrations, le livre de Bernard Jouve, Les racines de George Sand,  nous entraîne dans une vaste promenade à travers les siècles, celui de Louis XIV, puis celui des Lumières, de la cour de Pologne à celle de Russie, de demeures en  châteaux, de Chenonceau à Nohant, en passant par l’Hôtel Lambert, l’une des plus beaux hôtels particuliers de Paris, dans un monde où les intrigues amoureuses se faufilent entre les batailles et où les mots d’esprit qui préparent les révolutions pétillent comme du vin de Champagne.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

L’alliance au XVIII° siècle des Dupin, grands bourgeois passionnés par les arts et les lettres, protégés par le célèbre financier Samuel Bernard,  et des Saxe, guerriers d’origine royale,  influença sans doute secrètement la personnalité de George Sand, sa passion de la beauté, son tempérament d’artiste, ce caractère combatif et volontaire qu’elle garda sa vie durant.

Les amis et les protégés de la famille, comme Jean-Jacques Rousseau, dont elle dévorera les œuvres dans la bibliothèque de Nohant mais aussi Voltaire,  Buffon, Montesquieu, se sont penchés sur le berceau de la future George Sand (Amandine Aurore Lucie Dupin de son vrai nom) pour lui léguer l ‘esprit naissant du romantisme et celui des Lumières.

« Quelle vie romanesque que la sienne ! » disait Balzac de George Sand. On pourrait en dire autant de celle de ses ancêtres : Auguste II, « le plus étonnant débauché de son temps »,  Aurore de Koenigsmark,  « célèbre dans le monde par sa beauté et son esprit », Maurice de Saxe, enfant illégitime mais finalement reconnu,  batailleur amoureux et fantasque qui reçut le château de Chambord en récompense de la victoire de Fontenoy, Louise Dupin, la dame de Chenonceau, « déesse de beauté et de musique », Louis-Claude Dupin de Francueil, le grand-père de George Sand, parfait honnête homme du siècle des Lumières, sa grand-mère Marie-Aurore, qui fit l’acquisition de la maison et du domaine de Nohant, son père Maurice, prématurément disparu, aristocrate républicain devenu aide de camp du maréchal Murat, et qui lui légua « les yeux les plus doux que l’on puisse imaginer ».

 Le dernier chapitre du livre aborde les racines  populaires de George Sand. Arrière-petite fille du roi de Pologne, petite fille du maréchal Maurice de Saxe,  George Sand descendait par sa mère d’un humble marchand d’oiseaux. « Ma mère, dit George Sand dans Histoire de ma vie était de la race avilie et vagabonde des bohémiens de ce monde ». «  Le rejet social dont sa mère fut la victime, de la part de sa belle-mère et de son entourage, écrit George Buisson dans sa préface,  donna corps au sentiment d’injustice que George Sand ressentit très vite et contre lequel elle lutta toute sa vie. »

Vivant symbole des contradictions sociales de son époque, George Sand fut écartelée entre ses origines aristocratiques et populaires, entre le monde  des « possédants » et celui des « laissés pour compte ». « Je suis la fille d’un patricien et d’une bohémienne…Je serai avec l’esclave et avec la bohémienne et non avec les rois et leurs suppôts. » Cette attitude ne l’empêcha pas de reconnaître les apports positifs d’une noblesse cultivée, généreuse et désargentée.  
 
Le récit alerte et coloré de Bernard Jouve se lit d’un bout à l’autre comme un roman et réussit à nous passionner sans sacrifier pour autant  la rigueur historique.


Bernard Jouve, Les racines de George Sand, de Chenonceau à Nohant, aux éditions Alan Sutton, 8, rue du docteur Ramon 37540, St Cyr sur Loire, 222 pages, 16 planches d’illustrations,  23 eus.

 

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Le jardinier

En jardinier tous les matins

Je bine la terre où poussent des mots

Très bien groupés en bons troupeaux

Stances ou sonnets, des fois quatrains 

 

Chantant des airs de campagnard

Dans mon milieu gai et très fier

 

En jardinier seul dans ma terre

Je vois heureux, pousser les vers

Tout défrichant autour des pieds

Qui vont finir en odes chantées

 

Chantant le soir des pastorales

A trame de fond la vie rurale

 

En jardinier seul dans mes champs

Bêche en main et ratissoire

Je sarcle là où poussent mes chants

Et mon calame, sert d’arrosoir 

 

Chantant des rimes en couplets

Comme un pinson allègre et gai

 

 

En jardinier dans mon terrain

Entre les mains un bon râteau

Nivelant l’espace autour des mots

Qui sont rangés en beaux refrains

 

Chantant des airs de paysan

Libre et gai le nez au vent

 

En jardinier dans mon lopin

Je fais des mots des capucines

Très colorées et sans épines

Pour les offrir à mes copains

 

Chantant le soir des ritournelles

Vantant la vie simple et belle

 

                Metlaoui,Tunisie,le 19/02/2012

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ADMINISTRATEUR GENERAL

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Bernadette Reginster (peintures et sculptures)

 

Née au Congo, ayant une formation d'architecte d'intérieur diplômée du CAD Bruxelles, Bernadette Reginster a fréquenté des ateliers d'artistes et les Ateliers Malou à Bruxelles.

 

Elle a passé ses quinze premières années en Afrique et ses premiers sujets étaient rehaussés de crayons, de gouache ou d'encre. Elle a ensuite peint à l'aquarelle, des sujets figuratifs toujours inspirés par ses voyages et les paysages traversés. Depuis une dizaine d'années déjà, elle s'est orientée vers l'abstraction et utilise la matière et la technique du glacis qui donne de la profondeur à ses œuvres. Plus récemment, elle intègre des collages dans ses travaux et notamment des monuments historiques new-yorkais et bruxellois.

 

Elle se décrit comme une artiste aux multiples facettes inspirée par l’émotion procurée par ses photos de voyage.

 

L’artiste déstructure littéralement l’image de base avec pour intention de recomposer une œuvre dans laquelle le sujet prend une nouvelle dimension. Quelques peintures se trouvent déjà dans des collections privées à l’étranger.

 

Et

 

"Ma démarche artistique est généralement issue de mes nombreuses photographies.

 

L’émotion première, photographiée, est l’élément de base.

 

Le choix du sujet, la prise de vue, l’éclairage sont autant de matières permettant une destruction systématique en vue d’une recomposition picturale ou photographique où le sujet prend une nouvelle dimension.

 

Il s’agit donc d’oublier l’instant premier pour revenir à l’essentiel de l’image par un travail d’épuration. Ensuite au travers de la reconstruction, du choix des couleurs et de la matière, j’aboutis à un tableau nouveau où la photographie laisse place à une création originale."

 

« De même que le rôle du poète depuis la célèbre lettre du voyant consiste à écrire sous la dictée de ce qui se pense, ce qui s'articule en lui, le rôle du peintre est de cerner et de projeter ce qui se voit en lui » (1)

 

(1) Phrase de Max Ernst citée par Maurice Merleau-Ponty (L'œil et l'esprit ; Gallimard 1964, Folio Essais p. 30)

 

 

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Françoise Van Hauwaert (sculptures).

 

 « J’ai toujours beaucoup dessiné, et j’ai étudié l’archéologie et l’histoire de l’art à Leuven en terminant par un mémoire sur Bruegel le Jeune en 1977.

 

Après des expertises de tableaux chez mon ancien professeur de mémoire, je commence la restauration de tableaux, à Louvain-la Neuve puis à l’Institut Royal du Patrimoine artistique (19 ans), où je me spécialise en restauration de sculptures après 3 ans en peintures.

 

Entretemps: académie de peinture à Ixelles, puis engagée comme restauratrice de sculptures au Musée Royal de l’Afrique centrale depuis 1997 ; à l’académie de sculptures W-St-Pierre depuis 2007 je fais surtout du figuratif, assez classique avec les nus d’après nature en terre cuite, un peu moins classique dans le bois et la pierre… »

 

 

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Le prestigieux magazine L'événément annonce l'exposition de Bernadette Reginster:

 

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Et à titre d’information voici les cinq prochaines expositions:

 

-Titre : « La collection permanente à l’espace Yen »

Artistes : collectif d’artistes de la galerie.

Vernissage le 05/09/2012 de 18h 30 à 21h 30 en la galerie même.

Exposition du 05/09 au 28/10/2012 à l’Espace Art Gallery II.

 

-Titre : « Espace-Temps »

Artistes : Marylise GRAND’RY (Fr) peintures

Vernissage le 17/10 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 17/10 au 04/11/2012.

&

-Titre : « Gouttes en série »

Artistes : Jean – François MOTTE (Fr) peintures

Vernissage le 17/10 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 17/10 au 04/11/2012.

&

-Titre : « Eléments de vie »

Artistes : Marcus BOISDENGHEIN (Be) peintures

Vernissage le 17/10 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 17/10 au 04/11/2012.

&

-Titre : « Bois et entrelacs »

Artistes : Xavi PUENTE (Esp) sculptures

Vernissage le 17/10 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 17/10 au 04/11/2012.

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

Bien à vous,

 

                                                                  Jerry Delfosse

                                                                  Espace Art Gallery

                                                                  GSM: 00.32.497. 577.120

                                                                 Voir:  http://espaceartgallery.be

 

Le site de l'Espace Art Gallery se prolonge dorénavant sur le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

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Oh, mon amour.

12272830478?profile=originalJ'aurais voulu écrire un magnifique livre.
En bas de page des milliers de numéros.
Paragraphes et chapitres au contenu chantant.
Une préface très courte mais un résumé géant.

J'aurais voulu écrire un superbe roman.
Sur chaque page ton prénom en grand.
Avoir encore envie de tourner les pages.
Te donner rendez-vous en fin d’ouvrage.

J’aurais voulu écrire une belle histoire d’amour.
En calligraphie sur papier de riz et reliure rouge.
Nous serions coté Atlantique et sans bagages.
Au bout du monde pour un magnifique voyage.

Oh mon amour.

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Au bout de l'espace et du temps

                                                              Doux ami,

 

Jours ensoleillés, en couleurs,

Ou dépourvus de coups de coeur,

Au bout de l’espace et du temps,

Sereinement, mon âme attend.

...

Le messager, passant chez moi,

N’y laisse rien venant de toi.

Les jeux d’esprit son révolus,

Les surprises n’arrivent plus.

...

Durant la nuit, c’est le miracle,

Je reçois d’exaltants oracles.

Lors attentive à ma mémoire,

Je retrouve la joie de croire.

...

15 mai 2001

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L'autre chèvre de Monsieur Séguin

Connaissez-vous ladite chèvre

D’un dénommé sieur Séguin

Victime un jour d'étrange fièvre

N’a qu’une envie paître bien loin

 

L’herbe bien grasse n’est pas manquante

Mais dame bique est capricieuse

Trouvant son aire très fort lassante

Se fait morose et très nerveuse

 

Prenant élan pour des foulées

D’un coup de rein sautant fort haut

Enjambant ainsi la basse haie

Laissant le clos derrière son dos.

 

Une fois dehors la belle chèvre

Gaie et heureuse de sa liberté

Adoptant même un petit lièvre

Lui tend les pis pour l’allaiter

 

Toute la nature très enchantée

Se comportant bonne accueillante

Même la montagne et la foret

Trouvant la chèvre ravissante

 

Allègres et gais et très joyeux

Les deux gambadent dans les champs

En se coulant des temps heureux

Libres de faire ce qu’ils voient bon

 

Le soir venu Maître Séguin

A beau crier dans sa trompette

Tous ses efforts s’avèrent vains

Non convaincants pour la biquette

 

Très bien tapi dans un  buisson

Le loup Ysengrin a des projets

Se pourléchant et impatient

Voulant en faire un bon dîner

 

Le prédateur, dont le dessein

Ne pas rater la belle aubaine

En faire des deux un grand festin

Finir son jour la panse pleine.

 

Les deux amis voient le danger

Vite se mettant les jambes au coup

Fuyant bien loin, lui échapper

Ne pas servir repas au loup

 

Blanquette lourde et grassouillette

Etant trahie par les kilos

Restant clouée devant la bête

Toute tremblante sans faire un saut

 

En quelques bonds  le lapereau

Trouvant abri dans un terrier

Pensant de la bique sire loup

N’en faire d’elle que des  bouchées

 

De tous ses rêves, peut être un jour

Donner au loup un coup fatal

Que de souhaits d’avoir un tour

Pouvant faire mal à ce chacal

 

Sans sommation, les yeux fermés

Les cornes courtes entrant en danse

Le monstre rit non effrayé

Narguant la chèvre et s’avance

 

Souriant la chance à la bique

Pour assener un coup hors pair

Un coup de corne magnifique

Envoyant le loup mordre la terre

 

Pour tes ses pairs prenant revanche

Pleine d’orgueil, et vaniteuse

Rentrant presto trouver le ranch

Dire à Séguin qu’elle est heureuse

                           Le 25/03/2011                                                       

 

                  

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Les Temps de la Terre I: La Genèse

 

Les Temps de la Terre représentent ma première tentative de poésie longue. Le but est de raconter l’histoire de la Terre sur la base des connaissances scientifiques contemporaines de son écriture. S’y ajoutent une réflexion et une présentation plus personnelles sur ce qu’ont pu être les éléments clés qui ont abouti à la Terre telle qu’on la connaît actuellement.

Les connaissances évoluant très vite, et comme nous je n’ai pas voulu refaire une encyclopédie totale, il est évident que tous les évènements qui se sont déroulés en plusieurs milliards d’années ne peuvent  être reportés, que certains ont du être omis, ou demandent à être corrigés en fonction des dernières découvertes.

Les Temps de la Terre constituent donc une approche différence, poétique, d’un sujet scientifique, dont j’espère qu’elle vous sera attrayante. Au cours de cette rédaction, j’ai pu appréhender la difficulté d’écrire une poésie longue, et j’ai ressenti une très grande humilité devant les grands auteurs qui ont pu écrire des épopées qui ont fait notre plaisir ou nos cauchemars d’école.

 

Les Temps de la Terre sont toujours en cours d'élaboration depuis 2007. Vous découvrirez progressivement les quatre premières parties déja écrites.

 

Vos réactions me seront très précieuses pour modifier ce texte qui est encore en devenir, et que je ne demande pas mieux que d’améliorer encore.

 

Merci d’avance pour votre lecture

 

Amitiés

Daniel Dive

 

 

LES TEMPS DE LA TERRE

 

Il était une fois une planète bleue

Au passé perdu dans un océan de feu.

Il était une fois une planète belle

Qui avait reçu dès le berceau tout pour elle.

L’aventure du temps de l’espace cosmique

Lui promet un destin que certains voient tragique.

Mais on peut se tromper sur le sens du futur

De la Terre et de l’homme, en des temps si peu sûrs.

La Terre a une vie aux bornes très lointaines.

La destinée de l’homme est bien plus incertaine.

La Mère est très solide et ses enfants fragiles,

Car bâtissant sur sable et sans cuire l’argile.

Si nous nous penchons sur son passé si immense,

Nous verrons que la Terre eut une vie intense,

Alors que nous ne sommes qu’épiphénomènes,

Nous qui nous agitons, tels des énergumènes.

 

 

I. La Genèse

 

Avant qu’elle fût née, tout n’était que poussière

Et gaz qui provenaient des époques premières.

Hydrogène venu du Big-bang si lointain,

D’étoiles ancestrales cadavres éteints,

Supernovae passées aux cendres si fécondes,

Promesses de futur et de bien d’autres mondes.

Au centre du nuage, à peine scintillant,

Une étoile naissait, un fanal vacillant.

 

Autour d’elle cendres et gaz se disloquaient,

De poussière en grumeaux qui partout se choquaient

Naquirent des cailloux qui, s’attirant entre eux,

Formèrent des rochers de plus en plus nombreux.

Sous la force puissante de gravitation

Se poursuivit longtemps cette condensation.

Une protoplanète apparut lentement

Que des blocs bombardaient continuellement,

Échauffant la surface qui vint à fusion

Sans cesse entretenue par mille collisions.

Et dans les profondeurs, chaleur naissait de même,

Radioactivité travaillant à l’extrême.

Le fer finit par fondre, et plus lourd, il migra

Jusqu’au centre où alors un noyau se forma.

 

C’était alors le temps des lacs incandescents,

Des océans de roche aux reflets rubescents

Où partout, ça et là, flottaient en îlots sombres

Des blocs bien plus légers en archipels sans nombre.

Et ainsi se forma la croûte primitive,

Sans cesse remaniée par les puissances vives

Qui, dans les profondeurs, brassaient les rocs fondus

Qui suintaient partout en fleuves répandus.

Et puis, avec le temps, la croûte s’épaissit,

D’îlots en îles et continents, elle grossit,

Mais travaillée dessous par la chaleur intense,

Elle se fragmenta, formant plaques immenses.

Tout au long de leurs bords naquirent des volcans,

Les premières montagnes de Terre de ce temps,

Crachant feu et gaz  et modifiant l’atmosphère,

Préparant un futur avec la troposphère.

Les éclairs qui naissaient dans leurs panaches noirs

Apportaient aux atomes d’étranges pouvoirs,

Les associant entre eux, molécules nouvelles,

Porteuses d’un message aux vertus immortelles.

 

Puis la température baissant peu à peu,

L’atmosphère tomba en averse de feu,

Gaz devenant métaux qui tombaient sur le sol,

Ou acides cruels plus forts que vitriol.

Puis vint un âge obscur dont mémoire est perdue

Sans doute montagnes sont nées, très étendues

Hautes, majestueuses, semblant éternelles

Car rien ne survenait pour s’attaquer à elles.

 

La chaleur s’évadant, sans rien pour compenser,

Permit à vapeur d’eau d’enfin de condenser.

Un orage survint, à nul autre pareil,

Pendant siècles entiers, il n’y eut de soleil.

L’eau tomba abondante et le sel dissolvant,

Ruisselant sur le sol en prodigieux torrents,

Commença à ronger les sommets imprenables

Et transportant rochers et limons impalpables,

Pour s’assembler plus loin en des fleuves géants,

Remplit les abîmes, formant les océans.

Dans l’eau accumulée, les molécules nées

Des éclairs et du feu furent disséminées,

Préparant  l’avenir d’une planète neuve

Qui, sous un ciel plus clair, voulait faire ses preuves.

2007

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On peut toujours rêver.


CHANGER L’HOMME, POUR CHANGER LE MONDE

Si j’étais magicienne… Supposition merveilleuse qui permet tous les espoirs. Du moins à première vue car les souhaits les plus humanistes sont des arbres qui cachent une forêt d’exigences. Les meilleures intentions du monde se bornent trop souvent à des vœux pieux.

Je saisis ma baguette magique et je clame « Que chaque être humain mange désormais à sa faim ». Plus facile à dire qu’à faire, ricane aussitôt un diable  réaliste et philosophe. Vaincre la faim dans le monde suppose que les intérêts économiques des plus forts cessent de faire la loi. Les cultures intensives qui rapportent à quelques-uns devraient céder le pas aux cultures propres à nourrir les populations locales. Les champs d’arachides, de soja ou les légumes exportés du Sénégal, du Maroc, du Kenya et d’autres pays africains, cultivés au profit des nantis de l’Occident, devraient disparaître pour que renaissent les produits qui formaient la base de l’alimentation traditionnelle de ces contrées. 

Il faudrait aussi que les conflits entre les pays, avec leur cortège de factions et
l’antagonisme des intérêts économiques des uns et des autres, soient bannis à jamais. Que le pétrole cesse de faire flamber les convoitises. Que l’or, le diamant, le platine, l’uranium et n’importe quel minerai mirobolant encore à découvrir ne se conquièrent plus au prix du sang et de la souffrance humaine. Que la guerre soit donc mise hors la loi car si elle tue, torture et nous détruit, elle ravage tout autant nos maisons et nos champs, les  pâturages et les troupeaux. Elle induit le déracinement des peuples, les contraint à l’exil, en fait des réfugiés économiques qui ont perdu leur force de travail. Trop souvent ces malheureux sont contraints de survivre grâce à une aide humanitaire. Cette aide, indispensable pour parer au plus pressé dans l’urgence,  ne résout pas les  problèmes de fond qui sont l’exploitation de l’homme par l’homme et l’accaparement des richesses par les plus forts La condition d’assisté fait mauvais ménage avec la dignité humaine.
Les maux surgis de la boîte de Pandore ne sont rien en regard des monstres vomis par la guerre, au nombre duquel il faut encore compter la délation, le marché noir, le viol, le déchaînement des pulsions les plus sombres, la porte ouverte à tous les sadismes et à toutes les exploitations.

Les seuls à profiter vraiment des conflits, ce sont les marchands d’armes qui rivalisent d’ingéniosité pour détruire, mutiler, anéantir, empoisonner leurs prochains, avec un maximum d’efficacité. Il n’y a pas de guerre propre, comme on voudrait nous le faire croire, en parlant de frappes « chirurgicales ». La guerre est sale, inhumaine, abjecte. Ce qui est interdit en temps de paix : tuer ou nuire à son voisin, est hautement recommandé et même obligatoire pour les combattants censés défendre leur pays. Tout cela est bien noir en regard de la magie blanche de tous les Merlins du monde. La lampe enchantée d’Aladin en perd toute sa clarté.

Aurais-je plus de chance avec mon deuxième vœu ?
En Belgique, comme dans la majorité des pays développés, nous sommes tous un peu thaumaturges. Même si nous n’en sommes pas conscients. Nous jouissons, en effet, riche ou pauvre, d’un privilège exorbitant, celui de disposer d’eau potable, sur un simple geste, celui  d’ouvrir un robinet.
Réconfortée, je reprends ma baguette magique et souhaite qu’il en soit ainsi partout dans le monde. Hélas ! Les forces maléfiques sont tellement fortes que ma baguette magique baisse le nez, rouge de honte et de colère. Plouf ! La voilà qui se noie dans un océan d’écueils. Les pauvres gens de partout, avec les femmes en première ligne, continueront  à faire des kilomètres à pied chaque jour, avec une bassine sur la tête, pour aller recueillir une eau saumâtre ou polluée, avec laquelle étancher leur soif, se laver et faire la cuisine. Même si cette eau les rend malades et tue les plus faibles d’entre eux. Cet or bleu, indispensable à la vie, est accaparé par les plus forts, à leur seul profit, gaspillé sans vergogne, quand il n’est pas vendu par ceux qui disposent d’un puits dans les lieux où l’eau manque cruellement.

De braves gens se dévouent pour creuser de nouveaux puits, installer des canalisations, réparer les installations usées. On dessale de l’eau de mer à grands frais, on creuse des canaux, on puise dans les fleuves mais des millions d’hommes ont toujours soif car le bétail et les cultures doivent boire également.  Un nouveau « couac » pour ma baguette magique, impuissante devant le réchauffement climatique, la désertification et l’égoïsme.

C’est le moment de tirer ma troisième et dernière cartouche. Je pourrais peindre le ciel d’un bleu inaltérable, faire luire le soleil en pleine nuit et exiger des quatre saisons qu’elles se muent en printemps éternel.
Foin de ces fantasmes enfantins ! Attaquons-nous enfin au problème de fond.

Que les hommes changent ! Que l’argent et la réussite matérielle ne soient plus l’objet de leur désir le plus ardent ! Devenons plus solidaires, plus fraternels et prêts à contribuer à l’établissement d’un monde plus juste. Alors et alors seulement tout deviendra possible. Chacun mangera à sa faim, étanchera sa soif, gagnera sa vie, vivra paisiblement et en bonne santé. Le chômage et l’angoisse de l’avenir disparaîtront. On retrouvera les vertus du rire et de la bonne-humeur.
Chacun aura alors le loisir d’être amoureux, du cultiver des roses, de chercher le bonheur, de créer, de construire, de jouir de sa courte vie terrestre, au mieux de ses convictions philosophiques ou religieuses. Sans compter sur un paradis hypothétique, après la mort.
Quadrature du cercle ou  miracle remis aux calendes ? Vaincre la violence en douceur ? Quel beau paradoxe !


MARCELLE DUMONT

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