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Les Temps de la Terre I: La Genèse

 

Les Temps de la Terre représentent ma première tentative de poésie longue. Le but est de raconter l’histoire de la Terre sur la base des connaissances scientifiques contemporaines de son écriture. S’y ajoutent une réflexion et une présentation plus personnelles sur ce qu’ont pu être les éléments clés qui ont abouti à la Terre telle qu’on la connaît actuellement.

Les connaissances évoluant très vite, et comme nous je n’ai pas voulu refaire une encyclopédie totale, il est évident que tous les évènements qui se sont déroulés en plusieurs milliards d’années ne peuvent  être reportés, que certains ont du être omis, ou demandent à être corrigés en fonction des dernières découvertes.

Les Temps de la Terre constituent donc une approche différence, poétique, d’un sujet scientifique, dont j’espère qu’elle vous sera attrayante. Au cours de cette rédaction, j’ai pu appréhender la difficulté d’écrire une poésie longue, et j’ai ressenti une très grande humilité devant les grands auteurs qui ont pu écrire des épopées qui ont fait notre plaisir ou nos cauchemars d’école.

 

Les Temps de la Terre sont toujours en cours d'élaboration depuis 2007. Vous découvrirez progressivement les quatre premières parties déja écrites.

 

Vos réactions me seront très précieuses pour modifier ce texte qui est encore en devenir, et que je ne demande pas mieux que d’améliorer encore.

 

Merci d’avance pour votre lecture

 

Amitiés

Daniel Dive

 

 

LES TEMPS DE LA TERRE

 

Il était une fois une planète bleue

Au passé perdu dans un océan de feu.

Il était une fois une planète belle

Qui avait reçu dès le berceau tout pour elle.

L’aventure du temps de l’espace cosmique

Lui promet un destin que certains voient tragique.

Mais on peut se tromper sur le sens du futur

De la Terre et de l’homme, en des temps si peu sûrs.

La Terre a une vie aux bornes très lointaines.

La destinée de l’homme est bien plus incertaine.

La Mère est très solide et ses enfants fragiles,

Car bâtissant sur sable et sans cuire l’argile.

Si nous nous penchons sur son passé si immense,

Nous verrons que la Terre eut une vie intense,

Alors que nous ne sommes qu’épiphénomènes,

Nous qui nous agitons, tels des énergumènes.

 

 

I. La Genèse

 

Avant qu’elle fût née, tout n’était que poussière

Et gaz qui provenaient des époques premières.

Hydrogène venu du Big-bang si lointain,

D’étoiles ancestrales cadavres éteints,

Supernovae passées aux cendres si fécondes,

Promesses de futur et de bien d’autres mondes.

Au centre du nuage, à peine scintillant,

Une étoile naissait, un fanal vacillant.

 

Autour d’elle cendres et gaz se disloquaient,

De poussière en grumeaux qui partout se choquaient

Naquirent des cailloux qui, s’attirant entre eux,

Formèrent des rochers de plus en plus nombreux.

Sous la force puissante de gravitation

Se poursuivit longtemps cette condensation.

Une protoplanète apparut lentement

Que des blocs bombardaient continuellement,

Échauffant la surface qui vint à fusion

Sans cesse entretenue par mille collisions.

Et dans les profondeurs, chaleur naissait de même,

Radioactivité travaillant à l’extrême.

Le fer finit par fondre, et plus lourd, il migra

Jusqu’au centre où alors un noyau se forma.

 

C’était alors le temps des lacs incandescents,

Des océans de roche aux reflets rubescents

Où partout, ça et là, flottaient en îlots sombres

Des blocs bien plus légers en archipels sans nombre.

Et ainsi se forma la croûte primitive,

Sans cesse remaniée par les puissances vives

Qui, dans les profondeurs, brassaient les rocs fondus

Qui suintaient partout en fleuves répandus.

Et puis, avec le temps, la croûte s’épaissit,

D’îlots en îles et continents, elle grossit,

Mais travaillée dessous par la chaleur intense,

Elle se fragmenta, formant plaques immenses.

Tout au long de leurs bords naquirent des volcans,

Les premières montagnes de Terre de ce temps,

Crachant feu et gaz  et modifiant l’atmosphère,

Préparant un futur avec la troposphère.

Les éclairs qui naissaient dans leurs panaches noirs

Apportaient aux atomes d’étranges pouvoirs,

Les associant entre eux, molécules nouvelles,

Porteuses d’un message aux vertus immortelles.

 

Puis la température baissant peu à peu,

L’atmosphère tomba en averse de feu,

Gaz devenant métaux qui tombaient sur le sol,

Ou acides cruels plus forts que vitriol.

Puis vint un âge obscur dont mémoire est perdue

Sans doute montagnes sont nées, très étendues

Hautes, majestueuses, semblant éternelles

Car rien ne survenait pour s’attaquer à elles.

 

La chaleur s’évadant, sans rien pour compenser,

Permit à vapeur d’eau d’enfin de condenser.

Un orage survint, à nul autre pareil,

Pendant siècles entiers, il n’y eut de soleil.

L’eau tomba abondante et le sel dissolvant,

Ruisselant sur le sol en prodigieux torrents,

Commença à ronger les sommets imprenables

Et transportant rochers et limons impalpables,

Pour s’assembler plus loin en des fleuves géants,

Remplit les abîmes, formant les océans.

Dans l’eau accumulée, les molécules nées

Des éclairs et du feu furent disséminées,

Préparant  l’avenir d’une planète neuve

Qui, sous un ciel plus clair, voulait faire ses preuves.

2007

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Commentaires

  • Eléments-terre oui, mais quel bel éclairage. Combien plus délicat et finalement clairvoyant que l'enchaînement croute 30 km--> manteau 30-2900km (manteau supérieur 30-410 ; zone(s) de transition 410-520-670 ; manteau inférieur 670-2900) --> noyau 2900--6371 avec ses températures proches de la surface du soleil, ses pressions phénoménales mesurées en GPa... Votre travail rejoint le club très fermé des passeurs de savoir au regard d'enfant (je pense à un Jean-Pierre Luminet la tête dans les étoiles, François Cheng arc-en-ciel entre Orient et Occident, Pierre Laszlo le chimiste alchimiste des mots simples, Haroun Tazieff qui enchanta mon adolescence...). Donnez-nous encore à voir et à comprendre ! (j'espère que cela tombera entre les mains des plus jeunes, il y a de quoi faire naitre des vocations ou tout du moins faire rêver). Merci pour votre invitation au voyage.

  • Merci Gil pour ce long commentaire e pour ces encouragements. Pour le conseil de présentation, je fais couper en strophe les prochaines parties que je vais poster pour faciliter la lecture. C'est en effet une excellente idée. j'avais coupé par paragraphes couvrant un thème, mais ils sont encore trop long, en effet.

    Amicalement

    Daniel 

  • Bonjour Daniel

     

    Je suis d’avis que celui qui envisage d’écrire de la poésie n’a d’autre choix que d’être ambitieux quand bien même il doit faire avec la totale incertitude de réussir ce qu’il entreprend, et au-delà d’être lu, écouté et compris. Cet esprit ambitieux est à mon sens une qualité essentielle, et précieuse dans l’artisanat ou l’art de la poésie, une qualité qu’il faut préserver, cultiver, exercer. C’est malheureusement une qualité de moins en moins répandue tant je lis d’auteurs contemporains revendiquant leur facilité d’écrire et leur liberté dans le dire précipité du n’importe quoi et n’importe comment. Il paraît évident que cet esprit ambitieux, vous l’avez, ce qui fait que d’emblée, vous pouvez compter sur mes encouragements pour votre entreprise, et sur l’attention que je porterais à votre production.

    Votre projet me plait d’autant qu’il m’apparaît pertinent du rôle du poète. Je conçois que pour essayer de comprendre le monde dans lequel nous vivons, il faut penser tandem, la science faisant l’état des connaissances, et la poésie faisant l’état des énigmes et des mystères qui demeurent.

    Bien sûr, pour votre sujet, la difficulté est de faire avec un flot d’informations concernant l’histoire de notre planète, de sa particularité, de ce qui la compose, et de tout ce qui s’y trouve, et de ne pas perdre l’angle poétique. Je peux mesurer cette difficulté tant elle s’impose à moi à chaque fois que je veux parler du monde et d’histoire, il ne convient pas de dire n’importe quoi, bien sûr, il faut être documenté mais au bout d’un moment, il faut bien trier, décanter tout ce qu’on a appris, tout ce qu’on sait pour œuvrer en poésie. Je ne vous donnerais pas de conseil dans ce domaine parce que je n’ai pas la prétention d’avoir trouvé une solution à cette difficulté.

    Pour le texte que vous présentez, j’admire l’énorme travail que représente la mise en vers isométriques et rimés d’un texte aussi nourri en informations, et aussi riche sur le plan sémantique. Le seul conseil que je pourrais vous donner c’est juste une question de présentation, de confort pour le lecteur, et je pense que ce serait mieux de couper les longueurs de textes par des strophes.

     

    Au plaisir de vous relire. Amitiés. Gil   

     

  • Bonjour Marcelle

    Merci pour tes encouragements. La rédaction de ce cycle a été arrêtée pendant plusieurs années où je n'avais plus ni le temps, ni l'inspiration nécessaire à un projet aussi particulier. Je pense que je vais pouvoir reprendre à présent. La tâche est encore longue et difficile, mais j'aime ce défi....

  • Formidable entreprise que la tienne. Raconter la Terre, c'est évidemment un monde car l'homme ou la femme de la rue rumine trop de soucis quotidiens "terre à terre" pour essayer de comprendre sur quoi il ou elle repose. Le passé de la Terre, son avenir nous concernent pourtant au premier chef. Ta clé, la poésie, n'est pas la plus facile mais si tu y crois, tout va bien !

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