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Chers Amis d'Arts et Lettres

 

L'harmonie retrouvée, me revoilà sur le beau rivage du réseau partant à la découverte de vos merveilles.

 

Grand merci pour vos mots, vos attentions qui tissent cette magique trame de l'amitié.

 

Plein de pépites de ' beau-nheur' à toutes et tous.

 

Avec toute mon amitié.

Liliane.

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Une pause sereine

magnolia.jpg

 

Libre de consommer mon temps, comme il me plaît,

N’éprouvant pas de joie, pas de mélancolie,

J’accueille sans émoi quelques pensées pâlies,

Face au ciel tristounet, tout à fait dépeuplé.

...

N’éprouvant pas de joie, pas de mélancolie,

Je n’ai ni le besoin ni l’envie de bouger.

Face au ciel tristounet, tout à fait dépeuplé,

Aucune fantaisie, aucun grain de folie.

...

Je n’ai pas le besoin ni l’envie de bouger.

Il y a près de moi des fleurs épanouies,

Aucune fantaisie, aucun grain de folie.

J’ai perdu le désir d’enfanter des projets.

...

Il y a près de moi des fleurs épanouies,

Dans un pot, chaque jour, grandit un oranger.

J’ai perdu le désir d’enfanter des projets,

La Nature m’offrira des grâces inouïes.

...

6 août 2008

 

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Invitation

Chère Rébecca

Pour répondre à votre question, la maison d’édition Chloé des Lys se réserve un délai d’une année pour publier une oeuvre, éventuellement. Je sais donc que je dois être patiente.

Je vous invite, entre temps, à visiter mon jardin poétique. Il s’y trouve des fleurs sauvages et, dans de nombreuses allées, des élégantes plus parfumées. J’y flâne même sous la pluie.

Affectueusement

Suzanne

N:B; l'adresse

suzanne.walther-siksou.over-blog.com

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SALON DU LIVRE DE GENÈVE


http://www.payot.ch/fr/nosLibrairies/nosEvenements?payotAction=27&showEvent=01289


L'ILE AUX ENFANTS

au Stand de la Librairie Romande Payot -

est l'espace réservé et dédié aux enfants par divers ateliers dans le Salon du livre de Genève.

Il est organisé par Francine Cellier en partenariat avec la responsable du site

de Vaud Famille, Isabelle Henzy avec laquelle je collabore depuis des années par des articles

pour son site et des animations diverses.

La signature dédicacée des livres de mon édition La Lyre d'Alizé se fera à 12h30

après mon atelier de contes prévu à 11 h.


ET POUR RAPPEL :

concernant mon édition La Lyre d’Alizé   www.lalyredalize.org

tous les cadeaux de soutien de Robert Paul :

        sur les images du livre de Rébecca Terniak -  La Lyre d'Alizé   

          https://artsrtlettres.ning.com/video/le-violon-enchant

           

          Proposition et réalisation vidéo: Robert Paul
          Le Violon enchanté Texte de Rébecca Terniak
          – Illustrations Anne-Marie Vaillant
          Relié, cartonné et vernis mat,
          40 pages couleur dont 20 aquarelles, format 180 X 240
          Edition La Lyre d’Alizé – Rébecca Terniak

            https://artsrtlettres.ning.com/video/la-petite-fille-de-neige

            Proposition et réalisation vidéo: Robert Paul
          La petite fille de neigeTexte de Rébecca Terniak
          – Illustrations Mariella Fulgosi
          Relié, cartonné et vernis mat,
          40 pages couleur dont 20 aquarelles, format 240 X 240
          Edition La Lyre d’Alizé – Rébecca Terniak

 

  • Sur ACTU TV le 18 mars à 20 h -
    Rébecca et son édition La Lyre d'Alizé ... parmi
    réalisé par Bob Boutique
     ICI  au n° 3.22 :

         https://www.youtube.com/watch?v=rpcI-_bl7vE     

 

  •  Vous pouvez aussi retrouver :

Focus sur les éditions La Lyre d'Alizé de Rébecca Terniak par Robert Paul - 9-2-2012


https://artsrtlettres.ning.com/xn/detail/3501272:BlogPost:654442?xg_source=activity

 

            http://recherche.fnac.com/Search/SearchResult.aspx?SCat=2!1&Sear   ch=la+lyre+d%27aliz %C3%A8&sft=1&submitbtn=Ok

            Pour faciliter vos commandes en ligne à la Fnac.com les plus rapides,
            Voici le lien qui présente les livres.

 

          http://livre.fnac.com/a4064147/Dom-Amat-Stars-etoiles-sterne

          Pour ceux qui aiment bricoler de merveilles d'étoiles géométriques, le   livre est maintenant bien   référencé


  •  PAYOT LIBRAIRIE au salon du livre de Genève

http://www.genevefamille.ch/N204136/atelier-au-salon-du-livre-stand-payot.html

LES ATELIERS LAFAMILY VAUD AU SALON DU LIVRE DE GENEVE AVRIL 2012

http://www.payot.ch/fr/nosLibrairies/nosEvenements

LE SALON DU LIVRE –STANTD  PAYOT

http://www.payot.ch/fr/nosLivres/rechercher?payotAction=3

LES LIVRES DE LA LYRED D’ALIZE CHEZ PAYOT - SUISSE

http://www.payot.ch/fr/nosLivres/nosRayons?payotAction=1&ean13=9782839907309&navigation=2000201&newTheme=13

LE VIOLON ENCHANTÉ

 

 

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12272799287?profile=originalEvoquons le "Testament du Haut-Rhône" un recueil de poèmes en prose de Maurice Chappaz (Suisse, 1916-2009), publié à Lausanne aux Éditions Rencontre en 1953.

 

Élégie de la prose la plus pure, le Testament du Haut-Rhône est une longue plainte mélancolique: «Qui peut me dire le secret du bien et du mal? Rien n'existe. Passants de ces villes promises à la poussière, pensez à moi comme à ces pétrisseurs de miches aux sous-sols des maisons.[...] Je viens des forêts où gémit la hulotte. Tout est consommé en quelques années furtives.»

Le poète, qui habite la nature «à quelques lieues seulement de la forêt, au bout d'une prairie où les eaux s'évadent», loin d'une «ville assez vaste dans laquelle je ne pénètre que pour rencontrer au seuil des hôtels obscurs mes amis, tous membres d'une secte de l'Orient», regarde ce monde s'éloigner. Seuls quelques souvenirs de ce qu'aurait pu être le monde viennent éclairer sa vie, nourrissent sa nostalgie et guident son travail de mémoire: «Certains sentiments de l'enfance, plus communs cependant aux bohémiens, me maintiennent en éveil et m'ont conduit à quêter sans cesse le secret d'un paradis perdu parmi ces terres du Haut-Rhône, berceau sauvage de petites tribus avec lesquelles je m'allie.» Mais entre le passé et le présent, la reconnaissance et la perte, la frontière est mince et le poète «tâtonne en aveugle»: «Avec ardeur je hume une piste, chasseur de gibier moi-même et je presse la chair de mûres noires de la nuit. Mon âme attend sa terre promise et la fin de son exil.»

 

L'objet de la quête est la vraie nature de l'homme, qui est le diamant perdu de la sublime terre: «Nous nous formons comme les pierres précieuses au sein des roches. Les montagnes élèvent leurs hautes disgrâces et les petites baies de saphir ou d'opale se contusionnent au granit, naissants noyaux traversés d'ondes et de rayons, chrysalides, oeil, lumière de lacs obscurs, nos âmes qui palpitent ici, nourries de tous les sucs et que je tente d'extraire des ténèbres.»

 

Le Testament du Haut-Rhône est un recueil de maturité qui exprime pleinement l'expérience, une fois dépassée l'ivresse de la découverte. La perception de la beauté des choses reste aiguë, mais un sentiment nouveau la corrode. Dix poèmes en prose composent ce recueil: leur mélodie soutenue, ample, lente, solennelle, célèbre un pays sauvage, une société qui a gardé le goût d'une vie élémentaire et d'une spontanéité primitive, mais qui se voit menacée par les fausses conquêtes du progrès.

 

Chappaz sait que le monde qu'il aime va vers sa fin et se sent isolé, poète dont les mots ne sont plus écoutés par son peuple. Aussi c'est aux poètes qu'il s'adresse, seuls capables d'entonner avec lui le dernier refrain. Condamné à une perpétuelle errance, le poète rejeté de ses proches, étranger dans le monde, devient aussi étranger à lui-même. L'amour de Chappaz pour la somptueuse nature du Valais est violent, ombrageux; sa poésie est un reproche, lancé pour le dernière fois avant que l'industrialisation ait métamorphosé son pays. Ce recueil est rempli des regrets et de la colère contenue de celui que le spectacle de la ruée vers le confort écoeure. Face à ses montagnes éventrées, violées, Chappaz laisse monter sa plainte. Chantre d'un monde finissant, homme des siècles disparus, rêveur et vagabond, il prône l'équilibre entre l'homme et la terre. Mais il est partagé entre la rage et la tristesse, le désir de célébrer et le besoin de dénoncer.

 

Chappaz, qui appartient à la famille des promeneurs solitaires, fait ici l'expérience d'une agression, celle de l'idéologie du progrès et recherche les signes d'une plénitude première en portant une attention patiente aux «traces effacées». L'accent est mélancolique, comme une confidence ancienne. L'écriture est un travail de mémoire, elle rassemble le passé et tente de combattre l'indifférence d'un monde qui laisse le sentiment d'un «lamentable éparpillement». «C'est à de grandes destructions que nous sommes conviés», écrit Chappaz le romantique, lui qui donnera à son indignation, quelque quinze ans plus tard, une expression plus saisissante, un ton plus rauque: ce sera le Match Valais-Judée (1969).

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LIBERTINAGE...

La soirée d’hier est la meilleure que j’aie passée depuis le nouvel an :

Tout d’abord, la représentation théâtrale de « Le libertin » d’Eric Emmanuel Schmitt, donnée par une troupe d’amateurs très professionnels… Et rehaussée par de magnifiques décors et costumes.

Ensuite, le retour au « Vieux Moulin », cadre d’un prochain roman… On aurait pu y jouer la pièce… Une ambiance toujours des plus sympathiques… Malgré le monde, vous n’y êtes jamais dérangés… On vous y donne toujours l’impression d’être à votre écoute.

Ali, le cuistot magicien prépare, à la demande, un époustouflant thé à la menthe poivrée, aromatisé à la fleur d’oranger… Ou bien le thé « Louisa », une recette de Marrakech, à la verveine odorante… J’ai dégusté les deux. Un véritable ravissement.

Le moment s’y prêtant, le sujet de conversation s’est naturellement trouvé être la pièce et le libertinage…

Un bien joli mot comparé à ceux que l’on emploie aujourd’hui pour le même résultat : tout y est suggéré, très polisson et bien plus romantique que les termes « s’envoyer en l’air », « elle est bonne », « baiser », et encore bien plus vulgaires que l’on entend actuellement.

Non pas que je cautionne le libertinage… qui fait souffrir plus d’un mari ou d’une épouse. Ainsi que leurs enfants. Mais il existe depuis la nuit des temps et personne n’y pourra rien changer, certains le considérant comme un sport ou un challenge. Je n’aimerais d’ailleurs pas être la proie d’un pareil individu… Beau parleur et toujours à la chasse.

Et pourtant, qui n’est à la recherche de l’âme sœur ? Qui ne rêve pas de bras accueillants ou protecteurs ? Il y a toujours du romantisme à la base d’une relation. Je n’ai cependant pas le cœur libertin. J’ai encore la naïveté de croire, malgré mon âge avancé, en un « toujours ». Peut-être cela fait-il peur ?

En tout les cas, hier, si je suis rentrée seule dans mon cocon, c’était avec le sourire aux lèvres et pour quelques heures, j’avais oublié les quatre lettres gravées dans mon cerveau depuis mon opération.

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Le Cantique des Cantiques de Kupka

 

Quand j’ai lu pour la première fois le cantique des cantiques, je n’ai éprouvé aucun intérêt à ce duo amoureux. Il est vrai que je n’ai jamais été exposée à la sensibilité des gens de cette partiedu monde oriental. Je n’ai pas accepté de donner à ce chant une interprétation symbolique justifiant sa place dans l’Ancien testament. Le roi Salomon était porté à l’érotisme et s’exprimait comme les poètes de son temps.

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Grand fut mon étonnement, en recevant en 2005 l’illustre livre de Kupka, d’apprendre que ce peintre de la modernité avait consacré tant de soins et d’années à illustrer ce long poème biblique auquel, moi, je n’avais su attribuer aucun mérite.

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Il fallait que Kupka eut une connaissance intuitive des gens et du pays pour en faire une lecture exaltante et une brillante illustration.

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Son livre est remarquable à plusieurs niveaux. Dans la préface, je n’ai pas trouvé la confirmation que Kupka n’avait pas été motivé par une interprétation religieuse de ce texte mais seulement par l’énergie vitale qu’il exprime.

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Je viens d’obtenir une réponse à mon questionnement en consultant ce qui a été écrit, sur la toile: «Il est clair que Kupka a eu une approche absolument pas religieuse de ce texte»

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Je considère le Cantique des Cantiques de Kupka comme une oeuvre artistique émouvante.

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21/04/2012

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Petite Poucette

Petite Poucette (Document Culturebox)

 

Petite Poucette

discours prononcé par M. Michel SERRES
délégué de l'Académie française

Séance du mardi 1er mars 2011

LES NOUVEAUX DÉFIS DE L’ÉDUCATION

PARIS PALAIS DE L’INSTITUT

Avant d’enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, au moins faut-il le connaître. Qui se présente, aujourd’hui, à l’école, au collège, au lycée, à l’université ?

- I -

Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n’a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée. En 1900, la majorité des humains, sur la planète, s’occupaient de labourage et de pâturage ; en 2010, la France, comme les pays analogues au nôtre, ne compte plus qu’un pour cent de paysans. Sans doute faut-il voir là une des plus immenses ruptures de l’histoire, depuis le néolithique. Jadis référée aux pratiques géorgiques, la culture change.

Celle ou celui que je vous présente ne vit plus en compagnie des vivants, n’habite plus la même Terre, n’a donc plus le même rapport au monde. Il ou elle ne voit que la nature arcadienne des vacances, du loisir ou du tourisme.

- Il habite la ville. Ses prédécesseurs immédiats, pour plus de la moitié, hantaient les champs. Mais il est devenu sensible aux questions d’environnement. Prudent, il polluera moins que nous autres, adultes inconscients et narcissiques. Il n’a plus le même monde physique et vital, ni le même monde en nombre, la démographie ayant soudain bondi vers sept milliards d’humains.

- Son espérance de vie est, au moins, de quatre-vingts ans. Le jour de leur mariage, ses arrière- grands-parents s’étaient juré fidélité pour à peine une décennie. Qu’il et elle envisagent de vivre ensemble, vont-ils jurer de même pour soixante-cinq ans ? Leurs parents héritèrent vers la trentaine, ils attendront la vieillesse pour recevoir ce legs. Ils n’ont plus la même vie, ne vivent plus les mêmes âges, ne connaissent plus le même mariage ni la même transmission de biens.

- Depuis soixante ans, intervalle unique dans notre histoire, il et elle n’ont jamais connu de guerre, ni bientôt leurs dirigeants ni leurs enseignants. Bénéficiant des progrès de la médecine et, en pharmacie, des antalgiques et anesthésiques, ils ont moins souffert, statistiquement parlant, que leurs prédécesseurs. Ont-ils eu faim ?

Or, religieuse ou laïque, toute morale se résumait à des exercices destinés à supporter une douleur inévitable et quotidienne : maladies, famine, cruauté du monde.
Ils n’ont plus le même corps ni la même conduite ; aucun adulte ne sut ni ne put leur inspirer une morale adaptée.

- Alors que leurs parents furent conçus à l’aveuglette, leur naissance fut programmée. Comme, pour le premier enfant, l’âge moyen de la mère a progressé de dix à quinze ans, les enseignants ne rencontrent plus des parents d’élèves de la même génération. Ils n’ont plus les mêmes parents ; changeant de sexualité, leur génitalité se transformera.

- Alors que leurs prédécesseurs se réunirent dans des classes ou des amphis homogènes culturellement, ils étudient au sein d’un collectif où se côtoient désormais plusieurs religions, langues, provenances et mœurs. Pour eux et leurs enseignants, le multiculturalisme est de règle depuis quelques décennies. Pendant combien de temps pourront-ils encore chanter l’ignoble « sang impur » de quelque étranger ?

Ils n’ont plus le même monde mondial, ils n’ont plus le même monde humain. Autour d’eux, les filles et les fils d’immigrés, venus de pays moins riches, ont vécu des expériences vitales inverses.
Bilan temporaire. Quelle littérature, quelle histoire comprendront-ils, heureux, sans avoir vécu la rusticité, les bêtes domestiques et la moisson d’été, dix conflits, blessés, morts et affamés, cimetières, patrie, drapeau sanglant, monuments aux morts, sans avoir expérimenté dans la souffrance, l’urgence vitale d’une morale ?

- II -

Voilà pour le corps ; voici pour la connaissance.

- Leurs ancêtres cultivés avaient, derrière eux, un horizon temporel de quelques milliers d’années, ornées par la préhistoire, les tablettes cunéiformes, la Bible juive, l’Antiquité gréco-latine. Milliardaire désormais, leur horizon temporel remonte à la barrière de Planck, passe par l’accrétion de la planète, l’évolution des espèces, une paléo-anthropologie millionnaire. N’habitant plus le même temps, ils entrèrent dans une autre histoire.

- Ils sont formatés par les médias, diffusés par des adultes qui ont méticuleusement détruit leur faculté d’attention en réduisant la durée des images à sept secondes et le temps des réponses aux questions à quinze secondes, chiffres officiels ; dont le mot le plus répété est « mort » et l’image la plus reprise celle des cadavres. Dès l’âge de douze ans, ces adultes-là les forcèrent à voir plus de vingt mille meurtres.

- Ils sont formatés par la publicité ; comment peut-on leur apprendre que le mot relais, en français s’écrit -ais, alors qu’il est affiché dans toutes les gares -ay ? Comment peut-on leur apprendre le système métrique, quand, le plus bêtement du monde, la SNCF leur fourgue des s’miles ?

Nous, adultes, avons doublé notre société du spectacle d’une société pédagogique dont la concurrence écrasante, vaniteusement inculte, éclipse l’école et l’université. Pour le temps d’écoute et de vision, la séduction et l’importance, les médias se sont saisis depuis longtemps de la fonction d’enseignement.

Les enseignants sont devenus les moins entendus de ces instituteurs. Critiqués, méprisés, vilipendés, puisque mal payés.

- Ils habitent donc le virtuel. Les sciences cognitives montrent que l’usage de la toile, lecture ou écriture au pouce des messages, consultation de Wikipedia ou de Facebook, n’excitent pas les mêmes neurones ni les mêmes zones corticales que l’usage du livre, de l’ardoise ou du cahier. Ils peuvent manipuler plusieurs informations à la fois. Ils ne connaissent ni n’intègrent ni ne synthétisent comme leurs ascendants.
Ils n’ont plus la même tête.

- Par téléphone cellulaire, ils accèdent à toutes personnes ; par GPS, en tous lieux ; par la toile, à tout le savoir ; ils hantent donc un espace topologique de voisinages, alors que nous habitions un espace métrique, référé par des distances.
Ils n’habitent plus le même espace.

Sans que nous nous en apercevions, un nouvel humain est né, pendant un intervalle bref, celui qui nous sépare de la Seconde Guerre mondiale.

Il ou elle n’a plus le même corps, la même espérance de vie, n’habite plus le même espace, ne communique plus de la même façon, ne perçoit plus le même monde extérieur, ne vit plus dans la même nature ; né sous péridurale et de naissance programmée, ne redoute plus la même mort, sous soins palliatifs. N’ayant plus la même tête que celle de ses parents, il ou elle connaît autrement.

- Il ou elle écrit autrement. Pour l’observer, avec admiration, envoyer, plus rapidement que je ne saurai jamais le faire de mes doigts gourds, envoyer, dis-je, des SMS avec les deux pouces, je les ai baptisés, avec la plus grande tendresse que puisse exprimer un grand-père, Petite Poucette et Petit Poucet. Voilà leur nom, plus joli que le vieux mot, pseudo-savant, de dactylo.

- Ils ne parlent plus la même langue. Depuis Richelieu, l’Académie française publie, à peu près tous les quarante ans, pour référence, le dictionnaire de la nôtre. Aux siècles précédents, la différence entre deux publications s’établissait autour de quatre à cinq mille mots, chiffres à peu près constants ; entre la précédente et la prochaine, elle sera d’environ trente mille.

À ce rythme linguistique, on peut deviner que, dans peu de générations, nos successeurs pourraient se trouver aussi séparés de nous que nous le sommes de l’ancien français de Chrétien de Troyes ou de Joinville. Ce gradient donne une indication quasi photographique des changements majeurs que je décris.

Cette immense différence, qui touche toutes les langues, tient, en partie, à la rupture entre les métiers des années cinquante et ceux d’aujourd’hui. Petite Poucette et son frère ne s’évertueront plus aux mêmes travaux.
La langue a changé, le travail a muté.

- III -

L’individu

Mieux encore, les voilà devenus des individus. Inventé par saint Paul, au début de notre ère, l’individu vient de naître seulement ces jours-ci. Nous rendons-nous compte à quel point nous vivions d’appartenances, de jadis jusqu’à naguère ? Français, catholiques ou juifs, Gascons ou Picards, riches ou pauvres, femmes ou mâles… nous appartenions à des régions, des religions, des cultures, rurales ou villageoises, des groupes singuliers, des communes locales, un sexe, la patrie. Par les voyages, les images, la toile, les guerres abominables, ces collectifs ont à peu près tous explosé. Ceux qui demeurent continuent aujourd’hui, vite, d’éclater.

L’individu ne sait plus vivre en couple, il divorce ; ne sait plus se tenir en classe, il remue et bavarde ; ne prie plus en paroisse ; l’été dernier, nos footballeurs n’ont pas su faire équipe ; nos politiques savent-ils encore construire un parti ? On dit partout mortes les idéologies ; ce sont les appartenances qu’elles recrutaient qui s’évanouissent.

Cet individu nouveau-né annonce plutôt une bonne nouvelle. À balancer les inconvénients de l’égoïsme et les crimes de guerre commis par et pour la libido d’appartenance – des centaines de millions de morts –, j’aime d’amour ces jeunes gens.

Cela dit, reste à inventer de nouveaux liens. En témoigne le recrutement de Facebook, quasi équipotent à la population du monde.

Comme un atome sans valence, Petite Poucette est toute nue. Nous, adultes, n’avons inventé aucun lien social nouveau. L’emprise de la critique et du soupçon les déconstruit plutôt.
Rarissimes dans l’histoire, ces transformations, que j’appelle hominescentes, créent, au milieu de notre temps et de nos groupes, une crevasse si large que peu de regards l’ont mesurée à sa vraie taille.

Je la compare, je le répète, à celles qui intervinrent au néolithique, à l’aurore de la science grecque, au début de l’ère chrétienne, à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance.
Sur la lèvre aval de cette faille, voici des jeunes gens auxquels nous prétendons dispenser de l’enseignement, au sein de cadres datant d’un âge qu’ils ne reconnaissent plus : bâtiments, cours de récréation, salles de classe, bancs, tables, amphithéâtres, campus, bibliothèques, laboratoires même, j’allais même dire savoirs… cadres datant, dis-je, d’un âge et adaptés à une ère où les hommes et le monde étaient ce qu’ils ne sont plus.

- IV -

Trois questions, par exemple : Que transmettre ? À qui le transmettre ? Comment le transmettre ?

Que transmettre ? Le savoir !

Jadis et naguère, le savoir avait pour support le corps même du savant, de l’aède ou du griot. Une bibliothèque vivante… voilà le corps enseignant du pédagogue.

Peu à peu, le savoir s’objectiva d’abord dans des rouleaux, vélins ou parchemins, support d’écriture, puis, dès la Renaissance, dans les livres de papier, supports d’imprimerie, enfin, aujourd’hui, sur la toile, support de messages et d’information.

L’évolution historique du couple support-message est une bonne variable de la fonction d’enseignement. Du coup, la pédagogie changea trois fois : avec l’écriture, les Grecs inventèrent la paideia ; à la suite de l’imprimerie, les traités de pédagogie pullulèrent. Aujourd’hui ?

Je répète. Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la toile, disponible, objectivé. Le transmettre à tous ? Désormais, tout le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c’est fait.

Avec l’accès aux personnes, par le téléphone cellulaire, avec l’accès en tous lieux, par le GPS, l’accès au savoir est désormais ouvert. D’une certaine manière, il est toujours et partout déjà transmis.

Objectivé, certes, mais, de plus, distribué. Non concentré. Nous vivions dans un espace métrique, dis-je, référé à des centres, à des concentrations. Une école, une classe, un campus, un amphi, voilà des concentrations de personnes, étudiants et professeurs, de livres, en bibliothèques, très grande dit-on parfois, d’instruments dans les laboratoires… ce savoir, ces références, ces livres, ces dictionnaires… les voilà distribués partout et, en particulier, chez vous ; mieux, en tous les lieux où vous vous déplacez ; de là étant, vous pouvez toucher vos collègues, vos élèves, où qu’ils passent ; ils vous répondent aisément.

L’ancien espace des concentrations – celui-là même où je parle et où vous m’écoutez, que faisons-nous ici ? – se dilue, se répand ; nous vivons, je viens de le dire, dans un espace de voisinages immédiats, mais, de plus, distributif. – Je pourrai vous parler de chez moi ou d’ailleurs, et vous m’entendriez ailleurs ou chez vous.

Ne dites surtout pas que l’élève manque des fonctions cognitives qui permettent d’assimiler le savoir ainsi distribué, puisque, justement, ces fonctions se transforment avec le support. Par l’écriture et l’imprimerie, la mémoire, par exemple, muta au point que Montaigne voulut une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine. Cette tête a muté.

De même donc que la pédagogie fut inventée (paideia) par les Grecs, au moment de l’invention et de la propagation de l’écriture ; de même qu’elle se transforma quand émergea l’imprimerie, à la Renaissance ; de même, la pédagogie change totalement avec les nouvelles technologies.
Et, je le répète, elles ne sont qu’une variable quelconque parmi la dizaine ou la vingtaine que j’ai citées ou pourrais énumérer.

Ce changement si décisif de l’enseignement, – changement répercuté sur l’espace entier de la société mondiale et l’ensemble de ses institutions désuètes, changement qui ne touche pas, et de loin, l’enseignement seulement, mais sans doute le travail, la politique et l’ensemble de nos institutions – nous sentons en avoir un besoin urgent, mais nous en sommes encore loin ; probablement, parce que ceux qui traînent encore dans la transition entre les derniers états n’ont pas encore pris leur retraite, alors qu’ils diligentent les réformes, selon des modèles depuis longtemps évanouis.

Enseignant pendant quarante ans sous à peu près toutes les latitudes du monde, où cette crevasse s’ouvre aussi largement que dans mon propre pays, j’ai subi, j’ai souffert ces réformes-là comme des emplâtres sur des jambes de bois, des rapetassages ; or les emplâtres endommagent le tibia comme les rapetassages déchirent encore plus le tissu qu’ils cherchent à consolider.
Oui, nous vivons un période comparable à l’aurore de la paideia, après que les Grecs apprirent à écrire et démontrer ; comparable à la Renaissance qui vit naître l’impression et le règne du livre apparaître ; période incomparable pourtant, puisqu’en même temps que ces techniques mutent, le corps se métamorphose, changent la naissance et la mort, la souffrance et la guérison, l’être-au-monde lui-même, les métiers, l’espace et l’habitat.

- V -

Face à ces mutations, sans doute convient-il d’inventer d’inimaginables nouveautés, hors les cadres désuets qui formatent encore nos conduites et nos projets. Nos institutions luisent d’un éclat qui ressemble, aujourd’hui, à celui des constellations dont l’astrophysique nous apprit jadis qu’elles étaient mortes déjà depuis longtemps.

Pourquoi ces nouveautés ne sont-elles point advenues ? J’en accuse les philosophes, dont je suis, gens qui ont pour métier d’anticiper le savoir et les pratiques à venir, et qui ont, comme moi, ce me semble, failli à leur tâche. Engagés dans la politique au jour le jour, ils ne virent pas venir le contemporain. Si j’avais eu, en effet, à croquer le portrait des adultes, dont je suis, il eût été moins flatteur.

Je voudrais avoir dix-huit ans, l’âge de Petite Poucette et de Petit Poucet, puisque tout est à refaire, non, puisque tout est à faire.

Je souhaite que la vie me laisse assez de temps pour y travailler encore, en compagnie de ces Petits, auxquels j’ai voué ma vie, parce que je les ai toujours respectueusement aimés.

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La rivière des Corbières de Claude Nougaro

http://www.dailymotion.com/video/xok33_claude-nougaro-riviere-des-corbiere_music

Regardant par delà les vignes, en face les montagnes des Corbières,

par les fenêtres de la grande maison familiale du sud de Carcassonne,

dans ce vieux village de Rouffiac d'Aude où chaque heure sonne,

j'écoute émue ta chanson, Troubadour de Toulouse, éternel Trouvère

au cœur plein de feu, si généreux, qu'il nous offrit 10 rappels, éternels ...

la dernière fois qu'à Lausanne je te vis vivre-chanter ...

Et, je me plais à penser que tu vis là juste de l'autre côté

parmi la verdure d'une montagne pittoresque, enchantée...

... et je rêve et revois les sauvages rivières 

qui brillent au soleil cuisant des Corbières,

ces trous d'eau géants formés par les immenses rochers

où avec mon enfant, nous allions au bord de la verdure nager.

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12272801075?profile=originalIl s'agit de fragments de Nicolas de Chamfort, pseudonyme de Sébastien-Roch Nicolas (1740-1794), publiés par Ginguené dans le tome IV des Oeuvres complètes de Chamfort à Paris à l'Imprimerie des sciences et des arts en 1795. Certains éditeurs, notamment P. Grosclaude (Imprimerie nationale, 1953), ont préféré le titre Produits de la civilisation perfectionnée, qui figure, suivi du plan général de l'oeuvre, sur l'un de ces fragments.

 

Au fil des découvertes successives, le nombre de fragments aujourd'hui connus avoisine les mille quatre cents. La plupart des éditeurs se conforment au classement opéré par Ginguené d'après les indications données par le «fragment-titre»: Première partie. Maximes et Pensées. Deuxième partie. Caractères. Troisième partie. Anecdotes.

Ginguené a divisé la première partie selon les rubriques suivantes: «Maximes générales»; «De la société, des Grands, des riches, des gens du monde»; «Du goût pour la retraite et de la dignité de caractère»; «Pensées morales»; «Des femmes, de l'amour, du mariage et de la galanterie»; «Des savants et des gens de lettres»; «De l'esclavage et de la liberté»; «De la France avant et depuis la Révolution». Amassés jour après jour à partir de 1780, lorsque Chamfort renonce à sa carrière de dramaturge, et destinés, d'après Ginguené, à former les matériaux d'un «grand ouvrage» à venir, ce sont des textes courts, de quelques mots à une vingtaine de lignes. Le discours gnomique des Maximes est fortement modalisé: la cible de Chamfort n'est pas l'homme en général, mais la société de son temps.

 

Quant aux Caractères et Anecdotes, ils consistent en microrécits satiriques, éventuellement dialogués, dont les héros sont parfois nommés, et le plus souvent cachés sous des initiales _ tel ce «M», omniprésent, qui ressemble beaucoup à Chamfort lui-même. On ne possède aucune indication précise sur le «grand ouvrage» annoncé par Ginguené. Cependant le pluriel du titre probable (Produits de la civilisation perfectionnée) et l'intitulé de Parties permettent de supposer que Nicolas de Chamfort aurait conservé la forme fragmentaire, quitte peut-être à réduire certaines contradictions, lesquelles sans doute résultent pour une part de l'inachèvement de l'oeuvre et de la longueur du temps de rédaction, mais sont aussi constitutives d'un esprit divisé contre lui-même et haïssant par-dessus tous les certitudes et les systèmes.

 

 

La société décrite par les Maximes a une apparence: celle d'une «civilisation perfectionnée» où courtisans, femmes du monde, gens de lettres et gens d'Église coexistent harmonieusement. Elle a une réalité, celle d'un puzzle humain dont l'éclatement même du texte renvoie l'image, où l'Histoire se fragmente en historiettes, la morale en conformismes, la littérature en mots d'esprit, champ clos où se déroule sans trêve «la lutte de mille petits intérêts opposés, une lutte éternelle de toutes les vanités qui se croisent, se choquent, tour à tour blessées, humiliées l'une par l'autre» (fragment 214). Dans ce «branle» universel, seul diffère le degré de lucidité des acteurs: d'un côté les «sots», qui suivent avec une stupide inconscience les codes prescrits, et cela tout simplement parce que «les hannetons ne savent pas l'histoire naturelle» (44); de l'autre, les «comédiens», qui maîtrisent ces règles au point de faire oublier qu'ils jouent. Nul ne peut échapper à l'alternative, ni par la vertu _ «Il faut qu'à la longue l'homme le plus honnête devienne comédien malgré lui» (125) _, ni par la fuite, car on est souvent contraint «de chercher dans la société des consolations aux maux de la nature» (98). Le moraliste lui-même se trouve pris dans la nasse: tel le Lorenzaccio de Musset, ne doit-il pas, pour toucher juste, frayer avec ses contemporains au risque de perdre son âme? «Ma vie entière est un tissu de contrastes avec mes principes» (335), note Chamfort, «bouffon de cour» épris de solitude et d'indépendance, académicien qui rédigera en 1791 pour Mirabeau un discours sur la suppression des académies... Portant le fer contre lui-même, l'auteur des Maximes dénonce la «charlatanerie» de ses pareils, l'inutilité de l'entreprise _ «Les maximes générales sont dans la conduite de la vie ce que les routines sont dans les arts» (150) _ et va jusqu'à contester son propre pessimisme: «On ne juge pas d'une ville par ses égouts et d'une maison par ses latrines» (245). De tous les moralistes français, Chamfort est sans doute le seul à se mettre aussi directement en cause dans son propre discours, à déjouer aussi minutieusement les pièges de la vanité, de la bonne conscience y compris chez l'observateur, toujours juge et partie alors même qu'il croit parler depuis Sirius: «Souvent c'est par petitesse qu'on hait l'inégalité des conditions» (222). Il est pourtant possible d'annuler ce parasitage de l'énoncé par l'énonciation: «Pour avoir une idée juste des choses, il faut prendre les mots dans la signification opposée à celle qu'on leur donne dans le monde» (258). Les Maximes deviendront ainsi, face au mensonge généralisé, le dictionnaire du penser vrai, la base d'une contre-culture. D'où le côté «lexique» d'un grand nombre de fragments: l'amour, «tel qu'il existe dans la société, n'est que l'échange de deux fantaisies et le contact de deux épidermes» (359); «Les courtisans sont des pauvres enrichis par la mendicité» (252); «Célébrité: l'avantage d'être connu de ceux qui ne vous connaissent pas» (134). D'où aussi la pratique de comparaisons dévalorisantes, repérables par des incipit provocateurs: «Il en est de la civilisation comme de la cuisine» (6), «Les idées des hommes sont comme les cartes et autres jeux» (145), «Il en est du bonheur comme des montres» (308); celle-ci enfin, qui mérite d'être citée en entier: «La noblesse est un intermédiaire entre le roi et le peuple, comme le chien de chasse est un intermédiaire entre le chasseur et les lièvres» (511). D'une identité de comportement se déduit une identité d'essence; l'abstrait se réduit au concret, l'intellectuel au manuel, le vivant au mécanique. Ce transfert bergsonien avant l'heure (voir le Rire, 1899) caractérise un humour profondément subversif, salué par Nietzsche dans le Gai Savoir, et de plus en plus désespéré. Car la Révolution tant attendue (en 1789 il lance le fameux «Guerre aux châteaux, paix aux chaumières», puis donne à Sieyès le titre de sa brochure Qu'est-ce que le tiers état?), qui contraindra Chamfort au suicide, dégrade les «idées» en «moyen de parvenir aux places», et l'idéal de fraternité en «Sois mon frère ou je te tue»! Fruit amer d'une révolte radicale tournée contre les autres, contre soi-même, contre l'écriture, les Maximes dans leur constriction symétrique de la profusion sadienne, sont aussi une expérience des limites: «L'honnête homme brise en riant les faux poids et les fausses mesures» (359). Mais de même que la nature finit par intégrer dans sa norme, et donc par banaliser les crimes les plus extrêmes, le rire destructeur des Maximes risque, lui, d'être récupéré par l'ordre social, par l'universelle «plaisanterie» (20), de se résoudre en Chamfortiana, bref en... produits de la civilisation perfectionnée.

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Au-delà du possible

 

Hommage à Catherine Léger, la Québécoise funambule.

...

Les humains limités dans leur pouvoir d’agir,

Craintifs, se méfiant des pièges invisibles,

Assistent sidérés aux exploits indicibles

De mortels s’exposant au danger sans frémir.

...

Sans harnais protecteur, étrange ballerine,

Dans un balancement faible et majestueux,

Trente mètres au-dessus du fleuve impétueux,

Avance sur un fil la douce Catherine.

...

Les témoin ébahis se demandent comment,

Des miracles rêvés se révèlent possibles.

Par leur témérité et leur foi invincible.

Des êtres vivent enfin leur fol enchantement.

...

Leur grandeur apparaît sublime, fascinante

Et console des crimes issus de la folie.

Mais, nous, restons sujets aux frayeurs qui nous lient,

Essayant d’affermir notre ardeur chancelante.

...

J’aimerais tant connaître et inscrire le nom

De chacun des héros qui honore la race.

Je sais que très bientôt, on en perdra la trace

Or la plupart d’entre eux n’ont cure de renom.

...

27 août 2005

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Si présent dans tes billets verts

 

À Claude

Ton enveloppe entre les mains,

Mon esprit désormais serein,

S’interroge sur l’impossible,

Et sur ce qu’est l’irréversible.

...

La mort engendre un non-retour,

Laissant meurtri et sans recours.

Certes l’éloignement, l’absence,

Sont aussi causes de souffrance.

...

Prolongés, ils usent l’espoir.

On sait qu’on ne pourra revoir,

Un être éloigné que réclame,

En silence et en vain notre âme.

...

Inutiles sont les efforts

Le destin reste le plus fort.

Or,en se moquant des oracles,

Il réalise des miracles.

...

Ton enveloppe entre les mains,

Me ramène au passé lointain.

Sur papier vert, tant de messages,

Reçus comme de tendres gages.

...

2 février 2007

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Errance pour te rencontrer

 

Tu prenais soin, avec tendresse,

De ton vaste jardin secret.

Les oiseaux s’y faisaient discrets

Du vent, parvenaient les caresses.

...

De ton vaste jardin secret

Tu contemplais chaque richesse,

Du vent, parvenaient les caresses,

Rendant amoindris les regrets,

...

Tu contemplais chaque richesse.

Les allées gardaient leurs attraits.

Rendant amoindris les regrets,

Des bourgeons offraient des promesses.

...

Les allées gardaient leurs attraits.

Tu combattais le sécheresse.

Des bourgeons offraient des promesses.

Tu préservais le beau, le vrai.

...

Tu combattais la sécheresse,

Cultivais nombreux intérêts.

Tu préservais le beau, le vrai,

M’invitais là, où je paresse.

...

Cultivais nombreux intérêts.

M’entourant de délicatesses,

M’invitais là où je paresse,

Sachant pouvoir t’y rencontrer.

...

14 avril 2012

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Un messager sans importance

 

C’était au temps tout feu tout flamme.

Il savait que je le guettais.

Certes, jamais n’avait été

Tant attendu par une dame.

...

Grandissait mon impatience,

Dès qu’il était près de chez moi.

Je l’observais avec émoi,

Serait-ce un autre jour de chance?

...

Nombreux ans se sont succédés,

Aussi les porteurs d’espérance.

À jamais, malgré la distance,

Nos coeurs restèrent accordés.

...

Apaisée, dans l’indifférence,

En m’activant dans mon jardin,

J’ai vu arriver ce matin,

Un messager, sans importance.

...

16 avril 2012

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P'tit bonheur !

 

Un jour d’avril pluvieux,

trois escargots tout verts,

la fille, le père et puis la mère,

dans trois ou quatre gouttes d’eau,

prenaient un bain de mer,

parmi les coquelicots et les

herbes légères.

 

L’océan à Denfert, oh oui je l’ai bien vu,

entre deux tours en verre

et des jardins urbains,

un jour de vague à l’âme,

de cœur tout à l’envers,

sans vous, douloureusement femme,

mais oh combien vivante ;

la présence de l’absence !

 

Le bonheur je le sais,

spectaculaire rarement,

est infiniment lent !

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