Ces mains-là viennent de loin,de là-bas, de si haut...
Tannées,presque brûlées par le soleil,usées par le labeur quotidien, ces mains-là ont su rester coquettes, parées de bijoux,habillées de pierres précieuses, d'anneaux de lumière.
Ces mains-là se reposent,en douceur, en méditation, elles récitent un mantra, une prière, un désir secret, sacré ...
Avec le temps,comme des ruisseaux issus de nulle part et se perdant à l'infini, les rides ont creusé la peau,virevoltant, s'entrecroisant,se perdant pour mourir au creux de la main.
Plus saillantes, les veines nous rappellent la Vie qui va, la Vie qui vibre et qui éclate au grand jour...
Ces mains-là disent la paix, la foi, l'Amour aussi.
Des mains de femme, peut-être...qui ont tant choyé, caressé, donné, aimé...
Ces mains-là ont véçu le froid des hivers qui ne finissent pas, le soleil des étés courts et brûlants, les pluies glacées qui annoncent la neige, les vents qui s'infiltrent.
Ces mains-là ont prié, espéré, imploré,pacifié.
Caressant les billes d'une foi plus que millénaire, elles ont appelé la paix, la tendresse, l'harmonie au coeur de soi,au coeur du monde.
Ces mains-là rayonnent de bonté, de beauté.
Elles m'offrent l'espoir d'un temps de sérénité, d'un instant où il suffit d'être là, en silence, en respect, en amour avec l'autre.
Ces mains-là me parlent. Elles me disent la simplicité, la tendresse et l'Amour. Elles me racontent l'histoire de ce peuple de montagnes, de ces gens qui chaque jour côtoient les dieux, la -haut, si loin ...
Elles me confient la souffrance au quotidien, l'humilité devant la terre qui nourrit, la patience face au temps qui défile, qui s'efface en laissant la marque de son passage sur la peau...
Je ne connaîtrai jamais ces mains-là. je ne saurai pas leur rudesse, ni leur douceur, leur force ni leur faiblesse. Je ne saurai pas leurs caresses.Je ne saurai rien de ces mains-là, rien d'autre que la lumière qu'elles exhalent. Rien d'autre que la paix qu'elles m'offrent...
Rien d'autre ...
Jacques Staempfli.