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Songerie
Ceux qui ressentent de l'amour
Visiblement le manifestent,
Créent une ambiance de fête,
Restent prévenants chaque jour.
Dire: je t'aime est superflu.
Ce sont les actes qui importent.
Or certains amants se comportent
De façon qu'on ne les croit plus.
Eut quatre bébé une mère
En quatre années, un temps record.
A-t-elle ou non subi un tort
Ou peut-être même un calvaire?
Son mari, lui disait: je t'aime
Mais la laissait s'en occuper.
Loin d'elle, actif il complotait
Et put s'enrichir sans problèmes.
Ses enfants devenus adultes,
Cette dame enfin libérée
Put innocemment espérer,
Sans crainte de forces occultes.
Or la providence cruelle
La plonge dans l'aberration.
L'accable la désolation.
Sa douceur la mit en tutelle.
Le mépris semble un sentiment
Qu'inspire l'atteinte à la morale,
Une indignité anormale.
Pourrait-il être un châtiment?
15 février 2017
Longtemps j'ai cheminé à l'ombre de moi-même,
de votre ensoleillement j'étais si loin,
les livres n'étaient pour moi, ni clarté, ni voix,
mais seulement me disait-on une possibilité d'instruction,
un apprentissage pour pallier,
à une déscolarisation prématurée,
bref, une activité solitaire, obligée ;
longtemps ils sont restés
près de moi, disponibles mais point ouverts !
Longtemps j'ai cheminé à l'ombre de moi-même,
de votre sentier bleu j'étais si loin,
les livres ne me disaient trop rien,
leurs mots je les voulais plus amples, plus lumineux,
très vivants !
J'ai continué pendant d'innombrables années
ma marche solitaire,
en me taisant, en écoutant le murmure de la terre,
en étant attentive, réceptive aux signes qu'elle m'adressait ;
la joliesse à mes pieds d'une rose solaire,
une neige bleutée sur mon jardin l'hiver,
une brume diamantée sur une plaine endormie,
le décolleté naissant d'une fleur en juillet,
l'insouciance d'un ciel à force d'être trop bleu
en plein mois de décembre.
La terre sur laquelle je marchais,
m'enseignait l'essentiel,
me donnait en quelque sorte
son lait, en même temps que ses mots,
qu'un jour je le savais je traduirais.
Elle fut longtemps ma mère, ma préceptrice,
jusqu'à mon envolée par le biais de l'écriture,
pour vous rejoindre un jour, vous atteindre,
mêler mon ensoleillement au vôtre,
me sentir femme et libre.
NINA
Confidence
À Joelle Diehl,
toujours attentive et câline
Ma manière de dire plaît.
Je peux avoir de l'influence.
Cela m'est certes une évidence
N'ai pas manqué d'en profiter.
Me sens émue en recevant
Des paroles affectueuses.
Celles qui sont respectueuses
Me font sourire évidemment.
Peuvent être empreints d'allégresse
Des commentaires généreux.
Certains paraissent savoureux,
Quand c'est à l'âme qu'ils s'adressent.
Je loue les êtres à l'écoute
De ceux qui aiment partager,
Ils ont le désir d'alléger
Les troubles qui souvent déroutent.
Aux siècles de l'indifférence
M'arrivent comme des câlins,
Au goût et au parfum salin,
Des mots d'une énergie intense.
14 février 2017
'Jeux vidéos... mes Héros'
En y allant, je n'ai eu de cesse de me demander si c'était à cause de PacMan que je suis devenue boulimique des Smarties, MM's... et autres mimétisant quelques couleurs de nos 7 chakras!
La toile dans laquelle sont pris et les joueurs et les spectateurs de cette 'virtualité réelle ou réalité virtuelle' est incontestablement 'The Winner' ... quand elle tombe ... 'Game Over'!
Si les effets sonores sont qualifiés par un autre spectateur d'intempestifs et d'exagérés, sans compter que je trouve souvent le niveau sonore du Poche un 'peu trop fort', ils sont ici carrément raccord avec le propos de la pièce: effets sonores en mode OVERGAME... Que celui ou celle qui n'a jamais joué prenne un casque à la C S - Call Of - GTA - WoW et autres, ça 'déméninge'!!!
L'interprétation de 16 personnes.personnages par un quatuor progressif est tenue et nous tient du début à la fin, même si quelques fausses notes, quelques silences... et puis ce n'était qu'un jeu! Le 'jeune' comédien semblait moins maîtriser sa 'partie', en même temps c'était pê le parti pris d'un ado. introverti qui se crée une identité virtuelle au détriment de la réelle, car en mode jeu il était bien dedans et aurait pê dû avoir un casque de gamer pour la scène finale.
Scène finale dépouillée au maximum qui cachait une série de codes, libre à chacun de tous les trouver au risque d'une psychose... même l'ombre d'Hitchcok était de la partie.
Le 'Poche' frôle 'ici' le 'sans fautes', quelques vives réactions d'un public spontané en témoignent, et bien dommage qu'autour de cette pièce ne viennent se greffer des débats un peu plus psychés autres que le 'générique, éternel dialogue parents ados'.
Pourquoi 'ados'? quand déjà des enfants dès 8-10 ans (avec qques exceptions encore plus jeunes) et certains parents sont aussi 'accros'...
La neuroplasticité 'expliquée', les effets bénéfiques des jeux vidéos...
... et bien d'autres thèmes.
>>> au Théâtre de Poche
en sortant par le bois les zombies tout proche
du 14 février au 11 mars 2017
http://poche.be/spectacle/quartier3destructiontotale
Je me rapproche peu à peu,
par l'écriture de mon sommet ;
les nuages obscurs rapetissent,
s'éclaircissent et s'ensoleillent.
Au loin, une petite fille toute blonde,
vêtue comme une poupée
saute à la corde, chantonne, libre,
grâce au bonheur grandit :
Une mère auprès d'elle, rayonne attendrie,
puis la mer tout autour
les encercle en silence , s'en approche ;
deux bras océaniques et bleus,
juste pour elles, se font tout caressants !
J'écris avec les mots, je répare,
je construit, je jubile et je joue,
non plus blonde mais rousse,
vêtue d'un châle clair !
Alentour, s'érigent des montagnes de livres,
coulent des ruisseaux d'encre marine,
et mon sommet alors me semble plus proche,
à l'instar de vous.
NINA
Les Coeurs s'envolent... ♥♥♥
Sur ce blanc parchemin
Déjà les mots que rien ne retient
Volent à leur destin...
Les laisser choir
Alors qu'ils sont tellement porteurs d'espoir
serait illusoire...
Sous le poids qu'ils traînent
Ceux-ci s'enchaînent
et se déchaînent sans peine...
Mon Coeur qui peine à les soutenir
Ne peut plus les retenir
D'un ultime élan, les laisse partir...
Des couplets, sans forme
Au hasard, prennent forme
Pour finalement s'ajuster...
Sur une feuille blanche
Les mots se perdent et se rejoignent
Pour atteindre ton Coeur...
Marianne Leitao
Ces temps-ci mes jours sont pareils.
Je remercie la providence
Qui me permet d'être en éveil,
M'ensoleillant dans la brillance.
Ne sais qui je suis ni mon âge.
Me sens éprouver ou penser
En continuant mon voyage,
De tous les efforts dispensée.
L'espace où j'existe est immense,
Splendide, changeant, coloré,
Le plus souvent dans le silence.
S'y manifeste le progrès.
Mais souvent je ferme les yeux.
Très vite se dissout mon être,
Tout comme le voudrait mon voeu:
Éternellement disparaître!
13 février 2017
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J'ai oublié tant de choses
de mon enfance
des souvenirs j'en ai pourtant
comme tout le monde
je ne sais pas ce que j'en ai fait
je les ai oubliés
Sur des images d'il y a longtemps
je me retrouve
moi en noir en blanc
à côté d'un père jeune homme
je retrouve des saveurs lointaines
que j'ai oublié de vivre
Parfois au détour d'un mot d'un lieu
d'un battement de cœur
remonte un fragment
poignant
je ne sais pourquoi
et si vague
insaisissable
(martine rouhart)
Propos
Le besoin de justice est sans doute aussi important à satisfaire que celui de liberté. Ces deux noms féminins ont inspiré des artistes du monde entier.
Une immense statue célèbre représente la liberté. Elle porte un flambeau. La justice a plus d'un attribut.
Thémis, la déesse grecque qui l'incarnait, apparaît les yeux bandés tenant une balance et parfois, également, un glaive.
Au palais Bourbon se trouve une émouvante statue. Étonnamment, elle brandit la main de Dieu et tient les tables de la Loi.
Ce sont les révolutionnaires français qui ont associée la justice aux Dix commandements.
Le symbole de la balance et du glaive continuera certainement à susciter la créativité des peintres et autres artistes mais à l'évidence personne ne peut croire qu'un bandeau peut rendre la justice aveugle.
Perdureront les privilèges de ceux devenus influents et la détresse de la multitude des êtres abandonnés à leurs tourments.
11/02/2017
Si nous écrivons avec plaisir, il y a bien un moment où nous cherchons le public auquel nous nous adressons : public actuel ou public futur ...
Nous écrivons et pouvons en parler, comme dans ce reportage :
Parfois nous lisons nous-même, comme ici, a minima :
Parfois, enfin, nous voyons et entendons lire ... nos lecteurs !
Michel SIDOBRE par Jean GOUNIN par sidobre1
En attendant d'autres voix, d'autres âges et l'autre sexe ...
Michel Sidobre
http://sidobrepoete.e-monsite.com/
Mes lecteurs, à la suite ...
Et c'est ici: http://bit.ly/2l0oagf
Quand se croisent sur une route
Deux êtres émus par un frisson,
À l’attrait physique s’ajoute
Un sentiment d’admiration.
Ainsi naît l’amour véritable.
On veut aimer avec ferveur,
Garder ce don inestimable,
Le protéger avec ardeur.
Or le bonheur est éphémère.
L’un s’aperçoit, le coeur meurtri,
Que son conjoint n’est plus sincère;
Bien trop souvent, il a menti.
Si je vois, se donnant la main,
Un couple de vieux qui avancent,
Confiants en leurs lendemains,
Je me dis: qu’ils ont de la chance!
21/11/2005
Propos
Parfois ceux qui sont empêtrés
Dans des ennuis insupportables,
Sans espoir d'issue favorable,
Agissent en désespérés.
«Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.»
Il ne faut pas perdre courage,
Réfléchir intelligemment.
Fus ébahie en entendant
Deux avocats qui proclamèrent
Le Parquet saisi d'une affaire:
À l'évidence incompétent.
Les procédures judiciaires
Sont rigoureusement codées.
Des droits précis sont accordés
Aux intervenants auxiliaires.
Ceux-ci pour demeurer crédibles
Doivent paraître scrupuleux
Et en tout temps respectueux,
Exerçant des recours possibles.
10 février 2017
J'aime en hiver le sommeil des arbres,
leurs chuchotements les soirs d'été,
la fulgurance des océans déchaînés,
l'acier des déferlantes hurlantes,
le baptême des roses sous l'ondée de septembre,
l'empourprement du ciel les crépuscules de mai,
la musique de vos lèvres quand mon prénom vous dites,
les sonorités de vos pensées lorsque vous me contemplez,
l'impermanence d'une rencontre,
dans ma tête pérenne, dans mes mots infinie,
le lait qui monte dans la casserole,
sous le regard bleu d'une mère,
l'étreinte de deux arborescences,
enchevêtrées et rousses,
la gaîté de l'automne,
de ses cuivres la naissance du jazz,
l'infidélité de l'hiver lorsqu'il s'en va plus tôt,
la coquetterie alors d'une vallée féconde,
le craquement de la neige,
sous les pas de l'enfance,
la marginalité d'un coquelicot solitaire sur l'asphalte,
votre rire juste pour taire vos mots,
Me pelotonner dans un lainage bleu
et lire au coin du feu,
J'aime la vie quand dans l'instant je la reçois immense.
NINA
Haïkus
Paupières closes
esprit corps âme flottant
immersion solaire
Bien-être ineffable
existence extra-terrestre
ailleurs sans images
Intense lumière
immensité de l'espace
nulle turbulence
Grâce persistante
soudaine chaleur sensible
atterrissement.
10 février 2017
Entre neige et verdure
Belle nature hésite
Soleil en valeur sûre
Illumine les sites...
Quand le froid si cuisant
Tel un frisson dans le dos
Nous ramène au présent
Et au délire des mots...
La fièvre qui nous anime
N'est pas fragilité
Et nous frôlons l'abîme
Perdant le goût d'aimer!
Entre neige et verdure
Une plage...un ciel bleu...
Loin des mauvais augures
S'enlacer deux par deux...?
J.G.
WANTED
¿ Qién es ?... ¿ Qién es ? seraient les derniers mots prononcés par Billy the Kid, alias William Henry McCarty, alias William Bonney, alias William Antrim… The Kid, dont on vient de retrouver une deuxième photo avec sa bande des Regulators qui a récemment défrayé la chronique. Mais ceci est une autre histoire… See you later Regulator...
Pourtant, il sera bien question de roc(k), d’or et d’argentique. Ainsi, au hasard d’une vente aux enchères, je suis tombé sur deux hommes qui eux aussi, à leur manière, forgèrent la légende de l’Ouest américain. Cette photo, un ferrotype* (tintype), serait la seule connue de ces deux desperados…
Oui, mais justement… Qui sont-ils ?
Peter O’Riley et Patrick McLaughlin
(ferrotype ou tintype, ca 1860-1865) :
Du moins si l’on en croit la note dactylographiée collée au verso de la plaque :
« Peter O’Riley
&
Patrick McLaughlin,
The two discoverers of
the famous Comstock Vein,
Virginia City, Nevada.
This mine eventually, as
estimated, yealded
$325, 000, 000 in gold
and silver.”
Ces deux-là auraient pu devenir les rois de l’or et de l’argent. Mais trop naïfs, comme souvent les découvreurs, il en fut autrement. L’histoire de ces deux Irlandais mérite pourtant amplement d’être contée…
L’or était un aimant puissant. Et l’or c’était la Californie. Pourtant sur la route, au cœur de la Sierra Nevada, certains avaient bien prospecté, découvert quelques indices prometteurs…
On marmonne que les Mormons les premiers passèrent là et y levèrent les indices de la présence de l’or…
L'Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours fut fondée par Joseph Smith (1805-1844), le maître spirituel. A quatorze ans, il eut une révélation par l’intercession de l’ange Moroni. Dieu lui indiqua l’emplacement d’étranges tablettes d’or (ou de cuivre) à l’ouest de l’état de New York. Découvertes en 1827, elles divulguaient que les Indiens descendaient des « Nephites » et des « Lamanites » qui, venant d’Israël, s’étaient établis en Amérique six siècles avant J.-C. Le Christ après sa crucifixion apparut aux habitants du Nouveau Monde et souhaita qu’y soit établie la vraie église. Et Joseph Smith serait son « prophète, voyant, révélateur ». En 1830, il publia la traduction du Texte sacré et fonda son Église dans l’Ohio. Brigham Young y adhéra. Après bien des vicissitudes, persécutés par les « Gentils », installés au Missouri à Independance, chassés, les Mormons, puisqu’il s’agit bien d’eux, crurent trouver la paix à Nauvoo dans l’Illinois en 1839, et ce jusqu’en 1844, quand Smith et dix de ses apôtres furent tués. Un certain Rigdon le remplaça à la tête du Quorum. C’était sans compter sur le très influent et charismatique Young qui rapidement prit les rênes en mains et guida son peuple à travers l’Iowa, le Nebraska, le Wyoming, pour terminer leur long chemin de croix dans leur « Royaume de Deseret » le 24 juillet 1847. Deseret, « abeille », industrieuse et communautaire.
Destinée manifeste, tous vers l'Ouest !
Hommes, femmes, enfants, trente-huit pionniers sur le départ (photo sur papier albuminé*, ca 1865/70).
Mais les autorités ne l’entendaient pas ainsi qui créèrent le « territoire d’Utah », nommèrent fonctionnaires et juges fantoches, chaperonnés par le puissant Gouverneur du Territoire, Brigham Young en personne (l’Utah ne devint État de l’Union qu’en 1896). Mais surtout ce qui changea c’est que l’appel de l’or transita par là. Le « Mormon trail » devint, pour partie, le « California trail ». Voitures à bras pour les uns, chariots tirés par six mulets ou, le plus souvent, quatre paires de bœufs pour les autres, les Mormons eurent beau crier dans le désert, la caravane passa.
Afin d’étendre leur emprise jusqu’au Pacifique, les Mormons essaimèrent, prêchèrent, péchèrent, par mission ou par passion.
Il y eut déjà le « Mormon Battalion » qui avait rejoint l’Ouest pour bouter le Mexicain hors de la Californie nouvellement conquise. Henry W. Bigler, qui sera un autre grand apologiste de l’or (c’est dans son journal que l’on verra paraître pour la première fois la découverte d’or au moulin Sutter par James Marshall entre le 18 et le 20 janvier 1848), en fit partie au côté de Brigham Young. Arrivés après la bataille, certains travaillèrent au moulin Sutter avec les conséquences que l’on sait. Sam Brannam (c’est lui qui propagea la découverte d’or en Californie et déclencha la ruée que l’on sait en 1849. Il possédera jusqu’au cinquième de San Francisco et fondera Sacramento !), un temps converti, puis excommunié, il fit d’autres adeptes, portant loin la parole d’or. Et l’on rencontra quelques camps qui disent bien l’origine de leurs fondateurs, comme Mormon Bar ou Mormon Island, bien connu pour son magasin général où l’on trouvait tout pour le mineur, aux meilleurs prix, fort de café, chocolat, épices… mais ni alcool ni tabac… Toujours prosélytes, les Mormons repérèrent l’or au Nevada, après avoir traversé le Forty-mile Desert, d’abord à Carson Valley en 1849, puis, en quantités plus appréciables, à Gold Canyon l’année suivante. Ce qui forcément attira les fouineurs de ce côté du Nevada, dans le comté de Washoe…
Vingt ans ! L’âge de tous les possibles
Deux jeunes gens posent fièrement armés de leurs pelles (tintype, ca 1860).
Puis arrivèrent Ethan Allen et Hosea Ballou Grosh, mais l’or ne roulait pas les rivières, ne se ramassait pas à la pelle, non, décidément trop d’argent !
Oui, mais la Californie n’était plus ce qu’elle était… Et il y avait, certains s’en souviennent, un Gold Canyon du côté de la Sun Mountain (devenue le Mont Davidson). Et l’on retrouva un peu d’or au Six-Mile Canyon. Et là, exactement, à la jonction entre ces deux canyons, affleurait le plus riche gisement d’argent et d’or ! Qui deviendra célèbre sous le nom de Comstock Lode.
Ils étaient six sur le secteur à pouvoir revendiquer la paternité de sa découverte en 1859. Un seul laissera son nom…
¿ Qién es ?... ¿ Qién es ?
Camp de prospecteurs (tintype, ca 1865)
Qu’ils soient mandatés pour une mission géologique et minière ou indépendants
tout l’Ouest était sous surveillance, sillonné de part en part.
La tente est plantée, les chevaux sellés,
déserts et sierras vont pouvoir continuer à livrer leurs secrets.
Oui, mais pour cela il fait délimiter et enregistrer la concession, et même « Selon la loi du district, les locataires ou prétendants à une concession étaient obligés de faire un travail raisonnable sur leur nouvelle propriété dans les dix jours suivant la date de leur location, sans quoi il y avait forclusion et n’importe qui pouvait s’en emparer. », Mark Twain.
Or, qui serait en mesure de faire valoir ses titres en plein désert ?
Déjà, Hosea Ballou Grosh, né en 1826, mourut le 2 septembre 1857 à Gold Hill. Son seul titre fut d’être le premier à être enterré au cimetière de Silver City. C’est ballot !
Voulant traverser la Sierra Nevada, il fut pris dans une tempête de neige, ses pieds gelèrent, ses jambes atteintes par la gangrène, il refusa d’être amputé. Il décéda le 19 décembre de la même année. Il repose au cimetière de Last Chance, dans le Placer County, Californie. Bien sûr, aucun des deux frères ne put enregistrer de concession. C’est pas de pot.
Hosea Ballou et Ethan Allen Grosh
(photo captée sur le Net)
Pour eux l’affaire était réglée. Gros-Jean comme devant.
La question, Doc, restait en suspens… Qui remporterait le titre ?
James Fennimore ( ? – 1861), qui se faisait appeler Finney pour oublier son lourd passé, et que l’on surnommait Old Virginny, un rappel de ses origines autant que de sa propension à siffler son bourbon.
Henry Tompskins Paige Comstock (1820-1870), dit Old Pancake, un de ces mountain men capable de survivre avec un peu de farine et d’eau, un dur-à-cuire, un sourdough, droit dans ses bottes, toujours à l’aise, toujours chez lui. Et, à Gold Hill, ces deux-là trouvèrent bien un filon. Un bon filon même, mais pas de quoi aimanter les foules, si ce n’est quelques traine-savates.
Serait-il notre champion ?
Henry P.Comstock
(portrait supposé, découvert en 2009 par William Bohn)
(photo captée sur le Net)
En tenue !
Deux mineurs posent en chemise et chapeau bas en tenue de travail, bottes, jean et brettelles
(tintype, ou ferrotype, ca 1860).
Patrick McLaughlin et Peter O’Riley enfin, qui levèrent l’or au fond de la retenue d’eau qu’ils avaient aménagée. Oh, un or un peu pâlichon (en fait de l’électrum, un alliage naturel d’argent et d’or, mais ça ils l’ignoraient) et qui ne rapportait pas autant que le bon or franc. Mais quand même ! De plus le filon était dur à travailler.
Quoi qu’il en soit, ils pouvaient, à juste titre, avoir quelques prétentions, caresser quelques ambitions, briguer les plus hautes fonctions.
Et puis il y avait ce fier-à-bras de Henry Old Pancake Comstock qui clamait haut et fort que le terrain était à lui ! C’est qu’il en imposait cette vieille crêpe ! D’ailleurs il leur flanqua son bras-droit comme associé, Emanuel Manny Penrod. Et voilà nos trois lascars à creuser. Mais Dieu que c’est lourd tout ce sable bleuâtre à évacuer pour récupérer la couleur jaune ! Un gaillard plus avisé s’en vint porter cette « terre bleue » à essayer. Et l’essayeur n’en revint pas ! Une teneur de 3000$ d’argent et de 876$ d’or la tonne ! Voilà qui fit grand bruit ! Ça c’est de la boue payante ! De quoi piqueter toute la montagne, enregistrer les concessions, lever des fonds, remplir des wagons, purger le filon !
Et ce fut la ruée… Une de ces ruées comme on n’en avait plus connue depuis dix ans ! Bien entendu, quand tous ces gens affluèrent, les quatre inventeurs, Comstock, Penrod, O’Riley et McLaughlin s’étaient taillés la part du lion… Mais on sait ce qui advint de Daniel…
La meute des Washoeites, comme on nomma alors ces nouveaux chercheurs d’or, était lâchée, traînant son lot de misères. Le filon était riche, d’or mais surtout d’argent…
Westward ho !
A ce cri de ralliement, par vagues successives de milliers de migrants gagnèrent la Californie, quelle que soit leur condition. Ici un homme, d’un âge déjà avancé, pose en redingote, exhibant fièrement sa pelle, montrant ainsi sa détermination, sa rage de partir et de forcer le destin. Le photographe, par sa composition, une diagonale coupant le sujet, donne l’image d’une carte à jouer. Notre homme a-t-il tiré la bonne ?
Au-delà des conventions, la volonté manifeste, du photographe comme de son modèle, de transmettre un message, de raconter l’histoire en marche.
En redingote et boutons dorés...
(ambrotype*, 1/6e de plaque, dans son cadre, ca 1855).
Et la compétition ne faisait que de commencer…
A suivre…
Michel lansardière (texte, photos, documents)
* Jadis et Daguerre (notes) :
Le ferrotype est un procédé photographique inventé par le Français Adolphe Alexandre Martin en 1852 ayant pour support une plaque de métal. Mais le brevet fut déposé en Angleterre par William Kloen et Daniel Jones en 1856, par Hamilton Lamphere Smith aux Etats-Unis la même année, sous les appellations melainotype et tintype où, popularisé par Peter Neff, il connut un succès considérable Outre-Atlantique. Quant à l’ambrotype (du grec ambros, immortel), il fut mis au point en 1850 par le Britannique Frederic Scott Archer, procédé au collodion humide sur plaque de verre. Aux Etats-Unis le brevet en fut déposé par James Ambrose Cutting l’année suivante. L’un comme l’autre furent commercialisés, dans les premiers temps, dans des écrins (union-cases) comme l’étaient les daguerréotypes aux Etats-Unis. Dans une épreuve à l’albumine, le papier est enduit de blanc d’œuf qui lui donne une surface brillante. Le papier est ensuite sensibilisé au nitrate d’argent et mis en contact avec le négatif (collodion sur verre). Procédé mis au point en 1847 par Louis-Désiré Blanquart-Evrard. Il présenta le procédé de tirage positif à l’albumine à l’Académie des sciences en mai 1850. Niépce de Saint-Victor (cousin de Nicéphore Niépce, pionnier de l’héliographie, dont la première image permanente conservée date de 1827) travailla aussi sur ce principe mais directement sur un verre sensibilisé. Le 7 janvier 1839 François Arago soumit à l’Académie des sciences l’invention de Louis Jacques Mandé Daguerre, considéré comme le père de la photographie. Quant à la photographie sur un support de papier salé, le calotype (de kalos, beau), elle fut inventée par William Henry Fox Talbot, également en 1839. C’est ce dernier que la perfide Albion considère généralement comme étant l’inventeur de la photographie (ce mot fut employé pour la première fois le 1er février 1839 par Charles Weattone dans un courrier à Talbot. Du moins si on omet la citation de ce terme par Hercules Florence, un Français installé au Brésil, chercheur oublié, dans ses manuscrits inédits, en... 1933 ! six ans avant la présentation officielle du procédé de Daguerre par Arago. Ecrits retrouvés par hasard dans les archives d'un journal brésilien dans les années 1970. Sa méthode a pu être éprouvée depuis...).
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Nota: tous les documents présentés (sauf mention contraire, "photo captée sur le Net") proviennent de ma collection personnelle issue de plus de vingt ans de recherches.
Un coquillage trouvé sur la plage
Comme une bouteille jetée, a fait naufrage
Et, m'a invitée au voyage...
Transportée en ce lieu aux mille et une nuits
De l'inconnu à l'infini
Où tous les rêves sont permis...
J'ai entendu la mer
Ses remous et ses revers
Déjà je me perdais dans ses travers...
Dans ce va-et-vient incessant
La vague l'emportant
Pour se briser sur son flanc...
Comme les battements de ton Coeur
Par son souffle
Je me suis laissée bercer...
Marianne Leitao
Ecrit le 8 février 2017