Le réseau des Arts et des Lettres en Belgique et dans la diaspora francophone
Y’A DES OBJETS QU’ON PEUT PAS POSSÉDER, C’EST EUX QUI NOUS POSSÈDENT. Perdu dans les rues de Londres, Jasmin, jeune loup de la finance débarqué de Montréal, rencontre un garçon prénommé Hadi qui cherche à lui vendre un tapis précieux aux motifs fascinants. Ce qui pourrait être une banale transaction se transforme en une véritable énigme quand le vendeur demande à Jasmin le mot de passe qui conclura le « deal ». Quête initiatique défiant l'espace et le temps, Warda nous emmène en un claquement de doigts des rives de la Tamise aux portes de l'Orient et des quais de l'Escaut à l'antique cité de Babylone. Une comédie à la lisière du fantastique où langues et identités s'entrechoquent sous le regard amusé du philosophe Michel Foucault.
Des milliers de nœuds mais pas de trame! Préparez-vous au meilleur comme au pire! Préparez-vous aux élucubrations intercontinentales et surtout ne faites pas grincer votre fauteuil pendant le spectacle ! De grâce, pitié pour eux, ils tiennent à peine ! Et surtout, préférez le tapis comme moyen de transports, car de toutes façons, le parking de la Tulipe est ‘volbezet’.
Le bouquin de MICHEL FOUCAULT dont se gargarise LILY (CHRISTINA TOTH ), l’étudiante en philo Newyorkaise qui habite chez COLOMBE (VIOLETTE CHAUVEAU) est franchement hermétique. Roucoulement de syllabes hétéroclites, elle se shoote à l'hétérotopie ou d’éthérotopie, c’est selon la place du h, n’est-ce pas? Mais les bouquets de fleurs sont fantastiques : Ils sont l’image captive du jardin. Le jardin du tapis, sans doute!
Pour dérouter, les parler diffèrent: flamand, français du Québec, bruxellois, berbère, anglo-américain. Les frontières linguistiques s’estompent, masculin-féminin, passé-présent, vie réelle et vie rêvée se confondent. Choix lucide ou destinée ? Le body language est le plus fort. Le contact du pied nu avec le tapis quatre saisons où s’accouplent fleurs et oiseaux, pur mélange laine et soie, vieux de plusieurs siècles est une expérience inoubliable. Ca, c’est l’étincelant jeune cadre dynamique et connecté du Québec qui vous le dit. Sa mère s’appelait Rose. Elle a disparu quand il avait 14 ans. Présence théâtrale étincelante d’HUBERT LEMIRE dans le rôle de JASMIN. Tiens, encore un nom de fleur!
WARDA, quel nom barbare pour une rose ! A rose is a rose, is a rose, is a rose … comme le dit la poétesse. Bien sûr que c’est un motif! On déteste qu’on nous mette les points sur les I et les barres aux T. Le motif revient à l’infini dans le miroir des spectateurs, tapi dans le tapis sans trame de l’imaginaire. Sauf que, le tapis a soudain explosé dans un attentat terroriste, note d’actualité ou prémonition? Explosion de culture? Vol du tapis ? Il a bel et bien disparu!
Au coin du plateau, à chaque changement de scène une écrivaine aussi aimable qu’une fée Carabosse vous enfume. Elle vit recluse pour se protéger des autres et du monde. C’est tout juste si elle ne renvoie pas le public chez lui ! De sa voix rugueuse, elle ne cesse d’intervenir pour remonter l’histoire et apostropher le public. Ceci n’est pas du Brecht! Il n’y a rien à expliquer ni à comprendre, qu’elle cesse de couper nos fils! Elle est laide, rébarbative et misanthrope. Qu’on la pende, dirait la reine! Personnage incarné par MIEKE VERDIN (ANNELEEN).
Par contre, on est tout yeux et tout oreille pour le jeune marchand de tapis, SALIM TALBI (HADI/Ali), beau comme un rêve qui vend du paradis en servant le thé. Soif d’idéal ? Warda-Rose : « je suis un jardin et ça boit beaucoup! »
Tout est dans le regard. S’il n’y a pas de regard - demandez à Warda - il n’y aura pas de tapis ! Warda -Rose a vu le paradis et le raconte à ses frères qui exécutent le tapis! But, there’s a bug in the rug ! Pourquoi tout le monde fait semblant de croire que quelqu’un a tué Warda? On vous a dit qu’elle a disparu, elle n’est pas nécessairement morte ! Vous avez vu la double porte blanche? Elle est juste à côté, là où elle doit être! Si vous voyez ce que je veux dire ! Vous prendrez bien un thé avec Alice? Ensuite nous rangerons les citrons ensemble!
Avec Violette Chauveau, Hubert Lemire, Salim Talbi, Christina Toth, Mieke Verdin
Écriture Sébastien Harrisson / Mise en scène Michael Delaunoy
Une production de la compagnie de théâtre Les Deux Mondes (Montréal) en coproduction avec le Rideau de Bruxelles. Avec le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des Arts du Canada, du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec et de Wallonie-Bruxelles International.
N.D.L.R Vous me direz peut-être que je n'ai rien compris, mais il n'y a rien à comprendre!
http://www.rideaudebruxelles.be
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En tournée!
Écrit par l'auteur québécois Sébastien Harrisson et mis en scène par Michael Delaunoy, WARDA séduit en ce moment-même le public et les critiques montréalais. Créée en avril 2016 au Rideau de Bruxelles et à l’affiche depuis le 16 janvier 2018 du Théâtre Prospero, cette coproduction internationale réunit le Rideau de Bruxelles et la compagnie de théâtre Les Deux Mondes. En voici quelques échos médiatiques :
Mise en scène avec simplicité et précision par le Belge Michael Delaunoy, la coproduction évite en gros les écueils parfois associés à ces spectacles hybrides, comme une distribution à plusieurs vitesses. La sienne - qui a nourri dès le départ la création - est solide. Warda c’est surtout un beau jeu d’acteurs qui rivalisent de talent, où chaque comédien s’exprime dans sa langue d’origine, ce qui donne lieu à des échanges fort cocasses. [...] Warda, c’est l’ouverture sur le monde à la fois sous sa forme la plus simple et aussi la plus grandiose. Warda est aussi une pièce sur l’intelligence [...]. C’est la nette revendication que Delaunoy, par l’entremise de Harrisson, lance aux spectateurs dans une pièce minimaliste, magnifiquement chorégraphiée et prise d’assaut par une troupe de comédiens amoureux de leur engagement. Ce conte moderne est habilement tissé, brillamment écrit, de manière à ce que la structure de la pièce et ses ancrages nous ramènent au tapis persan, élément déclencheur de Warda. Tapis dont le vendeur (Salim Talbi) dit, en le comparant à un jardin, qu’on peut s’y promener, qu’on peut s’y perdre. C’est l’effet de la pièce elle-même, et c’est admirable! Le principal atout de l'interprétation de ce texte est l'accent ou plutôt les accents: anglophone, québécois, français et belge. Quel plaisir… Un pur enchantement! Grande performance de Mieke Verdin, car, même si je ne parle pas un traite mot de néerlandais, je comprenais ce qu'elle voulait dire juste avec son jeu. Rien qu'à se laisser bercer par les sonorités, nous avons l'impression de voyager. Warda une exploration des identités et de la porosité des frontières culturelles, géographiques et sexuelles. Une réflexion sur notre époque, libre et complexe, avec un clin d’oeil à Michel Foucault. À voir et à vivre. |
WARDASébastien Harrisson / Michael Delaunoy 16.01 > 03.02 Avec Violette Chauveau, Hubert Lemire, Salim Talbi, Victoria Diamond, Mieke Verdin. Texte Sébastien Harrisson Mise en scène Michael Delaunoy Assistanat mise en scène Lénaïc Brulé Scénographie et costumes Gabriel Tsampalieros Conception lumière Laurent Kaye Conception sonore Éric Ronsse, Nicolas Stroïnovsky Conception maquillage et coiffure Serge Bellot et Sylvie Rolland-Provost Coaching pour les accents François Grisé Direction de production Marjorie Bélanger Direction technique Slim Dakhlaoui Régie Slim Dakhlaoui et Marjorie Bélanger Collaborations Leïlah Dufour, Cybèle Perruques Inc. Assistanat décor et accessoires Claudine Perron Confection de costumes Hélène Honhon Construction du décor Atelier Morel Leroux Relations de presse Karine Cousineau Communications. Une production de la compagnie de théâtre Les Deux Mondes (Montréal) en coproduction avec le Rideau de Bruxelles. Avec le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des Arts du Canada, du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec et de Wallonie-Bruxelles International. |
La très belle critique de Christian Jade: http://www.rtbf.be/culture/scene/detail_warda-sebastien-harrisson-u...
Vous pouvez lire ce qu'en dit la presse, en entendre parler à la radio, en voir un extrait vidéo, mais vous pouvez aussi rejoindre chaque soir le Rideau pour découvrir le spectacle ! |
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