La plupart des partenariats entre la poésie et la peinture sont issus du travail du poète.
Mais certaines peintres ont à leur tour irisé leur palette des mots d'un(e) poète ...
Voici , dans l'ordre chronologique, le florilège des peintures
offertes par les peintres aux poètes !
Aquarelle de Adyne Gohy
sur un poème de Claudine Quertinmont , mars 2013
Duo plume-peinture.
Sourire carnassier, elle mord dans la vie,
Vêt de noir ses cheveux et son corps révolté,
Arbore ses penchants comme assurance-vie,
Montre des choix mortels pour ne pas s’adulter.
Pour heurter l’opinion, se fringue gothique,
Dans un exorcisme, symphonie à la mort,
Elle crée son look, garde-robe unique,
Squelettes et cryptes à la gloire des morts.
Les poupées fétiches fardées de ténèbres,
Ont de jolis habits portés mignardement,
Les bouts de dentelles et résilles funèbres,
Dans l’esprit médiéval les couvrent éloquemment.
Affligé du présent, l’Ange de la cité,
Revêt un long manteau pour foutre le glacis,
Aux gens de la norme croisés sans ambiguïté,
Sur sa route obscure parsemée de lacis.
Minuit étend son voile sur ces enfants perdus,
Le Seigneur de la nuit les berce doucement,
Jusqu’au petit matin sur le chemin ardu,
De l’adolescence à son adoubement.
Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.
Peinture de Liliane Magotte
sur un poème de Rebecca Terniak , décembre 2013
Cher Saule,
Dans ta tourmente, solitaire,
Jeune arbre, pensif, te tiens dressé.
Saule d'or tendre, de pluie amère,
Dans ton hiver, tu t'es noué.
A la terre dure, ton tronc fige.
En lui, toute sève occultée.
De l'espace -temps morne et glacé
Et à venir, tu as vertige ...
Las, fi de bourrasque et froid cruel !
De ton front haut, défies le ciel !
Nul Dieu de ta fin se rira,
Ni ton combat te dictera.
Seule virevoltante, folle et rebelle,
De mille morts souffrants trépas,
Ta chevelure se tord et ploie
Et se relève, fière à l'Appel !
Rébecca Lily Terniak - 1981
Aquarelle de Adyne Gohy
sur un poème de Claudine Quertinmont , décembre 2013
Amour Rose d'automne
Il était une rose transie d'un frêle amour,
Pour un papillon bleu, aux ailes si douces
Qui lui rendait visite, lui faisait des mamours,
Il était une rose transie d'un frêle amour,
Son parfum voletait de pétale en frimousse,
Des boutons ravissants de ses jeunes pousses.
Il était une rose transie d'un frêle amour,
Pour un papillon bleu, aux ailes si douces.
Peu à peu l'été s'endormit et son coeur se givra,
Embrasant les feuilles, les incendiant de feu,
Couvrant la nature de robe d'apparat.
Peu à peu l'été s'endormit et son coeur se givra,
Rose et doux papillon se firent de longs adieux,
Le coeur las et brisé, des perles pleins les yeux.
Peu à peu l'été s'endormit et son coeur se givra,
Embrasant les feuilles, les incendiant de feu.
Claudine Quertinmont
Aquarelle de Adyne Gohy
sur une musique de Fabienne Coppens , décembre 2013
Eugénie
Personne ne l'attend
Elle rêve pourtant
Que quelqu'un l'attend...
Pour rentrer chez elle
Elle s'invente des ailes
Elle voit sa vie en grand
Dans les journaux du vent
Se répète les mots
"Amour et braséro"
Un ange, à ses côtés
L'empêche de tituber
...Une présence née
De son solo salé
Alors, Eugénie appelle son génie pour alléger sa vie Eugénie...
Par les lignes de ses mains
Elle sait que quelqu'un vient
Elle parie juste un peu
Avec son coeur en deux
Qu'elle trouvera le feu
Qui brûlera ses maux
Ses fards (phares) et ses bobos
Fini de garder pour elle
Ses joies et ses querelles
Quand on est seul tout le temps
Il en faut du talent
Pour s'offrir du bon temps
Et loué de l'allant...
Alors Eugénie appelle son génie pour alléger sa vie
Elle n'est pas vraiment elle
Avec personne à elle
Y'a des bouts de sa vie
Qui manquent de folie...
Personne ne l'attend
Elle rêve
pourtant
Fabienne Coppens
Aquarelle de Jacqueline Nanson
sur un poème Claudine Quertinmont , décembre 2013
FEUILLES D'OR AUTOMNALES.
Il était une fois aux temps inexistants,
Du cycle des saisons, deux esprits incarnés,
Dans une chair rose aux sexes coexistant,
D’un hermaphrodisme par l’amour consterné.
Le Verbe créateur avait clos son rêve,
Dans un été constant, sans mois ni saison,
Eden parfait sans désir, si ce n’est pour Eve,
Démunie de secret et de contrepoison.
Frappé d’anathème au cœur de son jardin,
Dieu perçu ses blâmes, la soumit au péril,
De la fascination d’un fruit rouge gredin,
Qui éclata son sexe comme une fleur d’avril.
Chassés du Paradis dans l’effusion de sang,
Qui fit naître l’amour, nus en terre hostile,
Peu à peu le Seigneur décoléra céans,
Et créa l’automne, aux feuilles fertiles,
Pour couvrir d’un manteau son couple d’enfants.
Les saisons étaient nées, l’hiver allait suivre,
Pour gonfler leur toison d’un duvet cotonneux,
Etre forts et vêtus en quittant soufflegivre*,
Couverts de feuilles d’or sous des temps floconneux.
Il décida de bénir les choses et les gens,
Nomma le printemps, l’été, l’automne et l’hiver.
Elle s’appelait Eve, Il l’appela Adam,
Les destina à répandre, à propager l’Univers.
Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.
Aquarelle de Adyne Gohy
sur un poème de Gil Def , janvier 2014
"Et la lumière peint...encore"
Quand l'aube de chaque matin
Là s'en vient dans un encore
L'astre d'or poursuit les rêves
Se lève selon la saison
L'horizon change de lueurs
En couleurs en jaune en feu
Tout en bleu il peut l'orange
Mélange en transparence
Nuance le ciel la terre la mer
Les tons clairs estompe son trait
Disparaît la lune reste voile
Les étoiles se perdent dans l'espace
S'effacent le temps suit son cours
Chaque jour offre toujours nouveau
Un beau tableau comment ne pas y voir
L'espoir ou croire la beauté divine
Qui illumine cet encore en poésie
Et en vie...Une larme vient au bord des yeux
C'est merveilleux quand éclate la lumière
de Gil Def
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