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Boris Giltburg piano

Au Programme:

Ferruccio Busoni, Chaconne en ré mineur (d'après Partita pour violon n° 2, BWV 1004 de J.S. Bach), Carnaval, op. 9
Bela Bartok, 6 Danses sur des rythmes bulgares (Mikrokosmos VI)
Franz Liszt, Sonate pour piano, S. 178

http://www.bozar.be/activity.php?id=15617&selectiondate=2015-03-02

 AUCUN retour en Belgique de BORIS GILTBURG ne laisse indifférent ! Né en 1984, Boris Giltburg, Israélien d’origine russe, premier prix au Concours Reine Elisabeth 2013, est un artiste …hors compétitions, tant son travail touche à la perfection. C’est une personnalité d’une humilité exemplaire qui vise la communication et le partage, une sensibilité à fleur de peau. Le programme qu’il a composé ce soir est une palette de couleurs versatiles où il explore avec délicatesse toutes les émotions de la personnalité humaine. Son concert est structuré comme une sorte de poème musical.  Derrière son sourire légendaire  se cache une profonde richesse  humaine qu’il métamorphose en musique. Il possède l’art d’emmener le public là où il n’a jamais été. Il suffit de se laisser guider et on entre dans le royaume de la musique.

 

Après avoir franchi  solennellement la porte  de la  Chaconne en ré mineur  de Ferruccio Busoni on est emporté dans la nostalgie d’un sablier qui s’écoule. Un regard doux est au bout de chacun de ses  doigts.  Le voilà au cœur de tableaux impressionnistes ponctués de feux follets. Le jeu de mains est spectaculaire, il enfile avec souplesse des accords de notes graves et donne de la résonnance tragique. Ici, il cisèle le thème purifié, mis à nu, mais nimbé d’un voile de tendresse,  enveloppé de grâce juvénile.  Là, Boris Giltburg fait sonner son instrument comme carillon de beffroi puis pétrit la matière musicale comme un boulanger céleste et met à jour tout le mystère de J.S. Bach.   

Dans sa lecture  éblouissante et farceuse du Carnaval de Robert Schumann,  Boris Giltburg danse ses notes et module les nuances. Les mains bondissantes sont ensorcelantes et tout à coup, au cœur du mystère,  les voilà qui produisent une matière à la limite de l’audible, un sommet de finesse.  Le pianiste glisse d’une pièce à l’autre enchaînant avec brillance et élégance des motifs incontestablement maîtrisés.

 Ses danses de  Bela Bartok  sont  pleines de virtuosité, d’audace et de séduction et enfin sa Sonate pour piano 178  de  Franz Liszt qu’il ouvre,  avant le déferlement passionnel, par  un  long silence de concentration abyssale,  est magnifique de sonorité, de progression, de cohérence. Le public est émerveillé et recueilli devant ces mains devenues des éclairs de lumière. Les pulsions vitales alternent avec la méditation de l’ange. La netteté de la frappe dans les fulgurances est rattrapée par l’infini de la douceur. Le musicien est entièrement habité par la musique. Ses rallentandos  poignants et ses moments de confession intime laissent entrevoir la vulnérabilité de l’abandon profond.    

 

 Et à peine la première palette finie, le généreux pianiste nous ravit d’une seconde palette musicale car voici le choix du poète!

Tout d’abord, ──── 'La Leggierezza',  extrait de Trois Etudes de Concert, Liszt S.144. On retient son souffle du début à la fin.   La technique semble facile et vous convie dans le  rêve,   le pianiste flotte sur le clavier comme un génie insaisissable, son toucher est prodigieusement aérien. Des arpèges pilotés avec une  légèreté incroyable  dans la main droite comme de la gauche, des  gammes chromatiques avec des notes doubles, des sauts d’octaves, notes graves rutilantes,  accords plaqués à distance, une technique éblouissante qui charme autant les yeux que les oreilles! 

Et encore , ──── le  Moment musical no. 4  de Rachmaninov,  épique et émouvant, débordant comme un fleuve russe au printemps et extrêmement puissant, joué avec élan passionné sans crainte de burnout, une performance qui vous coupe le souffle !

Et encore , ────l’intermezzo Op. 118 no. 2 de Brahms un bain de douceur aux longues phrases de douceur, une prière intime pour la paix du monde ? Boris cueille est perles de pluie et en fait un élixir capiteux…

Et encore , ──── la  Suggestion Diabolique composée par Sergueï Prokofiev en 1908 d’une précision et d’une clarté parfaites. Le voici devenu Méphisto en personne.

Et encore , ──── un extrait Davidsbündlertänze de Schumann no. 14 , le point d’orgue du rêve!

Boris, Etincelant et Généreux comme toujours!

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