Ivan Karizna - Eliane Reyes
BOZARSUNDAYS
Dimanche 26.02.2012 11:00
Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf
Les BOZARSUNDAYS sont « LE » rendez-vous des familles amateurs de l’art dans toutes ses expressions. Après le petit-déjeuner en famille, les générations se séparent. Les adultes ont le choix soit de visiter une exposition en compagnie d’un guide, soit d’assister à un concert pendant que les enfants à partir de 3 ans participent à un atelier bilingue et explorent la fibre artistique qu’ils portent en eux. Quelques dimanches par an, un film est programmé pour toute la famille. Ce dimanche 26 février a accueilli un concert chatoyant de sonorités dans la salle Henry Le Bœuf.
Joli programme :
Robert Schumann, Fantasiestücke pour violoncelle et piano, op. 73
Ludwig van Beethoven, Sonate pour violoncelle et piano n° 4, op. 102/1
Sergey Prokofiev, Sonate pour violoncelle et piano, op. 119
Ivan Karizna violoncelle - Eliane Reyes piano
Deux jeunes interprètes débordants d’amour de la musique saluent un parterre presque complet. Nous étions allés au concert pour Eliane Reyes (née en 1977) , nous découvrons Ivan Karizna (né en 1992) un jeune musicien magnétique qui fait, rire, rêver, pleurer et méditer grâce à son jeu vibrant et subtil. Son lien intime avec son instrument émerveille, il joue souvent les yeux fermés, distillant son énergie intérieure, faisant éclater la passion et poursuivant les moindres frémissements de l’âme de cordes, en glissades vertigineuses. Not Love Alone, Spirit. And Power. Une trilogie de perfection. Parfois il parcourt l’instrument dans tous les sens comme s’il partait à l’assaut de terres inviolées. Des touches tour à tour vives, tendres, sombres virevoltent sous nos yeux, mystérieux papillons flamboyants qui égrènent l’émotion. On connait Elyane Reyes et ses doigts de fée lorsqu’elle se penche sur son instrument comme sur un berceau et fait jaillir tantôt la romance et la lumière tantôt l’esprit de conquête et la fougue. Ensemble, ils distillent une très belle interprétation de l’opus 73 de Schumann.
La Sonate pour violoncelle et piano n° 4 de Beethoven est magnifiquement maîtrisée. Les très belles ornementions pianistiques, les attaques vaillantes, les accords frappés avec passion alternent avec des envolées bucoliques ; pause. Les notes graves que l’on aime au violoncelle répondent au piano, énonciateur de mystère pour se transformer en chant nostalgique. Les festons de trilles gracieux s’interposent avant la reprise des accords francs et de la fougue du 2e mouvement. Le 4e débute dans le suspense pour terminer dans une vivacité de printemps qui éclate.
Et voici le chef-d’œuvre : le morceau de Prokoviev, bouillant, scandé plein de surprises pincées aux cordes, de battements de cœur échappés du piano, déployant des poupées russes toujours renouvelées et de plus en plus ciselées. Turbulences et le violoncelle se prend pour Paganini, des notes ondulent en écho. Des pizzicati jazzy font imaginer un groupe de trompettes fantomatiques. Une allégorie de la beauté expose toutes ses courbes. Tongue in cheek , le thème dansant jazzy reprend. Surbrillance, défoulement, les cheveux d’ Ivan Karizna volent, son visage épanoui aspire la musique à grandes goulées. On est dans une fête villageoise, il y a des accords burlesques et un violon sur le toit. Le toucher frissonnant de pizzicati précède des regards par-dessus l’épaule à la pianiste, avant d’entonner un duo de romance. On perçoit le rire intérieur du violoncelliste qui fait babiller les cordes, l’archet s’effiloche sous tant de vigueur, le piano ne cède rien sur le terrain passionnel qui cherche l’apothéose, la construit et la trouve.
Les deux virtuoses sont applaudis, comme on applaudit lors d’une soirée grandiose. Ensemble ils nous feront un dernier cadeau - slave bien sûr - en forme de bis éblouissant : le "Quadrille" de l’Opéra "Not Love Alone" de Rodion Schedrin.
Commentaires
voici le bis:
Lauréats de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth
BOZARSUNDAYS
Dimanche 18.03.2012 11:00
Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf
Programme:
Edvard Grieg, Sonate pour violoncelle et piano, op. 36
Eliane Reyes: C'est au Conservatoire que nous l'avons vue pour la première fois:
lisez le billet: https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/concert-d-hiver-brusse...