Concert d’hiver BRUSSELS PHILHARMONIC ORCHESTRA (BPHO) au Conservatoire Royal de Bruxelles, le 28 janvier 2012
Finlandia, Op 26 de SIBELIUS, Concerto pour piano Op 16 de GRIEG,
Musique de table de ROSENTHAL - Danse macabre de SAINT - SAËNS, España de
CHABRIER
en soliste : Eliane REYES – piano.
Direction : Roger BAUSIER, Directeur musical et chef permanent du BPHO & Professeur honoraire au Conservatoire Royal de Bruxelles
Eliane Reyes : une compatriote bouleversante a joué hier soir le magnifique concerto pour piano en la mineur de Grieg Op, 16 au Conservatoire de Bruxelles faisant salle comble. Née à Verviers en 1977, Eliane Reyes commence le piano avec sa mère et donne son premier récital à 5 ans à l’issue duquel elle reçoit une distinction des mains de Jörg Demus.
Ses études l’ont menée à la fréquentation régulière de grands maîtres qui l’ont prise sous leur aile depuis l’âge de dix ans où elle rencontre Gyorgy Cziffra, jusqu’à Vladimir Ashkenazy à l’âge de 20 ans, en passant par Martha Argerich, Michel Béroff, Brigitte Engerer, Hans Leygraf, Jacques Rouvier, Jean-Claude Vanden Eynden et Alan Weiss.
Pendant cette période où elle a également le privilège de jouer aux masterclasses de Paul Badura-Skoda, Abdel-Rahman El Bacha, Murray Perahia et Gyorgy Sebök, elle suivra un cursus au sein des institutions européennes parmi les plus prestigieuses – Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (3e cycle), Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles, la « Chapelle Musicale Reine Elisabeth » ,Hochschule der Künste de Berlin et Mozarteum de Salzbourg, dont elle sortira avec les plus hautes récompenses.
« Rising Star » en 2010-2011, elle vient d’achever avec Lorenzo Gatto, l’autre « Rising Star », une tournée européenne très remarquée. Eliane Reyes vient d’enregistrer, chez Naxos, en première mondiale, les 24 Intermezzi d’Alexandre Tansman, compositeur polonais peu connu, grand ami de Stravinsky, de la reine Elisabeth de Belgique et membre de l’Académie royale de Belgique.
La prestation qu’elle nous a offerte ce 28 janvier 2012, accompagnée par le Brussels Philarmonic Orchestra sous la direction de Roger Bausier était pétrie de grâce, d’élégance, et de fougue tout à la fois. De ses mains elle semble transformer le clavier en être sensible. Le visage d’ange est tout émotion et plaisir de la musique dans l’Adagio du concerto pour piano en la mineur de Grieg Op, 16. Un long envoûtement de l’orchestre va faire éclore le pépiement romantique de la pianiste. Des esquisses de rythmes contemporains nous jettent dans une sorte de blues dont les dernières notes se propagent comme un immense rond dans l’eau. L’Allegretto moderato final témoignera d’une grande tonicité, de vigueur et d’entrain. Tour à tour les hululements des bois feront place au thème principal repris par la pianiste en échos merveilleux. Si les cors donnent l’éveil de l’énergie vitale, encore et encore la douceur s’invitera sur le clavier pour terminer en beauté spectaculaire avec le déploiement des cuivres et les derniers mots chuchotés du piano-vedette.
A l’ouverture du concert nous avons écouté le BPHO exécuter une splendide interprétation de Finlandia, Op, 26 de Jean Sibelius, car le voyage musical de ce concert d’hiver du BPHO devait nous faire parcourir l’Europe, du Nord au Sud, avec des œuvres de Sibelius, Grieg, Rosenthal, Saint Saëns et Chabrier. La danse macabre de Saint Saëns avec l’excellente Anna Drzwiecka au violon fut elle aussi particulièrement applaudie : c’est brillant, fracassant, net… puis surgit un souffle et tout se dissout ! Le Brussels Philarmonic Orchestra de grande ampleur – plus de 130 jeunes professionnels – et on ne peut plus vaillant, nous a livré une palette de musiques très variées, dans un flot d’énergie et d’enthousiasme juvénile et de cadences vibrantes. Les instruments étaient lâchés : harpe, piano celesta, neuf musiciens aux percussions, Eric Pollet au tuba. Tous vents dehors, l’armée des cordes n’était pas en reste pour nous gratifier d’une soirée musicale d’exception.
Qui dit concert d’hiver, dit concert de printemps avec la soliste espagnole Ana Maria Badia (violon) le 24 mars 2012. Au programme, des œuvres de Rossini (ouverture Guillaume Tell, concerto pour violon en ré mineur), Sibelius et Peter Scheck. Soyez au rendez-vous! Le Conservatoire de Bruxelles est un lieu magique où l’on resterait bien jusqu’au chant du coq!
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