Voilà un spectacle franc, ingénu et vrai. Plein de sel comique et émouvant ! Avouons-le, au départ on n’était pas trop partants pour un énième seul en scène sur le vivre ensemble. L’actualité nous rabâche assez de chapelets de violences, pour plonger une fois de plus dans le politically correct et remâcher indéfiniment nos infâmantes réalités. Mais voilà le sourire de RODA et sa quête d'identités. Un Roméo ? Roda on the road. What’s in a name ? A l’endroit ou à l’envers ? On le découvre un être totalement à l’aise sur le plateau et on l'ADOR, le cœur à l'endroit ou à l'envers. Le nom n'a rien à voir pour ceux qui, malencontreusement, penseraient à la margarine, bien sûr. Sautez plutôt dans la fraîcheur d’un conte moderne, racines à l’air. Du cèdre du Liban au sapin de Noël, une forêt entière y passe ! En passant par les oliviers made in Italy, ou presque!
Dans l’histoire mohametane, il devient Mimo. Il manque une syllabe pour en faire une fleur capiteuse que l’on offre en janvier. Son regard vous dévore, c’est le fuel de son tapis volant qui vous envole en un seul décor du Liban au Maroc, puis vers la Belgique oblige - profitons qu’elle existe encore - Paris, Portugal et toutes les senteurs et épices de la Guinée et bien sûr Jessica, un monde de différences !
Au fur et à mesure qu’il sort de sa chrysalide il devient de plus en plus attachant et enfile les observations d’une candeur désarmante, virevolte dans les personnages, multiplie les points de vue, traque l’inspiration, accumule les occasions de rire, fait capoter les moindres stéréotypes. Il fait penser à la générosité et à la poésie d’Emmanuel Schmitt, en un mot, on ne peut qu’être séduit !
Il y a même Gemini le criquet, toujours rapport à l’Italie, non, on veut dire Slimky, l’ami imaginaire - cela s’écrit comment ? Et cela finira comment ? En tous les cas il n’y a pas que les ragazzi qui s’amusent ! Le public s’envole et perd de vue l’unique décor de vieilles carpettes. Oui cela rime avec Mohamed, d’accord ! Et vous entendrez partout des voix car le comédien jongle avec les registres : voix d’ici et d’ailleurs, voix imaginaires, voix au nom du père, voix de mère qui cogne comme des cuillers, voix des dieux ou de voisinage, et même de toutous belgo-belges que l’on promène dignement sur le trottoir. Il voix tout, tout ! Et c’est sidérant de justesse car il est aussi maître du geste ! A quand son prochain spectacle ?
Dominique-Hélène Lemaire
De et avec
Roda
Mise en scène
Eric De Staercke
Assistanat à la mise en scène
Cécile Delberghe
Regard amical
Angelo Bison
Agenda magazine lire l’interview page 26,27
Du 14 au 30 janvier 2016 |
Le mercredi à 19h Du jeudi au samedi à 20h30 Représentation le lundi 25 janvier à 20h30 |
Centre Culturel des Riches-Claires - Petite Salle 24 rue des Riches-Claires 1000 Bruxelles 02/548 25 80 |
Commentaires
BACK to square O N E !
Je vous présente la « On The Road…a » Car Tour !!!
Une voiture exceptionnelle ! Vous profiterez de l’air conditionné « manuel » parfum arbre magique eucalyptus. Une petite faim ? Profitez du buffet composé de deux paquets de chips (paprika et sel) ! L’ambiance sera assurée grâce à l’autoradio Akai datant de 1999 ! Pour assumer ses responsabilités en cas de dérapage pendant la tournée vous trouverez deux sièges enfant à l’arrière. Mais surtout un chauffeur sera mis à votre disposition ! Mat Def ! Il est sympa et vous parlera pendant tout le trajet ! Il est multifonction ! Car c’est aussi le chargé de diffusion du spectacle. Il ne vient que quand je joue à maximum 40 minutes de Bruxelles et qu’il y a des bars sympa dans la ville où je joue.
Si je vous présente la « On The Road..a » Car Tour c’est parce que le théâtre belge m’a appris... l’humilité. Riches-Claires Eric De Staercke Cécile Delberghe Olivier Blin Pierre Lenoir Antoine Ureel Angelo Bison Anouchka Vilain
Des places via http://www.demandezleprogramme.be/Concours?debut_concours=5#paginat...
Avantage pour les spectateurs du Centre Culturel d'Auderghem
Votre place au tarif préférentiel de 17€ (au lieu de 20€ pour les + de 26 ans); de 15€ (au lieu de 17€ pour les seniors) et de 10€ (au lieu de 12€ pour les mois de 26 ans). Il vous suffit de réserver (voir ci-dessous) avec le code : "Amis du Centre Culturel d'Auderghem".
Au sens littéral, Roda est un homme du monde. D’origine libanaise, il est né au Maroc, il a grandi en Guinée, il a la nationalité belge et se revendique d’une gueule d’Italien pour faciliter ses sorties en boîte. Ses racines, il leur court après sous toutes les latitudes mais elles lui filent sans cesse entre les doigts. Roda a le cul coincé entre quatre cultures au moins, entre un besoin d’émancipation et la nécessité d’être de quelque part.
Avec On the Road… A, il joue l’histoire de sa vie avec humour et autodérision, incarnant à lui seul une vingtaine de personnages : ses potes Mohamed et Dorothée, un père fantasmé, un prof de religion islamique – une vraie terreur –, ses familles d’ici et d’ailleurs,…
Roda livre une performance soufflante, sans temps mort, virevoltant entre les personnages tout en plongeant droit dans les yeux des spectateurs. Hilarant et touchant à la fois, Roda nous rappelle qu’on est toujours l’étranger de quelqu’un. Le Soir ****
Prix de la critique - Label d'utilité publique - Succès Festival d'Avignon
° Dates et heure:
Mardi 3 oct 2017 à 20h30; Jeudi 5 oct 2017 à 14h30 et 20h30; Vendredi 6 oct 2017 à 14h30; Samedi 7 oct 2017 à 20h30; Dimanche 8 oct 2017 à 18h00
° Lieu :
Au Centre Culturel d’Auderghem Bd. du Souverain 183, 1160 Auderghem
(Nous vous conseillons d’arriver bien à l’avance)
° Réservations:
via lePoche uniquement reservation@poche.be ou 02/649.17.27.
Le spectacle tournera ensuite abondamment en Belgique en 2017-2018 et sera repris au Théâtre de Poche.
Prix de la critique 2016
« Si notre regard enferme les autres dans leurs plus étroites appartenances ; notre regard aussi peut les en libérer » Amin Maalouf.
Au sens littéral, Roda est un homme du monde. D’origine libanaise, il est né au Maroc, il a grandi en Guinée, il a la nationalité belge et se revendique d’une gueule d’italien pour faciliter ses sorties en boîte. Ses racines, il leur court après sous toutes les latitudes mais elles lui filent sans cesse entre les doigts… Immigré de la deuxième génération, c’est-à-dire, pour certains « plus vraiment comme eux », mais « pas encore tout à fait comme nous », Roda a le cul coincé entre quatre cultures au moins, entre un besoin d’émancipation et la nécessité d’être de quelque part.
Avec On the Road… A, il joue l’histoire de sa vie avec humour et autodérision, incarnant à lui seul une vingtaine de personnages : ses potes Mohamed et Dorothée, un père fantasmé, un prof de religion islamique – une vraie terreur –, ses familles d’ici et d’ailleurs,… Roda ne ressemble à personne et pourtant, chacun d’entre nous se reconnaîtra un peu en lui.
Roda livre une performance soufflante, sans temps mort, virevoltant entre les personnages tout en plongeant droit dans les yeux des spectateurs. Hilarant et touchant à la fois, Roda nous rappelle qu’on est toujours l’étranger de quelqu’un. Le Soir ****
Voici ce qui m’est arrivé à la Gare du Nord de Paris. Je me dirige vers le quai 7 pour embarquer dans un train direction Bruxelles. Sur le chemin, je discute avec une petite voix que j’ai dans la tête (aussi connu sous le nom de Slinky).
Slinky : Enlève ton bonnet et tes lunettes de soleil, j’ai pas envie de me faire contrôler par les douaniers.
Moi : T’es vraiment parano…
Slinky : En plus, tu as laissé pousser la barbe…
Moi : Tu vois le mal partout.
On passe toute la sécurité et même les officiers en « civil » de la douane française.
Moi : (fier) Et bien tu vois ?! On est passé ! Tu devrais penser à…
(Une personne m’interrompt)
Douane : Bonjour monsieur la douane française. Suivez-moi s’il vous plait.
Slinky : Tu disais ?
Douane : Ne vous inquiétez pas, c’est un contrôle de routine.
Slinky : Dis-lui que pour nous aussi c’est la routine de se faire contrôler.
Moi (à Slinky) : Laisse tomber, c’est son boulot.
Slinky : Si c’est son boulot pourquoi tu ne lui souris pas ? Parce que tu te fais toujours contrôler ! Dis-le ! (Slinky se marre)
Moi : Ne me faites pas rater mon train.
Slinky : (ironique) Quel rebelle !
Douane : Vous allez où ?
Moi : À Bruxelles.
Douane : Vous allez y faire quoi ?
Moi : Je suis belge.
Douane : Votre carte d’identité s’il vous plait.
Pendant ce temps, un collègue fouille ma valise. L’autre regarde ma carte d’identité et essaie de détendre l’atmosphère avec un large sourire. Moi, je ne lui souris toujours pas : c’est ma manière de contester tout en collaborant.
Douane : Vous êtes de quelle origine ?
Slinky : Il te drague…
Moi : (à Slinky) Ta gueule. (Au douanier) Libanaise.
Douane : Vous ne transportez pas d’argent liquide sur vous ?
Slinky : (mort de rire) Tu n’aurais pas dû dire que tu es libanais! Vous êtes des magouilleurs !
Moi (à Slinky) : Ta gueule. (Au douanier) Non.
Douane : Pourquoi vous faites les allers-retours entre Bruxelles et Paris ?
Moi : Je suis comédien.
Douane : Pas de produits stupéfiants ? Drogue ?
Slinky : (Toujours mort de rire) Les comédiens vous êtes tous des d…
Moi (à Slinky) : Ta gueule Slinky. (Au douanier) Non.
Le collègue ferme ma valise et me la donne. Je refuse toujours de sourire.
Douane : Merci Monsieur. Ce sera tout.
Il me rend ma carte d’identité et dans une volonté de toujours détendre l’atmosphère et peut-être même de décrocher un sourire…
Douane : Vous avez joué dans quoi qui serait un peu médiatique ?
Moi : Le Bureaux des Légendes.
Douane : Ah bon ?! Et vous faisiez quoi ?
Moi : Un djihadiste.
Douane : …
Slinky : …
Collegue/fouilleur de valise :…
Pour détendre l'atmosphère... je souris.
.....Vous l’aurez compris si je vous raconte cette histoire c’est pour vous dire que si j’arrive à passer la douane je jouerai mon spectacle « On the Road…a » le 11 et 12 mai 2017 à Paris au Centre Wallonie-Bruxelles.
ON THE ROAD… A
Après une série de représentations au Théâtre de Poche, à Bruxelles, et avant d’investir le Off d’Avignon, Roda Fawaz présente On the Road… A au Centre Wallonie-Bruxelles. Un seul en scène humoristique qui creuse le thème des origines et de l’identité.
« Un être ne se réduit pas à un pays, à une inclination politique ou sexuelle », affirme Roda Fawaz, « il est la somme de toutes ces choses ». Artiste belge d’origine libanaise, l’interprète de On the Road… A est né au Maroc et a grandi en Guinée. Autant dire que la question liée aux regards qui enferment, aux préjugés qui stigmatisent, résonne en lui de façon particulière. Inspiré de sa propre existence, ce seul en scène cherche à rendre compte, avec humour et autodérision, de « l’introspection identitaire » qui a mené le comédien à partir à la découverte de lui-même. Ses amis Mohamed et Dorothée, un père fantasmé, un professeur d’études coraniques, des familles d’ici et d’ailleurs… A travers une vingtaine de personnages, Roda Fawaz nous plonge dans le monde de ses souvenirs personnels. Une façon de défendre l’idée d’une « complexité identitaire propre à la sensibilité de chacun ».
Manuel Piolat Soleymat
http://www.journal-laterrasse.fr/on-the-road-a/
Rdv ce soir au centre culturel de Jette...Et rdv demain pour deux représentations à la Vénerie (centre culturel de Watermael-Boitsfort)
Aujourd'hui j'ai joué à 15h. Au premier rang deux personnes âgées. Très beau regard. Une douceur et une bienveillance qui me touche pendant toute la représentation. Pendant tout le spectacle j'avais envie de les serrer dans mes bras. La représentation se termine. Il est 16h45. Je suis dans ma loge, je me change. Il est 17h, on m'installe mon lit. J'ai envie d'aller à la rencontre de ses deux personnes âgées mais j'ai une deuxième représentation dans deux heures. Je risque de tomber sur d'autres spectateurs et je n'aurai pas le temps de faire ma sieste prévue de 17h à 17h30. Tant pis. Je me couche. 17h30 le réveil sonne. Je rejoins Thomas (le régisseur) pour manger. Le poulet n'est pas encore chaud. En attendant et comme je sens une certaine fatigue, je me dis que je vais jeter un coup d’œil au livre d'or. Les mots des spectateurs donnent toujours un peu de force. Et je tombe sur ce message...
"Nous attendons la suite! Ne tardez pas trop. Deux admiratrices de 92 et 84 ans."
Je sens la fatigue disparaitre et je retrouve une nouvelle énergie pour la dernière de ce soir... et même pour la suite.