Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

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Instantanés_Itinéraires_A_ton_hiver

Instantanés_Itinéraires_A_ton_hiver_

"A ton hiver.

Le silence et les vastes étendues.

Etranges oiseaux

Sculptés par le regard,

Apparaissant parfois  

Sur les rives.

Ombres fantasques au plafond,

En mouvement sur un mur.

Et ça continue.

Sibylles inconnues

Au visage pourtant familier.

Dans les courbes d’une carte IGN endormie.

La joue contre une vitre froide,

Le froissement des étoffes qui se frôlent.

Les jardins grandissent.

Et en janvier, c’est l’été dans ses mains.

Ce ciel qui migre."

Julien Boulier

A Brest, le 11 mai 2020

 

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Un soir... Un livre...

2018 "Eclats de voix"

Du gris au bleu, avec parfois du noir, les mots se bousculent tels des éclats de voix qui se veulent tendres et libres à la fois. Mélange de mélancolie et d'espoir, ils brûlent de célébrer la vie...

Un petit extrait avant d'aller dormir? :

CONSTAT...

Traverser une rue...

Ses erreurs ou sa vie

Avec audace, folie,

Ne pas être perdue!

Chanter sous la pluie

Et manquer de patience!

Partager l'insouciance

Se noyer dans l'ennui.

Vivre pour le moment

Oublieux et fragile

A toutes fins utiles

Se perdre dans l'instant!

Car ne sommes que poussière

Lumière brillante et folle

Joyeuse et sans bémol...

A jamais éphémère...12273336854?profile=original

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Psaumes Insolites

Découverte récente ​et plein de lumière en ces temps de confinement. Je laisse l'auteur ci dessous s'exprimer.
​"​Pendant les deux premières années de ma retraite, au cœur de ces paysages ardéchois qui m’émerveillent et m’inspirent chaque matin, j’ai écrit ce livre des « Psaumes insolites ». Je vous y confie ma spiritualité inspirée essentiellement de mes rencontres professionnelles et amicales et de mon amour pour la terre que j’habite.
 J’aime les Psaumes parce qu’ils sont universels, récités, incantés, priés par les juifs puis par les chrétiens. On y retrouve même des versets dans des sourates du Coran.
« Psaumes insolites » est une paraphrase moderne des Psaumes, un texte humaniste, ouvert à toutes et tous. Il redit, s’il en est besoin, que le corps n’est pas opposé à l’esprit, pas plus que la terre n’est opposée au ciel. Il y a une harmonie où tout est imbriqué et trouve son sens.
A travers ces lignes, mon parti-pris est celui de l’espérance.
En retravaillant ce livre de la Bible, je me suis rendu compte à quel point il a nourri la pensée et les paroles de l’homme Jésus retranscrites dans l’Evangile. Ouvrir ce livre, c’est faire ce même travail d’incarnation, ici et maintenant, pour chacune et chacun d’entre nous.
Vous pouvez commander « Psaumes insolites » au prix de 15 € directement par mail à cette adresse : de-truchis.michel@orange.fr.Les frais d’envoi sont de 6 €​"​Psaulmes insolites...
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Equitable

Dans le cerveau des uns, des chiffres et puis des chiffresqui de savants calculs en brumeux algorithmesbâtissent leur demain.Dans le cerveau des autres, des chaines et puis des chainesqui de liens chaleureux en riches connivencesconstruisent un lendemain.Et nous en étions là, l'intersection de choix :les tables algorithmées, les tables de débats.Une tablée des deux ?Qui sait une équi-table ?
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administrateur partenariats

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L'Arbre, mon Ami, m'inspire chaque Jour ...

Danielle Davin

C'est un ami qui ne me quittera jamais,
Bien mis sur ses jambes tout au fond du jardin,
Il m'annonce les débuts et fins des étés,
Défile, lors des saisons, tel un mannequin !

En hiver, se pare parfois d'un blanc manteau,
Et quand le soir la lune froide l'éclaire,
Des milliers d'étoiles sur un divin traîneau
Fleurissent sa cime de tendres chimères.

Par la vitre froide aux perles d'acanthe,
Les blanches poussières chassées par le vent
Dévoilent soudain une robe chantante
Aux gais refrains reverdis d'un nouveau printemps.

Mon arbre est peintre aux multiples couleurs,
L'automne le vêt du costume d'arlequin.
Et quand à l'été viennent les lourdes chaleurs
Il habille le monde de trois fois rien !

Gilbert Czuly-Msczanowski 

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Vers mon destin

Grotenclaes Marie-Claire

12273330052?profile=original demey Isabelle

12273330455?profile=originalFrançoise Moreau

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Arbre solitaire

Bellefroid Danielle

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Freddy SOSSON

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L'arbre vénusien

Liliane Magotte

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Arbre solitaire

Guy Chevereau

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Solitaire...

Andrée HIAR

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Auprès de mon arbre

BOVY Bernadette

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Plasschaert Daniel 

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Fleurs d'églantier

Zoé Valy

LEVIEUX CHATAIGNIER1

Le vieux châtaignier

Anne Marie REMONGIN 

Le bruissement de la vie

Sous la brise du feuillage des platanes,
Quand souffle le tendre ramage virginal,
Sous le préau, où de vertes feuilles planent,
Les enfants y chahutent sans le moindre mal.

Sous la brise du feuillage des marronniers,
Quand vite s'engouffre le doux vent de l'été,
Derrière des murs aux cartables rainurés,
Des coeurs déjà y brûlent pour l'éternité.

Sous la brise du feuillage des châtaigniers,
Quand s'engouffre le doux vent de la liberté,
Parmi les glaneurs, tels une grande armée,
De prétendus seigneurs s'échangent des baisers.

Sous la brise des saules de la rivière,
Quand se met à souffler le doux air de l'espoir,
Des songes disent des phrases coutumières,
Lors, aux amants liés à de nobles devoirs.

Puis les feuilles ont jauni sur les platanes,
Venue la froide bise de l'automne.
Des enfants grandis bataillent et chicanent
Sous des préaux jonchés de couleurs ocre-jaunes.

Gilbert Czuly-Msczanowski

4753164695?profile=RESIZE_710xLouis Van Cappellen

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Arbre en Hiver

Freddy SOSSON

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Automne regrettée

Paul Mayeur

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Un arbre en hiver

Freddy SOSSON

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Arbres de vie et de légende 

Arbres de rêves.

J'ai aimé les rencontrer

Les photographier lors de mes voyages.

Élément noble s'il en est un,

Il faut prendre soin de lui

Comme il le fait de nous...

Caroline-Sophie Megglé

Merci à tous pour votre participation.

Un merci tout particulier à Gilbert.

Un partenariat

Arts

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Lettres

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Un soir... Un livre...

2017 "Un double des clés" Roman

Au bout d'un parcours bien construit mais banal, un jour dans un regard, une envie d'absolu...

L'histoire atypique de la quête amoureuse d'un homme dans la cinquantaine qui rêve d'inventer le bonheur pour la femme de sa vie...

Pas su simple!

Un petit extrait :

   Le nom de la villa perdue au milieu des dunes était sobrement explicite ; "Le Terrier"...

   Moi qui me réveille aux aurores, lorsque le jour se lève, j'eus là l'occasion d'observer depuis la terrasse des dizaines de lapins qui gambadaient allégrement parmi les dunes et les plantes sauvages qui y proliféraient avec des teintes acidulées, conférant à l'ensemble, souvent gri, il faut bien le dire, une sorte de mise en valeur colorée qui inspirait bien des aquarellistes. Plus tard dans la matinée, ils ne manquaient pas d'installer leurs chevalets de campagne, quelquefois emportés par un vent tourbillonnant vers un ciel où s'agitait déjà leur chevelure!

   Lorsque, au cours d'une promenade, mon foulard s'est envolé jusqu'au pieds de l'un d'eux, ma vie a basculé! En quelques heures, Mac s'est enroulé autour de moi comme le carré de soie qu'il me remit autour du cou, avant de me proposer un thé bien chaud en sa compagnie.

   Il fait beau ce dimanche, mais la solitude est froide, je vais aller me faire un thé… Vivement demain et le boulot!12273332696?profile=original

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Un soir... Un livre...

12273331892?profile=original2017 "Vertiges"

Au coin des yeux, éclats de soleil!

Au creux des reins, faiblesse en veille...

Ne rien sentir que d'la douceur

Le corps découvre le plein de langueur...

Fermer paupières, couleurs en transe!

Respirer fort, le cœur qui danse...

Vertige!

Et un petit extrait bonus avant d'aller dormir? :

AU BORD...

Au bord de toi

Lumière s'allume

Plein de saveur

Une sorte d'écume...

Au bord de moi

Bien trop d'attente

Tout cet émoi

Des mots qui chantent...

Au bord de nous

Le temps s'arrête

Alors ce goût

De perdre la tête...

Au bord de vie

Ne plus ramper

Pousse l'envie

De s'envoler...

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ARTISTES

les artistes, ne cheminent ils pas, ne respirent t-il pas aux rythmes de la terre, du soleil et des cieux ?

La mer, ne leur fait-elle pas le don de tous ses camaïeux de bleus, de ses verts fabuleux ?

Tout cela s' infuse en eux.

Point de don, mais juste ce don de l'infini en eux !

Cette musique là, est celle qu'ils suivent, qu'ils restituent de différentes manières, aux hommes,

aux femmes du monde entier.

Ne témoignent-ils pas ainsi, que la vie est partout, ici et là, en nous-même ?

Sont-ce les traducteurs de l'alphabet de la terre tout entière ; le solfège de l'univers ?

Vous aimer à ce point, me lie à tout cela ; ruissellement en moi de vous !

N'êtes vous pas l'ombre blanche de mon ensoleillement ; ce beau secret ?

NINA

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Un soir... Un livre

2016 "A fleur de peau" Nouvelles

Une série d'histoires courtes, nouvelles ou billets d'humeurs, réunis sous un titre :

A FLEUR DE PEAU… Ou, la vie vue de l'extérieur, des instants observés et parfois perçus comme une évidence...

Alors, l'envie de s'y introduire, de se les approprier, de les vivre de l'intérieur pour les décrire comme des tableaux qu'on peint dans l'espoir qu'ils interpellent?12273327682?profile=original

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Un soir... Un livre...

2016 "Un penny pour vos pensées " Roman.

LE CHOIX D'UN TITRE...

"A quoi pensez-vous" se traduit en anglais par :" A penny for your thoughts".

Lorsque j'ai commencé l'écriture de ce roman, la traduction littérale de cette locution s'est imposée comme un titre...

UN PENNY POUR VOS PENSEES...

… celles de deux amies qui, en confiance, se racontent l'une à l'autre au fil d'une correspondance qui traverse l'atlantique et dont le lecteur devient spectateur. Un peu comme au théâtre ou au cinéma...

C'est une immersion dans les années quatre-vingt. C'est aussi une ode à l'amitié, un récit plein de sincérité aux rebondisse12273327474?profile=originalments imprévus, où domine l'amour de la vie...

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Mai

Clarté ici et là, chants,
les pas des oiseaux libres, dans le ciel
le griffent gracieusement, y laissent des cicatrices
indolores et légères, entre les nuages tout fleuris !
Lumière ici et là, douceur,
l'air limpide et pur, caresse nos visages,
nos lèvres et nos peaux nues, qui se donnent
à l'été. Notre marche est devenue danse,
plus insouciante, volante !
Silence ici et là, alphabet de la terre,
sonorités premières, intemporelles, hier
encore bâillonnées par les cris, les
tumultes des mécaniques humaines,
ces voix qui n'en sont plus !
Légèreté ici et là,  audace,
les coquelicots et les roses urbaines,
parlent le même langage, se comprennent
et s'accordent, embaument les pluies de mai
et les mains qui les touchent !
Couleurs ici et là, harmonie,
les arbres et les vallées nous montrent
tous les verts, des plus tendres aux plus vifs,
puis les rose et les rouges, les jaunes des fleurs
adolescentes, enjambent aisément les
grilles des jardins, sous nos regards émus !
Que tout cela est beau !
NINA
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Un soir... Un livre...

2016 "Entre deux pluies"

Le charme d'une accalmie entre deux pluies...

Un pas de côté pour savourer la vie...

Faire la part des choses!

Réaliser que la pluie peut non seulement nous laver de nos doutes, mais aussi enrichir la terre de notre inconscient et donc nous rendre plus vivants!

Entre deux pluies… crier : Elle est belle la vie!

Un petit extrait avant d'aller dormir? :

IL FAUT...

Faut essuyer son vague à l'âme

Et laisser s'écouler les drames...

Sortant flamboyant de sa cage

Accrocher sourire aux nuages.

Faut voyager dans son rêve

Et le porter sans faire de trêve!

Gourmand de vie et de désirs

A chaque minute prendre plaisir!

Faut occulter toute cette tristesse

Et goûter à un peu d'ivresse

Se délivrant d'un sourd passé

Nier qu'on puisse être damné!

Faut vivre enfin à petit pas

Et écouter son cœur qui bat.

Prenant le temps de contempler

Enfin les jours apprivoiser!

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                           LES COULEURS DE LA PASSION DANS L’ŒUVRE DE PIERRE PACHE

Du 03-05 au 26-05-19, l’ESPACE ART GALLERY (Rue de Laeken, 83, 1000 Bruxelles) a organisé une exposition consacrée au peintre suisse, Monsieur PIERRE PACHE, intitulée : CASSER L’ARMURE.

Faut-il voir dans l’armure l’image de la carapace épaisse qui nous limite et nous sépare de la réalité humaine nous empêchant d’accéder à la délivrance? La peinture de PIERRE PACHE se distingue par la singularité d’une démultiplication des attributs constituant le sujet : les yeux, les seins, les cheveux…tout ce qui dans l’identité corporelle ainsi que dans le vêtement, se singularise par la démultiplication d’indices considérés comme identitaires.

A’ la première approche, le visiteur, perdu dans cet océan fantasmagorique, ignore si ces éléments constitutifs des personnages se désagrègent ou si, au contraire, ils s’assemblent pour le terminer. Et c’est précisément en cela que s’affirme l’essence picturale de l’artiste. Une deuxième caractéristique de son œuvre réside dans le fait que chacune de ses toiles constitue un univers à elle seule. Rêve et émotion se conjuguent dans un surréalisme à la fois feutré et sauvage. L’on assiste parfois à l’éclosion d’un onirisme à la frontière de la vision boschisante.      

Le chromatisme est constitué de couleurs, dans l’ensemble ténues, telles que le vert virant au turquoise (couleur souvent dominante), augmenté de rouge bordeaux prenant des dimensions fauvistes, à l’instar de LARGUER LA VOILE.

LARGUER LA VOILE (80 x 60 cm-acrylique sur toile)

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Tout cela conduisant vers un vocabulaire surréaliste. Car, si surréalisme il y a, il n’existe exclusivement que par rapport au traitement de la couleur sur le sujet. Le titre des œuvres joue également un rôle prépondérant sur leur réception.

LARGUER LA VOILE (que nous venons de citer), est une parabole sur l’aspiration à la liberté. Tout est « voilé » dans cette œuvre : tant la robe du personnage féminin que la végétation l’entourant. Tout flotte dans l’attente d’être porté par le vent. Le visage du personnage (composante essentielle à l’esthétique de l’artiste) est articulé sur deux parties : la partie supérieure, participant de la végétation (en vert) est séparée, au niveau de la bouche par un trait (une fente) en tant que démarcation avec la partie inférieure, concrétisée dans la matérialité du corps (le buste).

A’ partir de ce niveau, la voile se révèle en se « dégrafant » tel un corset, du buste du personnage, épaississant l’ensemble de la végétation, gonflée par le vent. Et le rêve prend le large!

Le sujet est, par excellence, la Nature transcendée par la dimension onirique et fantastique. Dès lors, nous rejoignons l’esthétique surréaliste où la Nature, gouvernée par l’imaginaire traduisant ses pulsions vitales, rejoint le seul Sacré de l’Homme : celui qu’il porte en lui-même. Cette Nature flottante rappelle l’élément aquatique par la présence de quatre petites bulles (trois sur le coin gauche, en haut) et une sur la gauche, sous le visage du personnage (par rapport au visiteur), rappelant des bulles d’oxygène. Des yeux épars parsèment la composition. Quant aux yeux du personnage, ils sont extrêmement serrés, à l’instar de ceux d’un félin.

Nous les retrouvons d’ailleurs dans BROUILLON DE POULE (60 x 50 cm-acrylique sur toile).
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A’ part l’humour exprimé par le titre, tant la poule que le personnage féminin sont pris dans le tourbillon d’une Nature sauvage. Outre le fait que la présence de l’œuf sur la poule, à l’avant-plan, spécifie l’identité du volatile, il ramène le visiteur au questionnement sur l’origine du Tout. L’œuvre, à dominante grise, offre une série de contrastes, à la fois descendants et ascendants. Partant du bas, la note verte, extrêmement dure, s’amollit progressivement pour mettre en exergue la poitrine du personnage. A’ partir de là, le chromatisme s’éclaircit révélant le visage de la femme, à peine esquissé. A’ noter, une deuxième constante dans l’œuvre de l’artiste, à savoir la démultiplication du regard. A’ ce stade, nous atteignons sous un tourbillon de nuages, le ciel dont le bleu vif de la partie supérieure de la toile, atteint la dominante verte initiale. Le personnage féminin domine la partie centrale de la composition. Dès lors, la lecture procède comme suit : au commencement fut l’œuf, vient ensuite la poule. La Femme préside la Nature. Et le cadre est compris entre le vert de la végétation et le bleu du ciel. Le sujet central de cette œuvre est la Femme-Nature.

L’homme n’apparaît que deux fois dans l’ensemble de l’exposition.

LE FEU AU LAC (60 x 50 cm-acrylique sur toile) est l’illustration, par excellence, de la pulsion sexuelle.

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Comme pour toutes les toiles de l’artiste, le chromatisme a une fonction symbolique essentielle. Le titre est déjà évocateur : LE FEU AU LAC.

A’ la fois mariage mystique entre l’eau et le feu, l’œuvre est également évocatrice par l’étymologie du titre, cette expression typiquement suisse selon laquelle « il y a urgence! ». Mais urgence de quoi? Urgence de s’unir charnellement. Chromatiquement, qui est quoi? La femme endosse un chromatisme jaune vif. L’homme, lui, est conçu dans un vert tirant sur le bleu.   Pour comprendre cette œuvre, il faut considérer la partie droite (par rapport au visiteur), à savoir celle de l’homme, pour s’apercevoir qu’elle irradie le corps de la femme, en fusionnant en elle. Image de la passion : l’érection chez l’homme, l’attitude d’abandon chez la femme. Autre image de la passion : symbolique des cheveux en bataille chez l’homme. Sa main, conçue en vert, prend la couleur jaune de la femme, lorsqu’il lui touche le sein. Il y a fusion, combustion future de l’homme et de la femme en une seule matière.  

L’homme apparaît également dans LE PASSEUR (41 x 33 cm-acrylique sur toile).

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L’œuvre est divisée en trois étapes :

  • Avant-plan : Charon, le Passeur, à droite accueillant les âmes des morts, sur la gauche.
  • Plan moyen : la barque du Passeur permettant aux âmes de traverser le Styx.
  • Partie supérieure : l’univers ténébreux animé par des créatures « monstrueuses » dont les yeux sont mis en exergue.

Remarquons que le Styx est plein de remous. L’artiste amplifie la tradition littéraire, mythologique et picturale qui font de celui-ci un affluent de la haine, un lieu souterrain et dangereux, tout en n’insistant pas sur sa navigabilité périlleuse. La tradition picturale en fait même un fleuve tranquille. Observons également qu’il s’agit d’une composition bi-chrome (brun et jaune en dégradés) donnant une illusion de monochromie. Le regard de Charon est tourné vers le visiteur. Il le fixe. Les attributs de son visage sont comme empilés l’un sur l’autre, de haut en bas, formant une succession de « strates ». Cette accumulation concassée fait que l’expression du personnage devient menaçante. Là, nous sommes au cœur du mythe, car Charon est libre de faire traverser le fleuve à qui il veut, contre une pièce de monnaie.

Il n’éprouve aucune pitié, n’hésitant pas à rudoyer et à chasser les âmes le suppliant de les emmener sur l’autre rive.

Il décide de tout étant seul arbitre de la situation. Le groupe des morts est intéressant car il forme, de par sa mise en scène, une sorte d’ « éclosion » créée à partir de leur état de finitude : ils semblent « naître » à la mort. D’une sorte de chaos pictural fait de crânes en gestation, leurs visages prennent divers aspects, rappelant les masques mortuaires. Ils sortent de ce magma espérant atteindre l’autre rive que sépare le Styx. Tout est parfait dans la fidélité au récit mythologique : Charon, l’air hautain, décide de qui passe et de qui ne passe pas. Les morts, même habités par l’hébétude, semblent se raccrocher à l’espoir. Le personnage du milieu, la bouche ouverte, semble pousser un cri. La composition est fort intéressante : à partir d’un crâne, à peine ébauché (sur la gauche), apparaît le mort à la bouche ouverte. Il est suivi par un personnage aux yeux clos, l’air apaisé. Faut-il y voir une  succession d’états aboutissant à une symbolique résurrectionnelle?

La barque du nocher est réduite à l’état de silhouette. Elle ne représente qu’un détail. Le seul élément qui (comme nous l’avons spécifié plus haut) diffère légèrement avec le récit mythologique et pictural, consiste dans l’image que l’artiste donne du Styx, agité par des eaux noires et bouillonnantes. Mais il s’agit d’une interprétation personnelle et parfaitement légitime de la symbolique. Des formes macabres émergent, à partir du groupe des âmes en attente. Au fur et à mesure que le regard se rapproche, l’œil distingue, juste sous la tête du mort au regard serein, deux formes qui rappellent les masques de carnaval. Ce qui fait la force de cette œuvre, c’est le contraste chromatique entre la lumière jaune  (à gauche vers le haut), de laquelle émergent des créatures fantastiques et la charge sombre, partant de l’avant-plan pour inonder l’ensemble de l’espace. Des seins parsèment également la composition, association explicite du mariage mystique entre Eros et Thanatos. Une constante associe ce tableau à l’ensemble artistique du peintre, à savoir les yeux et les visages démultipliés ainsi que le trait inscrivant la bouche servant de « ligne de démarcation » entre les parties supérieure et inférieure du visage. L’ambiance de cette œuvre est particulière, en ce sens qu’elle en rappelle une autre : celle de L’ILE DES MORTS d’Arnold Böcklin (dont il existe cinq versions peintes entre 1880 et 1885).

La toile du Musée de New-York se rapproche fortement de celle de l’artiste par l’ambiance. L’ILE DES MORTS était (pour la petite histoire) le tableau préféré d’Adolph Hitler. Il y décelait une sorte de mysticisme sordide, soulignant ce qui a toujours régi la psychologie du nazisme, à savoir un érotisme affirmé de la mort. Si nous signalons cette œuvre, c’est qu’au cours de l’interview du peintre, nous l’avons évoquée en la restituant à la beauté de son univers poétique et fantastique.

Une variation sur le visage se remarque dans LES COURANTS D’AIR (55 x 45 cm-acrylique sur toile) par un traitement « en silhouettes » prenant forme dans les recoins les plus « insolites » de l’espace pictural. Ici, la couleur « dissipe » les personnages, en les fondant dans le décor. Des sphères (symbolisant l’infini) parsèment l’œuvre.  

A’ la question préliminaire concernant la symbolique de l’ « armure », il faut répondre par l’affirmative. L’armure, cette carapace humaine, doit être cassée pour accéder à la délivrance. Comme tout véritable artiste, PIERRE PACHE démarre la toile en ignorant ce qu’il  en sera de la création future.

A’ l’instar de Jean d’Ormesson qu’il apprécie beaucoup et qui est « traversé par les mots » envers lesquels il devient le messager de ce qui sera écrit, l’artiste commence par « barbouiller » la toile de couleur pâles jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il appelle « un regard », c'est-à-dire quelque chose qui l’interpelle. Se basant sur des aperceptions, il essaie de faire apparaître une forme. Il lui arrive de se fâcher si cela n’aboutit pas. Sa démarche s’appuie sur le doute et se sert de sa connaissance technique pour en venir à bout. Autodidacte, il a débuté en tant que retoucheur de photographies, ce qui lui a permis de comprendre l’importance de la lumière sur la matière. Concernant la dimension surréaliste qui régit sa peinture, elle est bien évidemment présente mais, comme il l’assure, totalement involontaire. Elle surgit d’elle-même sans avoir rencontré la moindre référence. Son rapport avec le visage humain ainsi démultiplié  n’existe que dans une relation amoureuse concrétisée sur le nombre de bouches à embrasser dans le même personnage. Une empathie lie, par conséquent, l’artiste à son œuvre par l’intermédiaire de son sujet. Quant à son rapport avec la forme, il faut le trouver dans son amour pour la matière, ce qui le rend très tactile dans son contact physique avec cette dernière concernant son travail de création.

Pour lui, la forme ne peut se limiter à n’être qu’abstraite. Le fait que son œuvre soit presque entièrement dédiée à la Femme s’explique par l’image du désir qu’elle évoque. Nous avons évoqué, plus haut, l’impact des titres définissant les œuvres. Là aussi, rien n’est prémédité : il trouve ses titres en cours de route.

Sa technique se concentre exclusivement sur l’acrylique. Il place les glacis, couche après couche, et ajoute par la suite des couleurs opaques pour concevoir les lumières. Il pratique également la mine de plomb. Ses influences évoluent, indépendamment des époques, à l’intérieur d’une même atmosphère, ténébreuse et fantastique. En observant LE CAUCHEMAR de Füssli (1781), chef-d’œuvre du romantisme, associant désir (la femme renversée sur le lit) et peur (la créature monstrueuse sur elle), traduction psychanalytique d’Eros et Thanatos par la mise en valeur du Moi (constante du courant romantique) ainsi que les œuvres du peintre norvégien Odd Nerdrum (1944), regorgeant d’une atmosphère clair obscure, à la limite d’un fantastique à peine contenu, l’on se rend compte de l’impact que ces peintres ont eu sur l’artiste.

PIERRE PACHE, par la profondeur de son cri intérieur et de son talent de technicien de la couleur, permet au visiteur de vivre l’incandescence de son œuvre et de l’exprimer sur la toile de son propre imaginaire, brisant en éclats la prison de son armure.

François L. Speranza.

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Collection "Belles signatures" © Robert Paul 2020

N.B. : Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. 

Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

A' voir : 

 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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L'artiste PIERRE PACHE et François L. Speranza : interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours de deux derniers siècles.

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Photo de l'exposition de l'artiste PIERRE PACHE à l'ESPACE ART GALLERY

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Un soir... Un livre...

2015 "Un petit goût de quinquina" roman.

1876 - 1946

Entre ces deux dates des années mouvementées, tourmentées, deux guerres et tellement d'évolutions, de révolutions, de découvertes! C'était hier… et les balbutiements de notre modernité...

Nous y suivrons Amélie, qui libre dans son âme, a eu le courage de s'assumer à une époque où les femmes osaient à peine l'envisager! Pourtant, je crois qu'on peut dire d'elle, qu'elle s'est conduite comme une femme d'aujourd'hui. Elle l'était dans sa tête et dans son cœur!

J'ai eu envie d'é12273332464?profile=originalcrire ce roman, car si je l'ai à peine connue, elle a, à coup sûr, marqué mon imaginaire

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Chanson Avava Inouva de Idir.

Alger, le 5 mai 2020.

A l’attention de Monsieur Robert Paul

Faisant suite à votre demande au sujet de la traduction de la chanson « Avava Inouva », j’ai le plaisir de vous convier à la lecture du conte d’où est tirée la dite chanson ainsi que sa traduction de la langue de tamazight (variante Kabyle) vers la langue française. Bonne lecture à vous et à nos ami(e)s. Agréable journée. Louhal Nourreddine. 

 

Conte de chez-nous

Il était une fois « Avava Inouva »

 

Ce conte date de l'époque où les animaux étaient doté du don de la parole et faisaient la causette aux hommes. En ce temps-là, l’étrange et le mystère cohabitaient dans une « taddart » (village) situé au piedmont du Djurdjura[1] où vivaient aussi cinq garçons qui faisaient la fierté de leur papa qui n’avait d’yeux que pour sa fille adorée prénommé Rova.

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Doté d’une force herculéenne, chacun des mâles inspirait aux villageois de l’estime mais aussi de la crainte mêlée de respect. Et pour cause, l’un comme l’autre de la fratrie pouvait fendre la terre d’un seul coup de massue ou de terrasser d'un seul coup de poing le plus fort des bœufs de labours. Si tant que nul « étalon » ou « coq » du village n’osait conter fleurette à la belle Rova, car il lui en cuira par un de ses frères.

 

Cajolée et aux petits soins par les siens, Rova avait tout pour être heureuse dans l’intérieur douillet de la chaumière parentale.

 

Et comme l’exige la tradition, les villageois se rencontraient tous les soirs que Dieu fait à l’agora de la place du village où se briefe l’actualité du village mais aussi le vote à main levée lorsqu’il s’agît d’arrêter d’importantes décisions qui engagent l’avenir des villageois. A ce propos, la « tadjmâat » est l’équivalent de l’hémicycle d’un parlement où les litiges nés des contentieux entre les villageois y trouvaient la solution au cas par cas.  

 

En ce sens, les décisions de la « tadjmâat » recueillaient l’adhésion des villageois eu égard à l’intégrité et à l’impartialité de ses membres. C’est dire que la « Tadjmâat » fait depuis la nuit des temps et jusqu’à nos jours, force de loi.

 

C’est dire que la vie au village se déroulait tel un fleuve tranquille et qu’aucun nuage ne vient assombrir le ciel des villageois.

 

Alors, et pour qu’il y’ait de l’ordre, la justice divine était prompt à sévir bien avant celle des hommes. Si tant qu’il ne faut pas faillir sous peine de provoquer l’ire céleste sur le champ. Alors, craignant d’être châtié, les villageois avaient intérêt à filer droit. Et c’est dans l’ambiance chaude bouillante de la prise de parole et du débat à bâtons-rompus que le père de l’exquise Rova a commis l’inconvenant  acte de flatuosité aux relents nauséabonds.

 

Honteux ! Et désireux de se soustraire vite aux regards de ses pairs, le papa s’est assis à même le sol où il s’est collé aussitôt pour l’éternité. Du reste, ni la force unie de ses enfants ni l’union de la force des villageois n’a pu l’arracher au sol. D’où la décision des villageois de bâtir autour du malheureux péteur un « axxam » (lire : Akham qui signifie maison en kabyle) afin qu’il soit à l’abri du froid et hors de portés des animaux errants, dont de féroces prédateurs. Notamment l’ogre « Ouaghzen » qui guette sa proie à l’instant même où dame-nuit étend son manteau noir sur le village. Seule dilemme, on cala la porte de la hutte pour empêcher d’éventuelle intrusion.

 

Séparé ainsi de ses enfants, c’est la douce Rova à qui incombe désormais la tâche de subvenir aux besoins alimentaires de son papa à midi et le soir pour le dîner. Rusé, le papa a eu cependant l’idée de dérouter les prédateurs. Pour se faire, il convient d’un mot de passe avec sa fille qui consiste à dire : « Txilek elli yi n taburt a Vava Inouva » (Papa Inouva, ouvre-moi la porte, c'est moi ta fille Rova !) Au tour donc du père de lui répondre : «Čenčen tizebgatin-im a yelli ɣriba ah !»  (Fais tinter tes bracelets, Rova, ma fille !) S’en est ainsi jusqu’au jour où un ogre a eu vent de l’astuce.

 

Et le soir venu, l’hideuse créature tambourina à la porte et énonce le sésame convenu. Confiant, le papa poussa du pied la cale et vit l’horreur hirsute. Et avant qu’il n’ait le temps de crier que déjà les crocs de l’ogre se refermèrent sur lui.

 

Et en trouvant la hutte ouvert, Rova a eue un mauvais pressentiment et découvre horrifié ce qui restait de son papa. Criant et pleurant à chaudes larmes, Rova tenta de fuir à son bourreau. Mais en vain, l’ogre la captura et l’emmena sur son épaule comme un butin-dessert. Seulement, c’était compter sans les frères de Rova, qui ont entendu les cris de détresse de leur sœur. Aussitôt, ses frères sonnèrent l’hallali. N’est-elle pas l’enfant mascotte de la famille la Rova ? A ce titre, la battue s’est avérée fructueuse, par la victoire des quatre frères qui ont terrassé l’ogre et délivré la belle Rova. Victorieux, ils sont portés en héros par les villageois qui n’auront plus peur de l’ogre.

Louhal Nourreddine

Le 5 mai 2020.

 

 

« A Vava Inouva »,

Une chanson inspirée d'un conte Kabyle

 

La chanson «  A Vava Inouva » est inspirée d’un conte kabyle et qui se présente tel un dialogue entre un homme et une femme. Voici la traduction du tamazight vers la langue française :

 

Refrain :

- Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte

- O fille Ghriba fais tinter tes bracelets

- Je crains l'ogre de la forêt père Inouba

- O fille Ghriba je le crains aussi.

 

Le vieux enroulé dans son burnous

A l'écart se chauffe

Son fils soucieux de gagne pain

Passe en revue les jours du lendemain

La bru derrière le métier à tisser

Sans cesse remonte les tendeurs

Les enfants autour de la vieille

S'instruisent des choses d'antan

 

Refrain :

- Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte

- O fille Ghriba fais tinter tes bracelets

- Je crains l'ogre de la forêt père Inouba

- O fille Ghriba je le crains aussi

 

La neige s'est entassée contre la porte

L’« ihlulen » bout dans la marmite

La tajmaât rêve déjà au printemps

La lune et les étoiles demeurent claustrées

La bûche de chêne remplace les claies

La famille rassemblée

Prête l'oreille au conte

 

Refrain :

- Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte

- O fille Ghriba fais tinter tes bracelets

- Je crains l'ogre de la forêt père Inouba

- O fille Ghriba je le crains aussi 

 

Source : Music-Berbère.com

 

Paroles de Mohamed Ben Hamadouche dit Ben Mohamed et musique de Idir né Cheriet Hamid (1949-2020).

[1] Le Djurdjura (prononcez en berbère : Ǧerǧer), est un massif montagneux du nord de l'Algérie, sur la bordure méditerranéenne, constituant la plus longue chaîne montagneuse de la Kabylie. De forme lenticulaire, ses limites naturelles vont des environs de Bouzareah, à Alger jusqu’à au mont Yemma Gouraya à Béjaïa, s'étalant donc sur une longueur de près de 250 km. Il appartient à la chaîne de l'Atlas. (Source : Wikipédia).

 

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            ERIK MORVAN : VARIATIONS PROPHETIQUES SUR LE CINETISME

Du 30-11 au 30-12-18, l’ESPACE ART GALLERY (Rue de Laeken, 83, Bruxelles 1000) a organisé une exposition consacrée au peintre français Monsieur ERIK MORVAN, intitulée : VIRUS URBAIN.

La caractéristique majeure d’ERIK MORVAN consiste essentiellement dans le fait d’avoir créé une œuvre très pensée, presque « intellectuelle » dans le sens le plus noble du terme, en ce sens qu’elle est basée sur une réflexion sur l’Homme et sa destinée, axée sur la ville en tant qu’hypostase d’une planète, ravagée par les outrages d’une humanité ayant perdu toute forme sacrée de respect ancestral.

ELOGE DE LA PREMIERE ECRITURE

PENSEE VERTICALE (64 x 73 cm – huile sur toile – 1984)

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A’ partir d’une structure démembrée, la verticalité s’affirme par les mains jointes en prière vers le haut. S’agit-il d’une pensée ou d’une prière? A’ cette question, l’artiste répond, derechef, qu’il s’agit d’une pensée. Mais il est des moments où prière et pensée se confondent dans un même élan. Notons que plastiquement, les mains dépassent la montagne en hauteur. Prière ou pensée, l’artiste aborde le mysticisme par la voie royale, celle de l’accès à l’indicible : la présence des mains jointes. Celles-ci représentent la stylisation symbolique d’une union, unissant dans le même élan, l’image de la pyramide et de la montagne dans le mariage mystique entre le chtonien et l’ouranien. Une fusion entre le monde terrestre des hommes et l’univers céleste des dieux dans les mythologies proche-orientales. Les membres disloqués font partie intégrante du paysage. Ils se fondent dans l’arrière-plan, jusqu’à toucher le ciel. Le chromatisme est uniforme, essentiellement composé de blanc et de bleu-clair (en dégradés).

L’ECHIQUIER (65 x 80 cm – huile sur toile - 2003)

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Nous nous trouvons ici à la frontière avec un surréalisme « décadent », en ce sens qu’il accuse une étape « décadente » de l’humanité. Cela se voit, notamment, par quelques éléments en totale déliquescence, tels que l’escalier en colimaçon se terminant en pointe, rappelant les montres molles de la PERSISTANCE DE LA MÉMOIRE peint par Dali’ (1931) ainsi que les bords de l’échiquier, rongés par la décrépitude. Dans le bas de la composition, l’on remarque une horde humaine que l’artiste qualifie de « tribu ». Il s’agit de l’humanité plongée dans sa décadence actuelle et vouée à une (potentielle) destruction.

Bien que le style appartienne à l’artiste, les influences surréalistes propres à Dali’, telles que le bleu de la mer sont manifestes. Par contre, le buste à tête humaine, placé à l’extrémité de l’échiquier, à une forte connotation métaphysique. Il suffit de penser à Giorgio de Chirico. Il s’agit donc d’une œuvre animée à la fois par une dimension surréaliste et métaphysique.

INSTANTS D’ETERNITE (87 x 87 cm – huile sur toile - 2009)12273327488?profile=original

est une œuvre essentiellement intellectuelle. Elle présente la caractéristique affirmant l’identité de l’artiste : le décodage visuel. Par « décodage » nous entendons le rapport entre l’œuvre et l’œil du visiteur, lequel se laisse doucement apprivoiser pour permettre à l’œuvre de se révéler. Trois bateaux se profilent  dans un mariage entre entrelacs et chromatisme : les traits noirs se révèlent en s’unissant aux ondulations, mettant en exergue la couleur blanche faisant fonction de volume. Le tout se structurant sur une vue plongeante, à partir du haut à droite.

VERTIGE PYTHAGORICIEN (100 x 80 cm – huile sur toile – 1998)

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Cette œuvre présente également la même dimension intellectuelle, en ce sens qu’elle est basée sur l’opposition entre deux univers exprimée par deux couleurs antagonistes : le noir (vers le bas) et le blanc (vers le haut). Le vertige se concrétise dans cette sphère en feu, située dans une zone d’intersection, au centre de l’œuvre.

ELOGE DE LA DEUXIEME ECRITURE

Une deuxième écriture se profile. Une écriture sur la corde raide entre peinture et bande dessinée.

Cette étape trouve son assise dans un cinétisme basé sur les différentes composantes de l’œuvre, se distillant à l’œil, goutte à goutte.

LE BAISER (42 x 30 cm – encre de Chine, acrylique, dorure à l’huile - 2018)

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Les bouches, à peine unies dans le baiser, séparent la composition en deux parties. Leur visage est soutenu par une tortue stylisée, laquelle repose sur un masque primitif, tout aussi stylisé. L’ensemble est soutenu par la carapace d’une tortue. Le chromatisme, très simple (issu de sa production picturale antérieure), renforce le cinétisme décrit plus haut. Les attributs décoratifs entourant l’œil de la femme (à droite) sont réalisés avec de la dorure à l’huile. Le nez du personnage masculin (à gauche) prenant naissance à partir du front est issu de la statuaire grecque classique.

LA MACHINE HUMAINE (42 x 30 cm – encre de Chine, acrylique, dorure à l’huile - 2015) participe toujours du même cinétisme

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Le visage de l’homme-machine est séparé en deux parties. Deux zones chromatiques antagonistes (noire à droite – bleue à gauche) accentuent cette séparation. Des pièces de machinerie structurent la composition sur les deux côtés, vers le haut.

REGARD DE PROTECTION (42 x 30 cm – encre de Chine, acrylique, dorure à l’huile - 2017)

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Un élément se retrouve par rapport à la production antérieure, à savoir la horde humaine (cfr. L’ECHIQUIER), toujours placée vers le bas. Cette fois, elle se situe au-delà de l’avant-plan.

L’artiste pense continuer dans cette production extrêmement dynamique, alternant peinture et bande dessinée. Des éléments tels que de hautes tours sphériques témoignent de sa formation d’architecte et lorsqu’on lui demande s’il se sent plus architecte ou peintre, il évoque une grande vérité, à savoir qu’à la Renaissance bien des peintres occupaient également la fonction d’architecte.

Lorsque nous évoquons l’ « intellectualisme » de l’artiste, nous l’entendons en ce sens que chacun de ses dessins est le fruit d’une grande macération cérébrale. Parmi les rencontres qui ont parsemé sa vie, celle avec l’urbaniste et philosophe Paul Virilio (1932-2018) a été décisive, dans le sens que ce dernier lui a inculqué l’idée de ne jamais jeter son dessin sur la toile en attendant que quelque chose se déclenche par la suite. Mais bien de penser son dessin. De le préméditer face au discours pictural à tenir. Son intellectualisme se manifeste, une fois encore, en travaillant toujours à partir d’un « storyboard » avant de commencer son dessin. Il débute par une mise en place de chaque composante du tableau pour assurer la dynamique nécessaire à la vitalité de l’ensemble. Reçu septième sur mille huit-cent élèves à l’école artistique Met De Penningen (Paris), il s’est orienté vers les arts décoratifs, en plus de sa formation d’architecte obtenue à l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris. Sa technique est principalement basée sur la dorure à l’huile, l’acrylique, l’encre de Chine.

ERIK MORVAN, en se concentrant sur la « polis », la ville, redonne à celle-ci son identité ainsi que sa mission « politique ». La ville, en tant que microcosme de la planète dans ses outrages, interrogations et malheurs, fait de sorte que l’artiste remplisse son devoir humain. Son devoir de « prophète » à travers un cinétisme qui remet l’Homme au centre de la chose humaine et politique. Cela a été, de tout temps, la marque indélébile du véritable artiste.

François L. Speranza.

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                                                        Une publication
                                                                Arts
 
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 Collection "Belles signatures"  © Robert Paul 2020

N.B. : Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. 

Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine est expressément requis. 

Robert Paul, éditeur responsable 

A voir:

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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L'artiste ERIK MORVAN et François L. Speranza : interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles.

12273330664?profile=original     12273331101?profile=original  Photos de l'exposition de l'artiste ERIK MORVAN à l'ESPACE ART GALLERY      

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Un soir... Un livre...

12273324287?profile=original2015 "La couleur des mots…"

La couleur des mots s'infiltre au long des phrases. Elle s'efforce de donner corps aux pensées qui se couchent sur le papier.

La couleur des mots, c'est la résonnance de ce qui est suggéré, la force de la signification que chacun donne, parfois inconsciemment à des phrases.

Cette couleur peut être un peu fade et terne et puis au détour d'un rythme devenir flamboyante, luxuriante!

La couleur des mots c'est aussi le plaisir qu'on y trouve...

Un petit extrait avant d'aller dormir?

LE JOUR EST BEAU!

De regarder la pluie tomber

Soudain de se mettre à l'aimer!

De respirer l'odeur d'une rose

Et de se sentir en osmose...

De laisser battre ce foutu cœur

Et de n'éprouver plus de peurs!

De gommer regrets et rancœurs

Ne plus garder que son ardeur...

Rêver encore de belles aurores

Se faire brûler au soleil d'or!

Prendre l'amour comme un cadeau

Et hurler que le monde est beau!

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LE SOIR

Le soir le vent chante dans les arbres,
Les gouttes de pluie sont des cymbales
faisant danser les feuilles, les roses dissimulées !
le ciel tout entier, nous fait don de son solfège intime,
et la terre dénudée, assombrie, en cette heure tardive, l'écoute
et s'en revêt ; ainsi les jardins, la mer et les allées tranquilles et
même les  grandes villes, ne sont qu’enchantement !
Le matin, la brise susurre dans les arbres,
la rosée diaprée, embellit les vallées, les diamante !
Au loin une alouette, entonne un air bleu, 
un pur miracle devrais-je dire ; un bout de vous !
NINA
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Voyages

J'irai à Barcelone, pour te retrouver cet automne,
puis je repartirai à Brest, t'entourer de mes bras,
le cœur plein d'allégresse !
Puis ce sera Berlin, où je prendrais ta main
et le lendemain, nous irons toi et moi, longer
les rues de Vienne, où je serai tienne !
Pourquoi n'irions nous pas nous perdre à 
Oslo, à Bamako ou à Tokyo, juste pour 
écrire toi et moi, les plus beaux mots ?
Et si nous nous rendions dans la ville de
Lisbonne, où nous ne mangerions la journée
que des pommes, et le soir nous danserions
le Charleston ?.
Que dirais tu de Paris, de nos baisers
échangés en catimini, de nos étreintes
secrètes sur les berges de la Seine en été
toute verte ?
Et pourquoi pas Bruxelles et son ciel
en dentelles, où je serai celle, qui t'offrira
des fleurs, des chocolats, et des morceaux
de moi ?
Voudrais-tu plutôt découvrir Mexico,
où s'aimeront nos peaux, jusqu'à ce que
la ville devienne un grand jardin, créée 
par nos quatre mains ?
Moi, j'irai bien marcher dans le vieux Dublin,
où toi et moi, éperdus, nous nous égarerons
dans les petites rues, nos regards neufs et
nus. Qu'en dis-tu ?
Le Monde Entier n'est-il pas à chacun de nous ?
NINA
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