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Le Tango

Gouttes de pluie légères sur les fougères

 

Timide reflet doré perçant les perles fines

 

Parmi les cailloux gris et blancs au jardin

 

Petit moineau égaré boit une lampée de rosée

 

Tu poses ton bras sur mes épaules

 

El la vie coule comme un fleuve

 

Ton regard bleu intense m’invite à danser le tango

 

Joue contre joue sur la route frémissante de l’inconnu

 

08/01/2012

Nada

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Te livrant mon âme

Cumulus de laine grise étendus sur l’horizon

 

À travers ma vitre parsemée de grains d’eau

 

Je vois la silhouette noire du vieux chêne

 

Ses branches fines dénudées se frottent au ciel

 

Sculptant un diadème serti de tourterelles tremblantes

 

Je ressens ton souffle doux sur ma gorge nue

 

Te livrant mon âme, tu presses mes lèvres tendrement

 

Et dans tes prunelles profondes, je lis l’instant présent

 

08/01/2012

Nada

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Et toi qui dors paisiblement encore

À l’aube grise, monte la fumée des toits délavés

 

Par ma fenêtre entrebâillée s’enfuit le rideau blanc

 

Comme un drapeau de paix flottant au vent

 

Dans un monde sans voix quitte la nonnette son mangeoire

 

Titubante sur les branches dévêtues du noisetier

 

Et toi qui dors paisiblement encore dans mes draps tièdes

 

Je tiens ta main tendre dans la mienne

 

Les yeux émerveillés de cette première lueur du jour

 

08/01/2012

Nada

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mère-grand-père.

Sa caresse séduit  après la fessée,

Ses mots sont pralines de chocolat fondant,

Son sourire est gaze sur la chair blessée,

Ses perles de rires filon d’or abondant.

 

Sa force est le tuteur qui droite me guide,

Ses fins savoir-faire réparent mes dégâts,

Son humour burlesque me titille languide,

Ses tabacs s’envolent en fumets de nougats.

 

Sa voix tendre berce mes rêves étranges,

Ses doigts sont un tricot de baume sur le cœur,

Son regard un confit de douceurs oranges,

Ses propos un soleil par matin casse-coeur.

  

Sa bonté étrenne toujours les ans nouveaux,

Ses chevaux avec moi galopent leur fougue,

Son chapeau goguenard rit aux vieux renouveaux,

Ses hivers l’entraîne, tout rien le fatigue.

 

Quertinmont tous les deux malice du destin, 

Chez mère-grand-père aucune parenté,

Jules pour son prénom plutôt que Célestin,

Juliette c’est elle dans le monde enchanté.  Claudine QUERTINMONT D'ANDERLUES.

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Prière du Templier

Oh ami du fond des âges,
je ne vois plus ton visage
et se dérobe ta main.
N'est-ce plus notre héritage,
après un si long chemin,
de bâtir unis et sages
le Temple de Demain ?

A Celui qui tout ravage,
au ténébreux seigneur, à sa rage
à ses funestes desseins,
n'accordons point ce naufrage.
Fidèles à notre haut destin,
veillons ferme à l'abordage
des terres de Demain.

Au Je Suis qui est descendu
des clairs confins de la nue
et jusqu'aux profondeurs a voulu
braver la Mort et l'a vaincue. 

Au Je Suis qui la Terre entoure
de tout l'or de Son Amour,
de nos passions, nos folies
offrons la rose rouge de vie !

Si ce n'est nous Ses chevaliers
qui serment avons fait à Lui
l'antique dragon terrasser
et opérer sainte alchimie
Qui conquerra la Fleur-Esprit ?

Rébecca Terniak - 1980

Fidélité éternelle des Templiers
au Réssucité, au Christ en Gloire
gravé dans leurs coeurs et leur vision intérieure

 

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Je poursuis mon exploration de l'anthologie - parue chez Folio Gallimard - qui reprend maints passages des Cahiers dits "de la Petite Dame".

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Etrange comme j'aime Maria Van Rysselberghe. Elle est belle. Talentueuse. Intelligente.  J'essaie d'imaginer, d'entrevoir les contours de cette personnalité multiple dont je me sens si proche (par certains côtés, restons modeste...). Epouse du peintre gantois, Théo Van Rysselberghe, (1862-1929), modèle du peintre Fernand Khnopff - qui a laissé à la postérité le portrait de la jeune et ravissante Maria Monnom... Elle est la fille d'un éditeur bruxellois ayant édité entre autres la revue "l'Art moderne".

Art moderne, Groupe des XX, Libre Esthétique... Une évolution dans l'art belge du XIXème déclinée en trois termes...

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L'original du tableau est au musée d'Orsay, il vient parfois à Bruxelles pour l'une ou l'autre rétrospective.

J'aimais d'abord ce portrait. Longuement regardé à une expo sur Khnopff aux musées des Beaux-Arts. C'est par d'autres recherches, d'autres lectures, que je suis revenue vers Maria Van Rysselberghe. Je me documentais sur l'amitié entre Gide, Dorothy et Simon Bussy (elle, née Dorothy Strachey, écrivain et traductrice de Gide vers l'anglais, lui, artiste peintre ami de Matisse - habitant La Souco, à Roquebrune-Cap-Martin), et puis, il y avait aussi les liens entre Gide et les Vanden Eeckhout, Le peintre Jean Vanden Eeckhout, dit "Vanden", réfugié en France pendant la guerre 14-18.Leur fille, artiste peintre et pastelliste, connue sous le nom de Zoum Walter, a publié ses mémoires dans un volume intitulé "Pour Sylvie" - sa fille, morte aux alentours de la vingtième année.

Et puis, finalement, il y a entre toutes ces personnes cet homme célèbre qui fait le lien: André Gide. On se trouve devant un vrai puzzle dont il est la pièce-pivot. Gide dont j'ai lu, dévoré "Les faux-monnayeurs", quand j'avais dix-huit ans et qui pourtant est une histoire très dure.

12272781678?profile=original"La lecture" (ou Verhaeren lisant) par Van Rysselberghe (1903)

avec, de gauche à droite:

Félix Le Dantec, le poète Francis Viélé-Griffin, le critique Félix Fénéon, l’écrivain Henri Ghéon, André Gide et Maurice Maeterlinck, et – vu de dos – Emile Verhaeren et le peintre Henri-Edmond Cross

(Se trouve-t-il au musée des Beaux-Arts de Gand ou dans le cabinet de Verhaeren reconstitué à la Bibliothèque Royale, à Bruxelles? C'est ce que j'essaie de vérifier...)

***

Le plus curieux est quand on découvre l'union libre et momentanée entre Gide et la fille du couple Van Rysselberghe, et la venue d'un enfant, Catherine, née en 1923, que Gide a reconnue et adoptée après la mort de son épouse. Au-delà de l'anecdote, cela montre à quel point Maria Van Rysselberghe et sa fille vivaient affranchies du carcan social et moral de cette époque. Tout en observant une grande discrétion. Jamais Maria Van Rysselberghe n'émet de jugement. Elle n'a jamais un mot de blâme. Et son amitié avec André Gide est profonde au point qu'ils habitent tous deux un appartement sur le même palier de la même maison, à Paris, rue Vaneau 1bis, au Vaneau, comme on disait. Et vers 1918, elle entreprend la rédaction des cahiers qui seront un compte-rendu fidèle de la vie de Gide: dans ses rapports avec l'entourage et les amis, sur le plan littéraire et artistique, sur le plan politique aussi (il y a le compte-rendu de ses voyages en URSS), sur leur vie culturelle (ils assistent au renouveau du théâtre Yiddish - malgré un certain anti-sémitisme de Gide, un anti-sémitisme d'époque, hélas, qui s'arrête évidemment en 40-45, devant l'horreur des camps de concentration - enfin, d'extermination)... Et ainsi de suite jusqu'à la mort de Gide, en 51.

Et puis, il y a aussi cet amour qu'elle a nourri pour Verhaeren. Quand j'étais élève en première année de peinture, j'avais un professeur de peinture extrêmement calé en histoire de l'art. Aller au musée avec lui, ou dans une expo (comme Van Rysselberghe à Bruxelles ou Bonnard à Paris), c'était une vraie fête. Nous avions discuté de cette relation entre le poète et la femme du peintre et il m'avait conseillé de lire le récit "Il y a quarante ans". C'est très beau. Cela décrit un été à la mer, en Belgique, dans une fermette flamande, et une communion spirituelle et passionnée entre Verhaeren et Maria Van Rysselberghe d'où toute équivoque est très vite balayée. Là aussi, elle a attendu la mort de Marthe Verhaeren (son mari lui, est mort en 1929) pour publier ce petit récit et quelques annexes critiques.

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Voilà une femme - dans un monde exclusivement d'hommes, dominé, fait par et pour les hommes, le monde littéraire et artistique à cette époque -et en Belgique- ne fait certes pas la part belle aux femmes... Mais voilà qu'en dépit des obstacles, elle oeuvre dans l'ombre, et fait oeuvre de critique et de mémorialiste infiniment précieuse. Elle est encouragée - dans une certaine mesure- par Gide, plus qu'il n'a encouragé Dorothy Bussy, laissant ainsi passer la chance (pour les éditions Gallimard) d'éditer son unique roman, "Olivia. Par Olivia". Pour cet écrivain, c'est la Hogarth Press (en Angleterre) et Stock, à Paris, pour la version en français, qui "emporteront le morceau".

C'est toute une époque qui nous est ainsi restituée, et des célébrités - dans toute leur épaisseur vivante, loin des pages d'anthologie scolaire - qui nous deviennent étonnamment familières, et par là, plus humaines...

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Maria et Elisabeth Van Rysselberghe, par Théo Van Rysselberghe.

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Hommage à Emile Kesteman Partie II

Continuant à examiner la bibliographie d'Emile Kesteman présentée dans ma première partie de son hommage, je continue à en extraire quelques ouvrages depuis le CD-ROM  que j'ai consacré à son oeuvre dans ma série de 74 ouvrages portant le nom générique de "Testament des Poètes" et concernant les poètes contemporains belges que j'ai approché lors de rencontres qui me sont toujours très chères à me remémorer.

Emile fit paraître en 1974 l'ouvrage "Lère de l'errance" aux editions de l'Elytre:

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Extrayons de cette oeuvre quelques passages significatifs:

Tu n'atteindras ton mandala

Que dans la douleur

Dans la joie qui est souffrance

Dans la souffrance qui libère

Dans l'harmonie

Qui résulte de la tempête

De la tempête apaisée

Et qui ne sera qu'un élan

Vers de nouvelles souffrances

Et des joies réitérées

Une nouvelle harmonie

Où l'écrin sera le Seigneur

Et toi son coeur qui battra

Une goutte de sang en sortira

En mille fleurs éternelles

La marche

Marcher marcher marcher

Se libérer Se libérer

De soi-même

Pour aller vers l'autre

Vers les autres

Vers l'Autre

Afin de se retrouver

Par après

Et exister vivre

En prenant son point d'appui

Sur un sol souple

Elastique et durable

Un sol-tremplin

D'où le saut vers les cieux

Est toujours possible

Et ne constitue pas

Une fuite

Marcher marcher marcher

Pour se libérer

pour prendre ses distances

Pour se sentir distordu

Et se retrouver

Intégré

Parmi les notes

De l'harmonie universelle

Dont la compréhension

Seule appartient

A celui qui EST

Marcher marcher marcher

Pour te trouver

ESPRIT de ma vie

ET SENS du monde


MEDITATION

J'ai ouvert ma fenêtre pour qu'entrent l'air et le soleil de l'aurore

Etre en état de recherche et ressembler aux nénuphars

Mauves dans l'étang du musée

Boire la lumière du matin

Sentir au loin le monde qui s'éveille

Et marcher

Pour se libérer de la fièvre

De la fièvre qui nous induit en erreur

De la fièvre qui risque de vicier le jeu délicat de l'inspiration

De la fièvre qui nous gonfle à nos propres yeux

De la fièvre qui aliène les autres

De la fièvre qui nous aliène

De la fièvre qui nous enferme

Dans les couches confinées

Des cycles qui reviennent

Non un élan vers une tension vers

Sauter

Comme le plongeur

Comme le funambule

Vers les cimes des arbres et des montagnes

Vers les neiges éternelles

Et faire le vide en soi

Pour accueillir

Pour préserver sa disponibilité

Se détacher de tout

Et aller vers l'essentiel

Marcher comme le nomade

Autrefois

Mais spirituellement

Et être en état de RECHERCHE


RENOUVEAU

La croix vers moi s'avance

Dans la lumière de Pâques

Tandis que l'invisible messe

Des chaises des fleurs

Et des gestes humains

Se célèbre

Au sein de l'univers

Dans la joie de la Résurrection

L'humanité entière

Accourt

Et triomphe

Dans cet oecuménisme

Qui va au-delà des Eglises

Et s'étend jusqu'à l'athéisme

Tant il est vrai que Dieu

Est la Nième dimension

De tout ce qui vit et agit


HORIZONS DU MONDE

Je me sens broyé

Par ton silence

Par ta lumière

Qui ne rencontre

Aucun obstacle

Je me sens ridicule

De sotte prétention

Aux côtés feuillus

De ces arbres

Toujours verts

Je me sent muet

En présence

Du chant des oiseaux

Et des harmonies

Qui peuplent les cieux

Je me sens broyé

Par la croix

La croix

Du Fils de l'homme

Et celle surtout

Du monde

Qui oeuvre et peine

Et prolonge celle du Christ


PRIERE DU MATIN

Il est impossible à Dieu

De nous exposer ses problèmes

Il faut que nous les découvrions

Par nous-même

L'expérience de l'homme

Ne peut d'ailleurs servir

Que partiellement à un autre

Et il y a entre Dieu

Et les hommes

Des problèmes de communication

Aussi ardus

Qu'entre les êtres humains

Ou est-ce la parole de Dieu

Qui respecte le plus

La liberté de l'homme


CONFESSION

Le salut ne peut venir

Que de l'amour

Per dura et aspera

Itur ad Deum

Je le dis en latin

C'est suranné

Mais c'est ainsi

Que j'ai été élevé

Et éduqué

Je ne saurais être

Inauthentique

Le bonheur réside

Dans cette transparence

De notre être

Quand nous nous ouvrons

A celui qui est AMOUR

Et dont vient le seul salut


RECUEILLEMENT

Les fruits de la terre

Sont les plus verts

A l'entrée de l'hiver

Parce qu'à ce moment

De l'année qui s'achève

La verdeur de leur chair

N'existe que dans l'espoir

Que nous conservons

Dans le silence intérieur

De notre vie cachée

Triomphe de l'imaginaire

Et ouverture enthousiaste

Sur un monde qui est autre


LES PHARES

La lumière habite la nature

Et non le béton

Le béton est aveugle

La lumière habite la nature

Et elle sort de l'arbre

De ces grands arbres

Qui seuls

Au flanc des collines

Hantent les vents

Et leur houle bleue

Solidement ancrés

Dans des couches souterraines

Où leurs racines

se prennent pour des géologues

La lumière habite la nature

L'arbre seul s'affirme

Comme Celui qui est

Et il brave le temps

L'espace et l'immensité

La lumière habite la nature

L'arbre vaut

Toutes les usines de la terre

Et il semble être un gage

De pérennité

Son visage varie

Au sein de son identité

Il mêle évolution

Et continuité

La lumière habite la nature

L'arbre est un magnificat

Un TE Deum

L'arbre est l'hymne même

De la nature

A la force

Qui le fait vivre

Monter descendre

S'épanouir

Sans la sève

Il ne serait rien

La lumière habite la nature

Et l'arbre est son oeil


PANTOCRATOR

Du fond des ténèbres

Sortent en pleine lumière

Des personnages

Deux hommes

Madame mauve

Madame bleue

Mademoiselle rose

Dont le Christ

Règle le comportement

En proférant des paroles

Au-dessus d'un gibus

béant

Au fond des ténèbres

Trois triangles

S'organisent

En une brillante harmonie

Le Christ préside

Le gibus renversé

Dans les mains


DESTINEE HUMAINE

J'épie l'épiderme

Des grands arbres

De mon jardin

La nature même hivernale

Se fait douceur

A l'oeil et au toucher

La mystérieuse origine

De l'être humain

Fait de lui un révolté

Par où le supérieur

Cherche douloureusement

Une issue explosive

Pour finir il n'y a pas

D'agapè sans dévoration


EPILOGUE

Essaie de faire

Le silence en toi

Et de rayonner

Comme une fleur

Dans le détachement

C'est le secret

Du bonheur

Regarde

Au-delà des horizons

De ce monde

Crois et espère

Ces écrits témoignent de l'attitude de "grand priant" que fut Emile Kesteman


Suivent deux receuils de poésies:

Ton corps végétal, toujours aux Editions des Elyrtres:

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et "Griseries" toujours aux Editions des Elytres, paru en 1979:12272779883?profile=original

dont voici des quelques extraits significatifs:

Pries-tu avec ton corps

 

Anne-Thérèse

 

Puis avec tes jambes

 

Avec tes bras

 

Tes mains

 

 

Ta poitrine s'avance

 

Dans un geste spontané

 

Sauvage

 

 

Et l'on dirait une prière

 

Adressée

 

A la femme

 

A la femme éternelle

 

 

A cet impondérable

 

Qui fait le prix

 

De la relation

 

Singulier pluriel

 

 

 

 

Et d'un tableau à l'autre

 

D'un paysage à l'autre

 

D'un univers à l'autre

 

 

Tel un satellite nouveau

 

Anne-Thérèse se meut

 

Suspendue aux gestes

 

 

Qu'elle accomplit

 

De ses jambes et de ses mains

 

Dans son maillot rouge

 

 

Le silence nous étreint

 

 

 

 

Quel est le sens métaphysique

 

De ta danse

 

De tes allées et venues

 

 

De ton maintien particulier

 

Et du port de ta tête

 

 

Aux cheveux d'un brun foncé

 

Tête pareille à un fruit

 

 

Mordoré de l'automne

 

 

 

 

De ses pieds nus elle tâte

 

Cette terre qui est sienne

 

 

Puis lentement le rythme

 

Anime ses jambes

 

 

Et son bassin minuscule

 

Le mouvement monte

 

 

Et s'empare de tout le corps

 

Qui devient semblable

 

 

A un corps de libellule

 

Dans le soleil de l'été

 

En 1987 parut le bel ouvrage du poète: "Matrice des mots" (Editions Elytres):

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A André van Laere

 

 

 

Il a poussé le rien et le peu

 

A la hauteur de la dignité

 

Du beau et du sublime

 

 

Il s'est servi du clou et du fer

 

De la corde et de la colle

 

Du chiffon et du papier journal

 

 

Et la complexité de la matière

 

Tout comme ses trésors de révélation

 

Soulèvent et inquiètent

 

 

Longue pérégrination vers l'Essentiel!

 

 

 

 

A Michèle Coerten

 

 

Fjords irréels

 

Où les nuées

 

Contournent

 

Les sommets

 

Mélange de ciel et d'eau

 

Tentative d'approche

 

De masses hostiles

 

L'eau fait la paix

 

L'eau fait la lumière

 

L'eau c'est la vie

 

Qui coule de nous

 

Qui coule en nous

 

Et l'univers suit

 

Douceur de vivre

 

Dans un monde inhabité

 

Où seules comptent

 

Les paisibles forces

 

De la nature absolue..

 

 

 

 

Je suis le bâton de pèlerin

 

 

Et ma réflexion creuse

 

Mes cavités thoraciques

 

 

Dont les arêtes d'ailleurs

 

Servent de support

 

 

A mon geste d'espoir

 

 

Je suis le bâton de pèlerin

 

Et ma pauvreté

 

 

Appelle le soleil

 

 

Avec sa chaleur

 

En ce monde de scories

 

Et de fatras.

 

 

 

 

Défilé

 

 

Tous ces gens à képi

 

Dans la tribune

 

Des invités

 

Qui disposent

 

D'un centimètre

 

Carré

 

De représentativité

 

Ou de pouvoir

 

 

A l'échelle mondiale

 

A peine plus

 

Que la surface

 

Occupée

 

Par leurs deux pieds

 

 

Puis ces engins de mort

 

De la Force aérienne

 

 

Et ces milliers de femmes

 

Entrées à l'armée

 

 

Que cachent leurs uniformes

 

Et leurs pas cadencés

 

 

Ensuite le commandant

 

De la protection civile

 

Oubliant de saluer

 

Le Roi

 

Mais se rattrapant

 

Devant les diplomates

 

 

Les services de sauvetage

 

La Croix Rouge

 

Le service des pompiers

 

 

Et au moment

 

Où le dernier camion

 

De transfusion sanguine

 

Est passé

 

 

Tout le monde

 

Canalisé vers le Parc

 

Par le service d'ordre

 

 

Pour participer

 

De force, presque

 

A la grande fête

 

Populaire

 

 

On s'attarde

 

A un orchestre marollien

 

Dirigé par un hominien

 

De quatre-vingt-cinq printemps

 

 

Qui chante en choeur

 

Avec le public:

 

"Ah! qu'elle est bonne"

 

"La bière bruxelloise".

 

 

Et le plus pacifiste

 

Des humains

 

Oublie

 

Pour un quart d'heure

 

Les engins de mort

 

Du défilé

 

 

Qui avaient provoqué

 

Des sentiments

 

D'ordres  divers

 

 

Dans notre âme naïve

 

De citoyen sans préjugés.

 

 

 

 

Vieux Café

 

 

Avec son poêle Godin

 

Sa balance rouge

 

Et son miroir

 

 

Et son extincteur

 

En cas d'incendie

 

 

Le "Vieux Spijtigen

 

Duivel"

 

Mène sa petite

 

Vie quiète

 

 

Mais la musique légère

 

De Radio-Contact

 

Et les titres des journaux

 

Du soir

 

Perturbent sans cesse

 

Cette vie paisible

 

 

Tension en Méditerranée

 

Explosion dans l'espace

 

Menace de départ

 

Des diamantaires anversois.

 

 

 

 

Immigration

 

 

Il y a un discours

 

Qui s'organise

 

Se répète

 

Se gauchit

 

Se redresse

 

Crée son antithèse

 

Et finit

 

Par façonner

 

Ceux qui s'en servent.

 

 

 

 

J'écris

 

 

Pour sortir des entrailles

 

De ma mère

 

 

Pour m'éloigner

 

De cette matrice

 

Qui m'enveloppait

 

Et me protégeait

 

Et de plus en plus

 

L'univers m'apparaît

 

Comme une membrane

 

Qui me renferme

 

Dans un tout organique

 

Et il  faudra percer

 

Le plafond

 

 

Pour respirer

 

En un geste ultime

 

Inspiré

 

Par une pulsion de vie.

 

 

 

 

Où se situe, femme,

 

Cette matrice de mots

 

 

Dans ce corps

 

 

Racine de l'arbre

 

Qui s'élève

 

Fleurit et porte

 

Fruit.

 

 

Où se situe, femme

 

Cette matrice de mots

 

 

D'où tu as tiré

 

Tes plus beaux éclats

 

Au front du sentiment

 

Et de la pensée

 

 

Où se situe, femme

 

Ta matrice verbale

 

 

Qui transforme

 

Transmue

 

Et transfigure

 

Toute perception

 

 

Qu'elle soit de l'oeil

 

Du toucher

 

Ou de l'oreille

 

 

Où se situe, femme

 

Ta matrice verbale

 

 

D'où naît un langage

 

Qui transgresse tout.

 

 

 

 

Nos corps

 

Etaient prophètes

 

Car ils se sont façonnés

 

Longtemps à l'avance

 

L'un pour l'autre

 

 

Et unis

 

Ils sont devenus

 

Comme un immense

 

Calice de fleur

 

Venu d'ailleurs

 

Et tout de même

 

Intimement nôtre

 

 

Nos corps

 

Etaient prophètes.

 

 

Dans une troisième partie de cet hommage j'évoquerai encore quelques ouvrages du poète consacrés aux endroits préférés de sa ville bien aimée de Bruxelles, dont il fut un chantre inspiré:

Successivement:

Apparuit humanitas Dei nostri, 12 méditations poétiques sur le Sablon. Grand et Noble Serment des arbalétriers au Sablon, Bruxelles, 1981.

Méditation à propos d'une cathédrale, Les Elytres, 1990.

Au Sablon, Notre-Dame-Au-Sablon, Les Elytres, 1990.

Hors les murs, Notre-Dame de la Chapelle, poèmes. Les Elytres, Bruxelles, 1996. 

A suivre donc avec bien d'autres évocations de son oeuvre et de sa personnalité.

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30.12.2011

Les Belles Phrases

Blog d’Eric Allard

 

LYRISME COSMIQUE / Salvatore Gucciardo

 

 

 

 

Éditions ASTRO. Préface de Michel Bénard. Illustrations de l’auteur.

 

On le sait moins, le peintre Salvatore Gucciardo est aussi poète. Dans LYRISME COSMIQUE, son narrateur entonne un chant d’amour maternel au cosmos (avec référence au « vagin de l’espace », à la « matrice de l’univers »), relevant les signes d’union, souvent rompus, entre l’homme et la matière, n’ayant de cesse tout au long du voyage dans l’espace-temps auquel il nous entraîne de renouer le lien défait, la primitive alliance.

 

C’est par le rêve qu’il s’éveille aux sens afin, vite,  de baigner dans « l’harmonie substantielle ». Où il puise énergie et lumière pour affronter les épreuves et atteindre à la connaissance de la connaissance, l’essence du savoir. Tout est comm-ensemencement, fertilité infinie dans ces plaines primales aux « poussées maritimes ». Dans ce qui apparaît parfois comme une mare de sens,  à force d’amour, en route vers « l’orgasme suprême », le rêveur fait provision de fluides ; il s’ouvre au grand tout, découvrant au terme de  cette débauche l’apaisement propre à poursuivre son métier d’homme...

 

Tu enfourches les chevaux d’écume pour te substituer à l’essence de l’eau.

 

Pareillement à ces entités biologiques qui changent de forme pour évoluer, le narrateur se retrouve à la fois dans le « je » et le « tu » du poème, comme s’il faisait dialoguer jusqu’à l’indistinction objet et reflet, corps et espace, eau et feu. « L’univers est mon esprit, mon esprit est univers. » de Lu Kiu-Yuan est une des phrases mises en exergue au recueil.

 

Sa course forcée vers le futur est freinée par le passé, elle  se veut aussi une marche d’oubli, dans sa tentative de fuir trop de violences accumulées, de conformations manquées.

 

Je m’enivre de la Voie lactée pour oublier la braise.

 

Parfois c'est le « nous » qui se substitue aux deux premières personnes pour donner plus d'universalité au propos. Et en relevant notre pauvreté d’âme, le texte nous renvoie aux efforts que nous avons à fournir pour donner à nos espérances comme à nos remords la dimension de l’univers, et ainsi pouvoir faire retour sur l’innocence. Ce que l’homme ne peut plus tenter au plan individuel, il doit le confronter à l’échelle cosmique. Tout cela ne s’apparente pas à une  théorie fumeuse qui ferait fi des obstacles de l’existence ordinaire pour nous faire miroiter des paradis artificiels, non de ce monde. Car le texte pointe l’insignifiance et l’impuissance de l’être, le mystère propre aux formes du vivant, la force des silences, en faisant reposer les appuis du futur sur des bases sensorielles, en montrant que le sort du monde se joue autour de  vides, d'absences, d’interrogations sans fin... 

 

Une fois de plus le poète entre en communion avec les éléments, il collecte des visions, balise ses trouvailles, « fixe des vertiges », rend hommage. C’est peu avant le retour symbolique à l’âge d’or où temps et émois, vie et mémoire, verbe et être ne font plus qu’un : l’acte d’amour est geste de retour vers l’origine, ancrage au réel. Foin du rêve, vient le temps aérien où « emportés par nos racines, nous peuplons la terre d’oiseaux migrateurs », où à nouveau « le soleil éclabousse l’épi de blé ». Revient l’ère de l’espoir, du partage - des expériences et des sensations, de « la renaissance de l’homme ». Des lueurs scintillent au loin, pour des spectacles horribles encore, mais qu’on devine derrière nous ou, du moins, évitables. Si « L’âme est un labyrinthe », comme il est rappelé, et les chemins innombrables, assurément « le puzzle planétaire masque un souci d’harmonie ».

 

À la fin du voyage, du texte, on comprend que le périple suivi peut aussi bien s’être produit dans un corps pour accéder à la lumière que dans un espace peuplé de spectres pour dévoiler une conscience. Cela ne s’est pas créé ex nihilo mais en relation avec l'histoire de l’univers depuis la première explosion de particules: « L’image du Big bang » est « un film de turbulence dans les gènes de l’homme ».

 

On le voit, toutes ces notions existentielles, portées par divers locuteurs, peuvent s’appréhender de diverses manières, ainsi qu’on chemine dans un labyrinthe en étant seulement sûr que, lorsqu’on aura  atteint la sortie, on se persuadera qu’on a emprunté le bon parcours, qu’on a tiré le bon fil. Et que ce qu’on a vu, pensé, dit, ce dont on s’est remémoré participe tout autant du prodige de la délivrance. 

 

Le poète, ici, comme dans sa peinture, fait par ses images fortes voir ce que chacun tient caché à l’ombre du langage, dans les brumes de l’être en attente de clairière.  

 

Enfin, ces mots qu’on peut lire à la fin du Journal de Paul Klee, Salvatore Gucciardo pourrait les faire siens : « Le terrestre le cède chez moi à la pensée cosmique. Mon amour est lointain et religieux.(...) J’occupe un point reculé, originel de la Création, à partir duquel je présuppose des formules propres à l’homme, à l’animal, au végétal, au minéral et aux éléments, à l’ensemble des forces cycliques. Des milliers de questions cessent comme si elles étaient résolues. Là ni doctrine ni hérésie. Les possibilités sont infinies, et la foi en elles vit, en moi, créatrice. »

 

Éric Allard

 

Le site de Salvatore Gucciardo:

 

http://www.salvatoregucciardo.com/

 

 

 

 

 

 

 

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ta main

Ta main

Des petits riens qui comptaient tellement… Un mot, un regard, une caresse, un baiser… ta main. Ta main, surtout.
Où es-tu ?
Qui va veiller sur moi à présent ? Sur quelle épaule poserai-je la tête quand j’ai du vague à l’âme ? À qui confierai-je mes espoirs, mes attentes ? J’ai peur d’oublier ton visage, ta voix. Ne s’estomperont-ils pas au fil des mois ?
On prétend que le temps efface les douleurs, qu’il apaise. Je ne suis pas certaine de vouloir ça. Il me semble qu’au contraire, je désire tout garder en moi.
Je ne t’ai pas révélé ce que j’avais envie de te dire. Je pensais : « Demain ou après, rien ne presse vraiment… » Je me suis trompée, et maintenant, c’est trop tard. Je saurai désormais qu’il ne faut jamais reporter au lendemain ce qu’on peut faire, ou plutôt dire, le jour-même, quand ceux que l’on aime sont encore là pour recevoir vos aveux, vos déclarations.

Je suis seule. Assise à la table de la cuisine, j’écoute le silence. Lourd. Il y a le tic-tac de l’horloge pour donner un semblant de vie à la pièce, mais je refuse de l’entendre, puisque chaque seconde qui passe m’éloigne un peu plus de l’instant où j’ai appris que tu ne serais jamais plus là. Du moins, de l’instant juste avant, quand je ne savais pas encore ou plutôt que je feignais de ne pas croire que cela arriverait, fatalement. Instant précis auquel je m’accroche farouchement en éludant la suite : appel, explications, et puis cette douleur fulgurante qui m’a pliée en deux.

Juste avant le coup de fil, peut-être souriais-je en pensant aux projets de la journée.
Je suis rentrée avant-hier, triste de te laisser, mais heureuse à l’idée de retrouver ma famille, la maison, les chats.
Lorsque le téléphone a sonné et que j’ai décroché, j’ai reconnu la voix de ta sœur, et j’ai su immédiatement ce qu’elle allait m’annoncer.
– C’est fini, a-t-elle dit d’une voix éteinte.
Elle m’a expliqué que tu t’étais éteinte durant ton sommeil, que le corps médical affirmait que tu ne t’étais rendu compte de rien. J’ai eu envie de lui crier de se taire. Que rien n’était vrai! Que tu savais ce qui t’attendait et que si tu n’avais rien dit, c’était dans l’unique but de nous protéger. Je n’en ai rien fait, bien sûr. Je ne pouvais pas la peiner davantage. Elle a été tellement présente, ces dernières semaines.
– Je prends la route demain matin… ai-je répondu. Je serai là en fin d’après-midi.

Après avoir raccroché, j’ai enfoui mon visage dans mes mains. Je n’ai pas pleuré. Pas encore. J’avais trop mal. Les plus grandes souffrances retiennent les larmes.

Je fouille ma mémoire. Quels ont été tes derniers mots ? Tes derniers gestes ? Tu as dû essayer de me serrer dans tes bras en me souhaitant bonne route, me remercier d’avoir passé deux semaines auprès de toi… Je ne sais plus exactement. J’ai beau me creuser, je ne me rappelle pas. J’imagine que je t’ai regardée et ai souri avant de m’éloigner.
Hier, je t’ai envoyé quelques messages sur ton portable auxquels tu n’as pas répondu. J’ai aussi appelé sur le fixe, mais là non plus, je n’ai reçu aucune réponse…

Pourquoi suis-je rentrée ? Je n’aurais pas dû partir. Je le devais pourtant, à cause des enfants que je ne pouvais pas priver trop longtemps de ma présence. Tu me crois, n’est-ce pas ?

Il fait très beau, aujourd’hui. C’est un magnifique matin d’été. Dehors, les cigales stridulent, accompagnées par le chant particulier du mistral. J’aimais tellement entendre leur musique, avant… Hier encore… Maintenant, ce n’est plus pareil. Je les déteste en raison du trop-plein de vie qu’ils dégagent…
J’ai envie de me boucher les oreilles, de m’enfermer dans ton silence. J’avale une gorgée de café. Il est froid, à mon instar. Je repose la tasse sans bruit. Les chats ont sauté sur la table, se sont lovés contre moi. Ils sentent ma souffrance à fleur de peau et cherchent à m’apaiser de leurs ronrons, en vain. Les douleurs psychologiques sont les pires à gommer.

Je pense à toi. À ton passé, à ta jeunesse… et aux derniers temps, forcément.

Les ultimes images de toi sont terribles, affreuses ; tu étais devenue une autre, et j’avais du mal à te reconnaître. Il en est pourtant une dont la réminiscence atténue l’horreur des autres : celle de tes mains restées si belles jusqu’à la fin. Je les contemplais, reposées sur le drap, délicates, diaphanes… Dès que j’entrais dans la chambre pour m’asseoir près de toi, l’une d’elles enserrait la mienne pour tenter de réchauffer mes doigts transis. Tu ne voulais pas que j’aie froid. Toutefois, je ne parvenais pas à me réchauffer, parce que mon cœur était déjà en hiver.
Tandis que mes doigts s’ancraient dans ta paume, mes yeux caressaient ton visage fané, torturé, suppliant tes prunelles dans lesquelles le bleu profond avait pâli au cours des dernières semaines. Ils les imploraient de ne pas s’éteindre tout à fait, d’attendre encore un peu. En même temps, je savais que je n’avais pas le droit de te demander une telle chose. Tu avais tant lutté et tu n’en pouvais plus de tous ces jours de bataille permanente contre un adversaire aussi implacable qu’invincible ; tu méritais de te reposer, enfin.
Je te berçais, te maternais. Nous avions échangé les rôles : tu étais ma fille, et moi, ta mère.

Régulièrement, ton esprit s’évadait. Tu oubliais l’endroit où tu te trouvais. Tu te croyais chez toi. Il t’arrivait même de te fâcher parce que tu ne comprenais pas pourquoi je refusais de pousser ton fauteuil devant la baie vitrée afin que tu puisses contempler les oiseaux… Les premières fois, je n’avais pas compris ce qui t’arrivait et je m’obstinais à te répliquer que tu n’étais pas dans ton appartement… Lorsque j’ai appris que ces hallucinations résultaient d’effets secondaires liés à certains médicaments, je n’ai plus cherché à te contrarier. Tu pensais voir un chien dans le couloir ? Je hochais la tête. Tu me demandais pourquoi j’avais changé le lustre de place ? J’élucidais la question et attendais que tu parles d’autre chose. Quand la raison te revenait et que tu te rappelais enfin où tu étais, je répondais doucement, afin de te réconforter : « Demain… sans doute, tu rentreras. » Si tu fronçais soudain les sourcils, haussais les épaules d’un air excédé et te mettais à bouder, quelques instants plus tard, tu avais tout occulté. Alors tu te mettais à sourire en me pressant plus fort les doigts, et moi, je fixais ta main menue qui me broyait le cœur, ta main restée si belle, Maman, si belle, jusqu’à la fin.

C’est à elle que je pense, c’est elle que je regarderai demain et que je presserai très fort, quand j’entrerai dans la pièce où tu es sans y être.

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Dimanche ...

 

 Le chat botté, dort , blotti près de la cheminée

 La musique et les livres sont des compagnons précieux

 Toujours la tendresse et quelques pitreries

 Dérident la journée ...

 

 Je vais sortir

 Le temps est gris aujourd'hui

 Il faut l'égayer d'une écharpe légère

 Une écharpe de pensées soleil

 Puisée dans tes yeux clairs

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IMAGE...

Cette image que l'on dessine

Qui perdure dans le temps

Etait-ce bien la bonne

Ou juste un faux-semblant?

 

Poursuivi de chimère

A travers tous les vents

L'homme en perd son mystère

Mais qu'est-il donc vraiment?

 

Aux tréfonds de tout être

Dans l'essence de la vie

L'être ou bien le paraître

Quelle était donc l'envie?

 

Car ce qui rend unique

Souvent reste inconnu...

Mais ce qui est tragique

C'est la quête d'absolu!

J.G.

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Pensée du jour

Voici ma pensée du jour suite au tableau volé et retrouvé de notre peintre national Magritte :  "L'art de peindre est un art de penser, dont l'existence souligne l'importance du rôle tenu dans la vie par les yeux du corps humain; le sens de la vue étant en effet le seul qui soit intéressé par un tableau"   R. Magritte

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Le grand sage

 

Sur la cime d’une immense montagne vivait un sage qui avait le don de parler avec les animaux. Un jour, soucieux de savoir ce qui se passait avec les gens sur la Terre, il convoqua quelques animaux sous un énorme chêne. L’aigle fut invité, de même que le perroquet, le hibou, le paon, le quetzal, la mouette, le lapin et, enfin, la souris.

 

« Mes amis, … », leur dit-il : «  … je vous ai fait venir au sommet de cette montagne, qui est aussi la vôtre, pour m’aider à réfléchir et à trouver une solution aux maux dont souffrent les humains de nos jours. Descendez donc sur les terres basses et essayez de vivre trente-trois jours parmi eux. Choisissez différentes personnes. Vivez avec elles, car c’est la seule façon de réellement connaître leurs problèmes et leurs motivations. »

 

Le ver à soie et la fourmi n’avaient pas été convoqués spécialement, mais, se trouvant tous deux par hasard sous le grand chêne, ils voulurent faire partie du projet. Ce qui fut accepté. Ils se mirent donc tous d’accord pour accomplir ce travail et retourner au bout des trente-trois jours pour faire un rapport de leurs expériences et des faits observés.

 

Au bout du temps prévu, tous se réunirent à nouveau sous le grand chêne.

 

Le premier à parler fut l’aigle : « Les humains sont très impatients et leur musique est si bruyante que la première fois que j’ai entendu ce vacarme, je me suis envolé, tellement j’ai eu peur. Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que j’ai vécu. »

 

Le ver à soie s’écria aussitôt : « Ce sont des monstres! Ils ne savent pas ce qu’est l’amour. »

 

Pour sa part, la fourmi raconta ceci : « Ils vivent à un rythme beaucoup trop rapide. Par ailleurs, j’ai remarqué que les enfants sont souvent plus intelligents que les adultes. C’est un monde bizarre où il y a beaucoup de difficultés. »

 

Le quetzal enchérit : « J’ai observé un grand manque de foi et de patriotisme. »

 

La souris ajouta : « Moi, j’ai découvert un horrible monstre nommé télévision. Ce dernier ne parle que de meurtres, de guerres, d’armes nucléaires, d’enfants volés et du choléra qui s’étend partout! Et ce monstre ne se tait jamais! »

 

Son tour venu, le lapin dit ceci : « J’ai vu que les grands-parents sont seuls et tristes. Ils ont besoin de tant d’amour! Ils aimeraient finir leurs jours avec leurs êtres chers, répandant tout l’amour dont ils sont capables. Mais, par manque de tolérance et d’amour, leurs familles les laissent dans des asiles. Très souvent, ils les abandonnent là, sans même les visiter. Leur famille ne se souvient plus d’eux. Il y a même des grands-parents qui meurent dans la froideur d’une chambre solitaire, ajouta-t-il. »

 

La mouette, elle, était bien placée pour rapporter ce qu’elle avait vu du haut du ciel : « J’ai vu comment les grandes mers deviennent des rivières et comment les fleuves ont disparu à cause de l’irresponsabilité des hommes. Ces derniers ont coupé les arbres des forêts, cédant ainsi la place à l’érosion, provoquant la disparition de maintes espèces végétales et animales. Les conséquences sont tragiques! Cela a amené un manque d’eau potable, de la sécheresse et un manque de ressources alimentaires. La pollution, toujours plus présente, ne cesse de faire des ravages. De fait, la vie sur la planète Terre pourrait bien disparaître si rien n’est fait pour arrêter cette hécatombe. »

 

Le paon vint se plaindre : « Regardez comment ils m’ont laissé : ils ont arraché toutes mes superbes plumes, jusqu’à la dernière. Et, si je ne m’étais pas enfui, j’aurais fini comme nourriture dans leur assiette. »

 

Au perroquet de s’agiter et de demander le droit de parole.  Ce dernier semblait euphorique et s’empressa à raconter son expérience : « Eh bien, voyez-vous, pour moi, ce fut une expérience sensationnelle! Les gens sont “super cool” ! »

 

Tout ce petit monde fut bien surpris d’entendre un tel rapport venant du perroquet. Tous le supplièrent de préciser ses propos. Celui-ci se mit alors à chanter et à se tortiller en dansant : « Guantanamera, Guajira Guantanamera, Gauntameeera, Guajira Guantameraaaaaaa! Azúcar, azúcar! Las caleças son como las flores. Salsa!  Salsa qué ritmo, qué ritmo! »

 

Le Hibou, lui, avança ceci : « Je n’ai vue que des gens qui dorment toujours. Et, quand le jour se levait, j’étais tellement fatigué que je ne pouvais pas attendre davantage pour aller moi-même dormir. Je n’ai donc jamais vu les humains durant le jour. Je me demande si ces derniers ne passent leur temps qu’à dormir. »

 

Le sage se mit à pleurer après avoir écouté tous les rapports et il leur dit ceci : « Hormis les critiques, qu’avez-vous fait pour les humains? Leur avez-vous donné un tout petit peu d’amour? Leur avez-vous enseigné quelque chose? » À ces questions, tous sont demeurés muets, la honte les empêchant de souffler le moindre mot.

 

« Mes petits amis si nobles! Voyez-vous, il n’est pas important de voir les défauts d’autrui, ni de les condamner. Vous auriez voulu aider les hommes, j’en suis persuadé. Cependant, vous avez manqué de sagesse. », leur dit le sage 

 

Il conclut ainsi : « N’oubliez jamais d’écouter et d’aider sans condition, de parler avec sincérité, de corriger sans offenser, de partager avec honnêteté et d’enseigner avec humilité. C’est ainsi que l’on se rapprochera un peu plus de Dieu et que l’on pourra apporter un peu de paix dans le monde. Le bonheur sera alors une réalité sur Terre. »

fin

 Auteure  - Gladys Carrillo- droits d,auteur enregistre.

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"Dans ce recueil Mylène Vignon rend hommage à une Marie-Madeleine adombrée, dans l'intimité d'une conversation silencieuse"...

 

"Nouer une relation avec Marie de Magdala relève de cette intimité que peu de femmes ont osée au risque de paraître

hors normes.  Pourtant Mylène Vignon connaît Maria de Magdala comme, ai-je presque envie de dire, elle se connaît

elle-même .  Entre l'auteure et Maria de Magda, il y a comme une jumellité pressentie.  Dialogues du silence,

c'est aussi dialogues de femmes durant lesquels Marie n'est jamais idéalisée et fait figure de confidente dans

l'intérieurité de l'auteure.  Jamais un tel livre n'a encore été écrit avec cette simplicité à la fois limpide et tellement

profonde.  Marie de Magdala nous apparaît alors femme énergisante et " vivante dans le coeur de tous ceux qui l'aiment",témoignant avec ferveur de notre part de sacrée"12272782072?profile=original

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Mon ombre


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...

Elle apparaît à mes côtés,

parfois devant, parfois derrière,

mimant mes gestes exactement.

...

Moi, je l’oublie le plus souvent,

quand je joue avec mes amis.

Eux aussi traînent leur sosie.

...

Elégantes et un peu pareilles,

nos ombres s’amusent entre elles,

quand il fait trés beau seulement
...

Mon ombre n'aime pas la pluie,

C'est mon amie la plus fidèle,

Elle m’a choisi pour modèle.

...

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A l'occasion de cette nouvelle année, j'aimerais vous faire partager les belles expériences de l'équipe de jeunes scientifiques belges de la Station Princesse Elisabeth (1400 m d'altitude), à Nunatak Utsteinen, Montagnes Sor Rondane, dans le Territoire de la Reine Maud, en Antarctique oriental (71°57' Sud - 23°20' Est). Leur blog :
blog: http://blogs.rtl.be/aventureaupolesud/

12272781454?profile=original

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