Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Toutes les publications (182)

Trier par

" Pensée profonde "

Je lis, en ce moment, " L'élégance du hérisson ", roman de Muriel Barbery aux éditions Feryane.

Ce livre contient plusieurs penseés profondes et je prends plaisir à partager avec vous tous, l'une d'entre elles  :

 

" Qui croit

pouvoir faire du miel

sans partager le destin des abeilles ? "

 

A méditer ...

En vous souhaitant une belle journée  ! Cordialement, Nicole V.Duvivier

 

 

Lire la suite...

LES BELLES EOLIENNES

Des éoliennes traditionnelles qui servent à pomper l'eau, grâce à la force du vent. Eau qui monte dans un réservoir et que l'on utilise selon les besoins...

Regardez les images magnifiques de mon ami, réalisateur du long-métrage CAPREOLUS, Stéphane KOWALCZYK...

Avec mes Voeux les Meilleurs pour 2012!

Michel SIDOBRE

Lire la suite...

Pour l'an neuf

Pour l’an neuf

 

Décembre s’éteint.

Nul ne le retient

Lui qui, bon denier,

Termine l’année.

 

Festif à ses heures,

Il ouvre les cœurs,

Relance l’air du temps,

La lumière nous rend.

 

Décembre s’en va,

Glissant sous nos pas.

Nos lumières l’éteignent

Pour que janvier règne.

 

Janvier nous entraine

Là où le vent sème

Des vœux de santé,

D’amour, d’amitié.

 

Que l’année nouvelle

Vous soit douce et belle,

Qu’elle comble vos désirs,

Vous donne le sourire

 

Deneyer Viviane 30/12/2011

Lire la suite...

L'année inachevée

 

Hier, était le jour de ton anniversaire.

J’ai voulu t’accueillir et entendre ta voix;

Je le fais, tendrement, nostalgique parfois.

Tu savais me surprendre et surtout me distraire.

...

J’ai pu te demander de me parler encore.

Pensif, tu me contais ce à quoi tu rêvais.

J’ai écouté tes mots, or déjà tu disais

Que dépendent du sort, les bourgeons à éclore.

...

Au dernier renouveau, tu chérissais ta chance.

Tes rosiers t’attendaient, là-bas, en Normandie.

Tu ne soupçonnais pas la grave maladie

Qui devait te priver soudain de l’existence.

...

J’ai cru, pendant une heure, n’être plus solitaire.

Par magie tu parlais, te confiais, vivant,

Comme tu le faisais, de loin, le plus souvent.

Puis ce fut l’évidence, affreuse, qui atterre.

...

J’ai écrit un poème, en pensant que sans doute,

Tu eus aimé savoir que je te garderai,

Complice, aimant, joyeux et me consolerai,

En te sentant présent, utile, sur ma route.

...

30 décembre 2011

 

 

Lire la suite...

Jardin d'hiver

Que s’est-il passé cette nuit?

Dans ma rue,ce matin, les arbres sont de verre

Et le soleil y joue comme sur du cristal.

Les haies sont devenues buissons de plantes rares.

Lors les passants, ravis par ce jardin d’hiver,

Immobilisés,s’émerveilent.

 

Lire la suite...

Cri !

Poésie,

vaste et ample cri,

où  jaillissent à la fois,

le sang, l'ensoleillement,

à chaque instant,

résistance !

Palpitations invisibles des mots,

donnés ou arrachés,

invincibles, irrépressibles,

ayant pour cibles la barbarie,

l'inhumanité, l'indifférence

tout le temps.

Poésie,

ma compagne, mon amie,

tu restitues au Monde qui nous porte,

la voix des arbres, des roses

et puis de l'enfance raccourcie chaque jour

davantage ; ce Monde qui tombe,

tout doucement dans l'ombre,

irréversiblement sans elle !

Poésie,

filet de lumière, de clarté ;

immortalité peut-être,

transparence de l'ombre.

Lire la suite...

Les statistiques en temps réel du réseau

Il m'est dorénavant donné la possibilité d'examiner le trafic en temps réel sur le réseau, minute par minute, seconde par seconde.

Un outil incomparable pour ajuster finement les communications et prendre les décisions nécessaires à une bonne gestion du réseau.

Je constate que le partage -nouvellement instauré- de bons éléments du site sur facebook amène un nombre appréciable de visites. Mais ce n'est pas pour autant que les "facebookiens" s'inscrivent sur le réseau. En fait,  peu saisissent les énormes possibilité d'édition que le réseau a l'avantage d'offrir.

12272777074?profile=original

Lire la suite...

BONNE ANNEE

Ma femme se joint à moi pour vous présenter tous nos voeux les meilleurs pour cette nouvelle année!

Tous nos voeux de PAIX et de BONHEUR , à partager avec vos familles et amis de notre part.

Que ce Monde devienne meilleur, moins de pauvreté, de souffrance et de malheur , et que tous les artistes de tous les pays donnent du bonheur à ceux qui les admirent et les aiment!

Artistiquement, et très cordialement à tous! daniel JOUX

Lire la suite...

Cueillette d'expressions

 

A mon ami Claude Moukarzel

On choisit sa nourriture, et l’on fait de même pour les mots. Souvent l’habitude nous guide.

En français, on use de verbes qu’on associe à des noms concrets ou abstraits. Certains rapports

imprévus nous amusent.

On réalise, avec surprise, le nombre d’expressions usuelles des dérivés d’un même verbe

Je prends pour exemple le verbe lever.

I) l’emploi du verbe lever

On dit:lever les yeux sur quelqu’un, lever les épaules, lever la main sur quelqu’un, lever le pied, lever l’ancre, lever une cuisse de poulet, lever une femme, lever son chapeau,lever le nez, ne pas lever le petit doigt.

lever la séance, lever une armée, lever le siège, lever un interdit, lever des impôts, lever une difficulté, lever les scellés.

La pâte lève, le soleil se lève, le temps se lève, la mer se lève, le vent se lève, on se lève de table.

II) L’emploi du verbe élever:

Elever aux honneurs, élever aux nues, élever les morts aux dépens des vivants,

élever au pouvoir, élever des critiques, élever le ton, élever la voix, élever les prix, élever des animaux, élever ses enfants, bien ou mal.

La foule s’élève, la température s’élève, des cris s’élèvent, on s'élève contre les abus.

III) L’emploi du verbe relever:

Relever un mur, relever la tête, relever sa robe, relever un défi,

relever quelqu’un de ses fonctions, relever d’un voeu, relever le gant,

relever un vaisseau, relever une sauce, relever un virage, relever la garde, relever une faute, relever de maladie, ne relever de personne, relever les manches, relever des traces, relever une maille.

Le travail relève l’homme, la parure relève la beauté,

Se relever ou ne pas s’en relever.

IV) L’emploi du verbe soulever;

Soulever la colère, soulever l'indignation, soulever le peuple, soulever une question,

soulever le voile, soulever l’enthousiasme,

se soulever de colère.

Avoir le coeur qui se soulève.

V) L’emploi du verbe prélever :

Prélever du sang, prélever des traces, prélever des échantillons, prélever des taxes.

VI) L’emploi du verbe enlever: Enlever une victoire, enlever un morceau de musique, enlever les suffrages, enlever une épine du pied.

Etre enlevé par la maladie.

Le français permet une manière de parler à la fois simple et poétique.

6 juillet 2009

Lire la suite...
ADMINISTRATEUR GENERAL

 

12272776088?profile=original

Et à titre d’information voici les trois prochaines expositions:

 

-Titre : « La collection permanente à l’espace Yen »

Artistes : collectif d’artistes de la galerie.

Vernissage le : 11/01/2012 de 18 h 30 à 21 h 30 en la galerie même.

Exposition du 11/01 au 31/03/2012 à l’Espace Art Gallery II.

 

-Titre : « L’Ère Graphique et la beauté du marbre »

Artistes : Véronika Priehodova (peintures et sculptures), Collectif de la galerie (peintures et sculptures) et Jaime Parra (peintures).

Vernissage le : 01/02/2012 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 01/02 au 19/02/2012.

 

-Titre : « Les artistes de la Ligue des Insuffisants Rénaux »

Artistes : Les artistes de la Ligue des Insuffisants Rénaux collectif multidisciplinaires.

Exposition événement en faveur du don d’organes.

Vernissage le : 22/02/2012 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 22/02 au 11/03/2012.

&

-Titre : « Il était … une dernière fois »

Artistes : Daniel Thys

Vernissage le : 22/02/2012 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 22/02 au 11/03/2012.

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

Bien à vous,

 

                                                                  Jerry Delfosse

                                                                  Espace Art Gallery

Lire la suite...

LES MOTS D'AMOUR...

Depuis que la modernité

Un jour nous a recommandé

De dire "Je t'aime" à profusion

On en a détruit la notion!

A force de trop banaliser

Les mots ont perdu leur beauté...

Il est des jours, il est des heures

Pour épancher notre coeur

Et tout ce qui semble forcé

N"est rien d'autre qu'incongruité!

Aimer ce n'est pas être mendiant...

Mais bien Seigneur assurément!

Pourquoi le dire de toute manière

Si les actes prouvent le contraire?

Lorsque le soleil se couchant

On entend la voix de l'enfant

Ensommeillée nous dire "Je t'aime"

C'est comme le bonheur même...

Lorsque l'amour bien assouvi

Et qu'en langueur on s'assoupit

Si on le murmure à l'oreille...

Alors dans l'instant... c'est merveille!

J.G.

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

12272774482?profile=original« J‘voudrais pas crever avant …d’avoir goûté la saveur de la mort ! »

 

Jérôme Savary nous a présenté hier soir à l’Aula Magna de Louvain-la-Neuve un spectacle de cabaret grand format, réussi, chaleureux, drôle, incisif,  divertissant et enlevé. Aussi un rendez-vous avec l’histoire récente.  Le master of ceremonies fait revivre le Club Saint-Germain-des-prés de la fin des années ’40 et rallume les étoiles comme le conseille si vivement Guillaume  Apollinaire. C’est le personnage touchant de BORIS VIAN qui brillera toute la soirée. Jeune pour l’éternité, il est mort à 39 ans en 1959, des suites d’une fragilité cardiaque bien connue depuis sa plus tendre enfance.

 

Boris, alias Bison Ravi,  est poète, ingénieur, chanteur, trompettiste, et archétype des années 50 et du Paris de la Rive gauche. Il nous offre un univers de jazz, de poésie, de provocations,  d’insolence irrévérencieuse. Avec son complice, Henri Salvador, il fait découvrir le rock’roll aux français… une musique pourtant vieille de 50 ans en Louisiane ! Boris Vian, c’est aussi un engagement politique contre la guerre. « L’uniforme est un avant-projet de cercueil » LA CHANSON DU DÉSERTEUR, chantée par une femme, nous a inondés d’émotion. LE TANGO DES BOUCHERS DE LA VILLETTE nous farcit de répulsion. LA JAVA DES BOMBES ATOMIQUES nous arrache des rires.

 

 

12272775096?profile=original

 

 
 Jérôme Savary, ne fait pas seulement revivre le poète tendre et provocateur mais aussi le Che (passage le moins réussi), Elvis Presley (puisque lui aussi est mort dans la fleur de l’âge), Les Frères Jacques (ils s’appelaient tous Jacques) Jean-Paul Partre (comme dans l’Ecume des jours ) et l’auguste Simone de Beauvoir ( Il vaut mieux boire que Beauvoir) , Roland Topor. On se retrouve  33 rue Dauphine, au Tabou avec Magali, chanteuse sensuelle à la cuisse galbée qui nous chante avec brio  «  MOZART AVEC NOUS ». On a rendez-vous avec le coquelicot fané de Mouloudji et « SURABAYA JOHNNY … et moi qui t’aime tant » mené par Nina Savary la fille de Savary ! Bref, il fait revivre tout un monde de noctambules se déchaînant sur des airs de be-bop et un monde  d’empêcheurs de penser en rond.

 

Quand on est tout blasé,
Quand on a tout usé
Le vin, l'amour, les cartes
Quand on a perdu l'vice
Des bisques d'écrevisse
Des rillettes de la Sarthe
Quand la vue d'un strip-tease
Vous fait dire: "Qué Bêtise !
Vont-y trouver aut' chose"
Il reste encore un truc
Qui n'est jamais caduque
Pour voir la vie en rose

Une bonne paire de claques dans la gueule
Un bon coup d'savate dans les fesses
Un marron sur les mandibules
ça vous r'f'ra une deuxième jeunesse
Une bonne paire de claques dans la gueule
Un direct au creux d'l'estomac
Les orteils coincés sous une meules
Un coup d'pompe en plein tagada

 

 Nostalgie du sieur Jérôme, héros d’une époque révolue?  Il y a sur scène aussi, on l’oublie un peu trop,  ce merveilleux orchestre au charme cuivré qui fabrique une magie musicale délicate et envoûtante et ce clown attendrissant : Antonin Morel…12272775865?profile=original

                                                         

 

 

Boris Vian, une trompinette au paradis

De : Jérôme Savary

Avec Nina Savary, Jérôme Savary, Antonin Maurel, Marco Oranje, Sabine Leroc, Les Franciscains Hot Stompers
Direction musicale et piano : Philippe Rosengoltz
Deux soirées de réveillon dans une ambiance de folie créatrice ! 18h30 – 21h

Un spectacle présenté par Atelier Théâtre Actuel en accord avec La Compagnie Jérôme Savary.

Lieu : Aula Magna
Dates : du 28 au 31 décembre 2011
Durée : 1h40
boutonresa1.gif

http://www.atjv.be/

 

 

 

Lire la suite...

12272774471?profile=originalLe bon apôtre est un roman de Philippe Soupault (1897-1990), publié à Paris chez Kra en 1923.

Entre la fin du mouvement dada, dont il était l'un des plus ardents activistes, et le début du surréalisme proprement dit (en 1924), Philippe Soupault établissait avec ce premier roman une sorte de bilan intellectuel et moral de sa propre jeunesse. Oeuvre d'abord de provocation - la seule mention de "roman" faisait alors frémir Breton, et demeurait plutôt inattendue sur la scène littéraire de la part de qui passait surtout pour un "jeune poète agité" -, le Bon Apôtre s'inscrivait aussi, de façon diagonale, dans les recherches en vue d'un renouvellement de la narration - l'auteur connaissant personnellement Valéry et Gide, mais aussi Proust et Joyce - que l'histoire littéraire a retenues sous le nom de "crise du roman des années vingt".

 

Connaissant Jean X... depuis l'enfance, le narrateur, Philippe Soupault (apparaissant sous ce nom, et à la troisième personne, durant tout le livre) avait été frappé par son "instinct de mimétisme" par quoi il plaisait à tous et semblait dissoudre en lui-même toute esquisse de personnalité: d'où son surnom de "bon apôtre" (chap. 1). De retour d'un voyage, à l'âge de dix-neuf ans, Philippe Soupault apprend que son ami est en prison après avoir été démasqué comme menteur pour avoir accusé de vol une employée de ses parents et pour avoir simulé la folie afin de tenter d'échapper à la justice (2). Cherchant à comprendre cette inexplicable et fausse délation, Philippe rend visite à Jean, en Normandie, dès la sortie de prison de celui-ci, il apprend qu'il s'agissait surtout pour Jean de se débarrasser de cette bonne pitoyable, après une vague amourette porteuse d'un "dégoût subtil" (3). Huit mois plus tard, désespoir latent (4-5). Jean devient alors "poète moderne": "C'était une course monotone, mais sans merci. Les poètes à bicyclette. Dans un grand vélodrome artistique et littéraire, on distinguait les poètes de demi-fond, les poètes derrière motos et les champions routiers" (6). L'ennui provoque la fuite définitive de Jean: "M'échapper, c'est ce que je veux et je ne sais de quelle prison." Dix-huit mois plus tard, Philippe reçoit une carte postale de Jean, venue du Canada, et y répond: "Mon cher Jean, j'ai vécu deux années près de toi, je te voyais quotidiennement. Où es-tu? Je ne vois rien. La lumière se divise. Il fait jour et nuit."

 

Délibérément lacunaire, travaillant par succession de plans en décrochement les uns des autres, le Bon Apôtre ruine toute continuité narrative. Dès l'introduction, l'auteur résumait d'ailleurs en trois pages l'"action" à venir - "Je raconte une histoire. Je parle surtout d'un homme. Il s'agit de l'éducation des années 192... "Éducation sentimentale"? Oui. Non. Éducation tout court" -, désamorçant d'emblée tout intérêt qui se porterait sur l'anecdote afin de contraindre à une autre lecture, attentive à la construction comme au jeu de l'écriture. Sous la désinvolture ostentatoire - telle la célèbre note finale: "Tout est fini maintenant. J'écris des romans, je publie des livres. Je m'occupe. Et allez donc!" - et le caractère circonstanciel de certaines attaques (portrait-charge de "Poteau", alias Cocteau, ou du mécène Jacques Doucet traité d'"épicier", ce qui ne l'empêcha pas d'acheter le manuscrit...), par-delà les très nombreuses références autobiographiques où les personnages de Jean et de Philippe se superposent jusqu'à la confusion (haine de l'éducation bourgeoise, découverte de Lautréamont, explication du "goût du scandale", etc.), le sens du récit tient alors tout entier dans le dépliement de sa forme.

 

Sur 140 pages, Philippe Soupault fait alterner la narration portée par Philippe et le "Journal" de Jean, dédoublant ainsi les points de vue. Dans cette pulsation, il incruste, à la façon des collages, la plupart des procédés d'écriture: la lettre, le billet, le poème, le monologue intérieur, allant même jusqu'à la parodie du fait divers et du jargon juridique. Aussi la délicate destruction de l'architecture romanesque ouvre-t-elle à un univers de l'inconstance et de la variété. La pluralité des voix et objets représente alors la thématique centrale du livre, liée en partie au personnage de Jean, à savoir le statut même du sujet philosophique que le dadaïsme avait attaqué: "Tout est perdu d'avance puisque c'est moi tout entier qui suis en jeu." Dans un lyrisme contenu et une élégance stylistique presque glacée, le Bon Apôtre ne déroule ainsi un récit que pour en exhiber les manques: les motivations du geste de Jean restent incompréhensibles, le geste - rimbaldien - de la fuite ne résout rien et le sujet apparaît pour finir dépossédé de toute maîtrise, soumis à un vide que le "Journal" de Jean, en abyme du texte lui-même, n'a de cesse de circonscrire. Faisant sienne, mais avec un détachement ironique, l'exigence classique, la phrase recèle dans sa transparence un piège, où viennent se dissoudre (comme dans le personnage de Jean) les notions d'histoire, de sens, d'identité, et peut-être celle du réel lui-même, dont on dirait que l'écriture vise à l'évacuer.

 

Mémoires d'un désespoir, machine à briser la référence, le Bon Apôtre avait été remarqué et compris dès sa parution au point de manquer de peu le prix du Nouveau Monde, pour lequel le jury préféra in extremis le plus rassurant Diable au corps de Radiguet.

Lire la suite...

Mémoires intérieurs de Mauriac

12272725462?profile=originalIl s'agit de Mémoires de François Mauriac (1885-1970), publiés à Paris chez Flammarion en 1959.

Mauriac renouvelle le genre dans cet ouvrage qu'il faut bien qualifier de "mémoires", faute de terme propre pour le définir. L'adjectif "intérieurs" désigne le cheminement intellectuel et, mieux encore, spirituel d'un homme pour qui parler de soi serait, d'une certaine façon, trahir les siens. C'est donc au fil de ses lectures que Mauriac révèle son intériorité, recréant chaque auteur à son image, mais témoignant aussi, par ses inclinations, de la communauté profonde qui le lie à tel ou tel écrivain.

 

Prédisposée au rêve, l'âme de poète de l'enfant Mauriac se nourrit d'une quête de l'invisible au travers du visible, et refuse l'affabulation mensongère. Romancier, il s'abreuve à cette source, et comme lecteur, il recherche l'être originel qui se projette dans les créatures imaginaires. Adonné à la lecture de Pascal, de Racine, de Baudelaire et de Proust, il découvre chez eux la volonté exigeante d'exprimer une vérité indicible. En effet, plus que les signes visibles de l'écriture, Mauriac interroge les silences d'une oeuvre, tout ce qu'ils trahissent d'angoisses et de quête mystique. L'art, celui de Racine ou de Valéry, se définit donc comme une approche de l'ineffable, là ou la parole affronte ses limites. Retiré de l'arène littéraire, le romancier vieillissant affectionne les journaux et les biographies, qui éclairent les textes de fiction en restituant leur arrière-plan spirituel. Ainsi le mal en littérature, les provocations de Gide ou les complaisances de Constant s'imposeraient comme les signes inversés d'une quête de la transcendance, secrète ou avouée. Pour Mauriac, le grand romancier, comme Balzac ou Proust, met en place tout un monde; il édifie un monument à nul autre pareil et nulle loi formelle, n'en déplaise aux "Nouveaux Romanciers", n'oriente son écriture: la complexité d'une oeuvre témoigne avant tout de sa surnature profonde. Mauriac suit à la trace le travail de la grâce chez ces âmes en quête d'elles-mêmes et d'un absolu - qui peut s'appeler Dieu.

 

 

Lire la suite...
RSS
M'envoyer un mail lorsqu'il y a de nouveaux éléments –

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles