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La poésie cérébrale dite contemporaine


Aux temps de la modernité,
Des noms certes indispensables
Sont donnés à d'incomparables
Instruments et activités.

On emploie le mot poésie,
Qui nous vient de l'antiquité,
Suggérant émois et beauté
Quand une grâce resurgit.

Or ce mot ne signifie plus:
Ravissement, suave extase,
Mais un déroulement de phrases
Rendant un rêveur confondu.

Mériterait un autre nom,
L'énergie créant un poème
Qui est un mélange de thèmes
Dont restent cachées les raisons.

Un petit écrit littéraire
Présenté comme poétique,
Tout en demeurant hermétique,
N'a qu'une durée passagère.

22 juillet 2017

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Une longue habitude


Enfant, j'étais bouleversée
Par des maux d'oreille odieux,
J'écoutais en fermant les yeux
Ma mère émue qui me berçait.

Elle ne me laissa jamais
Un instant seule avec la peine,
Qu'elle ressentait comme sienne,
Passa des nuits à mon chevet.

Bien plus tard, au cours des années,
Je l'appelais à haute voix,
Sans avoir à faire de choix,
Quand ma force m'abandonnait.

C'était une tendre habitude.
Je me sentais réconfortée.
Sa présence qui m'importait
Me semblait une certitude.

Je me souviens, dans le silence,
Avoir eu bien des fois recours
À l'espoir que donne l'amour,
Durant des instants de souffrance.

21 juillet 2017

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administrateur partenariats

Transmission.

Transmission 

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                      Mon père, dont les passions étaient la lecture et les mots croisés,

me les fit découvrir pas-à-pas lorsque j'étais enfant

avec des "Sport Cérébral " 1, puis 2, puis 3 étoiles.

J'ai toujours son Dictionnaire Larousse des synonymes avec lequel, entre autres,

j'ai fait mes études générales de 1970 à 1977.

Internet n'existait pas.


En vacances, et maintenant que j'ai un peu de temps,

je gravis les étoiles peu à peu depuis trois ans. 

Et je pense chaque fois à mon père. 

Il faisait les grilles muettes 6 étoiles.

Il avait juste fait ses primaires.

Et 8 ans de cours de soir, adulte.

Il réussissait sans faute

les dictées les plus difficiles.

Il m'a transmis ce que je suis de mieux.

C'était mon héros et il me manque.

               

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12273237301?profile=originalUne des lettres en grec de saint Paul, dites de la captivité, car elle fut écrite aux environs de 60-62, probablement pendant son emprisonnement à Rome. Ephèse était alors, comme Corinthe, une ville riche et de moeurs corrompues; ses murs renfermaient le fameux temple de Diane. Saint Paul s'y rendit une première fois, probablement en 54, et parvint à convertir un grand nombre de Juifs et de Gentils. Il y retourna l'année suivante et y séjourna trois ans. Cette "Epître" fut écrite dans le but de confondre certains docteurs qui répandaient de subtils et pernicieux arguments parmi les Gentils, en demandant par exemple pour quelle raison la bonté de Dieu avait accordé, pendant si longtemps, toute sa sollicitude au seul peuple juif. Cette "Epître" est peut-être la plus difficile à interpréter parmi les lettres de saint Paul. La profondeur des arguments alourdit souvent le style, les expressions y sont dures, et les périodes excessivement longues.

La lettre comprend deux parties: dans la première partie, sont noblement décrites les merveilles de la prédestination et la justification des Saints (I, 1 - III, 21); c'est le discours d'une âme ardente qui s'exprime avec une violence et une fougue passionnée; saint Paul compare ensuite la dépravation humaine à la grandeur de Dieu dont la miséricorde nous ranime et nous ressuscite. Dans la seconde partie (IV, 1 - VI, 24), l'auteur s'adresse avec une tendresse particulière aux Ephésiens, les exhortant à vivre la concorde et la Paix, affermis dans la doctrine de Dieu, et de combattre les oeuvres et les spéculations nuisibles des hommes qui vivent dans les ténèbres. Les témoignages patrologiques d'Irénée, de Clément d'Alexandrie, d'Origène, de Tertullien, le fragment de Muratori, etc., attribuent cette lettre à saint Paul

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12273235471?profile=originalLettre de saint Paul, écrite peut-être de Corinthe ou même d'Ephèse et datant probablement de l'époque de l'"Epître aux Romains". La véritable adresse de la lettre est sujette à une controverse, car on ne sait avec certitude si elle fut adressée aux habitants de la Galatie proprement dite, ou aux judaïsants des provinces romaines de Galatie, qui s'étendent beaucoup plus au sud. Les "Actes des Apôtres" mentionnent deux voyages de saint Paul en Galatie. Certaines rumeurs avaient atteint saint Paul, selon lesquelles des docteurs judaïsants de Jérusalem avaient usurpé sa place en Galatie, altérant ses enseignements, proclamant la nécessité, pour les Juifs comme pour les Gentils, de la circoncision, réduisant l'autorité de la prédication de l'Apôtre, pour mettre au premier plan celle de saint Pierre et de saint Jacques, instruits directement par Jésus. Dans cette lettre, saint Paul revendique son autorité et rétablit la vraie doctrine, en exprimant toute l'ardeur, toute la sollicitude et la tendresse de son zèle apostolique. La lettre se propose trois buts. En premier lieu (I, 11 - II, 16), Paul veut rétablir la réalité de son apostolat, et la conformité de sa doctrine, avec celle des Apôtres; en second lieu, l'Apôtre démontre dogmatiquement que la justification dépend de la foi en Jésus-Christ et non pas de la loi de Moïse, dont l'observation n'est pas seulement superflue, mais peut-être aussi nuisible (II, 17 - V, 13); en troisième lieu, il corrige les abus et prêche la foi. Cette lettre est simple, car elle est adressée aux Galates, peuple rude et ignorant, qui aurait difficilement pu suivre les raisonnements profonds, comme les Corinthiens ou les Romains. En ceci, saint Paul fait preuve d'un excellent sens pratique. Du point de vue littéraire, cette "Epître" est inférieure aux "Epîtres aux Corinthiens", mais elle ne manque pas de la beauté dont est empreinte toute l'oeuvre de saint Paul. On n'élève aucun doute sur son authenticité

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DANS LE CREUX DE L'ETE...

Porcelaine de Chine

Et fleurs sophistiquées

Quand beauté est divine

Légèreté assumée...

Petites fleurs des champs

Assemblées dans un Delft

Le coup d'œil est charmant

Il fait songer aux elfes!

Dans clairière endormie

Que la mousse envahit

Quelques clochettes surgies

Parfums épanouis...

Enfin, parmi les blés

Taches rouges éphémères

Coquelicots sublimés

Au soleil de la terre!

Et puis, trois pas plus loin

Le jaune du colza

Au détour du chemin

Où s'égarent nos pas...

Les yeux sont éblouis

Alors les sens s'apaisent

La vie nous réjouit

Et nos regrets se taisent!

J.G.

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12273230453?profile=originalDeux des 14 "Epîtres" de saint Paul sont dédiées aux Corinthiens. La première fut écrite en grec, probablement à Ephèse aux environs de 57. Corinthe, capitale de l' Achaïe, était à l'époque de saint Paul la première ville de Grèce. Aussi riche que peuplée, elle était célèbre pour son activité commerciale, pour son luxe et pour sa dépravation morale. Contre cette dissolution, saint Paul lutta pendant 18 mois. Pourtant, l'Apôtre se plaisait dans ce monde philosophiquement évolué; là, il pouvait combattre les doctrines de Socrate et de Zénon, et prêcher la doctrine de Jésus sur les marches du fameux Temple de Diane où affluaient voyageurs, commerçants et étudiants. Après son départ pour Ephèse, un certain Apollon, orateur érudit et très versé dans les Ecritures, était venu prêcher à Corinthe. Celui-ci pensa bien faire, en s'adaptant au goût de son auditoire raffiné et en entreprenant de prêcher, avec éloquence, certains points plus délicats de la doctrine que saint Paul avait omis par prudence d'exposer. Des désordres naquirent, des partis se formèrent, et des scandales éclatèrent. Saint Paul, averti de ces perturbations, écrivit cette lettre, où il fait ressortir la grande et forte doctrine, et qui contient quelques-uns de ces éclairs, de ces mouvements audacieux et énergiques que saint Jérôme compara à des coups de tonnerre. Saint Paul se propose d'atteindre deux buts. Son Epître est donc divisée en deux parties: une partie réformatrice et une partie didactique. Dans la première, il s'efforce de corriger les excès que causaient, parmi les fidèles de Corinthe, un fanatisme disproportionné pour certains prédicateurs (I - IV) et les mavais exemples donnés par certains individus à l'Eglise (VII - XV), il répond successivement à cinq questions qui lui avaient été posées: sur le mariage et le célibat; sur les victuailles consacrées aux idoles; sur la paix qui doit régner dans les réunions de fidèles; sur l'emploi de dons surnaturels et sur la résurrection. Il commence par la réforme la plus urgente, et termine par la question fondamentale pour tout fidèle. Cette lettre diffère dans la forme et dans les arguments, de l' "Epître" écrite par saint Paul "aux Romains". Ce n'est pas une dissertation, ni un traité dogmatique, mais un ensemble d'avertissements, de pensées et de solutions adaptées aux circonstances. Saint Paul y parle en pasteur plus qu'en savant. Il n'existe pas toutefois un écrit de l'Apôtre qui fasse mieux connaître l'esprit, la discipline de cette grande âme et les moeurs de l'époque.

La seconde "Epître" fut probablement écite à Phillipes ou à Thessalonique, quelques mois après la première, en automne 57. Saint Paul avait été informé par un de ses convertis, de retour de Corinthe où il avait été pour le service de cette Eglise, que la plupart des habitants de cette ville avaient été conquis par sa lettre, déploraient son absence et promettaient de mettre en pratique ses conseils. Encouragé par ce succès, l'Apôtre voulut écrire une seconde lettre pour stimuler les fidèles, pour tenter de gagner les rebelles à sa cause, et pour répondre aux accusations que ses détracteurs répandaient sournoisement sur son compte. La lettre contient une longue apologie de son comportement, de son ministère, voilée et modérée tout d'abord, puis vigoureuse et véhémente, avant d'être interrompue, vers le milieu de la lettre, par une digression sur la charité et une exhortation à venir en aide aux fidèles de Jérusalem. D'où trois moments: apologie calme et continue (I, 15-VII), digression (VIII, IX), apologie animée et vigoureuse (X, XII). Partout, éclatent le vif talent oratoire de l'Apôtre, la souplesse de son génie et la délicatesse de l'expression. Cornély rapporte que certains comparèrent cette lettre au discours de Démosthène: "Pour la couronne". On y trouve une telle vivacité, une si grande étendue d'idées et de sentiments qui se suivent en un rythme si intense, que les adversaires de l'Apôtre en furent anéantis. Les témoignages, patrologiques des premiers siècles de l'Eglise, de saint Irénée, de saint Clément d'Alexandrie, de Tertullien et du fragment de Muratori en prouvent l'authenticité.

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Sur le fleuve majestueux
Un homme flotte en équilibre.
Il ne quitte jamais des yeux
Un cerf-volant, voile qui vibre.

À lui lié, il se déplace,
Souvent à très grande vitesse,
Faisant de hauts bonds dans l'espace.
Fantastiques sont ses prouesses.

Pour assister à ses exploits.
Ne se trouve souvent personne.
Lui importe sa seule joie,
Non son talent qu'on ne soupçonne.

Je ressens la sublime ivresse,
Rendant indolores ses efforts.
Suis subjuguée par son adresse
Qui lui fait éviter les torts.

J'aimerais lui crier bravo,
Lui manifester mon émoi.
Mais, rapide, le vent sur l'eau
L'entraîne bien trop loin de moi.

17 juillet 2017

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Le Beffroi

Le Beffroi

Ancien et Nouveau Beffroi

En date du 16 juillet 1638, un bien comprenant maison et jardin, " tenant à l'église canoniale et devant au marchez" fut acquis de Jean Bastin aux termes d'un acte reçu par le notaire Guillaume Wolff. Le Magistrat de Thuin, acquéreur du bien, avait conçu le projet d'y construire une tour adjacente à la Collégiale et qui serait à la fois communale et capitulaire. Dans les siècles qu'ont précédé, chacune des deux institutions possédait sa tour. La Collégiale, on le sait, était flanquée d'un clocher qui sonnait les heures canoniales; et la Magistrature communale avait son Beffroi, à la fois emblème des libertés séculaires et tour de guets, dont l'existence est attestés par le cahier des charges des démolitions de 1408 exigées par la honteuse pais de Lille. C'est donc avec la plus grande joie que nos ancêtres virent s'édifier la "nouvelle thour" robuste et altière, à plus de soixante mètres de hauteur, dominant l'entièreté du paysages Thudinien. Le clocheton central fut surmonté d'une croix et un coq liturgique pour attester  sa destination semi religieuse. Le plus grand incident grave survint 23 ans plus tard: une tempête d'une rare violence abattit, le jeudi Saint de l'an 1662, une partie importante de la flèche qui dut subir une restauration complète. L'aspect actuel si caractéristique  de la charpente de notre beffroi pourrait donc dater de cette date de construction. Au milieu du 18e siècle, ce fut l tour elle-même qui exigea d'importante réparations. Elles furent effectuées sous la direction de l'architecte thudinien  Jean-Baptiste Chermanne, en 1754 et 1755, quelques années seulement après le passage à Thuin de Remacle le loup, ce remarquable graveur spadois qui illustrait les "Délices du Pays de Liège". 

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PROMENADE AU LAC

Que le vent qui gémit

Le roseau qui soupire"...

Oui mais ce jour sur un autre lac ,dans un autre temps

Le saule -pleureur ,pleure les algues à la dérive  ,

un peintre aimerait ce ton nacré que le ciel s'efforce de  bleuir

Juste une brise pour chasser les  mornes pensées

Le lac est en manque d'oxygène dit le pêcheur qui ne pêche pas

Alors

"Que tout ce qu'on entend, l'on voit, ou l'on respire

Tout dise  ils ont aimé"

Pardon Monsieur Lamartine

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Comme passe un nuage

Quand tu sens ta viepencher un peuqu'une ombre se poseà fleur de coeurabandonne -toià quelques instants d'oublil'ombre s'éloigneracomme passe un nuageun envol de poussière(Martine Rouhart)
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            ENTRE LES SPHERES DE L’INFINI : L’ŒUVRE D’OPHIRA GROSFELD

Du 01 au 25-06-17, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a consacré une exposition, intitulée PINCEAU RYTHMIQUE, dédiée à l’œuvre de l’artiste belge, Madame OPHIRA GROSFELD.

PINCEAU RYTHMIQUE annonce, par l’exactitude de son intitulé, la démarche engagée par l’artiste pour atteindre la finalité du geste aboutissant à la forme, étalée dans l’espace. La portée même de l’intitulé exige du visiteur de s’impliquer dans l’exploration de l’univers du peintre pour trouver les clés donnant accès à cette finalité.

Cette exposition, pleine de poésie, en dit long sur la portée du jeu technique de l’artiste. Car c’est précisément la haute palette de son jeu technique qui devient le véhicule conduisant le peintre à exprimer le trait sous toutes ses coutures. Négliger cet aspect des choses aboutit à ne rien comprendre de l’esthétique de cette artiste. La technique devient la servante obéissante de l’émotion, en ce sens qu’elle s’avère à la fois consubstantielle et finalité de son discours pictural. Abandonner les possibilités explorées dans la technique au bénéfice, par exemple du symbole ou de l’émotion, équivaut à tuer le discours dans son déploiement créateur.

OPHIRA GROSFELD est une artiste pour qui le premier coup de pinceau détermine les prémisses d’un parcours menant, de rythme en rythme, vers la finalité (même provisoire – si tant est qu’une œuvre soit « définitivement » terminée) d’une création en tant que prise de conscience. Un trait elle, n’est jamais quelque chose de gratuit, en ce sens qu’il amène un autre trait, soit en continu, soit en parallèle. L’harmonie se conçoit dans une suite de traits, révélant un pinceau affiné, « rythmique », soutenu par des couleurs variées, jamais criardes, dont dénominateur commun est un arrière-plan au chromatisme souvent uniforme dans les teintes. Son œuvre est abstraite. Il s’agit, ici, d’une abstraction « lyrique » parfois calme et ordonnée. Parfois regorgeant d’une passion lumineuse, traduite dans un chromatisme de circonstance. Une abstraction où tout répond à tout. il s’agit d’une œuvre faite de musique souvent syncopée comme le jazz, où le « staccato » règne en maître. Une musique obéissant à une mathématique cachée dont on ne perçoit que l’aspect visible émergeant au regard.

Si cette œuvre est non figurative, force est de constater que, de temps à autre, des signes aussi « connus » que la sphère ou le « paysage » (décliné de mille façons), apparaissent comme pour redimensionner, en quelque sorte, la nature « non figurative » de son œuvre. Car le « non figuratif » ne se rapporte pas uniquement à la figure humaine.

L’aquarelle et l’encre de Chine…quel beau mariage ! L’aquarelle donne le ton à l’ensemble. L’encre de Chine, lui, le renforce dans l’élaboration du trait entourant les formes ou déployées librement sur la surface, dynamisant l’ensemble de la composition par des éclairs d’un noir luisant : ALLEGRETTO (69 x 64 cm).

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Ces traits, qu’ils soient appuyés ou extrêmement fins, voire à peine prononcés, assurent précisément le « staccato » jazzistique évoqué plus haut. Emergeant de derrière la décharge électrique dont ils sont à l’origine, la couleur point comme d’une myriade de lucarnes pour se révéler à la lumière.  

Encre de Chine et aquarelle engendrent un univers à la fois calme et féerique. Les couleurs, même les plus vives (comme le rouge ou le bleu) sont, de par leur traitement, rendues calmes. Cela est dû à cette science que possède l’artiste de « pastelliser » le chromatisme, donnant ainsi le sentiment du pastel. Il ne s’agit pas, ici, d’ « aquarelle » pure car l’huile est, somme toute, présente mais bien d’une conception personnelle de l’aquarelle.

Concernant l’ensemble de sa palette, intéressante est aussi l’utilisation du jaune que l’artiste applique sur des zones aménagées à cet effet, « enflammant » pour ainsi dire l’espace pictural par rapport aux couleurs plus fortes, soigneusement conçues pour engendrer un contraste aussi saisissant.

Arrêtons-nous un instant sur ENTRE DEUX MONDES (53 x 43 cm)

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 et REVERIE (53 x 43 cm).

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La note jaune appliquée à ces deux œuvres donne à cette couleur l’expressivité du sentiment de plénitude. Ici, cette expressivité demeure « feutrée » car il ne s’agit, bien sûr, pas d’un jaune à la Turner mais bien d’une couleur-symbole se rapportant au soleil, c'est-à-dire à la chaleur douce de la vie.

ENTRE DEUX MONDES prouve, comme nous l’avons souligné, que l’artiste ne se cantonne pas dans l’abstrait.

Elle explore une étendue figurative où l’abstraction transcende le monde physique pour atteindre les profondeurs cosmiques. L’œuvre est structurée en différents espaces : quatre à partir de l’avant-plan ouvrent le champ à un cinquième espace annonçant un ciel irradié de soleil éclatant dans une large diffusion de jaune. Il y a, dans l’ensemble, plus de chromatisme à l’avant-plan (vert, bleu, blanc, rouge en dégradés) que dans l’infini ouvert du ciel. Une dichotomie s’installe entre un monde matériel, symbolisé dans les oppositions chromatiques de l’avant-plan et la pureté de l’infini, exprimé dans un chromatisme épuré. La ligne de démarcation entre ces deux mondes se matérialise par un trait d’une finesse à peine perceptible ouvrant sur la possibilité d’un ailleurs cosmique.        

REVERIE (53 x 43 cm) nous offre, de façon plus confuse et moins structurée dans les plans, le même discours concrétisé dans l’opposition entre matérialité (forme traitée au mauve, à l’avant-plan) et spiritualité évoquée par une trouée irradiée de jaune vif, donnant également sur un ailleurs qui dévoile le for intérieur de l’artiste. Son âme à vif !

On ne passe pas (impunément!) devant l’œuvre d’OPHIRA GROSFELD sans s’y arrêter. Le visiteur a besoin de prendre un temps d’arrêt nourri d’une réflexion (dans le sens intime du terme : celui d’une démarche réflexive) pour s’imprégner de la psyché de l’artiste que des forces les plus secrètes, les plus improbables animent. Les titres qui accompagnent ses œuvres sont en parfaite adéquation avec l’esprit des toiles.

Titres, symbolique et technique conduisent vers un même but. Néanmoins, l’on sent qu’elle ne vit que pour la technique. Celle-ci devient l’outil lui permettant d’accéder vers la cosmicité d’un monde intime, lequel, par l’intervention du geste, devient supérieur.

INFINIS POSSIBLES (57 x 43 cm)

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est suite de sphères, l’une imbriquée dans l’autre. Nous avons évoqué, plus haut, la présence de la forme sphérique ainsi que la présence dramaturgique de la note jaune. En vérité, ces deux éléments se rejoignent dans leur symbolique, car dans bien des cultures, la sphère est le symbole de l’infini. En l’associant au jaune vif, synonyme de chaleur et de joie de vivre, l’artiste explore et exprime la dimension transcendante de l’Etre.

Dès lors, en enchevêtrant les sphères, elle accorde à l’espace la possibilité de se perpétuer, dans la volonté de transcender l’infini. Sa peinture est essentiellement lisse. Le pinceau glisse rythmiquement sur la toile. La matière dans sa rusticité est abolie, en ce sens qu’elle utilise un papier spécial à grain fin, ce qui procure un sentiment d’élasticité dans la spatialité.

La démarche d’OPHIRA GROSFELD se divise principalement en deux étapes :

1)    elle laisse son esprit divaguer au fil de la toile, comme dans l’extase d’un état second ou prise dans une méditation

2)    une fois le travail terminé, elle le laisse « mûrir » pour le reprendre par la suite et lui imposer une étape de réflexion, axée sur l’équilibre des formes ainsi que sur les problèmes harmoniques pouvant déséquilibrer la construction de l’œuvre.

Par conséquent, son travail se structure à la fois par une impulsion créatrice suivi d’un stade de réflexion critique. Technique assez difficile à réaliser, l’aquarelle lui impose ses propres lois physiques qu’elle appréhende par le biais de son imaginaire, obligeant ainsi la couleur à adopter un langage expressif. Rythme et technique sont complémentaires. Le pinceau n’est que l’outil lui permettant de créer le mouvement. L’apaisement de l’esprit face à la toile la convainc que l’œuvre est aboutie dans la phase définie de son état d’Etre. De formation académique, elle ne se réclame d’aucune influence directe mais certaines de ses toiles font, parfois indirectement, référence à Jackson Pollock, notamment dans la technique du « dripping » (le fait de faire couler plusieurs gouttes de couleur sur la toile – posée sur le sol - pour avoir une idée de la trajectoire à donner à l’œuvre) comme tremplin pour se lancer dans l’inconnu créateur, en attendant le stade critique rectificateur de la réflexion. Le nom d’Hassan Massoudy, peintre et calligraphe irakien, n’est pas non plus étranger à son art. Nous pouvons en retrouver des traces dans sa conception du trait (à la fois lettre et signe), fourni ou lisse, il enserre la couleur à l’intérieur d’un giron chromatique.

OPHIRA GROSFELD est une artiste pour qui la technique est la servante de l’émotion avec laquelle elle compose un dialogue où le pinceau se perd en se retrouvant dans la mesure cosmique du rythme.

François L. Speranza.

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Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

A voir:

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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Frannçois Speranza et Ophira Grosfeld: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles

(Juin 2017) photo Jerry Delfosse)

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Signature Ophira Grosfeld

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N.D.L.R: pour mémoire

Deux autres écritures d'Ophira Grosfeld:

-Ophira Groosfeld - L'âme des cieux

(Une vidéo de Robert Paul)

        

-Ophira Grosfeld:: L'opéra dans les cieux

(Une vidéo de Robert Paul)

      

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Richard Dehmel, "La nuit transfigurée"

Richard Dehmel, La nuit transfigurée (commentaire de la traduction française du poème)
Richard Dehmel, La nuit transfigurée (commentaire de la traduction française du poème)

Zwei Menschen gehn durch kahlen, kalten Hain;
der Mond läuft mit, sie schaun hinein.
Der Mond läuft über hohe Eichen;
kein Wölkchen trübt das Himmelslicht,
in das die schwarzen Zacken reichen.
Die Stimme eines Weibes spricht:

  Deux personnes vont dans la forêt, chauve et froide.
La lune les accompagne, ils regardent en soi.
La lune passe aux dessus des hauts chênes,
Pas un nuage ne trouble la lumière céleste
Vers laquelle les fagots noirs s'étendent;
La voix d'une femme parle.
„Ich trag ein Kind, und nit von Dir,
ich geh in Sünde neben Dir.
Ich hab mich schwer an mir vergangen.
Ich glaubte nicht mehr an ein Glück
und hatte doch ein schwer Verlangen
nach Lebensinhalt, nach Mutterglück
  "Je porte un enfant et pas de toi,
Je vais à côté de toi dans le péché;
Je me suis gravement compromise,
Je ne croyais plus au bonheur
Et j' avais pourtant un lourd désir
D'une raison de vie, de bonheur maternel
und Pflicht; da hab ich mich erfrecht,
da ließ ich schaudernd mein Geschlecht
von einem fremden Mann umfangen,
und hab mich noch dafür gesegnet.
Nun hat das Leben sich gerächt:
nun bin ich Dir, o Dir, begegnet.“
  Et de devoir, puis je me suis affranchie.
J'ai alors toute frémissante
Laisser posséder mon sexe par un étranger,
Et pour cela je me suis encore bénite.
Maintenant la vie s'est vengée,
Maintenant je t'ai rencontré, toi, ô toi."
Sie geht mit ungelenkem Schritt.
Sie schaut empor; der Mond läuft mit.
Ihr dunkler Blick ertrinkt in Licht.
Die Stimme eines Mannes spricht:
  Elle va d'un pas incertain.
Elle relève le regard, la lune la suit.
Son regard sombre se noie dans la lumière.
La voix d'un homme parle.
„Das Kind, das Du empfangen hast,
sei Deiner Seele keine Last,
o sieh, wie klar das Weltall schimmert!
Es ist ein Glanz um alles her;
Du treibst mit mir auf kaltem Meer,
doch eine eigne Wärme flimmert
von Dir in mich, von mir in Dich.
  "Que cet enfant qui est conçu
Ne soit pas une charge pour ton âme.
O regarde comme l'univers brille clairement !
Il y a un lustre de toute part.
Tu chasses avec moi sur la mer glaciale,
Mais une propre chaleur rayonne
De toi en moi, de moi en toi.
Die wird das fremde Kind verklären,
Du wirst es mir, von mir gebären;
Du hast den Glanz in mich gebracht,
Du hast mich selbst zum Kind gemacht.“
Er faßt sie um die starken Hüften.
Ihr Atem küßt sich in den Lüften.
Zwei Menschen gehn durch hohe, helle Nacht.
  Elle va transfigurer l'enfant étranger.
Tu vas l'enfanter pour moi, de moi,
Tu as apporté un éclat de lumière en moi,
Tu m'as moi-même refait enfant."
Il embrasse sa forte taille,
Leur souffle se mêle dans les airs.
Deux personnes vont dans la nuit haute et claire.

(Traduction française par Guy Rillaers)

Ce  poème est extrait du recueil La Femme et le monde (Weib und Welt), de Richard Fedor Dehmel, écrivain et poète allemand de la première moitié du XXème siècle. Publié plus tard séparément sous le titre Zwei Menschen, il a servi de source d'inspiration au musicien Arnold Schönberg pour son oeuvre la plus célèbre,  "La Nuit transfigurée".

Le poème évoque la promenade nocturne d'un couple amoureux ; la femme avoue à son compagnon qu'elle attend un enfant d'un homme qu'elle a connu avant lui. Son compagnon lui assure qu'il est disposé à faire sien cet enfant. Ils marchent heureux, sous la lune, dans la  "nuit transfigurée".

L'évocation du paysage

Un paysage animé

Le poème est parcouru par des mots appartenant au champ lexical de la nature : "forêt", "lune" (trois fois), "nuage", "fagots", "mer", "airs", "nuit", dont les tonalités opposés créent une impression de clair-obscur. La figure de la  personnification permet de présenter les choses de manière plus vivante. Elle traduit une vision du monde où rien n'est figé. Le mot "animé" vient du latin anima qui signifie "âme". En personnifiant la lune et les arbres, les verbes d'action : "accompagner", "passer", s'étendre", "suivre", "briller", "transfigurer" contribuent à produire un effet d'animation. En attribuant des caractères humains à des choses inanimées, les personnifications contribuent à faire du paysage un personnage à part entière.

Un paysage symbolique

Les éléments du paysage appartiennent à des "règnes" différents : la terre (le sol sur lequel marchent les amants et dans lequel les arbres s'enracinent), l'eau (la mer), l'air ("Leur souffle se mêle dans les airs") et le feu (la lumière de la  lune, l'éclat qui illumine l'âme de l'homme, la chaleur qui rayonne entre l'homme et la femme).

La présence des quatre éléments  de la cosmogonie "présocratique" : la terre, l'air, l'eau et le feu, confère au poème une dimension "cosmique". On peut y discerner également le "quadriparti" (Das Geviert) qui, selon Martin Heidegger caractérise l'espace poétique : le ciel et la terre, les hommes et les dieux. C'est le rassemblement "écartelé" des quatre qui fait monde.

La lune est associée dans la mythologie grecque à la déesse Sélélé dont le nom dérive de sélas,  brillantLa lune a un rôle fondamental dans le poème : elle "accompagne" l'homme et la femme, elle les enveloppe de sa lumière, elle fait resplendir le monde entier, elle baigne tout de sa clarté.

Loin d'être un simple "satellite" de la Terre, la lune joue le rôle d'une divinité tutélaire qui veille sur les deux amants. Bien que le mot "Mund" soit du genre masculin en allemand, la lune est généralement considérée comme un symbole féminin. Elle est liée au cycle menstruel de la femme et donc au thème de la grossesse et de l'enfantement.

Dans la cosmologie grecque, la lune représente la limite entre le monde corruptible (la nature, le monde des hommes) et le monde incorruptible (la voûte céleste, la sphère des étoiles fixes, le monde des dieux), elle est à la fois éternelle et changeante (les phases de la lune).

La pleine lune, médiation entre l'homme, la femme, l'enfant  à naître et le dieu invisible vers lequel tendent la cime des chênes ressemble à une hostie et symbolise par ailleurs le sacrement de l'eucharistie.

La traduction française du mot "Glanz" : "Tu as mis du soleil en moi" introduit un symbole "masculin", actif : le soleil. La lune est traditionnellement associée à la "passivité" car elle reflète  la lumière du soleil. La femme, comme la lune, reçoit la lumière et la renvoie vers l'homme.

Arbre sacré dans de nombreuses traditions, le chêne est associé à la divinité suprême parce qu'il attire la foudre et symbolise la majesté. De grands chênes croissent dans la forêt de Dodone, en Épire, consacrée à l'oracle de Zeus (Jupiter), l'un des plus anciens sanctuaires grecs. Les chênes symbolisent dans le poème la "masculinité", la protection et la force. De même que la lune constitue une médiation sacramentelle descendante - comme bénédiction - les chênes constituent une médiation sacramentelle montante - comme intercession - entre l'homme, la femme, l'enfant à naître et la divinité invisible.

Le dialogue entre l'homme et la femme

Les paroles de la femme

La prise de parole de la femme : "Une voix de femme dit", apparaît comme l'élément modificateur dans le schéma narratif du poème. On remarque qu'avant que la femme ne prenne la parole, l'homme et la femme marchent côte à côte, mais qu'ils ne sont pas vraiment "ensemble" : "ils regardent en soi." Ses paroles rapportées au style direct relèvent du champ lexical de la culpabilité et du remords : "péché", "gravement", "compromise", "égarée", "se venger", "gauche", "relever" (le regard), "sombre" (son regard sombre), associés à l'obscurité du paysage ou du regard : "noires" (cimes).

  • Le rapport au temps

Au présent d'énonciation : "je porte un enfant mais pas de toi", succède le passé composé : "Je me suis gravement compromise", l'imparfait : "Je ne croyais plus au bonheur", "je désirais ardemment/Une vie accomplie", le passé composé : "je me suis dévergondée", "j'ai laissé posséder mon sexe", le présent : "le vie se venge" et à nouveau le passé composé : "je t'ai rencontré". L'alternance des temps verbaux (présent/imparfait/passé composé) se rattache au registre pathétique et traduit l'irréversibilité du temps (on ne peut effacer l'accompli) : la femme aurait voulu avoir cet enfant de cet homme et non d'un autre, mais il est trop tard ; ils ne se sont pas rencontrés au bon moment. La femme s'accuse d'avoir vécu à contretemps - d'avoir fait dans le passé ce qu'elle aurait dû faire dans le présent -, elle pense que "la vie" - envisagée comme "destin", fatum anankè, d'où aussi le caractère tragique du poème - se venge" de son "anachronisme", de son manque de patience et d'espoir.

Il existe en grec deux mots pour désigner le temps : "Chronos", le temps profane, orienté du passé vers le futur, dans lequel prennent place "l'éternel retour" de Nietzsche et la "répétition" de Kierkegaard, et "Kairos", le moment favorable, l'irruption du sacré (ou du saint) dans le profane, par exemple les épiphanies d'Athéna, la déesse protectrice d'Ulysse dans l'Odyssée au moment du retour d'Ulysse dans sa patrie.

Cette dimension du "Kairos" comme "recommencement" existe aussi dans la spiritualité juive (Kippour) et  chrétienne dans le sacrement du pardon qui ouvre une brèche dans la prison de l'éternel retour du même où nous enferment nos actes passés. "L'efficacité" du sacrement passe par la reconnaissance du péché comme péché - et non simplement comme "faute" - et la demande de pardon.

  • L'aveu

La femme n'a pas respecté les convenances sociales de son époque qui exigent que l'on n'ait pas d'enfant en dehors du mariage, mais elle a surtout péché contre le temps et contre l'homme qui marche à ses côtés.

Ce n'est pas à un prêtre que la femme avoue son "péché", mais à l'homme qu'elle aime car, même si elle a "péché contre Dieu", elle a aussi péché contre cet homme car elle ne l'a pas attendu et seul cet homme peut aller au-delà du pardon en reconnaissant l'enfant qu'elle porte et en le faisant sien.

On est surpris par la crudité de l'aveu qui a sans doute choqué les contemporains et contribué, avec d'autres passages, au succès de scandale et à la condamnation du recueil : "et frissonnante, j'ai laissé posséder mon sexe par un étranger". La femme avoue sans ambages qu'elle a été emportée : "frissonnante" - par le désir sexuel, au mépris de la raison et des convenances sociales et peut-être sans véritable amour.

La femme semble brisée par cet aveu : "Elle s'en va d'un pas gauche. Si elle "relève le regard", c'est qu'elle tenait les yeux baissés de honte et elle vacille. Elle a tout risqué sur cet aveu ; elle attend avec "crainte et tremblement" la réaction de l'homme.

La femme aurait pu cacher à l'homme que son enfant n'était pas de lui, mais elle ne veut pas vivre avec lui dans le mensonge. Mais elle sait aussi qu'en avouant la vérité, elle risque de perdre son amour à jamais. Elle prend donc un risque : l'homme sera-t-il "à la hauteur" de l'aveu, sera-t-il capable de le recevoir ?

"Son regard sombre se noie dans la lumière" : la lumière est comparée à une mer dans laquelle se noie le regard de la femme. Le verbe pronominal "se noyer" est dysphorique, mais il est employé ici dans un sens positif : "se noyer dans la lumière, et non dans l'eau, exprime le fait d'être sauvée, d'échapper à la mort.

Les paroles de l'homme :

  • L'acceptation

La réponse de l'homme commence par le mot "enfant" : "l'enfant que tu as conçu..." L'homme prend acte du fait que cet enfant a été conçu sans lui. et il emploie une métaphore pour le désigner, il compare l'enfant à un fardeau. Le mot "fardeau" est dysphorique. Un fardeau est une charge pénible et fatigante.

Un enfant à venir peut être un fardeau pour le corps de celle qui le porte, mais aussi pour son "âme" si elle n'a  pas vraiment voulu cet enfant... Mais l'homme affirme qu'il ne doit justement plus être un "fardeau". 

La parole "performative" de l'homme (dire c'est faire) soulage la femme du fardeau de l'enfant illégitime. 

La parole de l'homme a pour effet de soulager la femme de son "fardeau", mais aussi de transfigurer le monde : "Ô vois comme le monde entier resplendit !/Tout baigne ici dans la clarté".

  • Un nouveau regard

On retrouve ici le thème du regard qui parcourt tout le poème : "ils regardent en eux-mêmes", "elle relève le regard". C'est le regard que l'homme porte sur la femme qui change le regard que la femme porte sur elle-même, qui la fait passer de l'ombre à la lumière et qui transfigure le paysage.

Le poète exprime l'idée que les choses sont ce qu'elles sont : le bois est nu et froid, on ne peut pas changer le passé, la mer (l'existence humaine, le monde comme il va) est glacé... Mais l'amour est capable de transfigurer le monde et d'ouvrir le temps en transformant le "futur" prévisible en "avenir" imprévisible.

La transfiguration du monde

Chaleur et lumière

Dans la première strophe, avant que la femme n'avoue sa "faute" à son compagnon, le paysage est caractérisé par la nudité et la froideur : "dans le bois nu et froid"  ; le poète insiste sur la noirceur de la cime des arbres. Après l'aveu de la femme et l'acceptation de l'homme, le monde devient de plus en plus lumineux : "Son regard sombre se noie dans la lumière", "Ô vois comme le monde entier resplendit", "Tout baigne ici dans la clarté", "la nuit vaste et claire"

L'accord parfait entre le divin, l'homme et le monde :  la divinité invisible vers laquelle tendent la cime des chênes, la clarté visible de la lune, médiatrice bienveillante, la femme soulagée de son fardeau, l'homme qui a librement choisi de l'épouser et d'accepter "le fils de l'étranger" fait resplendir dans la nuit l'étoile de la rédemption, l'épiphanie de l'esprit qui se traduit en lumière et en chaleur, non seulement dans les choses, mais dans la chair : "Mais une chaleur rayonne/De toi vers moi, de moi vers toi". La chaleur de l'amour "transfigure" l'enfant de l'étranger : l'enfant ne sera plus un "étranger" ; il aura désormais un nom, celui de l'homme qui l'adopte en cet instant saint entre tous comme son fils : "Tu enfanteras pour moi comme s'il venait de moi".

Dans la nuit vaste et claire

Le discours de l'homme se termine par un hymne de reconnaissance à la femme : "Tu as mis du soleil en moi/Tu as refait de moi un enfant" : en donnant à l'homme la possibilité d'accomplir un acte de pur amour, la femme l'a enfanté à nouveau en l'élevant à la hauteur de sa vocation la plus haute. L'homme n'est pas devenu un "sage vieillard" ; il est joyeux comme un enfant. Le poète suggère que la vocation d'un homme, après avoir traversé bien des tourments, est de retrouver l'esprit d'enfance, l'innocence, la disponibilité, la confiance, la joie parfaite.

"Il étreint sa forte taille,/Leur souffle se mêle dans les airs./Deux êtres vont dans la nuit vaste et claire" : L'homme scelle l'acceptation de la femme et de l'enfant par un geste symbolique : il entoure la taille de la femme.

Le souffle ("ruah" en hébreu) désigne la respiration des deux amants, le principe de vie, mais aussi le souffle de l'esprit, l'artisan de la victoire de la vie sur la mort dans la vision d'Ezéchiel. (Ezéchiel, 37,5) La nuit dans laquelle vont les deux "êtres" est désormais "vaste et claire" parce qu'ils ont échappé à la prison du mensonge, de la Loi et de la condamnation et parce qu'ils sont entrés dans la vérité de la grâce et de l'amour véritable. Alors qu'ils marchaient côte à côte, chacun regardant "en soi", "obscuri sola sub nocte", leur souffle se mêle désormais dans les airs.

Le poème évoque un couple d'amoureux qui marche à travers bois sous la clarté lunaire. Le poète donne une âme au paysage en personnifiant les éléments qui le composent et en leur conférant une valeur symbolique. Le dialogue entre l'homme et la femme occupe une place centrale dans le poème. La femme avoue à l'homme qu'elle porte un enfant qui n'est pas de lui, mais d'un autre qu'elle a connu charnellement avant lui. L'homme lui répond en la rassurant qu'il accepte "l'enfant de l'étranger" comme si c'était le sien. On assiste alors à une transfiguration lumineuse du monde, tandis que les deux amants ressentent une chaleur bienfaisante. Désormais libérés du poids du mensonge, du jugement et de la culpabilité, ils marchent dans "la nuit vaste et claire".

On ne peut s'empêcher de faire le lien entre le poème de Richard Dehmel et le songe de Joseph dans l'Evangile de Mathieu. L'acceptation par l'homme d'élever et de donner son nom à l'enfant que porte la femme qu'il aime et qui n'est pas de lui, transfigure la nuit dans laquelle marchent les deux amants. De même, le songe de Joseph le conduit à accepter de "prendre Marie pour femme", alors qu'il était sur le point de la répudier et à donner à l'enfant qu'elle porte et qui n'est pas de lui, mais de l'Esprit Saint, le nom de Jésus, fils de Joseph, transfigurant la nuit dans laquelle Joseph se débat.

 

 

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Je veux des champs de fleurs

Je veux des jours roses et bleusdes lumières qui dansent la nuitdes jardins à perte de vuedes champs de fleurs dans le coeurla tendresse des hommeset la douceur des bêtesJe voudrais remplacertoutes les perles de verrede nos peinespar les éclats cristallinsde rires d'enfants(Martine Rouhart)
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administrateur partenariats

Portugal 1 : Saint-Antoine vous accueille.

Lorsque les valises récupérées, vous franchissez la porte de la salle des Pas Perdus de l'aéroport de Lisbonne, une installation un peu particulière vous accueille.

Saint-Antoine de Padoue, la vedette de la ville, trône fièrement, fleuri à souhaits.

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Il s´agit de Saint Antoine de Padoue, un religieux franciscain qui est bien portugais et non pas italien. Il est né à Lisbonne en 1195 et il était en son temps un infatigable voyageur ( Maroc/France/...) mais surtout un prêcheur humaniste réputé en Italie du Nord.
On dit que le jour de sa mort -justement en Italie- en 1231, les cloches de Lisbonne se mirent à sonner toutes seules.
Il a été canonisé en 1232.
Saint Antoine favoriserait les mariages, le bonheur conjugal et permettrait de retrouver les objets perdus... 

Saint Antoine, très vénéré à Lisbonne et vu comme le saint patron de la ville, est à l’origine des festivités dont le point culminant est atteint dans la nuit du 12 juin, lors du défilé des marches populaires qui descend l’Avenida da Liberdade.

L’après-midi du 13 juin, la procession en honneur de ce saint populaire, parcourt les rues autour de la cathédrale et donne à la fête son caractère religieux. 

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http://www.lepetitjournal.com/lisbonne/accueil/actualite/187646-saint-antoine-le-patron-de-lisbonne

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Face à la vie

Me suis octroyé le statut
De mes tant aimés disparus,
Bien que seule la providence
Puisse arrêter mon existence.
N'être plus est ma préférence.

Cependant n'étant pas inerte,
Devant des fenêtre ouvertes,
Je vois et entends quand je veux.
Souvent, je détourne les yeux.
N'être plus est ma préférence.

Je fais celle qui n'a pas su.
Mais plus personne n'est déçu
De mes nouveaux comportements;
Visible est mon vieillissement.
N'être plus est ma préférence.

Une surprenante énergie
Me maintient pleinement en vie.
Je me moque des exigences,
Assurée de ma complaisance.
N'être plus est ma préférence.

12 juillet 2017

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Une émouvante exposition

Une émouvante exposition

Le vendredi 7 juillet 2017 j’ai eu le bonheur de participer au vernissage de l’Exposition organisée par la commune de Jemeppe-sur-Sambre, en hommage de l’artiste peintre Godelieve De Veen. Ses toiles sont exposées dans le hall de l'Administration communale et y resteront jusqu’au 31 juillet 2017 (pour autres détails de l’exposition : http://www.jemeppe-sur-sambre.be/commune/services-communaux/service-culture/cimaises-permanentes/hommage-Gdeveen).

Godelieve De Veen (12. 04. 1915 – 1999) est née le à Overijse, dans une famille de 11 enfants. C’est de son père (artiste peintre) qu’elle reçut en héritage le don pour la peinture, qui fut d’ailleurs remarqué dès l’âge de 10 ans, quand elle a peint son premier tableau (un étang). Plus tard, elle développa ses dons artistiques d’abord aux cours du soir en dessin à Bruxelles, devenant ainsi professeur de dessin. « A cause de son refus de collaborer avec les pro-allemands de l’époque, elle ne put jamais enseigner dans son village natal » - dit Marc Hanssens, son fils, dans la fiche biographique de l’artiste.
Elle parfait sa technique artistique en suivant des cours de peinture à L’Académie Royale de Bruxelles. De nombreux prix et distinctions, ainsi que de nombreuses expositions, organisées principalement à Overijse, Bruxelles et Jemeppe-sur-Sambre, ont été un gage de reconnaissance pour son talent. D’autres détails très touchants de la vie de l’artiste peuvent être découverts dans la même fiche biographique qui accompagne l’exposition.
La thématique de sa peinture (de prédilection à l’huile, en style classique) est diversifiée, passant par des paysages, nus, fleurs et autres natures mortes.
Voici quelques images des tableaux exposés :

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Orneau à Jemeppe – Godelieve De Veen

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Coucher de soleil - Godelieve De Veen

 

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Les seringats - Godelieve De Veen

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La vieille Sambre(à Mornimont) - Godelieve De Veen

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                                                                             Nu - Godelieve De Veen

 Il y a des tableaux qui nous rendent muets, d’autres, qui invitent à la réflexion. C’est le cas de ce nu qui se remarque dès qu’on pénètre dans le cœur de l’exposition. « - Ma mère a peint ce nu quand elle suivait les cours de l’Académie Royale de Bruxelles. C’était un modèle de l’école de l’époque. Ensuite, elle a ajouté l’album de photos en bas du tableau » - me dit Marc. Il ne m’a pourtant rien dit de plus sur le « pourquoi » de cet ajout ultérieur. 
« L’artiste a sûrement voulu faire une remarque sur le devenir de la femme au fil des années » me suis-je dit
subséquemment. Car la femme mûre (on peut deviner son âge entre 45 et 50 ans) pose son regard sur les pages d’un album de famille, où elle se retrouve petite, à côté de ses parents.
On ne peut contempler son passé que si on se déshabille de tout artifice. Être nue de nouveau, comme l’instant même de sa naissance où la vie commence. La femme au regard mélancolique, marquée par le passage des années, se souvient et, en même temps, elle rappelle l’importance des souvenirs de famille. « 
Ne jamais oublier ses racines ». Superbe message que Godelieve De Veen a voulu transmettre, à travers son art, aux générations futures.

Antonia Iliescu
12. 07. 2017

 

 

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12273234273?profile=originalEcrite en grec à Corinthe, probablement en 58, cette Epître est la plus longue et la plus importante des quatorze "Epîtres" de l' Apôtre saint Paul. Elle fut écrite à l'époque de la grande controverse entre les Juifs convertis et les Gentils, dans l'Eglise de Rome. Les Juifs convertis n'admettaient pas une autre justice que celle issue des pratiques légales judaïques. Les Gentils, de leur côté, conscients de posséder une philosophie et une morale déjà mûres, n'ayant pas besoin de la révélation, voulaient avoir la prédominance, affirmant avoir adoré Jésus depuis son apparition, tandis que les Juifs l'avaient haï et crucifié. Quelques amis de l'Apôtre sollicitèrent son intervention et lui demandèrent d'obtenir une solution pacifique et convaincante, de manière à calmer cette animosité: saint Paul y consentit, heureux de pouvoir atteindre par la parole, pour la première fois, cette Rome, dont la conversion aurait tellement favorisé les progrès de la foi parmi les païens. Cette lettre le précéda de trois ans, dans la capitale du monde.

Elle comprend deux parties. La première, et la plus importante des deux, est essentiellement dogmatique et théorique (I, 17 - XI). Pour exposer la doctrine de l'Eglise sur la pratique de la justice, l'Apôtre démontre la nécessité de la foi chrétienne pour atteindre à la pénitence et au salut. Il fait sentir cette nécessité, constatant l'impuissance de la nature et l'insuffisance de la loi mosaïque pour une vie sainte et digne du ciel. La thèse est donc très complexe. Le salut n'est pas le fruit du mérite naturel ni des oeuvres, mais uniquement de la vraie foi en Jésus-Christ, qui a la même valeur et la même nécessité pour tous les hommes. La seconde partie est d'ordre pratique et moral (XII-XVI). C'est une suite de préceptes et de conseils généraux et particuliers destinés à renforcer la foi des fidèles et à les mener à la perfection. La vie du juste, dont saint Paul fait le portrait, contraste aussi bien avec celle des païens qu'avec celle des Juifs, décrite dans les premiers chapitres.

Toutes les qualités artistiques et la pensée élevée de saint Paul apparaissent déjà dans cette lettre aux Romains. Elle serait une preuve suffisante de l'importance de la pensée théologique de l'Apôtre, ainsi qu'un témoignage des plus probants de son génie. Erasme a défini cette "Epître" comme l'écrit le plus élégant et le plus harmonieux de toute l'oeuvre de saint Paul. Grotius l'a comparée, quant au style, aux oeuvres d' Isocrate. Les témoignages explicites de saint Irénée, du fragment de Muratori, de saint Clément d'Alexandrie, de Tertullien, etc., prouvent l'authenticité de la lettre, et les objections des rationalistes à ce sujet sont peu nombreuses et négligeables.

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