Le vent n’a pas fini de discourir
comme s’il me réconciliait avec ma bouche
dans le décor que j’habite.
Je parle aux arbres
aux murs qui mangent ma voix
alors que l’endroit se vide
à la vitesse du cheval au galop
comme les vagues se retirent.
La vie s’arrête brusquement sur une terre labourée
dire, que dire qu’elle ne sache déjà
qu'elle ne transpire déjà
assoiffée de l'avenir
l'eau n'a pas fini de couler.
L’épaisseur de l’air s’est enroulée autour de moi
dans la tête c’est le tocsin
une aspiration vers le ciel
et la main qui désigne la nuit
le voyage accompli en profondeur
amas de promesses et de cendres.
Il s’agit de renouer l’envie
à grands coups d’étincelles
roulette russe, amie ou ennemie
foudre quoi qu'il advienne.
On efface tout de la mer et de la terre
le sable devient lisse, beau et pur
quand la mémoire est là macérée
comme une perle dans son écrin.
Il faut en faire des pas et des pas
jusqu’aux marches à l'angle d’acier
les peaux gommées à l’usure de la trame
ouvrant l'horizon en miroirs successifs
vers l’autre rive.
B
Commentaires
Très beau poème qui, en effet, vient du ventre : assorti de belles images et d'une trouvaille étonnante : la roulette russe associée à des éclairs d'orage.
C'est beau, c'est fort. comme ces "marches à l'angle d'acier". Et l'appel de l'autre rive à travers le jeu de miroirs, comme la vie même
Bravo