Pour les disparus, il n'importe
Que leur départ ne pèse plus,
Que leurs écrits ne soient relus,
Que l'oubli au loin les emporte.
Ils ont quitté ceux qui les aiment
Sans avoir exprimé l'envie
Qu'ils conservent leur énergie
Et parfois la ravivent même.
Souvent cela serait possible.
Mais survient le renoncement,
Parfois dès le commencement,
Fait du hasard imprévisible.
Le décès de l'ami aimé
Me mit dans la désespérance.
Éphémère fut ma souffrance,
Mon jardin secret refermé.
Je pensais: elle aussi est morte,
Ou exilée en un ailleurs,
Celle qui vécut le meilleur.
À une autre j'ouvris ma porte.
Cette curieuse attitude
Me rend heureuse d'exister.
Or souvent la lucidité
Éclaire mon ingratitude.
28 octobre 2016
Commentaires
Chère Béatrice
Un ultime émoi attristant.
Votre témoignage est émouvant.
Affectueuses pensées.
Suzanne