Arizona ? No ! (environs de Ouerzazate)
Au début tout était simple, le western était américain (The great train robbery, premier western de l'histoire du cinéma en... 1903) et le péplum italien. L'un solidement produit et implanté à Hollywood, l'autre à Rome-Cinecittà. Un point c'est tout.
Puis se compliqua, se mondialisa...
Et Hollywood, bien sûr vous connaissez, c'est ressassé, mais Ouarzazate ?
Ouarzazate, au carrefour des vallées du Drâa, du Dades et du Ziz, va vous envoûter...
Pas moins de trois studios (même si le chômage technique y sévit en ce moment), et les décors naturels de la région firent que bien des films, dont nombre à gros budgets, y furent tournés.
Action !
Stuc et carton-pâte, à l'extérieur de Ouarzazate (juste à coté du troisième studio, le plus récent), et c'est Alexandre qui revit son épopée en 2004 sous la direction d'Oliver Stone !
Le premier film étranger tourné dans le coin fut certainement le Lawrence d'Arabie de David Lean. Et depuis cela n'a guère cessé. Il faut dire que les paysages du Haut-Atlas ou des ergs, les ksour ou casbahs offrent de merveilleux points de vue.
S'y sont donc enchaînées des scènes pour le Sodome et Gomorrhe de Robert Aldrich en 1962, puis pour Le diamant du Nil en 1985, Gladiator de Ridley Scott en 2000 ou Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d'Alain Chabat en 2002...
Aït Benhaddhou et son ksar classé au patrimoine mondial de l'Unesco en 1987 (pour sa restauration il a bien fallu détruire quelques éléments de décor surajoutés ! Deux portes ont néanmoins été conservées), entre Ouarzazate et Telouet, ont aussi servis à de nombreux tournages.
Citons encore : La dernière tentation de Christ de Martin Scorsese, Kundun du même Scorsese, Kingdom or heaven de Ridley Scott...
Décors grandioses (sur la piste de Telouet, juste à coté de la colline d'Aït Benhdadou) et main-d'oeuvre à bas coût, le rêve pour les producteurs des studios américains !
Magie du cinéma, tournés entre les neiges de l'Atlas et le désert vous voyez à l'écran un quartier de Jérusalem, une Egypte pharaonique plus "vraie" que nature...
Je pourrais aussi vous dire, ne voyez pas moquerie dans le titre de mon billet, qu'il y eut un western allemand, le Kraut western dans les années 60, effet choucroute garanti. Le plus connu étant Winetou, la révolte des Apaches, gros succès populaire en 1963, avec dans le rôle principal un Français, Pierre Brice, et les suites qui s'enchaînèrent. Mais aussi Les pirates du Mississipi la même année, Les aigles noirs de Santa Fe et Les chercheurs d'or d'Arkansas en 1964... Toutefois le premier western allemand, et pas des moindres, fut L'empereur de Californie de Luis Trenker, la vie, l'ascension, le déclin de John Sutter, en... 1936 !
Mais le cinéma marocain, le vrai, ce n'est pas ça, ce sont des films comme Le fils maudit de Mohamed Ousfour, premier long-métrage marocain en 1958, Alyam d'Ahmed El Maanouni, sélectionné au festival de Cannes de 1978... Mais c'est une autre histoire.
P. S : Orson Wells tourna une scène de son Othello dans la citerne de la citadelle d'El Jadida, toujours au au Maroc, mais bien loin de là, sur la côte Atlantique.
Michel Lansardière (texte et photos)
Sierra Nevada ? toujours pas... (Haut Atlas)
Nota : une première mouture de cet article avait été publiée pour le groupe Cinéma, j'ai voulu l'enrichir et lui donner une plus large diffusion avec ce billet ouvert à tous les membres d'Arts et Lettres, c'est peut-être le cinéma vu par le petit bout de la lorgnette, il n'a pour ambition que de vous distraire.
Allez, une dernière fois dans l'Ouest, laissez-moi faire mon cinéma...
Badlands pour bad boys ? Non, vous n'y êtes pas !
Désert de la mort, alors ?
Vous bruler, mais c'est pas ça....
En tout cas on est bien en technicolor !