LIBERTE
Dans le coeur d'une rose rouge
Je l'avais gardée prisonnière
Mais un jour le vent s'est levé
Et la rose s'est effeuillée
Un oiseau blanc a recueilli
Son âme sombre, pourpre, fière
Et dans le ciel désespéré
L'aube neuve s'est éveillée.
Ils se traînaient, mains aux galères
Et le ventre tordu de faim
Les yeux rivés contre la terre
Ils ne regardaient plus le ciel :
La mort, la mort les attendait.
Un cri perçant monta soudain
Et tous les yeux se sont tournés
Etrangement vers le soleil.
En lettres de sang et de flammes
Une main y avait tracé
Un nom au regard de bataille
A le voix sourde de rumeurs
Et qui s'appelait "LIBERTE"
Alors, ils se sont tous dressés
Le coeur ardent, l'esprit sans faille .....
...... Et des mains, des mains par milliers
Se sont tendues comme des âmes......
Rolande Quivron-Delmeira (O5.O3.1971)
Extrait du recueil "INTEGRALES" Pensée Universelle Poètes du Temps Présent 1983
Commentaires
Merci pour ton gentil commentaire, Chère Soba.
Bonne journée à toi. Rolande
Bonjour Rolande , je trouve que ton poème Liberté est une merveille , merci à toi pour ce si beau partage.
Bisous.
Chère Liliane,
Tu es vraiment d'une gentillesse exquise. Merci. Je sais que ce texte plaît.
Un ami voulait que je change mains en poings? Selon lui, c'était plus fort. Comme j'ai horreur de toutes violences, je ne me suis pas laissée tentée. Poings et âmes ? Vont-ils ensemble ? Voilà un sujet de débat pour qui le souhaite.
Je souihaiterai mettre quelques photos sur l'endroit indiqué, mais je n'y parviens plus !! Bref, je rame.
Bonne journée à toi. Bisous Rolande
Magnifique ...un des plus beaux textes sur la 'Liberté' ...
Merci Chère Rolande !
Chère Yvette,
Merci pour ton commentaire qui me va droit au coeur. Car il est tellement vrai et je sens, en toi, une telle connivence entre nous, enfants de guerre.
Oh oui, les galères sont revenues malgré tous nos efforts et c'est un peu lourd car nos petits enfants et arrières-petits-enfants y sont eux, plongés jusqu'à la garde.
La petite fille là, sur mes genoux, que deviendra-t-elle ? Il m'arrive d'avoir peur c'est vrai. Car la solidarité sonne comme un mot creux, sauf si elle s'oriente vers l'ailleurs. Droits, droits, droits mais on oublie d'y accoler le mot : devoirs, devoirs, devoirs. C'est ce que j'ai voulu faire comprendre à l'un de mes petits fils revenu triomphant de l'école (primaire) : "Aujourd'hui Mamy l'on nous a appris les "droits de l'enfant". Je lui ai répondu ;"Fort bien mon petit, mais ton instit a-t-il aussi parlé des devoirs". Il a baissé la tête, tout penaud. "Tu le lui diras" ai-je ajouté.
Mais, à cette époque, le mot "devoir" était d'un ringard!
Bref, je m'arrête car je pourrai écrire un livre sur tout ce que j'ai vu et entendu qui me faisait grimper aux murs. Et que nous entendons encore. Les anciens enfants de guerre ? C'est quoi ces vieux trucs, ils existente encore ?
Liberté d'accord, mais sans violence s.v.pl.. Utopique sans doute, mais l'on peut toujours espérer, à condition de changer nos coeurs de pierre.
Bonne journée. Rolande
Cher Rolande,
Merci pour ce beau texte qui nous rappelle combien nous étions forts ... en ces temps là. Nous étions des enfants de la guerre, nos pères s'y sont battus et nous ont inculqué la fierté de la liberté. Aujourd'hui, le monde courbe l'échine. Le combat pour beaucoup est la survie, LIBERTE a prit un autre sens et les galères sont revenues, sous une autre forme. Liberté n'existe plus que pour une minorité qui soumet à une autre forme d'esclavage. Le droit au travail, à la décence au bien-être devient de la mendicité. Que se dresse donc nos enfants pour hurler ce mot si fort.
Merci
Merci Chris et Eve pour vos commentaires.
Eh oui Chris, n'est-il pas normal de prendre parti pour les opprimés lorsque l'on a vécu soi-même dans sa chair et son âme cette expérience tuante ?
Le voeu de tous : soulever des montagnes, mais sans violence. Possible ? Je n'y crois plus trop, même si, dans mon coeur, je le souhaite toujours.
Comme le dit Eve, où est-elle vraiment ? Je pense qu'un être libre, l'est, avant tout, dans son âme, peu importe ce qui se trame autour de lui. Et, effectivement, elle doit sans cesse se conquérir.
Merci et bon courage à vous deux sur ce chemin là.