Vous avez jusqu’au 20 octobre pour COURIR voir « LES SENTIMENTS PROVISOIRES » de Gérald Aubert à la Comédie Claude Volter. Jeu de cache-cache sentimental et spirituel entre trois comédiens de carrière éblouissante : la sémillante Stéphanie Moriau, Jean-Claude Frison, – qui ne se souvient pas de son éblouissant Mazarin au théâtre Royal du Parc l’an dernier ? – et l’incontournable bon vivant, Michel de Warzee, le pilier de la Comédie Claude Volter en personne. C’est ardent, bien mené, incisif, désopilant en diable, admirablement bien joué et serti dans un décor bucolique sur scène à en faire pâlir bois, lacs et jardins de la Woluwe. Le propos semble éculé : une rupture, …une de plus. Mais ô combien intelligemment actualisée dans son hystérique cuvée 2012. Hystérique et lâche ? Oui et totalement égocentrique comme c’est si souvent le cas. Cynique, même dans sa jolie critique du siècle qui voit un mariage sur deux s’évanouir sans l’ombre d’un regard en arrière et rivalise de créativité pour recomposer des familles en l’air.
Ici, heureusement pas d’enfant en jeu. Quoique…
La rupture qui vient du fond de l’horizon arrive à Marc, un homme charmant (Jean-Claude Frison), séducteur impénitent, écrivain bien installé dans son décor champêtre. Félix, son meilleur ami d’adolescence, qui déteste les petits week-ends à la campagne, les feux de bois, les parasols, les promenades en shorts, est l’affreux coupable. Le courageux Félix attend que ce soit Hélène qui annonce la rupture. Michel de Warzee excelle dans son rôle d’amant bougon. Mais ce qui est particulièrement intéressant c’est que les 10 ans d’amour sont contés à travers une série de duos qui se jouent à trois. L’originalité est que celui ou celle qui se raconte est absent des dialogues qui se jouent deux par deux, les trois personnages ne quittant jamais la scène. A la Tchékov ? Tour de force théâtral qui invite dans la psychologie profonde de chaque personnage et fait constater, de auditu, qu’il y a en permanence un double langage et un fossé immense entre ce que les personnages pensent, rêvent et ressentent … et les actes et paroles qu’ils posent « in real life » comme on dit à l’heure actuelle. Il faudra d’ailleurs toute une bouteille de champagne à Hélène pour oser se lancer dans la scène sublime d’enfant gâtée où elle se sépare. Dès cet instant le personnage de Marc effondré devient bouleversant de vérité et d’autodérision. Marivaudage moderne, l’aguicheuse Hélène a joué avec les sentiments pour s’élancer dans une liberté toute illusoire. On ne saura pas si l’issue est la solitude moderne ou un bonheur simple et compliqué à la fois, à la Jules et Jim. En définitive seul le rire est salvateur et le verbe aimer est très fragile, sauf en amitié.
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Sentiments Provisoires | du 12 juillet au 27 août 2013 | Festival Bruxellons ! (Bruxelles)
De Gérald Aubert/ Mise en scène Michel Wright / Décors Serge Daems / Assistante à la mise en scène Caroline Chisogne / Avec Stéphanie Moriau, Jean-Claude Frison et Michel de Warzée
De Gérald Aubert
Mise en scène : Michel Wright
Avec Michel de Warzée, Jean-Claude Frison et Stéphanie Moriau
Une création de la Comédie Claude Volter
La pièce est représentée par l'agence DRAMA-SUZANNE SARQUIER - 24, rue Feydeau 75002 PARIS – www.dramaparis.com
Durée : 2h20 avec entracte
Elle quitte son mari pour le meilleur ami de celui-ci. Si l'on peut jouer avec les sentiments « provisoires », est-ce si facile de briser un couple et de perdre un ami ?
Derrière l’apparente banalité des mots, l’écriture dévoile, entre silences et non-dits, la profondeur cachée de chacun. À la fois gauche, maladroit, hilarant ou pathétique, le trio nous emmène dans les dédales des relations amicales et amoureuses.
Une vraie comédie sur l'amour mis à mal et l'amitié rudoyée car, si tout cela pourrait être triste, il vaut mieux en rire.
La pièce de Gérald Aubert a été nominée aux Globes de Cristal 2010 dans la catégorie meilleure pièce de théâtre.
Bien qu’elle réunisse le trio classique du vaudeville ou du boulevard (le mari, la femme et l’amant), Sentiments provisoires est une comédie douce-amère sur le couple, sa durée, sa rupture et sur l’amitié. Voire une comédie «romantico-comique», tant l’auteur truffe son texte de mots d’esprits et de traits d’humour.
"Le temps qui passe et ses ravages, le besoin de liberté, de sécurité, la solitude, les remises en question, tous ces sentiments provisoires écorchés, émouvants et drôlement amusants font mouche. On rit de bon cœur des affres et déboires de Marc et Félix parce qu’ils sont tellement vrai, si proches, tellement nous."
Plaisir d’offrir - 26/09/12
AU THEATRE JACQUES HUISMAN LES LUNDI 19 ET MARDI 20 août 2013 au F E S T I V A L D E S P A 20h30