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administrateur théâtres

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Les Joyeuses Commères de Windsor

De  Otto Nicolaï

Direction musicale: Christian Zacharias - Mise en scène : David Hermann

Avec : Franz Hawlata (Sir John Falstaff), Anneke Luyten (Frau Fluth), Werner Van Mechelen (Herr Fluth), Sabina Willeit (Frau Reich), Laurent Kubla (Herr Reich), Davide Giusti (Fenton), Sophie Junker (Anna Reich), Stefan Cifolelli (Stefan Cifolelli), Patrick Delcour (Dr.Caius), Sébastien Dutrieux (le thérapeute).

L’opéra de Liège accueille en ce début d’année 2015 une oeuvre dont l’ouverture figure souvent au programme des concerts du Nouvel An mais peu présente sur la scène lyrique internationale, malgré sa renommée. Ancré dans la tradition du singspiel, cet opéra aux airs volontairement italiens confirme le pouvoir de séduction de rôles féminins jouant les virtuoses de la malice.

Cet opéra d’Otto Nicolaï ne fut joué que 4 fois du vivant du compositeur,  au Königliches Opernhaus  de Berlin après sa première représentation le 9 mars 1849. Le livret d'Hermann von Mosenthal se base sur la comédie de William Shakespeare The Merry Wives of Windsor écrit en 1602. Dira-t-on que  dès 1893 le très célèbre Falstaff de Verdi lui volera la vedette ?

 

Falstaff, un affreux bon vivant bedonnant a le malheur de déclarer sa flamme intéressée en même temps à deux commères, mariées et complices… Tensions dans les couples : Monsieur Fluth est d’une jalousie maladive. Monsieur et madame Reich se disputent sur les prétendants qu’ils veulent imposer à leur fille Anna, qui aime un adorable Fenton.   Mais dans  son interprétation  résolument moderne, le metteur en scène David Hermann, présente Falstaff, le futur dindon de la farce, comme un objet de désir et de convoitises. Rendez-vous est pris avec la psychanalyse. En effet, Le metteur en scène a supprimé tous les dialogues, tirés de Shakespeare, et a ajouté à la production un psychanalyste en chair et en os,  flanqué de son divan, de sa pharmacie et de ses assistantes. Deus ex machina, ou narrateur résumant régulièrement l’action, il confesse régulièrement en son cabinet chaque personnage ou se lance dans la thérapie de couples. S’ajoute  donc à la drôlerie naturelle de l’opéra-comique concoctée par le compositeur allemand, un rôle moderne parlé en français, tenu avec le plus grand sérieux par Sébastien Dutrieux. Les décors acidulés ne sont pas sans rappeler les stéréotypes d'une banlieue chic des séries télévisées américaines des années 70. Vous serez régalés de la diversité et de l’inventivité des costumes et des accessoires: une collaboration raffinée entre les décors de Rifail Ajdarpasic et les costumes d’Ariane Isabell Unfried.   Falstaff est vu ici comme l’objet de tous les désirs et de toutes les convoitises, un fantasme qui prend réellement corps au troisième acte lors d’une mise en abime romantique où l’on retrouve Puck /Obéron  avec des citations de la musique de Weber, dans une atmosphère de fantasmagorie Shakespearienne  totalement onirique.

Sur toute l’œuvre, souffle un esprit parodique bienvenu. La musique dirigée avec vivacité et humour par  le grand Christian Zaccharias,  reflète aussi l’ambiance joyeuse de l’Allemagne du sud. Les femmes se donnent rendez-vous dans un Weinstube solidement kitsch dont le  fronton en triangle lumineux singe, à en croire  celui de l’opéra de Liège. Beaucoup de jeux de mots farceurs fusent entre l’allemand et le français, une action débordante anime la scène, sans aucun temps mort, les colères explosent, les griefs domestiques déferlent. Les voix sont au diapason de l’action. Anneke Luyten  investie corps et âme, projette avec force une bourgeoise brûlante, impatiente et déterminée. Le baryton Werner Van Mechelen véritable maître de comédie, séduit par sa présence scénique et sa diction exemplaire.  Laurent Kubla joue de son timbre élégant et souple qui souligne une belle expressivité.

Le jeune amoureux d’Anna (une délicieuse Sophie Junker) à la voix suave plus que caressante et juvénile (Davide Giusti) est un basquetteur à cheveux longs, au phrasé de Roméo complètement craquant!   Des applaudissements nourris et des ovations  accueillent chaque artiste lors du salut final dont on peut  souligner la distribution très homogène, totalement impliquée dans l’action, les deux prétendants Patrick Delcour et Stefan Cifolelli, assumant leur rôle avec beaucoup d’humour et de présence, sans parler de Flastaff-Franz Hawlata, qui s’éclate dans l’ambiguïté de son rôle.

Nouvelle production: Opéra Royal de Wallonie-Liège,
en coproduction avec Opéra de Lausanne

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/les-joyeuses-commeres-de-Windsor

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Commentaires

  • administrateur théâtres

    Nous avons le plaisir de vous annoncer que :

     

    l’Opéra Royal de Wallonie-Liège reçoit le Prix de la Critique française 2015

    pour

    Les Joyeuses Commères de Windsor/Die Lustigen Weiber von Windsor de Otto Nicolaï

     

    Ce lundi 22 juin 2015, à la nouvelle Philharmonie de Paris, l’Association professionnelle de la Critique française, composée de plus de 140 journalistes issus de la presse écrite et audiovisuelle française et étrangère, a rendu hommage aux spectacles et artistes qui ont marqué cette saison.

     

    A cette occasion, l’Opéra Royal de Wallonie-Liège a reçu, une nouvelle fois, le Prix de la Critique française - catégorie Prix de l’Europe francophone - pour le spectacle Les Joyeuses Commères de Windsor/Die Lustigen Weiber von Windsor d’Otto Nicolaï (production Opéra Royal de Wallonie-Liège, en coproduction avec l’Opéra de Lausanne - direction musicale: Christian Zacharias ; mise en scène: David Hermann ; décors: Rifail Ajdarpasic ; costumes: Ariane Isabell Unfried ; lumières: Fabrice Kebour ; chef des chœurs: Marcel Seminara ; avec: Franz Hawlata, Anneke Luyten, Werner Van Mechelen, Sabina Willeit, Laurent Kubla…) donné en janvier 2015 à Liège.

     

    C’est la deuxième fois, au cours de ces quatre dernières saisons, que l’Opéra Royal de Wallonie-Liège est récompensé par ce prix (L’Equivoco Stravagante, janvier 2012). Ce prix de l’Association de la Critique française démontre toute la reconnaissance du monde professionnel international à l’égard de la qualité du travail accompli par l’Opéra Royal de Wallonie-Liège.

     

    Le Prix de la Critique française est un des prix parmi les plus importants en Europe, et l’Opéra Royal de Wallonie-Liège est donc très fier de s’inscrire, pour la deuxième fois, dans le palmarès décerné par cette prestigieuse association.

     

    Nous vous proposons de retrouver quelques images de ce spectacles ou extrait vidéo via les liens suivants : Photos   &  Vidéo

     

  • administrateur théâtres

    A voir en Live ce jeudi 5 février à partir de 20h sur notre site internet! - http://bit.ly/1u90iH1

    Anneke Luyten donne sa mesure dans "Les Joyeuses Commères de Windsor". Dans un récente interview, la soprano belge Anneke Luyten avait justement souligné le charme, la beauté, l’entrain de ces "Lustigen Weiber von Windsor "...
    lalibre.be
  • administrateur théâtres
    Les Joyeuses Commères de Windsor à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège – A chacun son Falstaff - Compte-rendu

    La saison se poursuit en beauté pour l’Opéra Royal de Wallonie-Liège. Après une Tosca remarquée, au tour des Joyeuses Commères de Windsor (1849) de faire le bonheur du public avec une production pour la première fois présentée en fin de saison passée à l’Opéra de Lausanne, coproducteur du spectacle, et redonnée ici dans une distribution toute différente.
     
    A chacun son Falstaff : ainsi peut-on résumer la conception de David Hermann qui a pris le parti de mettre l’ouvrage de Nicolai… sur le divan ! Falstaff n’existe que dans l’esprit de chacun des autres protagonistes, fantasme ou objet de fixation haineuse. Et le metteur en scène d’inventer un personnage de thérapeuthe dont les interventions (en français) font la liaison entre les épisodes de l’action ou, parfois même, la commentent.
    Ainsi décrite, l’option peut sembler excessivement intrusive et propre à lester le déroulement d’une savoureuse partition. Il n’est est rien ; elle pétille dans un spectacle sans temps mort, exemplaire de fluidité, auquel la scénographie souriante et futée de Rifail Ajdarpasic ajoute beaucoup (on abandonne l’ambiance Windsor pour un univers très contemporain ; le « Café Chic » du premier tableau donne ton), tout comme le talent du comédien Sébastien Dutrieux (Le Thérapeute) qui, entouré de ses deux assistantes, aborde son personnage avec ce qu’il faut de distance - et d’ironie sous-jacente envers le rituel du divan…

    Christian Zacharias © Orch. de chambre de Lausanne & Nicole Chuard
     
    Fluidité parfaite dans la fosse aussi où Christian Zacharias porte l’action avec raffinement, musicalité et peps. La vitalité de sa battue n’entrave jamais la respiration de la musique. Les musiciens de l’Opéra Royal sont à l’évidence sous le charme : un régal !
     
    Dans de telles conditions, la distribution de rêve réunie par Stefano Mazzoni di Pralafera, patron de la scène liégoise – qui tient on le sait tout particulièrement à ce spectacle -, peut donner le meilleur d’elle-même.
    En Falstaff, Franz Hawlata satisfait on ne peut mieux aux exigences vocales du rôle et se prête avec un formidable talent d’acteur à la conception de David Hermann. 

    Werner Van Mechelen (Her Fluth) et Anneke Luyten (Frau Fluth) © ORW-Liège

    Pour ses débuts à l’Opéra Royal, Anne Lutyen (Frau Fluth) épate tant par la richesse de son timbre que sa présence, son piquant et sa drôlerie face au Herr Fluth de Werner Van Mechelen, tyran domestique aux pieds d’argile.
    Nullement en reste, le couple Reich (Laurent Kubla et Sabina Willeit) se révèle lui aussi parfaitement dessiné et déploie un sens non moins affirmé de la comédie. Davide Giusti, qui débute sur la scène liégoise, réussit un Fenton extrêmement touchant, accordé à la lumineuse Anna Reich de Sophie Junker. Stefan Cifolelli (Spärlich), Patrick Delcour (Dr. Caius) : de bout en bout le plateau concourt à donner toute sa saveur à un ouvrage trop rare sur les scènes francophones. Puisse cette production être reprise par d’autres maisons.
     
    Alain Cochard
     
    Nicolai : Les Joyeuses Commères de Windsor – le 30 janvier, prochaines représentations les 3, 5 et 7 février 2105. http://www.operaliege.be/fr
     
    Retransmission en direct sur Culturebox le 5 février à 20h : http://culturebox.francetvinfo.fr/festivals/opera-royal-de-wallonie-liege/...

    Photo © ORW-Liège

    - See more at: http://www.concertclassic.com/article/les-joyeuses-commeres-de-wind...

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