Les créoles
Sous les cieux d'Afrique, les filles étaient belles,
Les cheveux dans le vent, le regard caressant,
Et les rayons ardents d'un soleil étonnant
Tissaient en ombre d'or leurs silhouettes frêles.
Leurs yeux simples et purs, prunelles mordorées,
Dessous les cils soyeux lançaient mille lueurs,
Les joues couleur miel ressemblaient à des fleurs,
Toutes auréolées de soie sombre ou nacrée.
Libres étaient les corps, libres étaient les âmes,
Un printemps éternel les rendait moins cruelles
Et charmeur promettait des amours immortelles,
Quand ricanait la mort sous un soleil en flammes.
Ici le ciel est triste et tristes les visages,
Pas un seul rayon d'or pour éclairer nos nuits,
Et la trame des vies s'étire dans l'ennui,
En rêvant de trésors, en rêvant de voyages.
Commentaires
Merci à Sandra, qui a bien saisi l'immense nostalgie de ce pays de soleil où nous avons eu la chance de vivre quelques années inoubliables. Malheureusement plongé actuellement dans la violence et le désordre.
Mais des lueurs d'espoir s'élèvent un peu partout dans cet immense et attachant continent. La Lumière viendra et le cycle maléfique se fermera, c'est certain.
Merci à Léopold. Merci à Rébecca ....pour "la dure réalité du retour, non désiré mais forcé". C'est vrai, la "poésie" m'a vraiment libérée. Même si mes poèmes se révèlent parfois très durs.
Ah .... ce rire franc des Noirs .... base de l'un de mes poèmes, très court. Ravie de vous avoir fait rire avec le chapeau réalisé par mon arrière-petite-fille au nom de soleil : Amina. Sans aucune intervention de ma part. C'est elle qui a eu l'idée, qui l'a réalisé. J'ai simplement pris un immense plaisir à la regarder.
Merci à Deashelle et à cette très belle réalisation d'une fleur vitrail avec ses paysages en estompe. Mais je me dois d'être sincère : jamais, là-bas, je n'ai eu la nostalgie du pays. Jamais. Bien au contraire, lorsque, pour la première fois j'ai mis les pieds sur ce continent, je me suis sentie "chez moi". Car, dans le rire des Noirs, je reconnaissais celui de ma grand-mère bien-aimée.
Chère Claudine, je pense qu'il s'agit de Charles Aznavour. Il dit "Que la misère est bien moins pénible au soleil" ..... Emmenez-moi au bout de la terre emmenez-moi au pays du soleil .....
Il est vrai "qu"au soleil" on mange moins, on s'habille d'un rien (robe, sandale aux pieds .... ni bas, ni chapeaux ni gants) Pas de chauffage....Bref, rien de sophistiqué. Non, il ne faut pas leur faire croire que dans nos pays de brumes et de froid c'est l'eldorado qu'ils croiront trouver. C'est chez eux qu'ils doivent apporter le changement. Et quelques écrivains africains s'emploient déjà à le leur faire comprendre.
Merci pour vos commentaires chaleureux.
Je vous retrouverai dans une quinzaine de jours..... sous le soleil revenu.
Bisous à tous. Rolande
J'aime beaucoup, Rolande. Merci.
Léo
Chère Rolande,
Votre beau poème et fluide et empli de clarté et couleurs
contrastant avec un brusque retour dans une grise réalité ...
que vous avez su si bien éclairer par toutes vos belles activités littéraires d'écriture.
J'ai toujours chaud au coeur de vous lire !
Mes bonnes pensées
Rébecca
Sur la photo avec votre petite,
vos pinces à linges dans les cheveux me font beaucoup rire
Comme je comprends ta nostalgie du voyage, après avoir éprouvé là bas, au loin,
la nostalgie du pays!
Qui donc a écrit : "la mort paraît moins triste au soleil".
Très beau poème Rolande dont je comprends la nostalgie de la dernière strophe.
Amicalement, Claudine.
Poème écrit en 1968, trois années après notre retour définitif d'Afrique.
Extrait du recueil "Intégrales" édité en 1983 par la "Pensée Universelle" à Paris.
J'ai oublié de le signaler sur ma page ci-dessus.
A bientôt Rolande.