A CHRISTMAS CAROL “I HAVE endeavoured in this Ghostly little book, to raise the Ghost of an Idea, which shall not put my readers out of humour with themselves, with each other, with the season, or with me. May it haunt their houses pleasantly, and no one wish to lay it.” Their faithful Friend and Servant, C. D. December, 1843.
On traduit?
…Je me suis efforcé dans ce petit livre bourré de fantômes, d'élever le fantôme d'une idée, qui ne devra surtout pas mettre mes lecteurs de fâcheuse humeur vis-à-vis d’eux-mêmes ou des autres, ni les induire à maudire l’esprit festif de Noël, ou à me détester moi, l’auteur. Puisse cette lecture hanter avec bienveillance leurs demeures, et que personne ne veuille lâcher le texte sans en avoir consommé l’esprit. Votre fidèle ami et serviteur, Charles Dickens, décembre 1843.
Fidèle ami des grandes causes humaines, Thierry Debroux a fait de ce court récit souvent abordé dans le secondaire par la lecture en anglais simplifié, une splendide amplification poétique où pointe sans cesse une joyeuse ironie. On peut presque parler d’une – comédie musicale – qui a mis la salle entière debout, dès la première. Celle-ci applaudissait avec frénésie une troupe d’acteurs éblouis, rappelés dix fois, une troupe chargée d’anima, et que l’on aurait bien cru voir sortir tout droit de l’Opéra de quat’sous! Coaching vocal : Daphné D'HEUR.
L’équipe est irrésistiblement entraînante et sûrement inoubliable : autour de Guy PION, il y a Gauthier JANSEN, Béatrix FERAUGE, Claude SEMAL, Nicolas OSSOWSKI, Fabian FINKELS, Anthony MOLINA-DIAZ, Sacha FRITSCHKÉ, Julie DIEU, Pénélope GUIMAS, Jeanne DELSARTE. Avec sur les planches, des enfants, lumière de l’avenir. En alternance : Léon DECKERS ou Ethan VERHEYDEN; Maxime CLAEYS, Andrei COSTA ou Jérémy MEKKAOUI; Laura AVARELLO, Ava DEBROUX ou Lucie MERTENS; Laetitia JOUS, Clara PEETERS ou Babette VERBEEK. Un défilé de bonne humeur et d’espoir, une tornade de talents créatifs, cadeaux de la maison, le théâtre Royal du Parc!
C’est donc l’histoire d’un rebirth sous la neige. « Le Noël de Monsieur Scrooge » met en scène le processus de transformation d’un cœur abominablement sec et coriace, indifférent à autrui, passionné d’argent, en une âme généreuse et enfin repentante et heureuse qui renoue avec la vie. Le pardon, dit-on dans les chaumières, est la clé du bonheur d’ici-bas ...et de l’au-delà, pour ceux que cela intéresse! Il suffit peut-être, comme le dit la chanson de la finale, … d’écouter le vent! « The answer is in the wind…» Un certain vent dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va…! Le mendiant du début - un craquant personnage vautré au début du spectacle dans le fauteuil de l’écrivain - invite les cœurs à se lâcher et garantit que « les contes de fée sont faits pour apprendre que l’on peut vaincre les monstres!» C’est un jeune Garou, au charme éblouissant qui chante à la lune : Fabian FINKELS.
Dans ce conte de Noël, le ciel est toujours présent : le décor est sous coupole céleste. La ligne du ciel évoque St Paul’s Cathedral ou Big Ben, les infâmes cheminées crachant fumée de charbon quand la misère réussit à se chauffer! Tombe la neige, même s’il y a du smog, façon purée de pois. Mais la déco de la fête tant attendue est là. Les bougies brillent aux fenêtres des maisons bourgeoises et des antiques magasins « so British »: TAILOR, FURNITURE, BAKERY, CANDLES… Hélas, le terrible temple du négoce de l’argent, la $CROOGE COMPANY, à droite du plateau, rassemble tout ce qu’il y a de plus Anti-Christmas Spirit. Vous connaissez sûrement des adeptes! Le maître des lieux c’est l’Avare, Richard III, Méphisto, and last but not least : Scrooge. Car le comédien génial qui est derrière ce sinistre personnage hautement toxique, c’est le très estimé Guy PION, toujours aussi magnétique dans ses maléfices. Par dérision, son nom est prononcé "Scroutch" par les esprits farceurs (Claude SEMAL).
Time is money ! Mais voilà le temps aboli… En attendant que ce soit l’argent ? On peut toujours rêver! Quoi qu’il en soit, la mise en scène est fort habile. Sous forme de doubles des différents âges du triste sire, elle ravit par sa fraîcheur et sa subtilité. Cadeau de l’inventivité fantastique et rythmée de Patrice MINCKE. Le temps est aboli… Magie théâtrale ou nuit magique ? L’an 2017 vient jusqu’à narguer un Scrooge totalement abasourdi! Ou bien est-ce nous-mêmes, que Dickens vient narguer? Magie du texte!
Mise en scène illustrative. Des gosses misérables battent le pavé. L’époque est douloureuse, le pain est rare, la maladie fait des ravages. Les cimetières regorgent de morts prématurées. Mais le décor n’en reste pas là ! Le savoir-faire légendaire de Ronald BEURMS une fois de plus fait voyager le spectateur de la cave au grenier, dans les airs et par-dessus les toits. …Dans les cœurs aussi , du plus noir: celui bouclé entre les murs de ses coffres-forts (Guy PION) …au plus tendre: celui d'une étoile entre deux tresses blondes (Ava DEBROUX, 7 ans). Dès sept ans, le désespoir peut certes résonner dans les consciences!
La scénographie acrobatique trace les contours de l’histoire faite d’une série d’apparitions d’esprits chargés de remettre le Drôle dans le droit chemin. Suspense garanti, on croit qu’à chaque étape qu’il a enfin compris… Eh non, c’est raté ! Quelle patience il a, cet « esprit de Noël » qui a tout d’un «Père Noël » (Claude SEMAL) y compris les rennes, …particuliers, il faut en convenir, mais très convaincants!
A grands renforts de chansons de gueux, de fables et fantasmes, l’action progresse et réchauffe les cœurs. Qui oserait grincer à la fin du spectacle, le sourire pincé et le verre à la main « Oui... ! C’est …gentil ! » ? Non! C’est tout simplement merveilleux, tant l’énergie des créateurs est présente, touchante, palpitante même, tant l’humanité se découvre avec audace, sans craindre les esprits blasés qui n’auront de toutes façons rien compris. Chapeau ! Et puis il y a tous ceux et celles qui, comme Scrooge, auront secoué leur manteau d’indifférence, balancé leurs aprioris dévastateurs, quitté l’ivoire de leur confort et rejoint le cœur ré-enchanté , la liesse du renouveau d’humanité et son formidable potentiel. Voilà un anniversaire que le monde se doit de fêter, au risque de mourir …à minuit sonnant! Mieux vaut naître non?
Commentaires
Les places pour le Réveillon du 31/12 /2021 pour "Le Noël de M. Scrooge" ?
Elles sont déjà sont disponibles sur le site
https://shop.utick.net/?module=CATALOGUE&pos=THEATREDUPARC
Mieux qu’un calendrier de l’Avent, Le Noël de M. Scrooge est le spectacle parfait afin de vous mettre en condition pour les fêtes de fin d’année. Catherine Makereel - Le Soir
Un moment de rêve, d’enfance et de magie au Parc. Laurence Bertels - La Libre Belgique
Un moment magique et intelligent. Éric Russon – Moustique
Allez voir Scrooge, on rajoute des chaises!
Il ne reste plus que 5 soirs pour voir SCROOGE. C'est complet mais tous les soirs, des places se libèrent et personne n'a jamais été refoulé. Tentez votre chance!!!! 02/505 30 30
"Nous avons ajouté une représentation pour "Le noël de M. Scrooge" le mardi 19/12 à 20h15 !"
Thierry Debroux
Bonjour Deaschelle. Très bel article, qui donne bien l’ambiance, sur ce superbe spectacle où la mise en scène et les plans des décors est des plus réussies. J’y étais à la première ! Et ses applaudissements sans fin et largement mérité ! Merci de m’avoir fait revivre ses instants de bonheur Deaschelle. Jerry
Et le mercredi 20 à 20h15!
On ajoute une représentation pour "Le noël de M. Scrooge" le samedi 23/12 à15h
http://www.lalibre.be/culture/scenes/le-noel-de-m-scrooge-merveille...
Thierry Debroux adapte le roman de Dickens. Un moment de rêve, d’enfance et de magie au Parc. Critique
Nombreux sont ceux qui, à l’image du M. Scrooge, ne rêvent que d’une chose le soir du réveillon : se glisser sous la couette avec un bouillon de poule. Mais ce désir de repli n’est pas toujours motivé par les mêmes raisons que celles du personnage de Charles Dickens dont la solitude choisie se nourrit d’une solide avarice.
Aigri, amer, bougon, le vieux financier - incarné avec juste retenue par Guy Pion qui illustre parfaitement cette figure emblématique de l’œuvre de Dickens - exploite son employé qui travaille douze heures par jour dans ce parfait bureau de comptable, aux murs couverts de tiroirs de bois à l’image des offices d’alors. Une époque qui nous renvoie à la fin du XIXe siècle dans une Angleterre à deux vitesses, pas si différente de la nôtre, comme le soulignent ironiquement les questions posées en ouverture de spectacle par un clochard venu passer la nuit dehors.
Tradition et fidélité
Commence alors le "Noël de M. Scrooge" ("A Christmas Carol", 1843), conte d’hiver fantomatique, dans toute sa splendeur, sa tradition, sa fidélité, livré, en prime, en collaboration avec le Théâtre de l’Eveil, dans un écrin de velours et de dorures, un Théâtre royal du Parc dont le cadre sied à merveille au climat du récit. D’autant que, dans l’adaptation de Thierry Debroux, Patrice Mincke assume une mise en scène classique, respectueuse de l’époque tant dans les costumes que dans d’impressionnants décors (Ronald Beurms) qui évoluent au fil des scènes et offrent tantôt la reconstitution en 3D et en perspective d’une rue de Londres, tantôt l’intérieur rustre de personnes modestes ou celui cossu d’une famille de classe moyenne qui sabre le champagne au pied du sapin. Sans oublier quelques effets spectaculaires tels l’envol du traîneau du Père Noël ! De quoi fasciner les petits et grands enfants d’un public très familial, heureux de partager cette fable intemporelle et philosophique pour retrouver son âme d’antan, se laisser aller au rêve et à l’émerveillement, se réjouissant que la neige, la dinde, le sapin, les guirlandes et tout le faste imaginé pour oublier la longue nuit de l’hiver soient au rendez-vous. Sans malgré tout perdre de vue certaines réalités.
Claude Semal, Guy Pion et Fabian Finkels, dans les décors de Ronald Beurms, sur la scène du Parc.© Zvonock
Un petit regard sur une boule à neige magique et nous voici plongés dans l’atmosphère de cette ère victorienne où la bourgeoisie sortait en habit, bottillons et haut-de-forme pendant que, dans l’indifférence, mouraient de faim les mendiants. Pourra-t-on fermer les yeux plus longtemps ? Charles Dickens, qui s’adressait d’abord aux adultes, invite à remonter le temps aux côtés de ce fameux M. Scrooge interprété en ces jeunes années par Fabian Finkels doué d’une aisance naturelle, guidé en ce retour sur le passé par l’esprit de Noël, Claude Semal lui-même.
De quoi parfaire une distribution à laquelle participent en outre plusieurs enfants à l’irrésistible candeur. Ce voyage changera le regard de M. Scrooge sur son histoire, ses choix, son entourage, les erreurs commises au fil de sa vie, se trompant de priorité à chaque tournant. Des erreurs qu’éviteront peut-être ceux qui auront lu Dickens ou vu "Le Noël de M. Scrooge".
Contexte
Collection de témoignages d’accueillants! Quand on ouvre son coeur les peurs reculent.
Sep 2017, depuis quelques semaines des familles hébergent des migrants du Parc Maximilien paliant ainsi les manquements du gouvernement belge.
Ce gouvernement qui au lieu d’accueillir dans la dignité tout être humain sur son territoire comme le prévoit la Convention des Droits de l’Homme préfère les pourchasser, les enfermer, les expulser.
Si vous aussi vous désirez faire partie d’une Belgique humaine et accueillante prenez contact avec la platforme hébergement.
Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés asbl – 85 rue Léon Théodor – 1190 Bruxelles – BE04 5230 8077 7231 TRIOBEBB
http://www.perlesdaccueil.be/2017/11/27/il-est-reparti-vers-la-gare...