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La mer est innocente
Elle ressasse, se met en colère, se fait tendresse et se fait berceau de rêves, tout comme les rivières. …mais la mer ne se tait jamais. Taire la parole, c'est ne pas la mettre au monde, c'est de l'amour mort-né. Cette proposition d’écriture plurielle bien rythmée rompt le silence délétère, donne la parole à deux femmes qui ont souffert et sera présentée au Festival d’Avignon cet été au Verbe Fou.
La source d’inspiration du trio est un texte : Lampedusa Beach de Lina Prosa qui a obtenu le “Premier Prix National pour le Théâtre Public Annalisa Scafi” à Rome en 2005. Celui-ci fait partie de la Trilogie du Naufrage débutée par Lina Prosa en 2003. Lampedusa Beach raconte le naufrage de Shauba, immigrée africaine clandestine, à proximité de l’île de Lampedusa. Le texte met en scène le temps de descente du corps de la femme dans les abysses de la mer. Pauline Rémond, maitre d’œuvre de l’écriture collective rebondit sur cette Odyssée moderne des clandestins et leur rêve d’une vie européenne et le relie à la parole d’une autre femme d’un tout autre lieu, noyée elle dans une rivière de viols successifs.
Deux violences s’articulent et s'explicitent dans la parole de ces deux femmes, l’une sourde, presque invisible, comme la fêlure d’un vase que l’on n’ose toucher, l’autre abrupte dans des punchlines glaçantes et dans une chorégraphie fascinante de beauté, baignée d'innocence. Si la danse de la deuxième semble la porter inexorablement vers le fond, est-ce pour retrouver l’enfant ?
Une image très belle dans le texte est celle de la perle de l’huître, une reine de la nature qui sait pratiquer l’exorcisme. La mise en scène et en lumière de Maxim Prévôt nous donne à voir une lueur diffuse dans les mains d’une des deux femmes, dans ce qui semble être à s'y méprendre, une boule de cristal. Mais non, c’est un vase rempli d’eau transparente, un élixir aigue-marine qui symbolise la beauté immaculée de la Grande Bleue. Si celle-ci nous semble impitoyablement vorace, au vu des victimes des barques de l’espoir qu’elle ensevelit, il faut chercher autre part, la cause des malheurs. Est-ce l’homme qui pervertit la beauté du monde? Est-ce la rencontre et le partage d’un cornet de glace qui soudain, dégèlerait les cœurs?
Le monologue muet de la danse de l’une entraîne la naissance de la parole de l’autre, et se transforme en dialogue. La parole et la danse coulent comme des larmes. Les yeux des deux comédiennes projettent leurs indicibles émotions. Le public est traversé par le va-et-vient redoutable de ces deux portraits de femmes aux douleurs et aux modes d'expression complémentaires et se retrouve presque en apnée. La gestuelle de Clara Parr Gribbell aura laissé dans l’âme, une larme indélébile. Devant le pire, c’est le silence qui est dévastateur. Et ni la femme, ni la mère ne se taisent. La parole est le viatique de la vie et comme la mer, elle est toujours recommencée…
La mer est innocente
d'après " Lampedusa Beach " de Lina Prosa
avec : Clara Parr Gribbell et Pauline Rémond
Mise en scène : Maxim Prévôt
Production : Compagnie les Rivages
En avant-première, au théâtre de la Clarencière, à Bruxelles, le 1er juin 2017
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11ème Anniversaire
Contact : 00 33 490 85 29 90 - leverbefou@orange.fr
Une bribe de vécu… Puis une autre… Et une trame devient perceptible au public… La mer est innocente est le titre donné à cette mise en scène épurée, sobre, un fond noir avec simplement deux actrices qui nous parlent de tragédies humaines bien distinctes et, pourtant, pas si éloignées que cela. Une création originale et profonde qui puise dans les vies de beaucoup d’entre nous.
La mer est innocente, c’est l’incarnation de deux personnages qui n’ont rien d’extraordinaire, rien de plus ni de moins que les autres. Ces personnages sont, en fait, comme deux vies tirées au sort parmi les gens du monde. Ou plus précisément, parmi ceux qui ont rêvé d’une vie agréable et qui ne l’ont pas eue.
Les personnages, ce sont deux femmes. On ne connaît pas leur nom, elles n’en ont pas. Tout comme elles n’ont pas d’âge. Elles pourraient être chacune des femmes du public amenées de force sur scène.
Dès les premiers monologues, parce qu’elles ne parlent pas entre elles sauf pour s’échanger leurs histoires respectives, comme un écho ou une bouteille à la mer ; et on les découvre…
L’une remonte à son enfance et retrace ses années passées. L’autre nous conte l’instant présent dans sa quête. La première est une victime de viols successifs, la seconde est une réfugiée, voguant à bord d’un bateau de passeur de fortune, victime de la destruction de sa société et de son environnement proche. Depuis elles errent, l’une seule, l’autre avec son nourisson.
Le spectacle est agrémenté de danses lentes et succinctes qui lui donnent du corps et du mouvement, et comble les silences.
Au cours d’une digression, on en vient à l’huître, cet animal marin (encore l’image de la mer) à coquille qui ne s’ouvre qu’à certaines conditions. Ces deux femmes sont un peu comme des huîtres. Une huître a ce stratagème particulier pour se protéger de tout corps étranger, dérangeant ou menaçant, de s’enrober par des couches successives de calcaire… et d’en créer quelque chose de beau …une perle.
Ici, le corps étranger, c’est la violence,… et la résistance humaine face à cette violence du vécu qui s’imposent à elles sans prévenir. Et elles tenteront de réagir face à ces épreuves, comme l’aurait fait l’huître au fond de la mer.
Cette violence qui est leur point commun, les amènera à faire des choix : l’abandon de son enfant, mort, emmitouflé dans un linge et donné au gré de la mer, pour l’une, et l’exil pour les deux.
Ce spectacle est librement tiré du texte Lampedusa Beach de Lina Prosa (2003) qui a reçu le Prix National pour le Théâtre Public Annalisa Scafi en 2005. En voici un extrait qui n’a pas laissé indifférente l’équipe de comédiens :
« Le naufrage a été total.
Et d’une simplicité absolue. Tu sais pourquoi ? Il n’y a pas eu de tempête.
Pas de lutte, de résistance.
Aucune manoeuvre d’expertise de la marine.
Aucun appel de capitaine.
Aucune alerte. Aucune alarme.
Il n’y a pas eu de soulèvement de vague.
Rien qui concernât la mer.
La mer est innocente.
Inspiration — Silence »
… Et le spectacle n’est pas sans défi pour le spectateur. Son attention doit être enclenchée à chaque instant pour comprendre ce tableau qui semble décousu d’abord puis qui donne des clés pour peu à peu faire les liens…
La mer est innocente est un spectacle inédit puisqu’il n’a été joué qu’une fois en avant-première ce 2 juin dernier au Théâtre de la Clarencière à Ixelles, et sera montré plus largement au Festival d’Avignon au Verbe Fou les 19 et 26 juillet 2017 à 21h10.
Conception et écriture : Pauline Rémond
Avec : Clara Parr Gribbell et Pauline Rémond
Mise en scène : Maxim Prévôt
Production : Compagnie les Rivages
Contact et informations : Maxim Prévôt : 0658/10 13 47 – Email : cielesrivages@gmail.com
http://cultureremains.com/mer-innocente-dualite-tragique-de-vecus-s...
Sous l'impulsion de sa directrice Fabienne Govaerts, ce petit lieu atypique plein de charme et de joyeuseté ouvrira donc un onzième festival en juillet 2017 en tant que théâtre permanent, marchant toujours sur les traces de son parrain, Pascal Papini et à la rencontre de textes d’auteurs qui nous séduisent.
Ses précédents prestigieux invités d'honneur :
Richard Bohringer, Jean-Claude Drouot, Natacha Amal, Michel Vuillermoz, Israël Horovitz, Fabrice Drouelle, Hippolyte Girardot,
Bernard Yerlès et Patrick Poivre d'Arvor
ayant apporté leur précieuse collaboration et leur confiance au développement de nos activités littéraires et théâtrales.www.leverbefou.fr
Soyez vraiment futés! Huit ans déjà que Fabienne Govaerts veille à la destinée de ce petit lieu sympathique et très intimiste. Ici on est amoureux des beaux textes, dès lors sont programmées avec gourmandise les pièces des auteurs qui auront su séduire. Cela nous offre l'opportunité d'un petit théâtre littéraire avec une programmation intelligente, tous publics, partagée entre productions françaises, jeunes fraîchement sortis du conservatoire d'Avignon ainsi que des créations belges. Bref, le texte sous toutes ses formes et dans tous ses états. De belles rencontres, des découvertes, de savoureuses histoires... Si le Verbe est fou, pourquoi pas nous ?Soyez vraiment futés! Huit ans déjà que Fabienne Govaerts veille à la destinée de ce petit lieu sympathique et très intimiste. Ici on est amoureux des beaux textes, dès lors sont programmées avec gourmandise les pièces des auteurs qui auront su séduire. Cela nous offre l'opportunité d'un petit théâtre littéraire avec une programmation intelligente, tous publics, partagée entre productions françaises, jeunes fraîchement sortis du conservatoire d'Avignon ainsi que des créations belges. Bref, le texte sous toutes ses formes et dans tous ses états. De belles rencontres, des découvertes, de savoureuses histoires... Si le Verbe est fou, pourquoi pas nous ?Soyez vraiment futés!
Bientôt au Verbe Fou nous aurons le grand plaisir d'accueillir toutes ces compagnies !! Pour un festival Off d'Avignon 2017 plus fou que jamais ...
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