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La balance des souffrances

 

Soliloque

 

Enfant, je trouvais regrettable

D’être née fille et non garçon.

Toujours soumise et serviable,

J’agissais peu à ma façon.

De mes cousins, plutôt hardis,

Les audaces ne troublaient guère.

Ils rencontraient peu d’interdits

Et ne se forçaient pas pour plaire.

Lors, je les enviais sans cesse.

La vie des femmes m’attristait

Qu’elles soient humbles ou princesses,

Toutes, privées de liberté.

L'effroyable, l’imprévisible,

Se produisit en peu de temps,

Mes cousins, ô peine indicible,

Menés à la guerre en chantant.

Nous, les filles ayant le même âge,

Avions le droit d’être à l’abri,

Écartées de l’affreux carnage,

Loin de ceux mourant sans un cri.

Dans la société, où nous sommes,

Des avantages fort nombreux

Semblent favoriser les hommes.

Aux souffrances, ils échappent peu.

15 janvier 2007

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