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L'adieu du pauvre

L'ADIEU DU PAUVRE

 

Toi,  chouette , tu es seule à me voir .  Alors écoute :

La nuit ouvre tes yeux et j'attendais la nuit.

tu m'observes et je sais tu devines

tu devinais déjà quand tu m'as vu grimper.

 

Pas très fou  pensais tu,  ton regard est si large

Alors pourquoi venir se perdre dans ce bateau perdu

 

Saurait-il ?

Oui.   J'avais entendu

Ils ont dit  : " Construisons une nef pour les fous

Envoyons les se perdre vers la Narragonie.

Tous ces clones de rois de seigneurs  prétentieux

Ces ivres de pouvoir ne pensent qu'à leur ventre. "

 

Et de charger  la nef de poulets, de cerises,

d'alcool , de miel , de gras , de sirops indigestes.

 

"Ils n'arriveront pas  . Oubliés de l'histoire.

ne pourront que se taire .  Leur panse éclatera . "

 

Moi l'oublié, le pauvre , le maigre , le poète ,

je sens l'odeur du diable

Mais j'avais espéré.

Le moine  en sa capuche,  la religieuse noire

eux sauront résister,  jeûner quand il le faut .

Mais leur tête a brisé son sceau au son des luths

Vois !  Le monde agonise même sur ce bateau .

 

Alors ?

Etre  affamé  et  seul en la Narragonie ?

seul pour dire, crier , convaincre , raconter ?

Ma voix  est bien trop faible.

ils ne m'entendront pas , ne pensent qu'au plaisir

leurs yeux  sont égrillards , autre leur gourmandise.

 

Je voulais leur parler ils ne me voient qu'à peine

sont noyés en  leurs sexes 

perdus   au son du luth

Ah loi de chasteté !

oublies -tu l'interdit , ce moteur du désir ?

libres sur ce bateau ils ont oublié Dieu .

 

L'eau est verte.   J'y trouverai  mon espérance

Oui je veux oublier la sombre déchéance.

l'air pue les détritus et les laideurs de l'âme

les abysses m'appellent et ma mort sera douce

mes illusions m'embaument et je rêve de bleu

d'eau salée,  de fraîcheur , ablutions salutaires

allez souris Chouette , tu sais que j'ai raison

mes cheveux sont trempés,  mon sourire  se noie

...

Adieu .

( d'après la nef des fous  de Jérôme Bosch )

 

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Commentaires

  • Envie de vous  faire connaître un peu ce poète

    http://revue-texture.fr/spip.php?article288

     

    voici  une citation qui peut répondre à nos échanges à propos  de «  écrire ou non « 

     

    écris Yohannah

    ose écrire, sur la feuille d’érable , du bout d’un bec d’oiseau,

    d’une patte d’insecte timide :

     

    et un extrait qui fait partie de son histoire et dont il a  fait un recueil  et une nouvelle

     

     

    10/ Qui a dit : La guerre est jolie ?

     

    (Récit)

         Il revoyait souvent la scène de cet allemand, à Savenay, martyrisant à mort sans honte devant lui un polonais.

     

         Un poème récent fait encore écho à ce souvenir.

     

              L'évadé

     

              A quatre pattes dans la rue

              on le faisait ramper.

              Si seulement il avait été chien

              mais ce n'était qu'un type ordinaire,

              de ceux qui vous portent une lettre

              à la poste sans se presser.

     

              Il s'était évadé du camp,

              ce chien de polonais

              Et le voilà montant la côte

              sur ses semblants de pattes

              suivi par un homme debout

              qui aboie comme un dogue

              et cogne.

     

              Tout le monde l'a vu passer

              (regard en coin comme les chats)

              seul un enfant s'est arrêté

              puis l'a montré du doigt,

              et s'est mis à pleurer.

     

                                L'autre n'a plus cogné.

     

         Il aurait été tellement simple de se dire : cet homme est une brute parce que c'est le boche, l'ennemi, le barbare. Et de l'autre côté il y a les purs, les civilisés. Mais là, sous les ruines de Bacalan, écrasés sous les bombes, pourquoi tous ces corps d'innocents ?

     

    Vous pouvez aussi retrouver  quelques  poèmes et sa trace sur la revue francopolis.net

     

     

    Merci Rolande je vais chercher  ainsi que tu me le conseille 

     

     

  • Jean-Claude Blondin habite Biscarrosse. Je suppose qu'en écrivant son nom sur Google il est pôssible d'y retrouver ses coordonnées.

    Chaque année, il organise, en octobre aux environs du 10, un Festival de Poésie et de Peinture dans le cadre de l'APPEL dont il est le Président. (APPEL = Association des Peintres, Poètes et Ecrivains Landais)

    Bonne chance Hélène. Il y a aussi la Poésie Classique Libre avec des entorses aux règles absolues. Qui donne des frissons aux puristes ...et les fait réagir dans le rejet : quelle erreur de leur part.

  • ahah  B. pourtant tu commences à avoir fait le tour. mais quand je l'ai écrit il est possible qu'on ne s'étaist pas encore rencontrées  c'était un atelier de Yves Heurté  cet ami poète disparu que j'ai beaucoup aimé
  • Très réussi, c'est une façette de toi que je ne connaissais pas

     

  • Merci pour vos appréciations  c'est si rare que j'écrive un texte si long... la peinture  m'appelait j'aime les peintres flamands Jérome Bosh, Vermeer, les Breughlel , entre autres !
  • J'aimerais lire quelque chose de ce poète

    je n'écris pas en classique on me dit parfois que j'ai ma propre musique 

    le classique m'empêche d'être précise dans mes émotions ... la contrainte de la rime  m'oblige à  choisir les mots qui les expriment  le mieux

  • C'est très beau et me rappelle, je ne sais pourquoi, un ami poète Jean-Claude Blondin de Biscarrosse.

    Qui lui a écrit "La légende de l'Orme" en Alexandrins ...Une très belle pièce en trois actes.

  • très touchant, j'aime beaucoup beaucoup beaucoup

     

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