Les pélerinages de Saint-Jacques de Compostelle auraient p'têt parfois plus de sens (encore) s'il n'y avaient pas ... les pél'rins.
Paradoxal, OK. Réaliste, hélas, aussi.
Le premier jeudi de chaque mois, dans le Centre Ville, rue Saint-Laurent, bon nombre de pél'rins, qui ont fait, qui refont les pélerinages, se retrouvent dans un endroit. Dans une optique ... d'accueil. Oui, oui. On voit ces pélerins (on les reconnaît) avec un badge sur leur tea shirt ou leur chemise. Ils sont là pour accueillir ceux qui envisagent, dans les temps à v'nir, de partir sur les routes de Saint-Jacques. Ils sont là pour les éclairer, prendre un temps pour parler avec eux, pour informer.
Le système pratique, de ce point-de-vue, tient vach'ment la route.
Mieux, encore : on présente toujours, à cet endroit, un film, ou plutôt un montage dias, sur les ch'mins de Saint-Jacques. Avec les lieux où on passe, les conditions pratiques à remplir pour que le pélerinage se passe le mieux possible.
Oui, oui, c'est très intéressant.
Ce qui, par contre, me paraît hélas plus regrettable, dans ce contexte, c'est le côté lourd, pompeux de plus d'un pélerin officiel.
On voit, par exemple, deux gars (âgés), à l'accueil. On souhaite s'adresser à eux pour obtenir un renseignement pour obtenir une revue (qui sort quatre fois par an, je pense). Il faut attendre parfois de cinq à six secondes avant que ces gens ne lèvent la tête vers vous, veuillent bien vous montrer qu'ils vous accordent leur temps (de préférence, pas trop longtemps) afin de vous accorder leur temps (ils sont si occupés !). Un peu comme dans les systèmes hiérarchiques officiels, où les gens en fonction vous mettent dans un état de dépendance.
Ah oui ! Certains prennent leur tâche très très au sérieux !
Ah oui ! Certains se prennent vach'ment au sérieux !
Ca, je l'avais observé, y a quelque temps, déjà ...
Hier soir, quand je me suis rendu à nouveaun sur ces lieux, afin de me procurer le carnet de route (le "credencial"), grâce auquel on peut, sur les routes de Saint-Jacques, se présenter chez certains habitants pour loger ...
Aïe aïe aïe ...
Je me suis hélas encore farci cette mentalité effroyable, minable, désastreuse.
Je reconnais, dans toute cette assistance, des pélerins que j'ai déjà aperçus, à d'autres occasions.
Je reconnais, notamment, des pélerins que j'avais rencontrés, lors d'un week-end, à Tilff, dans une auberge de jeunesse (ou un gîte), où j'avais participé.
Spontanément, je vais les saluer. En souriant.
Spontanément, je dis à plus d'un : "Tiens, j'ai chez moi de très belles photos"
Oui, j'avais pris des photos lors de ce week-end de pélerinage, où certains (que je retrouvais) se trouvaient.
Eh bien, après avoir fait ma démarche, j'ai eu droit à un sourire de '"politesse", après quoi ces messieurs ont coupé court (de manière très très tranchée) pour se retrouver entre eux.
Non, je n'étais pas dans leur axe.
J'ai été franch'ment éconduit.
La notion de fraternité est franch'ment ... relative. Mais, sans doute que ... ma longueur d'ondes, à ce sujet, n'est pas la leur.
Faut dire que : dès qu'un mouv'ment prend de l'ampleur, s'officialise, souvent, d'autres valeurs fichent le camp.
Faut dire que : dès qu'un mouv'ment prend de l'ampleur, s'officialise, ça devient plus accessible à pas mal de monde (ce qui n'est pas mal, en soi), mais ... pas forcément pour le meilleur.
Le réseau des pélerins de Compostelle s'étend. Bien, bien. Beaucoup vont marcher. Bien, bien.
Mais les retrouvailles entre pélerins ressemblent parfois volontiers à des confréries d'hommes d'affaires, de directeurs d'école ou de touristes.
Et je n'y trouve plus ma place.
Ceci dit : j'ai, avec moi, le carnet qui me permettra d'accéder à plus d'un hébergement, la s'maine prochaine. Je ne me suis pas déplacé pour rien. Des jours heureux m'attendent.
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