A star on stage ! Or maybe two ! Le festival de musique coréenne s’est terminé mercredi 14 octobre dans la salle Henry Leboeuf, en accueillant la jeune violoniste Ji Young Lim, première lauréate du Concours Reine Elisabeth 2015 et son jeune partenaire pianiste, coréen lui aussi, Da Sol Kim. Au programme : l’allégorie d’une jeunesse resplendissante et créative, la fraîcheur et la spontanéité alliée à une technique virtuose hors pair. On peut regretter que la salle ne soit pas comble, pour les absents et pour les artistes qui ont donné toute leur âme, dans une générosité aveugle. Les spectateurs auront été comblés, eux, par la maturité de jeu, l’équilibre du programme, et l’envol vers une musique authentiquement ressentie qui trouve sa source dans l’élan vers l’infini.
Une progression dans l’initiation à la passion, depuis le Rondo brillant pour violon et piano en si mineur D895 de Franz Schubert, suivi du Duo pour violon et piano en la majeur D574, en passant par la Sonate pour violon et piano n°2 en la majeur de Johannes Brahms, pour aboutir dans la Fantaisie brillante pour violon et piano op.3 n°3 de Jenö Hubay sur des thèmes de l’opéra Carmen.
Une promenade élégante qui mène de la musique de salon aux sommets du romantisme hongrois !
Dans le Rondo brillant, la violoniste apparaît comme une personnification des quatre saisons, tour à tour une aurore aux doigts de roses, la stridence de cigales célébrant un été invincible, pour passer à l’abondance mordorée de l’automne et terminer en neige étincelante. Précision, fougue, mouvement perpétuel sous l’archet et sur les planches, la virtuosité est à toute épreuve, avec cette fluidité naturelle qui lui est propre, sans cesse relancée dans le firmament musical par le pianiste qui l’accompagne. Le Duo révèle toute son élégance teintée d’humour, une grande légèreté et des phrasés délicats. Parmi les effets volcaniques naissent des explosions soudaines de douceur chantante. Après le scherzo bien syncopé, le sentiment est à fleur de trilles et le ton passe aux confidences intimes avec le pianiste. Des rythmes flirtant avec de la valse appellent des touches de candeur dansante, presque mozartienne dans sa pureté et sa générosité solaire. Le Brahms accueille le vagabondage libre et gracieux. Un thème automnal se dessine : valses et rondes de feuilles au gré du vent. On retient son souffle. La fantaisie brillante est jouée sans partitions. Le piano se fait harpe, Carmen toute sensualité dehors, se rit du toréador. Des cascades de rire et de liberté déferlent sous l’archet et les sonorités himalayennes. Il y aura un bis, bien sûr : le Banjo and Fiddle de Kroll, pas l’humoriste, on s’en doute ! Un Adieu piquant et joyeux. On prie pour que cette exquise violoniste garde à jamais toute la fraîcheur de son âme et sa belle connivence avec ses partenaires ! Et l' on remercie les organisateurs de ce premier Festival de musique Coréenne d’avoir invité des artistes aussi brillants.
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