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GIFLE Poème

 

GIFLE

 

Rayures sur le visage

lueurs noires des yeux

brillants

brûlants

 

De ses deux mains

elle serre son coeur

enclavée

En elle tout est noir

fermé

laminé

 

L'ennemie la toise

blanc du regard

"Pleunicheuse va !"

 

Rayures sur l'âme

elle ne pleurera pas,

non, elle ne pleurera pas

 

Un pli au coin des lèvres

Déjà

Si petite

et ce pli ? Déjà

Elle a huit ans à peine

de peines

de haine

 

Dehors il fait soleil

Dehors il fait lumière

catéchisme de lumière

"Ton Esprit est Lumière"

 

OUI

 

Mais la maison

est sombre

si sombre

La maison

est ..... TENEBRES

 

Rolande Quivron ( E.L. QUIVRON-DELMEIRA)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires

  • Merci Hélène pour les plus faibles qui, toujours, ont été des victimes. Mais quel drame lorsque ce sont des enfants !!

    L'innocence volée doit être dénoncée. Bonne soirée. Rolande

  • la cruauté  existe  bien tôt!!!  quelle tristesse d'autant que souvent  ce sont les plus faibles qui en sont victimes
  • Bonjour Gil pour ton formidable commentaire. J'ai certainement écrit le genre de poésie que tu décris : les petits oiseaux mais sans le papier peint.

    Je m'en suis rapidement éloignée, même si j'en rêvais parfois, un peu comme lorsque l'on lit les contes pour s'évader dans le rêve étant enfant.

    D'accord pour les actes concrets .... Qui n'a pas essayé ? Mais l'impression demeure, forte et navrante, de la nécessité de recommencer encore et toujours pour combler un tonneau de danaïdes qui ne cesse de se vider de toutes parts.

    Réédition des enfants soldats - comme en 40-45. Alors que nous avons hurlé : plus jamais çà ... Pas besoin dénumérer , tu l'as fait et avec force, à ton image.

    Parlons-en des enfants adoptés justement : j'ai reçu plusieurs témoignages de certains d'entre eux qui reprochaient à leurs parents adoptifs d'y avoir succombé ! Ils ressentaient une forte impression de perte d'identité. L'un d'eux m'a dit :" Oui, ils étaient fiers. Car ils étaient félicités, me trimballant comme un trophée. C'est vrai, c'est mignon un petit étranger. Mais le "petit étranger" grandit et réfléchit. Alors, c'est le début de l'escalade". 

    Brr. Encore un beau rêve qui s'effritait parmi d'autres.

    J'ignorais tout de ce débat sur "La gifle". Non "La gifle n'est pas que çà en effet. Je dois cependant t'avouer que, parmi les gifles que j'ai reçues (pas des masses) il y en a eu d'acceptées et d'autres qui m'ont révoltée et fait tourner les sens. Car je sentais la méchanceté derrière et le désir, soit d'abaisser, de faire souffrir, d'humilier, de se décharger aussi d'un trop plein de nervosité.Et là, c'était la révolte à plein tube. Mais peut-on en vouloir à de vieilles enseignantes qui naviguaient encore à plus de 75 ans ?? Et dont les nerfs cédaient ?

    Il est vrai que les enfants restent muets bien souvent. Mais tous ne sont pas des zanges non plus et peuvent inventer. Difficile de trier le vrai du faux. Sauf, s'il y a des traces tangibles : de coups, des traces de sévices, de comportements anormaux qui surgissent soudenainement ....

    Les "enfants rois" que nous cotoyons donnent aussi à réfléchir. Eduquer n'est pas facile. Enseigner n'est pas un métier mais une vocation. On l'oublie trop souvent. Il en est de même actuellement dans d'autres professions : infirmiers, médecins, aide-soignants .... bref, tu vois sans doute où je veux en venir ? Mais il manque des sous paraît-il !!

    Les sous ne sont pas tout non plus. Et que fait-on de la capacité des hommes à innover, inventer, s'adapter.... sans nécessairement avoir à leur disposition des montagnes de .... sous. Pendant la guerre nous n'avions pas grand-chose, mais l'enseignement était malgré tout performant. Evidemment, pas de T.V., pas de jeux électroniques, pas d'enfants rois. .... Pas question évidemment de retourner au Moyen-Age pour autant. Mais ce Moyen-Age était-il  aussi terrible qu'on le dit ? Ah si nous pouvions nous en assurer de visu et remonter le temps !

    Mais faut pas rêver..... Bonne soirée à toi.

  • Bonjour Rolande

     

    De plus en plus, j’accuse fortement la poésie dégoulinante, cette sorte de papier peint pour chambres d’enfants, fonds rose ou bleu avec quelques fleurs et des petits oiseaux. Il y a autre chose à faire que de galvauder la poésie.

    Et tu me réconcilies ici avec la poésie utile, indispensable, à hauteur des choses humaines.

     

    Si on dit comme évident que les enfants sont la richesse du monde, alors il serait temps de mettre des actes concrets en face des grandes déclarations à commencer par celle des Nations Unies de 1959. A-t-on avancé depuis ? Non, au contraire.

    Enfants qui meurent de faim, enfants soldats, ou massacrés par des guerres stupides, enfants prostitués, violés en toute impunité par des autorités parentales, religieuses ou civiles, enfants au travail surexploités, enfants vendus sur les marchés honteux de l’adoption, enfants tués, battus ou ballotés par des parents indignes … Que la poésie bouscule, dérange et ferme tout débat par des textes conclus du mot « inacceptable « !

     

    Aujourd’hui même, les médias entendent initier un débat sur la gifle nécessaire ou pas et comme si la maltraitance aux enfants n’était que ça…

    Il nous faut fermer ce débat, pas de concession. Comprendre n’est pas admettre.

     

    Ton texte me touche énormément en tant que témoignage. Il m’a ramené forcément à tout ce que j’ai connu pendant ma carrière d’enfants victimes des stupidités des adultes, enfants qui souvent ne parlent pas, ayant sentiment de culpabilité, de peur qu’on ne les croit pas ou des conséquences s’ils parlent. Il m’a ramené à tout ce que la société empêche de s’exprimer ou ne sait pas voir ou entendre … Alors, allons aux enfants comme tu le fais …

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Super ! Au moins je commence la journée sur une note de belle et bonne humeur !

    Je t'embrasse

    Marie-Ange

  • Bonjour Marie-Ange,

    Merci infiniment. Je vais, de ce pas, mettre de l'ordre dans la pagaille et travailler un peu plus sérieusement. Il est temps !!

    Je t'embrasse. Rolande

  • Bonjour Rolande, c'est une très bonne nouvelle que tu m'annonces, il est toujours positif de comprendre certains signaux (ici le poème) pour connaître les origines cachées d'émotions, de maux, de réactions.

    Suis très heureuse que nos échanges aient été constructifs et révélateurs au-delà de nos ressentis poètiques propres.

    Merci de me l'avoir dit, bonne et belle journée de soleil à toi

    Bises

    Marie-Ange

  • Bonjour Marie-Ange,

    Nos échanges ont permis de déclencher l'idée d'une nouvelle, déjà ébauchée lors d'un atelier d'écritures au sein de l'Aide aux Victimes, suite à une agression avec violence que j'ai subie à Bruxelles il y a 8 ans.

    Et qui, étrangement, explique le poème "Gifle" avec cette impression de ténèbres à l'intérieur et de lumière à l'extérieur. Un fait qui s'est déroulé dans ma plus tendre enfance, à l'époque où j'étais sous la férule d'une gardienne, en attendant l'arrivée de mon père après ses heures de travail. Mes parents, victimes de la crise de 1930 étaient fort occupés à redresser la barre et travaillaient énormément.

    J'ai relu ce texte hier parmi mes paperrasses et, brutalement le déclic a jailli. Je tenais, enfin, la source d'inspiration de ce poème "gifle". Celle-ci cependant  n'a pas été physique. Non, mais un harcèlement moral insoutenable qui m'a même donné l'envie de mourir.

    Merci à toi et à nos échanges qui, vraiment ont permis de "déclic" et cette décantation.

    Bonne journée et inspiration. Bisous.

     

     

     

     

  • Merci Rolande pour ce texte, tes impressions, et tout ce qui pourra venir de tes écrits.

    Bonne fin de matinée, et à plus tard

    Marie-Ange

  • Ah! ce poème Gifle qui a fait couler beaucoup d'encre et d'interprétations diverses.

    Cette enfant c'est moi sans l'être. Mais, dans le métier que j'exerçais, j'ai rencontré de ces petites filles malmenées. Mon Père était un être adorable que j'ai très peu connu finalement. Une seule fois, il m'a giflée mais je ne lui en ai jamais voulu, estimant mériter cette gifle. La guerre nous a séparés pendant cinq longues années et, ensuite, pension durant quatre ans pour raison d'études. Ma mère avait la main plus légère, mais ses conditions de vie n'étaient pas faciles et elle ne me battait pas.

    Par contre, des gifles morales, elles, j'en ai récoltées plus d'une. Elles font tout aussi mal si pas plus car elles destabilisent l'âme. C'est extrêmement grave. Et elles ne venaient pas de mes parents, loin de là. Je me souviens spécialement de l'une d'elle qui m'a fait pleurer près d'une journée, malgré les paroles de bon sens de ma grand-mère adorée. J'en ai fait une nouvelle, jamais "sortie". Je pense aligner sur mon blog avant une absence qui durera plus d'un mois et demi, un des poèmes consacrés à mon père adoré et un autre ayant comme sujet "Liberté". et peut-être "La Vérité".

    Non, tu n'es pas du tout une femme déstabilisée. Si tu l'es, je le suis aussi. Il est vrai qu'un jour, une collègue m'a traitée de "folle" en pleine cours de récréation et devant tous les élèves !! Charmante attitude. et preuve d''une grande solidarité féminine (sic).

    Merci pour ton commentaire plein d'images prenantes.

    Aujourd'hui il fait soleil dans et hors la maison. Je t'embrasse. Rolande

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