Le réseau des Arts et des Lettres en Belgique et dans la diaspora francophone
De et avec LAURENCE VIELLE ( avec JEAN-MICHEL AGIUS), Vincent Granger (clarinettes) Helena Ruegg(bandonéon) pour la musique
Regard extérieur à l'écriture et à la mise en scène : Pietro Pizzuti
DU 12/04/12 AU 26/05/12 Petite Salle - Création mondiale - relâche les dimanches et lundis. Durée 1h30 / Supplémentaire le lundi 7 mai 2012 à 20h30
« Pendant la deuxième guerre mondiale, il y avait dans ma famille flamande un résistant, membre du réseau Comète, et un collaborateur, fondateur du pèlerinage de la tour de l'Yser. Le premier est mort à Flossenburg en mars 1945, à l'âge de 34 ans, tandis que le second, après la guerre, était encore vivant. Cette histoire est un secret de famille. Personne n'en parle. On se tient bien... »
Traversée de Flandre-Bruxelles-Wallonie. Cochon, coq ou âne, qu'importe? Voyage à pied dans l’espace et le temps. « C’est le cheminement qui importe. » Lors de son voyage entre De Haan (du coq) et Lasne (à l’âne) Laurence fait une trouvaille insolite au bord d’un rang d’arbres de la forêt de Soignes : deux petites chaises pour enfant, porteuses de deux âmes vieilles de plus de cent ans, comme dans l’Oiseau Bleu.
Bon début, la peinture bleue est à peine écaillée. Laurence Vielle va s’empresser d’écouter avec passion le bruissement de la voix de son arrière grand-mère en conversation avec son frère. La jeune femme, encore sous l’emprise de la magie de l’enfance saisit les moindres frémissements des choses et des gens. "Van de hak tot op de tak." De long en large, elle cherche inlassablement, classe, range et refait surgir l’image déteinte de sa famille. Elle fait reverdir tout un arbre de vie commune. Les uns et les autres se partagent les mêmes racines et s'expliquent. Tandis que la voix de sa mère n’a de cesse que de la conjurer de ne plus remuer le passé, Laurence travaille comme une archéologue. Explorer, étiqueter, replacer, trouver la bonne distance, restaurer les voix contradictoires : résistants contre collabos, francophones contre flamands, occupés contre occupants, les face-à-face sont prodigieux. « L’humain face à l’humain. »
Laurence veut, à travers sa patiente et minutieuse reconstitution, comprendre de quoi elle est faite, essayer de retrouver le fil rouge qui file l’histoire de mères en filles. Braver la honte et lever une à une les pierres qui scellent des secrets terribles. C’est toute l’histoire de la Belgique qui y passe, depuis les tranchées de l’Yser. Un tableau poignant qui nous aide à comprendre la superbe des uns la frustration des autres et ce clivage géologique fait du schiste le plus dur qui pourfend la Belgique depuis sa création.
Les moyens poétiques mis en œuvre par l’archéologue familiale sont d’une rare inventivité. Elle ne tient pas en place et passionne le public. A vous de découvrir tous les secrets de l’art de la conteuse qui batifole avec tout ce qui lui tombe sous la main et organise un véritable jeu de piste surréaliste. Les voix sont touchantes, la volonté de nager en eau libre enfin transparente est tenace. Ces questions d’identité sont une question de vie ou de mort. Le spectacle est si émouvant et attendrissant que l’on doit souvent retenir ses larmes. Il y a des paroles terribles : « A défaut de savoir qui on est, on stigmatise qui on n’est pas.» C’est rare de s’abreuver à une telle source d’humanité et de parole juste. Dans sa quête, elle cite Primo Levi et Aragon. Laurence fait plus que du théâtre, elle devient chaque jour un peu plus « Elle » en mille facettes: une métaphore vivante de la Belgique, telle qu’on la rêve, tous les soirs sur le plateau.
http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=293&type=2#
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C'est la rentrée !
Ne manquez pas, du 17 au 27 septembre 2013 la reprise de :
DU COQ à LASNE, de et avec Laurence Vielle - mise en scène par Pietro Pizzuti, voyage intime dans la mémoire perdue d'une famille belge.
"Parcourant à pied les 150 km qui séparent Le Coq de Lasne, Laurence Vielle fait pour nous non seulement la traversée de la fameuse frontière linguistique, mais aussi une large remontée de l'histoire des histoires : la grande histoire de la petite Belgique et la petite histoire de la grande famille flamando-francophone de Laurence, la très belge...avec, dans son sac, toutes les questions sur un passé parfois obscur et un avenir joyeusement incertain."
http://www.atjv.be/Du-Coq-a-Lasne
la note surréaliste:
http://artsrtlettres.ning.com/photo/l-ne-en-gare?xg_source=activity
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Menneken-Pis. Tenue de soldat volontaire de Louis-Philippe. Le cuivre de la statuette provient de douilles de balles de la révolution belge de 1830.
(Collection Robert Paul).
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