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une nuit où l'on se couche tard, pour ceux qui ont l'âme... à la musique! Ne vous fatiguez pas trop pendant la journée!
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Les deux derniers candidats vont dynamiter les pronostics!
Voici les deux derniers concurrents:
Sean Kennard (USA, 29 ans) & Mateusz Borowiak (Pologne/Grande-Bretagne, 24 ans)
Sean Kennard (USA, 29 ans) Sean Kennard commence à étudier le piano à 10 ans à Hawaii avec Ellen Mazaki. A 13 ans il joue les 24 Etudes de Chopin à l’ Academy of Arts d’Honolulu. A 14 ans il entame sa formation au Curtis Institute of Music in Philadelphia, et la poursuit au College of Charleston, avec Enrique Graf, avant de se perfectionner à la Juilliard School, auprès de Jerome Lowenthal et Robert McDonald. Il travaille actuellement avec Richard Goode. Parcours impressionnant, il a remporté plusieurs prix internationaux (Vendome, Sendai, Hilton Head), dont le 1er Prix au Concours International Luis Sigall à Viña del Mar (Chili, 2007).Le pianiste ne quitte pas son clavier des yeux. Son Concerto n. 9 en mi bémol majeur KV 271 (Wolfgang Amadeus Mozart) se place sous le signe d’une mathématique rigoureuse et du contrôle digital. La vitesse lumineuse du pianiste débouche sur de larges clairières d’intériorité. Trilles et humour discret se conjuguent pour vous embarquer dans un message de compassion presque christique dans l’Andantino …. La misère de l’autre est œuvre de rencontre, l’orchestre est envoûté par son soliste. Le thème se porte comme un chœur antique qui souligne la sagesse du propos, il est aussi réactif que dans une tragédie grecque. Les cors donnent toute leur puissance, la grande intériorité conduit au ravissement. Les musiciens écoutent son troisième mouvement, médusés puis complices. Est-ce un concours, répéteront-ils le thème avec autant de virtuosité ? C’est un climat de confiance absolue, de fraîcheur et de simplicité de citoyen du Ciel qui enveloppe l’auditeur dans le Rondo et le Presto. Décapons l’homme de tout ce qui ne fait pas de lui un enfant. L’enfant est joie et liberté. That’s it !
La consécration du pianiste aura lieu le dernier soir de la demi-finale. A commencer par une mise en musique délicieuse avec l'Impromptu en sol bémol majeur D 899/3 (Franz Schubert) qui emmène directement dans l’imaginaire musical. Douceur, rêverie habitée de la nostalgie à la lumière. Soudain c’est la Ballade n. 1 en sol mineur op. 23 (Fryderyk Chopin), ample, brillante, inspirée sans aucune grandiloquence, on écouterait cette beauté fracassante jusqu’au lendemain ! Il propose un Dream (Frederic Rzewski) complètement sous contrôle pour produire des effets sonores totalement inédits dans les 3 mouvements de Petrouchka (Igor Stravinsky). Férocité nerveuse, déflagrations court-circuitent de fabuleux tremblements telluriques. Les voix s’entremêlent de hululements magiques, d’échos bruissants vers l’évanouissement progressif . Au retour de l’envolée épique, ce sont plusieurs pianos qui ont l’air de jouer ensemble et clôturent cette œuvre qui donne le vertige. Après le merveilleux récital de Sean Kennard nous écouterons ensuite Mateusz Boriwiak.
http://www.cmireb.be/cgi?usr=emw8evf6c5&lg=fr&pag=1996&...
Mateusz Borowiak (Pologne/Grande-Bretagne, 24 ans) Mateusz Borowiak a étudié le piano et la composition à la Guildhall School of Music and Drama Junior School. Actuellement, il poursuit ses études de piano avec Andrzej Jasinski à l’Académie Karol Szymanowski, en Pologne. En 2010, il remporte le 1er Prix au Concours International Rina Sala Gallo (Monza), puis, en 2011, les 1ers Prix au Concours International Maria Canals (Barcelone), au Concours International de Cleveland, et au Concours européen de la Fondation Yamaha (Pologne). Il s’est produit dans de prestigieuses salles en Europe (Salle Cortot à Paris) et plus particulièrement au Royaume-Uni (Barbican Hall, St Martin-in-the-Fields, St James’s Piccadilly). Il a joué avec des orchestres comme le Royal Philharmonic, les London Mozart Players, le Sinfonietta Cracovia, le Bilbao Orkestra Sinfonikoa. Encore un parcours totalement extraordinaire.
Sourire, cheveux bouclés, petites lunettes rondes, doigté de rêve, Mateusz Borowiak va subjuger avec son interprétation puissante de la Partita n. 2 en ut mineur BWV 826 (Johann Sebastian Bach), un choix fait dans la subtilité et la force tranquille. Fluidité, sonorités pleines, distinctes qui perlent sur une charpente magnifiquement orchestrée, souffle musical : a-t-on besoin de plus, pour le ranger dans les finalistes? Dream (Frederic Rzewski) est à la fois sérieux et ludique. Le jeu est sensible et complexe. On peut observer pendant l’exécution millimétrée et cohérente le sourire du compositeur de l'oeuvre, qui est présent dans la salle ce soir-là. Les trilles inventives rappellent un orchestre de verre. Les pianissimos pénètrent l’imaginaire et les basses le font trembler. Des éclaboussures musicales viennent de l’au-delà. Un tremblement imperceptible dans la dernière note… L’atmosphère onirique continue de plus belle avec Gaspard de la nuit (Maurice Ravel). Le pianiste jongle avec les sonorités et les cascades de notes joyeuses. Bruits d’étoiles. Il y a cette vibration continue à la main gauche et les gouttes musicales transparentes à droite. Il envoie des escalades vers l’infini, apprivoisant et taquinant les touches avec sensibilité. Son jeu est caressant et profondément respectueux ; un dernier des tapis roulants d’arpèges dévale sur le clavier et le voilà qui redépose les mains, au ralenti : il a chevauché l’infini. Le destin a rendez-vous avec le pianiste dans le morceau suivant. L’atmosphère est pesante, les arpèges descendent dans l’abîme d’un puits insondable. Que va-t-on y trouver ? La dernière note est en forme de point d’interrogation. Scarbo propulse des trilles médianes angoissantes et des accords de sombre solitude. La mélodie se débat dans un vertige ascensionnel, sauvage et passionnante. C’est saccadé, mordant, cuisant, frissonnant d’épouvante. La mélodie est là, sublime comme la condition humaine. Une réponse semble fuser du ciel. Poussière d’étoiles , de sonorités rares, l’univers chanterait-il ? C’est cela la question. Une étoile rit.
Et son Mozart ?
Le même que Sean Kennard, en complètement différent. Concerto n. 9 en mi bémol majeur KV 271 (Wolfgang Amadeus Mozart). Mateusz Borowiak a l’amour du Here and Now. Les phrasés prennent le temps de se vêtir de belles nuances et de style. Pas de recherche de supplément d’âme, l’agilité des doigts reste terrestre et palpitante de beauté. La cadence est une nef de recueillement et d’intense tendresse humaine. Il ressort une atmosphère d’aisance, de sérénité que le Rondo final pare de bonheur. Le pianiste joue divinement bien son Mozart, tranquille et parfaitement accompli.
http://www.rtbf.be/musiq3/article_votez-pour-le-prix-musiq-3?id=800...
L'ancien Prix Jacques Stehman, renommé Prix Musiq'3 en 2009, sera déterminé ce samedi 1er juin à l'issue du dernier concert du Concours Reine Élisabeth 2013 session piano. Un prix décerné par le public qui pourra alors voter dans l'heure par sms ou sur musiq3.be.
Voici l'ordre des candidats :
- Tatiana Chernichka
- Zhang Zuo
- Rémi Geniet
- Roope Gröndahl
- Stanislav Khristenko
- Boris Giltburg
- Yuntian Liu
- Andrew Tyson
- Sangyoung Kim
- David Fung
- Sean Kennard
- Mateusz Borowiak
Frank Braley, Lorenzo Gatto, Denis Kozhukhin... Autant de personnalités qui firent leurs premiers pas dans le cadre du Concours Reine Elisabeth. Autant d'artistes célébrés par les mélomanes de Belgique francophone qui leur décernèrent le Prix Musiq'3 et dont la reconnaissance traverse aujourd'hui les nations. Cette année encore, la RTBF donne au public la chance d'élire son favori et ceci dès que s'éteindra la dernière note du concours. Par SMS pour les téléspectateurs ou les auditeurs de radio mais aussi sur musiq3.be pour les internautes : le Prix Musiq'3,c'est ce samedi soir.
Commentaires
http://www.lalibre.be/culture/musique-festivals/article/819426/bila...
Watch the interview made with Boris Giltburg on Cobra.be.
"Jeder Mensch ist ein Abgrund, es schwindelt einem, wenn man hinabsieht." - Woyzeck
" Chaque homme est un abîme, il étourdit lorsque vous regardez au fond de lui"
Boris Giltburg est aussi un extraordinaire photographe: http://bgiltphotos.wordpress.com/
Durant tout le mois de juin, les lauréats du concours de piano 2013 se produiront en concert et en récital, en Belgique et à l'étranger.
Le 13 juin 2013 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles pour le concert des 4e, 5e et 6e lauréats.
Stanislav Khristenko, Zhang Zuo et Andrew Tyson seront accompagnés par l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, sous la direction de Patrick Davin.
Vous aurez également l'occasion de les écouter à Lille (France - 14/06) et Mons (16/06). Le concert du 13 juin est diffusé en direct sur Musiq’3 et Klara.
Le lundi 17 juin Boris Giltburg, Rémi Geniet et Mateusz Borowiak se produiront au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles,avec deFilharmonie sous la direction d’Edo de Waart. Le concert de clôture sera diffusé en direct sur Musiq’3, Klara et dans 9 salles de Kinepolis ! En différé, vous retrouverez les lauréats sur La Trois le soir même à 21:05 et sur Canvas, le dimanche 23/06 à 12:00. Les trois premiers lauréats joueront également à Hasselt (13/06), Roulers (14/06), Anvers (15/06 & 21/06), Louvain (18/06), Gand (20/06) et Bruges (22/06).
Les six lauréats non-classés donneront un récital à La Monnaie, du 5 au 7 juin et du 12 au 14 juin.
Liste complète des concerts des lauréats en Belgique et à l’étranger et les informations pour la réservation de tickets dans le calendrier des concerts (le calendrier sera complété au courant de la première semaine du mois de juin).
http://www.concours-reine-elisabeth.be/cgi?usr=qa6cm6qa4y&lg=fr...
Boris Giltburg , interrogé par Xavier Flament
C'est pas classique
Le blog consacré à la musique classique
Boris Giltburg ou la victoire de la liberté
Publié le 3 juin 2013 par xavierflament http://blog.lesoir.be/xavierflament/2013/06/03/boris-giltburg-ou-la...
Boris Giltburg remporte le Reine Elisabeth
Martine Mergeay et Nicolas Blanmont
Mis en ligne le 02/06/2013
Trio de tête enthousiasmant
Pas d’école, pas de règle, rien que des personnalités, classées dans un « certain ordre »
Une joie immense à l’annonce du nom de Boris Giltburg ! Il a soulevé les foules, démontré un talent personnel, riche, inventif, inscrit dans le plus beau « pianisme » qui soit, son titre est largement mérité (et il est né le même jour qu’Hadja Lahbib !)
Remy Geniet, le bien nommé, était le génie de la bande, il avait mal choisi son concerto mais il n’a pas démérité, le jury l’a distingué pour ses qualités artistiques, intellectuelles et humaines exceptionnelles, on ne peut que s’en réjouir.
Mateusz Borowiak était le plus complet et le plus accompli de tous, le public de Musiq’3 l’a bien entendu : il remporte aussi le prix du public ! C’était aussi notre coup de cœur…
Stanislav Khristenko est un immense artiste, même si son Brahms était un peu convenu, Zuo Zhang fut la fée de la finale (on l’aurait bien vue plus haut), Andrew Tyson, enfin, était l’extraterrestre de service, un autre génie, mais trop fantasque, assurément, pour obtenir l’unanimité du jury…
Parmi les lauréats non classés, Roope Gröndahl est celui que nous irions réentendre demain, il en a encore tant à nous dire.
Retour sur derniers finalistes! Un dernier samedi soir...
Mateusz Borowiac, un premier potentiel
Le jeune pianiste a tout pour lui, y compris la ressemblance avec Schubert…
Dernier finaliste du marathon élisabéthain, Mateusz Borowiak, 24 ans, a la double nationalité polonaise et britannique (et semble avoir puisé le meilleur des deux côtés). Malgré l’imposant concerto qui l’attend, il a mis l’opus 110 de Beethoven à son programme, et en livre une version souveraine de clarté, d’engagement, de style. Si le fugato central de l’allegro molto est un peu bousculé, l’adagio qui suit est une merveille de simplicité avant l’arrivée – à pas mesurés – de la fugue introductive du redoutable final. Ce passionné de Bach fait de cet allegro touffu un modèle de lisibilité, chant compris, livré avec une maîtrise et une virtuosité étourdissantes. Vif succès et retour souriant du jeune pianiste pour l’imposé dans lequel il fait valoir la richesse de ses sonorités, son sens de la construction et sa capacité à faire vivre une partition. Avec sa mine sérieuse et son petit air de Schubert, Mateusz se permet d’empoigner la matière musicale et sonore pour la sculpter, littéralement, selon sa vision intérieure. Petrossian doit être aussi surpris que ravi...
Le finaliste sera-t-il aussi inspiré – et aussi maître de lui - dans l’ultime 3e de Rachmaninov de la session ? Le début de premier mouvement le laisse espérer. Cette fois, tout y est : la virtuosité accomplie, comme effacée, la profonde musicalité et une sorte d’humilité, ou, ce qui revient au même, de dévotion à l’œuvre, avec, évidemment, tous les moyens de l’exprimer. Et encore : la hauteur d’âme qui permet de voir grand et loin, même au plus fort de la tempête.
Et comme ce piano respire, comme tout y est ample, généreux, raffiné (Mateusz vient du pays de Chopin…). L’intermezzo est un bonheur, passionné sans être sentimental, tour à tour tendre, joyeux, poignant, et toujours sous contrôle. Un ravissement. Le musicien relancera et maintiendra la tension dans l’incroyable course finale (malgré un petit coup de mou avant le dernier assaut), attestant toutes ses chances d’accéder au podium. Résultat dans une heure !
Kennard, la grâce éphémère
L’Américain livre un miraculeux adagio dans le concerto de Brahms.
En présence de la Reine Fabiola, dernière soirée de la session 2013, et dernière sonate de Haydn : Sean Kennard a choisi la courte ut majeur XVI : 48, en deux mouvements seulement. L’andante con espressione se montre assurément expressif mais, construit comme une juxtaposition de courtes cellules, finit par manquer de fluidité et de naturel. Plus de simplicité dans le rondo, mais ce presto frise parfois la précipitation, et cela ne va pas sans quelques légers accrocs.
C’est dans une grande concentration que l’Américain aborde l’imposé de Michel Petrossian, un régisseur de l’orchestre officiant même comme tourneur de pages. Il en résulte une lecture assez objective, sorte de moyen terme entre les approches rêveuses ou combattantes de certains de ses collègues.
Le début de son interprétation du premier concerto de Brahms va laisser un sentiment similaire : l’entrée dans le maestoso est élégante, sans distance exagérée mais sans passion réelle. Au fur et à mesure que le tempo s’accélère, l’Américain s’engage plus et prend les risques qu’il faut. Avec, à la clé, un peu de déchet, mais tant pis si c’est le prix à payer pour ce surcroît de flamme. L’adagio est un pur moment de bonheur, d’intensité suspendue, parfaitement soutenu par un orchestre en pleine communion. Comme si Kennard, que l’on sait croyant fervent, avait soudain été touché par la grâce divine. Il se lance à fond dans le rondo, mais la grâce l’a quelque peu quitté : il reste la flamme – mais peut-être plus tout à fait assez – et l’enthousiasme, mais tant le candidat que l’ONB accusent à nouveau quelques désordres. S’en suit un final épique, brillant, mais assurément pas irréprochable. Kennard aura été au sommet le temps d’un adagio qui restera comme un des temps forts de cette session 2013.
http://www.rtbf.be/culture/musique/detail_concours-reine-elisabeth-...
Point final : l’inoubliable prestation de Mateusz Borowiak
Le 2 juin 2013 par Ayrton DesimpelaereA quelques heures des résultats, deux pianistes se sont succédés ce soir sur la scène du Palais des Beaux-arts. Une soirée en dents de scie teintée d’humour.
Succès mitigé pourSean Kennard qui commence avec laSonate en ut majeur Hob. XVI :48. Affichant un grand sourire, il ne parvient pas à entrer dans l’ambiance de l’œuvre ni dans celle de la salle. Malgré sa volonté d’instaurer un climat intime, on sent un pianiste qui souhaite démontrer ses capacités et n’y arrive pas. De belles choses mais la conduite des phrases n’est pas toujours claire et certains passages affichent de la dureté dans le jeu. Le travail sur les silences est pensé et sans doute surfait. Ils manquent cruellement d’attente et prennent le visage de l’hésitation. Ce que l’on retiendra surtout de sa prestation, c’est le manque d’investissement. Tout est contrôlé, maîtrisé mais la personnalité du pianiste -qui nous plaisait beaucoup au début de la compétition- semble s’épuiser. En revanche, à la fin du mouvement rapide, Kennard s’approprie davantage l’œuvre et c’est dans les quelques dernières mesures qu’on le sent à l’aise. L’œuvre de Petrossian pose les mêmes problèmes. Plongé dans la partition, le pianiste donne une lecture très plate et linéaire de l’œuvre. Le côté percussif y est -peut-être un peu trop- mais il manque l’architecture sonore que demande la partition, sauf sur la fin. L’orchestre, lui, est à l’aise et propose une très belle lecture. Kennard termine avec le redoutable Premier Concerto de Brahms dont il propose une version survolée, avec toujours duretés et hésitations, il semble dépassé. Brahms est un orchestrateur de génie et le piano doit pouvoir dépasser la robustesse de l’orchestre. C’est dommage de la part d’un pianiste aussi prometteur. Une erreur de programme?
Mateusz Borowiak a offert une prestation inoubliable. Sa lecture du la 31e Sonate de Beethoven est impressionnante. Timbre exceptionnel, plans sonores riches, conduite parfaite, polyphonie maîtrisée, c’est un pianiste d’une grande maturité. Après un problème de siège qu’il a changé lui-même, Borowiak démontre qu’il sait jouer sur tout l’ambitus du piano dans les nuances fortes et moins fortes. Le troisième mouvement fera frissonner la salle. Les changements harmoniques surprenants sont conduits avec justesse. Dans la fugue qui conclut l’œuvre, chaque voix se fait entendre comme il le faut, c’est précis, c’est beau. Même sentiment pour le concerto de Petrossian. Borowiak s’investit pleinement dans l’œuvre, en lien constant avec l’orchestre qui le lui rend. C’est maîtrisé et analysé, il prend du recul et laisse résonner certaines notes, apportant de grandes qualités aux plans sonores. Puis le président du jury remercie l’Orchestre National et Marin Alsop à qui le public offre une ovation méritée, comme il l’avait fait un peu plus tôt pour Michel Petrossian Le Troisième Concerto de Rachmaninov conclut cette dernière prestation au milieu des ovations. Tout y est contrôlé, maîtrisé, conduit. Aucun sentimentalisme inutile, un vrai lien avec le chef et l’orchestre et les quelques passages qui affichent les solos de l’orchestre en dialogue avec le piano sont magnifiques. Cette musique convient au pianiste comme au chef. Une prestation qui laissera de bien beaux souvenirs.
Vers 00h50, le jury revient sur scène. C’est sans surprise que Boris Giltburg remporte le Premier Prix et reçoit une ovation largement méritée. Comme Rémi Geniet (2e) et Mateusz Borowiak (3e), il a joué le Troisième Concerto de Rachmaninov. Coïncidence ?
Ayrton Desimpelaere
Voici les lauréats du Concours Reine Elisabeth 2013 (piano)
1er Prix - Grand Prix International Reine Elisabeth - Prix de la Reine Fabiola (25.000€)
Boris Giltburg, Israël, 21/06/84
2e Prix - Prix du Gouvernement Fédéral Belge - Prix Arthur De Greef (20.000€)
Rémi Geniet, France, 01/12/92
3e Prix - Prix du Comte de Launoit (17.000€)
Mateusz Borowiak, Grande-Bretagne/Pologne, 17/07/88, également Prix Musiq'3 (élu par le public, les auditeurs et les téléspectateurs). Il sera sera donc présent au Festival Musiq'3 le samedi 29 juin à 19h (Studio 4 - Flagey)
4e Prix - Prix des Gouvernements Communautaires de Belgique, offert cette année par le Gouvernement de la Communauté flamande (12.500€)
Stanislav Khristenko, Russie, 25/05/84
5e Prix - Prix de la Région de Bruxelles-Capitale (10.000€)
Zhang Zuo, Chine, 10/10/89
6e Prix - Prix de la Ville de Bruxelles (7.000€)
Andrew Tyson, États-Unis d'Amérique, 19/12/86
Lauréats non classés par ordre alphabétique (4.000€)
Tatiana Chernichka, Russie, 15/05/84
David Fung, Australie, 17/08/83
Roope Gröndahl, Finlande, 20/10/89
Sean Kennard, États-Unis d'Amérique, 10/03/84
Sangyoung Kim, Corée, 08/01/84
Yuntian Liu, Chine, 08/12/86