Concert d'András Schiff et la Cappella Andrea Barca
Mardi 31 janvier à 20h00, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles
Le très célèbre pianiste hongrois András Schiff, à la tête de sa Cappella Andrea Barca (traduction italienne de son patronyme), propose le Concerto n° 9 d’un Mozart encore jeune qui écrivit l’un de ses plus beaux opus et le Concerto n° 5 de Beethoven, l’une des œuvres les plus marquantes de l’histoire du concerto pour piano. En prime, la Cappella Andrea Barca interprète la Deuxième Symphonie de Schubert, une œuvre de jeunesse dont l’écriture demeure encore influencée par celle de Haydn et de Mozart.
Programme exquis. Interprétation formelle parfaite. Le public fut démesurément heureux de tant de talent, de nuance dans la nuance, de ciselage parfait, de sculpture musicale presque miraculeuse. Andras Schiff bondit sur son piano pour jouer, à le voir on le croirait transfiguré. A la limite de l’emphase. Les musiciens dociles l’accompagnent dans son rêve harmonique. Le pianiste égrène le cristal et les météorites. Les notes semblent jaillir de ses doigts alors qu’il effleure à peine les touches. Ange et démon tout à la fois, les reliefs musicaux sont de qualité exceptionnelle. Une leçon d’architecture musicale. Qu’il s’agisse d’un pont du diable ou d’une cathédrale, tout se tient comme par merveille. Pas une fausse note ne se cache derrière le moindre pilier. Lorsqu’il n’est pas sollicité par son piano, Andras Schiff se relève et se dresse comme chef d’orchestre belliqueux face à l’orchestre mais exposant régulièrement son profil de figure musicale légendaire au public. Jusqu’au couac. Pas celui d’un musicien. Ni celui d’un homme du monde. Un Mr. Hyde s’est soudainement révélé. A la fin du morceau, énervé peut-être par les bruits de la salle, il s’offense grossièrement, du poing et du coude, de la toux du public d’hiver, pour ensuite - du jamais vu - insulter devant tout le monde la deuxième violon japonaise avec les mêmes gestes déplacés, pour une raison connue de lui seul. C’est inadmissible. Tant de malséance étonne dans si beau programme. Faut-il rappeler ses propres paroles ? `J'avais toujours rêvé de fonder un orchestre avec mes meilleurs amis. Pour faire de la musique, le premier critère est la qualité musicale, mais la sympathie est à peu près aussi importante: il faut avoir du plaisir à être ensemble.’ Cette immense fausse note, (révélatrice du personnage?) nous a donné un frisson persistant et glacé qui sut gâcher la promesse d’une si belle soirée.
Franz Schubert, Symphonie n° 2, D 125
Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano et orchestre n° 5, op. 73, "L'Empereur"
Commentaires
même les anges ont une zone d'obscurité!
Merci Deashelle, pour ce partage!
«Le fait de parler de « Grossungarn » (Grande Hongrie), le chauvinisme, la xénophobie – tout cela est incroyable». Le pianiste Andras Schiff ne se produit plus en public dans sa patrie, la Hongrie. Un entretien, sur le boycott, l'antisémitisme et le gouvernement populiste de droite de Viktor Orban, qui bafoue la liberté d'expression des médias.
Article du Tagesspiel. 14 janvier 2012
dont voici la traduction intégrale
http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_505481/hongrie-le-pianiste-a...
Morceau de Brahms inédit:
http://www.rue89.com/rue89-culture/2012/01/21/ecoutez-ce-morceau-de...
Le Classique du Dimanche 29/1/2012
Andras Schiff mène sa barque!
http://www.rtbf.be/radio/player/lapremiere?id=1599163&e=