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administrateur théâtres

L’éveil!

Juin 2021, au théâtre du Parc, à Bruxelles. Enfin le voilà, le réveil tant attendu de la Culture! Les portes du théâtre se rouvrent! Nous sortons enfin de la torpeur de la crise sanitaire, pour que les artistes puissent joyeusement rebrûler les planches, galvaniser le public, et conquérir passionnément la parole confisquée par la pandémie.
Année 1879 - 20 ans avant la création de l’illustre Cyrano de Bergerac - voici « Une maison de poupée » à Bruxelles, au théâtre du Parc,  ne vous en déplaise, et avant Paris, la création de la pièce d’ Ibsen, traduite par un lettré de l’université de Bruxelles. De nombreux pays européens censurent la pièce et exigent une autre fin. Celle où Nora revient soumise au logis.
Poupée de cire, poupée de son!
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Lorsque Nora paraît, toute la société masculine, femmes comprises, est ébranlée. Elle doit avaler sa cravate, son jabot ou sa lavallière. En douceur, mais sans appel. Le drame privé prend valeur universelle.
Nora vit depuis douze ans, frivole, insouciante et dépensière dans une maison de poupée, et devinez quel cadeau attendent ses filles chéries pour Noël? A Doll’s House, what else? En toute innocence et en toute impunité.
Sauf si, Nora, au désespoir, secouée par un affreux chantage d’origine masculine, décide de défier son élégant statut d’épouse chiffon, symbole de l’incapacité juridique de la femme. L’histoire de Nora sabote alors sans vergogne les bases séculaires des conventions sociales et du couple bourgeois. Poussant l’outrecuidance jusqu’à faire fi de sa fibre maternelle! La honte absolue!
Et voici en 2021 une très heureuse piqûre de rappel. Vaccinez-vous, non? Ibsen accable l’avocat Helmer et le grossier Krogstad magnifiquement imbu de lui-même, par qui l’odieux chantage arrive. Le personnage plutôt sympathique du docteur et les autres très beaux personnages féminins suppriment toute velléité d’approche manichéenne. Ainsi, Ibsen libère la parole de la femme des années 1800 ... 80.
Montée dans le monde entier depuis plus d’un siècle et demi, la pièce est inscrite au Registre Mémoire du monde en 2001.
Peu d’oeuvres théâtrales ont eu un tel impact au plan mondial sur les normes et les conditions sociales. Ibsen a construit avec le personnage de Nora un rôle d’une épaisseur universelle. Et avec ce personnage, le dramaturge a su donner une vitalité nouvelle à l’art théâtral, en introduisant dans le drame bourgeois européen une profondeur éthique inédite, une richesse psychologique et une dimension humaine comparable à celles de Shakespeare.
Avec cela, une foule de détails charmants vont ravir les yeux des spectateurs. On vous fait un bouquet?
Une mise-en scène ultra-cinématographique du grand Ladislas Chollet, la scénographie léchée de Thibault De Coster et Charly Kleinermann, une fabuleuse costumière, Jackie Fauconnier, aux lumières Alban Sauvé, et les chorégraphies soignées d’Emmanuelle Lamberts.
Un foisonnement de détails qui enchantent au premier regard : “l’écureuil” en robe saumon à petits pois, souliers vernis et brodés, assortis à la ceinture, tressaillants froufrous de jupons blancs, chignon princesse qui a la dépense dans le sang. La maison American beauty, Le Sapin de Noël mythique et La boîte aux lettres dont la clef est gardée jalousement par le mari... La desserte années 50 sur laquelle la domestique de toujours servira le thé. Un ravissement.
On passe sur les étapes du thriller psychologique dans une tension théâtrale grandissante, pour tomber dans les bras tragiques de Marilyn Monroe en personne qui n’a plus rien d’une tête de linotte. Happy birthday, Mr President. Dans ce rôle phare, Anouchka Vingtier déploie toute son ingéniosité, sa fertilité romanesque, et le véritable caractère d’une héroïne, qui d’abord s’est sacrifiée pour celui qu’elle aime pour ensuite découvrir avec stupeur que dans son couple, ils ne se sont jamais vraiment parlés...
Nora a aussi pris soudain conscience que, déjà avec son père, elle n’était qu’une ... vulgaire poupée.
Et sa maison d’épouse et de mère n’est  en vérité qu’une salle de jeux. Elle qui espérait le miracle de la communication, va   LARGUER les amarres et s’engouffrer dans sa nouvelle liberté à la recherche de q u i elle est. Ne plus être seulement la femme de...
Elle quitte tout, en baskets, jeans et capuche. D’une époque à l’autre, le rêve reste toujours le même: « Que la vie commune devienne un vrai mariage! »
Un éveil à l’autre.
DOMINIQUE-HÉLÈNE LEMAIRE
Distribution, par ordre alphabétique :

Avec Anouchka Vingtier, Catherine Grosjean, Daniel Nicodème, Jacqueline Nicolas, Nicolas Ossowski, Jean-Michel Vovk. Les enfants en alternance Ava Debroux, Lily Debroux, Eledwen Janssen, Jannah Tournay.

Mise en scène Ladislas CHOLLAT - Assistanat Catherine COUCHARD
Scénographie Thibault DE COSTER et Charly KLEINERMANN- Costumes Jackye FAUCONNIER - Lumières Alban SAUVÉ Chorégraphies Emmanuelle Lamberts - Musique originale Frédéric Norel – Maquillages et coiffures Florence JASELETTE


TEASER

https://theatrezmoi.be/une-maison-de-poupee?fbclid=IwAR2V0MyMVj8VpPDqLGdr3Q8vwwpngN4cO6CCVLcvlLMxhcmjB76aUFmX05Q

Du 03.06.2021 > 30.06.2021
À partir de 14 ans
Représentation à 20:15 - Les dimanches :15:00
Le samedi 26 juin 2020 :15:00 - Relâche les lundis
« UNE MAISON DE POUPÉE » d’après Henrik IBSEN
02 55 30 30
PHOTO @ZVONOCK
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Commentaires

  • La vie reprend ! Une vraie bonne nouvelle, à Bruxelles ou ailleurs. Merci.

  • administrateur partenariats

    Bonjour Deashelle, beau retour parmi nous, chère amie !

    Enfin de la nourriture à se mettre sous la dent, très beau billet de retour.

    Et je te souhaite de bons moments au théâtre, celui-ci ou ailleurs.

    je t'embrasse

    Liliane

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