Toi,
mon
ami Qu'en
dis-tu si, pour
Noël, je fais
un bel arbre dans
mon cœur ?
Au lieu des cadeaux, j’accro-
-cherai le nom de tous
mes amis. Les amis loin-
-tains et proches, les vieux et
les nouveaux,
Ceux que je vois chaque jour
Et ceux que je vois rarement.
Ceux qui parfois sont oubliés,
les constants et les intermittents,
Ceux des heures difficiles et ceux des heures gaies,
Ceux qui sans le vouloir m'ont fait de la peine
Ceux que je connais profondément,
Ceux dont je ne connais que les apparences,
Ceux que j’ai pu aider et ceux auxquels je dois beaucoup,
Ceux d'arts et florilèges. Ceux d'Arbre et Lettres. Ceux dont je me souviens encore,
les noms de tous ceux qui sont déjà passés dans ma vie. Un arbre avec des racines très très profondes
Pour que leurs noms ne sortent jamais de mon cœur, . . . Un arbre aux branches très,
très grandes
Pour que les nouveaux noms venus du monde entier
se joignent à ceux qui existent déjà.
Un arbre avec
une ombre
très douce et agréable afin que notre amitié
Soit un éclat de joie à travers les épines de la vie.
Joyeuses fêtes à toi, je te lance ces paillettes qui se collent toujours partout.
Commentaires
Texte généreux, touchant et éclatant ; J'ADORE ! Merci
à découvrir:
https://artsrtlettres.ning.com/xn/detail/3501272:Photo:620777?xg_sou...
Mon petit arbre porteur d'âmes d' Heike Tiede
Merci. Mes amitiés, c'est plus que simplement amitiés ? Quoiqu'il en soit: bonne année.
Marcel Proust :
"Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur: elles sont de charmants jardiniers par qui nos âmes fleurissent"
La matière demeure et la forme se perd...
Y a-t-il plus actuel que cet immense poète?
Merci Deshelle pour cette amitié si active durant toute une année
Je te souhaite une merveilleuse année 2012
Jacqueline
Merci Deashelle, pour l'amitié.
Merci Deashelle pour ce beau Ronsard du jour !
Pierre de Ronsard (1524-1585)
Elégies, XXIV
"Contre les bûcherons de la forêt de Gastine"
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
Ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force
Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ?
Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
Mérites-tu, méchant, pour tuer nos déesses ?
Forêt, haute maison des oiseaux bocagers !
Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers
Ne paîtront sous ton ombre, et ta verte crinière
Plus du soleil d'été ne rompra la lumière.
Plus l'amoureux pasteur sur un tronc adossé,
Enflant son flageolet à quatre trous percé,
Son mâtin à ses pieds, à son flanc la houlette,
Ne dira plus l'ardeur de sa belle Janette.
Tout deviendra muet, Echo sera sans voix ;
Tu deviendras campagne, et, en lieu de tes bois,
Dont l'ombrage incertain lentement se remue,
Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue ;
Tu perdras le silence, et haletants d'effroi
Ni Satyres ni Pans ne viendront plus chez toi.
Adieu, vieille forêt, le jouet de Zéphire,
Où premier j'accordai les langues de ma lyre,
Où premier j'entendis les flèches résonner
D'Apollon, qui me vint tout le coeur étonner,
Où premier, admirant ma belle Calliope,
Je devins amoureux de sa neuvaine trope,
Quand sa main sur le front cent roses me jeta.
Et de son propre lait Euterpe m'allaita.
Adieu, vieille forêt, adieu têtes sacrées,
De tableaux et de fleurs autrefois honorées.
Maintenant le dédain des passants altérés,
Qui, brûlés en l'été des rayons éthérés,
Sans plus trouver le frais de tes douces verdures,
Accusent tes meurtriers et leur disent injures.
Adieu, chênes, couronne aux vaillants citoyens.
Arbres de Jupiter, germes Dodonéens,
Qui premiers aux humains donnâtes à repaître ;
Peuples vraiment ingrats, qui n'ont su reconnaître
Les biens reçus de vous, peuples vraiment grossiers
De massacrer ainsi leurs pères nourriciers !
Que l'homme est malheureux qui au monde se fie !
Ô dieux, que véritable est la philosophie,
Qui dit que toute chose à la fin périra,
Et qu'en changeant de forme une autre vêtira !
De Tempé la vallée un jour sera montagne,
Et la cime d'Athos une large campagne ;
Neptune quelquefois de blé sera couvert :
La matière demeure et la forme se perd.
http://www.lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=62087
Le journal des arbres...