Le 21ème épisode de Sois Belge et Tais-Toi est une version 2.1 Dites : deux point un, un point de vue qui se situe entre génération Y et génération Z. Zappeurs trop connectés, grandes gueules, impulsifs et égoïstes amateurs de selfies mais aussi audacieux, ouverts sur le monde et protecteurs solidaires du climat. Changement de décor et de style, « Sois Belge et tais-toi 2.1 » change de look. Ils sont 7, deux femmes contre cinq hommes. Toujours pas de parité… Pas grave, on s’amuse autant qu’eux, et cela se gagne ! Sois Belge et t’es toi, avec des décors nouvelles technologies, même si cela fait un peu froid et nu !

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Ainsi font, font, font..! C’est simple et basique. Faut applaudir pour chauffer la salle ! Et les gens le font, même s’ils n’ont même pas encore commencé leur « n’importe quoi » ! En blouson et bonnet ou tirés à quatre épingles ou lestés de caricatures burlesques, leur énergie est irrésistible. Leur talent est à la clé. La clé du rire, depuis ceux qui sourient jusqu’ au rire inextinguible d’une tordue allumée qui se tord de rire en haut de la salle, pire qu’un pivert. Elle se reconnaîtra si elle lit ce billet ! Le spectacle au Wolubilis est sold out. mais la tournée est longue… Chère Madame, retrouvez-les à Uccle le 15 janvier ou plus tard à Aula Magna !

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Avec : André Remy (auteur), Baudouin Remy (auteur et comédien), Sandra Raco, Manon Hanseeuw, Benoit Charpentier, Maxime Thierry, Stéphane Pirard, brillante distribution

L’équipe est joyeusement belge – ave’ l’asseng’ – mais ne se cantonne pas aux histoires politiques belgo-belges, pour peu qu’elles le soient encore. Ils pratiquent la dérision, sport national, enfilant des perles : un leçon exemplaire de flamand mémorable sur l’usage de l’adjectif possessif, une séance de contrôle du chômage, truffée de cohabitation illégale et de crime solidaire, ceci n’est pas un sketch. Une séance marché de l’emploi, Kafka au téléphone, si vous voulez … tapez,1 et ainsi de suite ! … Une Maggie Deblock plus vraie que nature, qui rend « malade ! ». Et, parcourant l’ouvrage, observez le fil rouge du déni de sale gueule, « Qu’est-ce qu’elle a ma gueule » ? Bacs de bière et PTB, Bonjour Elio, Laurette et Joëlle, schild en vriend, droit du sol, on avale tout en vrac, plus besoin de Prozac. Et le morceau le plus profondément empoisonné et pathétique c’est la joute Michel-Théo Franken, plus glaçant.e que Putin ! Les jeunes badernes sont encore pires que les anciennes. Copié-collé sur la vraie Revue, ils ont aussi ressorti les mimiques et vitupérations savoureuses d’un admirable de Funès, un cadeau pour la génération papyboom. Il est aux prises avec le placide ami Bourvil sur l’identité de genre. Un délice ! Un pont d’or entre le charme discret des années 70 et 2.1.

De même, les intermèdes musicaux sont de la plus savoureuse facture. « Belge » sur l’air de Notre-Dame de Paris, et les autres… Aznavour, Brassens, Cabrel, JJ Goldman, Johnny, que je l’aime.. Brel ! Parfaits, pour la génération X.

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Les comédien.ne.s, artistes, chanteu.r.se.s dansant gaiement sous la baguette théâtrale de Thibaut Nève exportent bien sûr leurs sarcasmes sur les grands de ce monde macro-économique et micro-humaniste. En costumes et maquillages ingénieux, ils ne ratent pas Donald Trump, Putin, Kim yong un (et Macron par la même occase). Pas un mot sur Brexit. On regrette. God save the Queen ! Les grands en prennent pour leur grade, et ce sont finalement les meilleurs sketches car l’accent belge fatigue quand-même à la longue. Là, il nous lâche forcément un peu, c’est comme dans les chansons qu’on adore. La dimension planétaire plaira certainement aux …Z.

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