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Deux berceaux ont vu naître deux proches en "ouille" !
En langes s'agitaient tels de fous lapereaux,
Leurs deux prénoms s'étaient résumés en ces mots :
Les frères Ratatouille et Carabistouille !
Une année les séparait et leur commune mère les aimait,
Ayant fait peu d'études elle s'échinait
En ménages, travaux divers, rendait service le soir
Pour planter à ses deux génies la graine du savoir.
Ainsi mère des " ouille " s'adressait à Rata :
"Ce matin le directeur a quitté sa femme pour sa maitresse,
Quel triste sort pour les enfants maintenant sans papa,
Sans oublier les charges pour une affaire de fesses ! "
Carabistouille avait tout entendu et le soir au lit,
A son frère qui semblait n'avoir pas tout compris :
"Notre directeur a quitté l'école pour un mal aux fesses,
Il n'y aura donc pas classe et aussi pas de maitresse ! "
Mais Ratatouille avait mieux saisi ce que mère " ouille " lui avait conté,
Rétablit ainsi à son frère la vérité :
"La maitresse-femme du directeur voyant ses enfants délaissés,
S'est chargée ce matin, de lui donner un coup de pied où tu sais ! "
Et maman des " ouille" de poursuivre les ménages ...
Ces deux semaines d’attente
Égarent mes pensées
Vers des terres arides
Suspendues dans le temps.
Il fut un temps lointain
Où toutes ces terres étaient fertiles
Remplies de forêts et de fleurs fragiles
Dans un paysage de rêve ancien.
Je pense à toutes ces fleurs que j’ai coupées
Au cours de ma vie que j’ai mise dans
De jolis vases pour flatter ma vanité.
Je suis une de ces fleurs coupée
Sans couleur et sans parfum
Attendant la fin.
EFFLEURESSENCES
de Stephen Blanchard par Christian AMSTATT
Le 25 juin 1857 paraissait sans fanfare un recueil de poésie intitulé : Les Fleurs du Mal d’un certain Charles Baudelaire. 2 mois plus tard, l’auteur était condamné pour outrage aux bonnes mœurs et à la morale publique avec amende à la clé et l’obligation de retirer 6 poèmes. Pour le poète-architecte qu’était Baudelaire, cette blessure intérieure due à cette condamnation ainsi que la mutilation du recueil ne se guérira jamais. Il fallut attendre 92 ans pour qu’il fût reconnu comme l’un des plus grands et que son œuvre fût restituée dans son était d’origine.
Aujourd’hui, un poète contemporain, Stephen Blanchard, a, par le pouvoir de son imagination, revu complètement 40 poèmes de Baudelaire, avec leur titre, (sauf1) dont 10 ne figurent pas dans le recueil initial de 1857.Il ne reprend également aucune des 6 pièces condamnées.
Et c’est ainsi que peu à peu, patiemment, va s’élaborer un recueil qui n’est en rien une copie, encore moins un plagiat du maître.
Ce recueil de Stephen Blanchard s’intitule Effleuressences comme « Et Fleur…Et Sens » On retrouve ce que Charles Baudelaire a recherché toute sa vie : extraire la beauté du mal le plus profond, retrouver le nouveau, la sensualité des parfums les plus rares dans ce qui est le plus négatif pour transcender le plus précieux métal, celui de la poésie pure « Je savoure à loisirs ces fragrances lointaines / aux arômes subtils délivrés par centaines / D’une belle aventure apprise à chaque port ». (Parfum exotique)
Stephen Blanchard réussit le tour de force de donner à ses poèmes l’esprit baudelairien, avec une précision quasi chirurgicale pour ce qui concerne la forme, respectant toutes les contraintes de la poésie classique, cette forme si chère à Baudelaire. Les images d’une grande beauté s’enchainent tout au long du recueil :
« Mais moi, pourrais-je encore effeuiller quelques rimes / Quand mon regard ardent se perd dans les abîmes / Et que l’étoile luit dans la langueur du soir ? » (Le possédé)
« J’ai délaissé mes vers sur une île lointaine /Condamnant à l’exil mes rêves les plus fous ». (Les Ténèbres)
« Dans ce tendre secret que nous emporterons, / Comme un beau souvenir dont nous nous souviendrons, / Pour rester réunis sous la même chapelle » (La Mort des Amants). Par exemple, cette « nouvelle Mort des Amants », ressuscitée par Stephen Blanchard, n’est-elle pas l’essence même du maître Charles Baudelaire, si bien qu’on en arrive parfois à ne plus savoir lequel des deux est l’auteur du texte qu’on a sous les yeux. Comme la confrérie des compagnons du devoir et du tour de France, tombée dans l’oubli ces dernières années jusqu’à ce qu’on redécouvre à l’occasion d’un évènement tragique qu’elle est indispensable, Stephen Blanchard se présente comme un compagnon du devoir de poésie, notamment de la poésie classique (qui n’est pourtant habituellement pas vraiment sa spécialité) qu’on donnait récemment comme ringarde et moribonde, et qui rayonne à nouveau, dans un Baudelaire revivifié et plus éclatant que jamais.. Stephen Blanchard mérite de reprendre à son compte ces deux vers de Charles Baudelaire ;
« O vous, soyez témoins que j’ai fait mon devoir
Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte ».
EFFLEURESSENCES de Stephen Blanchard, un recueil à lire, un recueil à vivre, un défi à la poésie !
Christian AMSTATT
Déjà, lentement s'approche l'été
Et invite le paysan à s'agenouiller auprès des jeunes blés
Le soleil monte avec force dans la ouate des nuages
Et dans ce ciel bleu tendre, la foulée du temps.. L' éternité trop sage.
A travers l'immense...Issus de nous-mêmes le roulis incessant
Il y a tant d'extases et de cœurs qui pleurent dans le goute à goute du temps.
Le sommeil des dieux ne trouve pas de gîte.. Etrange sommeil
L'apparence du repos n'est que fleuves féconds.. sous l’éternel soleil.
Ce que nous voyons n'est qu'un aperçu d'aujourd'hui
Tout nous invite à lever les yeux plus loin que notre monde fini
Aime, et fais ce que tu veux.
Si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu parles, parle par amour ; si tu corriges, corrige par amour ; si tu pardonnes, pardonne par amour.
Aie au fond du cœur la racine de l’amour, de cette racine ne peut rien sortir que du bon.
Saint Augustin
C'est le printemps,
Quelques bruits encore s'obstinent,
Quelques révoltes pour quelques temps
Que la raison dissémine.
A quoi bon bruyamment courir,
Obstinément,
Rêvons à en mourir
Du présent, maintenant !
Le paradis n'est pas pour demain,
Ce n'est pas mieux ailleurs,
Y aurait-il des fleurs ?
On demande à voir, tiens !
Quelques révoltes : on n'en peut plus !
Des jours sans rien, que de l'ennui ?
Et oui, pardi, du pain béni,
A peine un gazouillis sans plus !
Il faudra rembourser tout ce silence,
Et les enfants devraient payer nous dit-on ?
Pour du paradis un peu en avance,
D'un printemps en vrai qui sent bon ?
C'est le printemps et il ne faut pas sortir ;
Quelle nouvelle de goûter le présent !
Depuis que l'on attend, qu'il faut ralentir,
Voici l'heure d'un peu "d'avant ".
Papou ? pas papou ? petit papou du papa poule ?
(agate onyx œillée, photo L. M.)
La pierre ? Un bijou !
Rassemblés en colonies
Qu’on surnomme « roquerie »
Les manchots papous font leur cour
Prolongent la race et l’amour…
Petit manchot papou
(photo captée sur le net)
Sais-tu que le manchot papou
Drague en offrant de beaux cailloux ?
Cadeau obligé : un galet
Pour celle qu’il a choisi d’aimer…
Sur la banquise, ce manchot-là est bien adroit…
Elle ne reste pas de glace… elle fond… elle craque.
(agate, photo L.M.)
Afin de séduire la femelle
Il construit un beau nid de pierres
Pas manchote, la donzelle,
Garnit aussitôt la litière.
Rire… sardonyx (photo L. M.)
Le choix de Séléna, 7 ans et pas manchote
L’élu ? Bien Malouin qui peut le dire !
Au cœur des îles Malouines,
Le pingouin n’est pas fou !
Pour sa tendre Valentine,
Il offre une pierre : « un bijou » !
Transi, givré… mais content
Elle aime son gorfou des Terres australes,
tous ses papotages et ses papouilles.
Papa papou il est dans l’coup
(agate, photo L.M.)
Amical clin d’œil…
Bijou, caillou, papou, scoubidou, fou…
(agate, photo L.M.)
Ce conte poético-humoristique intergénérationnel vous est présenté en exclusivité pour A&L par Suzel Swinnen pour le texte en italique et Michel Lansardière pour les photos et légendes.
En habit, prêt pour un voyage de noces.
L’île de Pâques pour nos épousailles ça te dit ?
Mais oui, on emmène le poupard, on pourra pouponner.
Et prends tes bijoux…
(photo Suzel)