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administrateur théâtres

Allongeant son ombre immense

Sur le monde et sur Paris

Quel est ce spectre aux yeux gris

Qui surgit dans le silence ?

Fantômas, serait-ce toi

Qui te dresses sur les toits?

Robert Desnos

Fantômas

 En ces temps troublés, voir un spectacle troublant : glaçant et désopilant en même temps.  Fantômas: un cocktail explosif de mélodrame et d’action à la limite du burlesque, une feinte apologie du MAL, et un constat cynique des dérives de notre société.   C’est pensé et pesé avec circonspection et vous serez emballés! Le théâtre « C'est de s'intéresser au regard que l'Autre (l'auteur par exemple) porte sur le monde actuel. C'est d'acquérir un autre regard qui finit par servir à la compréhension de ce qui se passe dans le monde... Le théâtre n'est pas une fin en soi, c'est un outil d'éveil. » confie  le très regretté Jules-Henri Marchant, à La Libre Belgique, en 2007. Jules-Henri Marchant qui lui aussi  se mesura au rôle  de Fantômas, le super-vilain français, héros du panthéon littéraire bourgeois, prince des feuilletons dont le fonds de commerce est la peur de la peur qui fait peur.

12273136701?profile=originalPlus rapide que Speedy Gonzales, léger comme une plume - contrairement au sujet traité - , comédien né, adepte de la boxe anglaise, fulgurant, d’une précision imparable, voici avec  Othmane Moumen, du théâtre mobile, frénétique,  hyperactif et athlétique. Son jeu fascine et fait oublier quelque peu le contexte effroyable dans lequel nous sommes plongés depuis le vendredi 13 novembre 2015 et qui, immanquablement colonise notre monde intérieur.

12273137857?profile=originalOn est loin de Bonnie and Clyde… la pièce met en scène un meurtrier démultiplié,  impassible et insaisissable, aux mille visages, le mal absolu cagoulé et peut-être aussi, le mal qui est en chacun de nous. Comme l’affirme  Etty Hillsemum, une jeune Hollandaise d’origine juive qui mourut à Auschwitz, à propos de la barbarie : “La saloperie des autres est aussi en nous. Et je ne vois pas d'autre solution que de rentrer en soi-même et d'extirper de son âme toute cette pourriture. Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n'ayons d'abord corrigé en nous. L'unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes et pas ailleurs.”

 Fantômas a une fille, Hélène, incarnée avec malice par Héloïse Jadoul. Elle est pétulante, généreuse, amoureuse du journaliste Fandor (finement joué par Damien De Dobbeleer). Elle a son franc-parler et a décidé de régler ses comptes avec son père. Qui a dit qu’il faut tuer le père?  Qui a dit qu’il faut tuer la peur?  Peut-être les deux d’un coup!  Les coups pleuvent, les coups de théâtre se succèdent, les toits de Paris vibrent, les figures d’Arsène Lupin et de James Bond se mélangent dans l’imaginaire aux abois. Le mal deviendrait-il sympathique? Oh que non, On ne joue pas à  Robin des Bois, c’est le cynisme, la cruauté, le barbarisme qui inondent la scène, tout comme la psychose d’insécurité. Le  ferment délétère est visé : le rêve de pouvoir absolu, en passant par le rêve de la manipulation génétique.

12273139066?profile=originalLes apaches, incarnation médiatique des classes dangereuses, galeux comparses de Fantômas sont issus de la pègre parisienne du début du 20e siècle et sont proprement immondes. On est à deux doigts de la première guerre mondiale. Il y a notamment  ce rôle  terrifiant  de La Toulouche,  une  fée Carabosse épouvantable, très louche « Vieillarde aux yeux dégoûtants », receleuse associée à la bande  de Fantômas qui  se rend  coupable de méfaits grand-guignolesques jusqu’à se nourrir de chair humaine! Ah le merveilleux moderne ! Le monde des médias, quant à lui, est lestement stigmatisé par  Didier Colfs qui interprète, Borglum,  le cupide chef de rédaction! Et cela fait grand bien de pouvoir rire! Muriel Clarembourg contribue également à l’hilarité générée par le rôle burlesque de Lady Beltham. Bouzille, poivrot emphatique exerçant mille petits métiers, en fait ma foi, un  peu trop... (Thierry Janssen, par ailleurs l'adaptateur génial de  cette version 2015). La mise-en scène frénétique est signée Jasmina Douieb.

12273139466?profile=original12273137700?profile=originalDans le décor, vous verrez en contrepoint,  le  très élégant et sympathique redresseur de torts: l’inspecteur Juve (Jean-Marc Delhausse), de la Sûreté de Paris, ennemi acharné, voire obsessionnel, de Fantômas qui a voué sa vie  à la capture ou à la destruction du monstre. Mais peut-il être détruit? 

12273139491?profile=original http://www.theatreduparc.be/Agenda/evenement/62/31.html

crédit photos : @ Isabelle  De Beir

Se joue jusqu'au 31 décembre 2015

 

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administrateur littératures

Poème fondant

Le chocolat se déguste avec bonheur;

Son goût nous apporte sensations et chaleur;

Nous en consommons avec plaisir et ferveur;

Il nous procure une bien belle vigueur.

Mais doit-on le considérer avec amour?

Bouchées et pralines, de nuit comme de jour,

Nous emmènent certes vers l'extase toujours,

Notre imagination nous jouant plus d'un tour.

Un mirage que cette exquise saveur

Qui nous saisit l'âme, l'esprit, aussi notre coeur?

Avec le praliné, nous jouons au pêcheur;

Avec blancs et fondants, oublions la minceur!

Mais n'est-ce pas souvent un délice un peu court?

Il est certain que nous ne resterions point sourds

A son charme sucré même s'il sort du four;

Galette ou gaufrette, nous l'aimerons toujours!

12273136085?profile=original

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À bord

À Liliane et Adyne

Le large n'est pas loin quand on vit sur une île.

Le bateau où je reste est amarré au port.
J'y séjourne à l'année, toute seule à son bord.
Fleuve asséché, ma rue garde un rythme tranquille.
...
Le bateau où je reste est amarré au port.
Il n'y arrive pas les échos de la ville.
Fleuve asséché, ma rue garde un rythme tranquille.
Le soleil y dessine à l'encre noire ou or.
...
Il n'y arrive pas les échos de la ville.
Le silence parfait convient à mon confort.
Le soleil y dessine à l'encre noire ou or.
J'accueille des pensées qui sagement défilent.
...
Le silence parfait convient à mon confort.
Occultant de mon mieux les regrets inutiles,
J'accueille des pensées qui sagement défilent,
Je capte la beauté qui se prend sans efforts

4 février 2010

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