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Léonard en Toscane

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Tu t’es assis dans la splendeur, au pied d’un ange, bel enfant des collines de Toscane… Le printemps a tissé sa lumière dans tes cheveux, sur les oiseaux du ciel si pur, et tout est d’or autour de toi.

 
Tu écoutes la leçon des lys et tu songes aux merveilles du monde, aux fleurs vivantes, aux bleus lointains, aux rochers rafraîchis de mousse, à des nuages qui s’évaporent, à des galops de chevaux blancs, à des visages qui s’inclinent vers d’autres visages, à des sourires inconnus.

 

Tu chercheras sous l’apparence, sans cesser de t’émerveiller et ta main traduira l’invisible dans les grands carnets du mystère.

 

Un jour viendront les plis amers, les princes ingrats, Les Médicis et les Sforza, et ta grandeur sera cernée de nains moqueurs…Tes mains fertiles qui semaient la splendeur ne pourront plus bouger… Mais l’amitié d’un roi bercera ton chagrin.

 

Une fois encore, tu songeras aux temps futurs, à l’homme nouveau, à la précision merveilleuse…

 

Et Celui qui te créa si grand, viendra chercher l’enfant sublime...

 

… Au pied d’un ange.

 

 

"J'ai imaginé toutes ces machines parce que j'étais possédé, comme tous les hommes de mon temps, par une volonté de puissance. J'ai voulu dompter le monde. Mais j'ai voulu aussi passionnément connaître et comprendre la nature humaine, savoir ce qu'il y avait à l'intérieur de nos corps. Pour cela, des nuits entières, j'ai disséqué des cadavres, bravant ainsi l'interdiction du Pape. Rien ne me rebutait. Tout, pour moi, était sujet d'étude. Que de recherches passionnantes sur la lumière, par exemple, pour le peintre que j'étais ! (...) Ce que j'ai cherché finalement, à travers tous mes travaux, et plus particulièrement à travers ma peinture, ce que j'ai cherché toute ma vie, c'est à comprendre le mystère de la nature humaine."

 

(Léonard de Vinci, Carnets, vers 1510)

 

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Vos yeux !

J'espère vos yeux,

comme ma première clarté,

l'originelle lumière, partout inanimée,

ce soleil bleu, dans le ventre de ma mère ;

ma vraie naissance !

Cette rose résistante, fort belle et seule,

dans un jardin qui s'en fout, sans chemin,

rempli de ronces et d'arbres rachitiques,

aux troncs éclaboussés de boue !

Poésie, es-tu ma mère ?

Oh je le voudrais !

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Aube parisienne,

 

Le ciel s’illumine,

Paris dans une ombre blonde s’infuse,

les arbres arborent,

 dénattent de brunes, de rousses chevelures !

Il est six heures,

Paris est déjà clair, c’est le début de l’automne,

le déshabillé de la pleine nuit

tombe, glisse encore, m’étonne ;

vierge est pourtant l’aube nue,

 prometteuse de vos grands yeux ouverts,

vers les miens voyageurs, fort verts !

Inlassablement on se parle sans voix,

on s’espère, on se cherche,

en un mot, on devient créateur,

vous de moi, moi de vous ;

fous tout en douceur,

du  chaste baiser de l’aube,

intimidé, limpide,

jusqu’à l’enlacement profond

de la nuit murmurante, lente,

 dont l’enfant  est le monde !

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12272824499?profile=originalL'immaculée conception esr un ouvrage d'André Breton (1896-1966) et Paul Éluard, pseudonyme d'Eugène Paul Grindel (1895-1952), publié à Paris aux Éditions Surréalistes en 1930.

 

Écrit à Paris durant l'été de 1930, ce livre est, comme nombre d'oeuvres surréalistes, le fruit d'une collaboration entre deux écrivains. L'Immaculée Conception, qu'Éluard définit comme «un long texte sur l'homme», participe à la fois de la philosophie et de la poésie. Les auteurs décrivent et expliquent en ces termes leur entreprise, dans les Cahiers d'art (nos 5-6, 1935): «Ce livre fut écrit en quinze jours, et encore n'y consacrâmes-nous que nos loisirs réels. La connaissance parfaite que nous avions l'un de l'autre nous facilita ce travail. Mais elle nous incita surtout à l'organiser de telle façon qu'il s'en dégageât une philosophie poétique, qui, sans mettre jamais le langage à la raison, conduise pourtant un jour à l'élaboration d'une véritable philosophie de la poésie.»

 

La première partie de l'oeuvre s'intitule «l'Homme». Au fil des cinq textes qui la composent - "la Conception", "la Vie intra-utérine", "la Naissance", "la Vie", "la Mort" -, elle retrace les étapes de la destinée humaine. La deuxième partie du livre, «les Possessions», se présente comme une simulation verbale de divers états mentaux, ainsi que l'indique le titre de ses cinq séquences: "Essai de simulation de la débilité mentale", "Essai de simulation de la manie aiguë", "Essai de simulation de la paralysie générale", "Essai de simulation du délire d'interprétation", "Essai de simulation de la démence précoce". A travers «cet exercice nouveau de [la] pensée», les auteurs précisent qu'ils «espèrent [...] prouver que l'esprit, dressé poétiquement chez l'homme normal, est capable de reproduire dans ses grands traits les manifestations verbales les plus paradoxales, les plus excentriques, qu'il est au pouvoir de cet esprit de se soumettre à volonté les principales idées délirantes sans qu'il y aille pour lui d'un trouble durable, sans que cela soit susceptible de compromettre en rien sa faculté d'équilibre». Il s'agit, pour Breton et Éluard, d'une démarche d'avenir «du point de vue de la poétique moderne». La troisième partie, «les Méditations», comprend six fragments: "la Force de l'habitude", "la Surprise", "Il n'y a rien d'incompréhensible", "le Sentiment de la nature", "l'Amour" et "l'Idée du devenir". La quatrième partie, «le Jugement originel», se distingue des autres par sa forme: elle ne comporte aucune division et se présente comme une succession de brefs préceptes graphiquement séparés et presque tous à l'impératif.

 

Le titre de l'Immaculée Conception, emprunté au dogme catholique, place l'ouvrage sous le signe de la provocation. Le livre se situe en effet aux antipodes de la croyance religieuse, qu'il se plaît à tourner en dérision. L'épigraphe de «l'Homme» donne d'emblée le ton en vidant de son sens «la bonne nouvelle» évangélique pour la réduire à un nom de boulevard: «Prenons le boulevard Bonne-Nouvelle et montrons-le.» Le titre de la dernière partie clôt ce parcours antireligieux en renversant le Jugement dernier pour en faire «le jugement originel». Dans "l'Amour", l'expression «la Sainte Table», appliquée à une position amoureuse, procède de cette même attitude de défi à l'égard du catholicisme.

 

Le titre peut aussi renvoyer symboliquement à la «conception» même de l'ouvrage. Ce dernier participe d'une volonté de renouveler l'écriture, de la purifier en quelque sorte, de la rendre en effet «immaculée». Pour cela, il convient d'éliminer «la ballade, le sonnet, l'épopée, le poème sans queue ni tête et autres genres caducs» (Préface des «Possessions»), c'est-à-dire en somme la «littérature» (on sait que Breton, par une ironique antiphrase, fonda une revue qu'il appela Littérature). L'automatisme, la simulation, l'élaboration d'un langage réunissant essai et poésie sont les instruments de cette quête novatrice.

 

Arts 
12272797098?profile=originalLettres

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Dame Douleur

 

Dame douleur

A bord de mes quarante  bougies,

Je naviguais, insouciant, hardi.

Et sur les récifs des Martyrs

Sans que j’accorde ton chant à ma lyre,

Tu t’es fait ma compagne.

Tu t’es incrustée dans ma vie.

Insidieuse, tu t’es infiltrée en moi

Et fidèle que tu es, tu n’accordes point de répit.

Dans un être meurtri,

Tu te réjouis de mes plaintes.

Et de tes serres, tu t’agrippes à mes os endoloris.

Perverse, cruelle, tu savoures les sévices que tu m’infliges.

Tu me tords, tu me flagelles et jamais rassasiée

Des jérémiades que j’ai peine à étouffer.

Sournoise, tu me surprends la nuit

De santé,  tu fais mes ennuis.

Ni d’amour, ni de raison,

Notre union a de funèbres horizons.

 

 

 

 

t

 

  

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