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Dans la lumière éblouissante

 

Je suis en perte de vitesse,
Lambine à regret, isolée.
Sans désirs et sans allégresse,
Je m'ennuie à m'en désoler.

Rien, en ce jour, ne m'émerveille.
Je vais et viens, à pas perdus,
Dans mon jardinet qui sommeille,
Où les gazouilleurs se sont tus.

Dans la lumière éblouissante,
J'appelle la mélancolie.
Je la devine réticente;
Aucune cause ne nous lie.

La noble dame passagère,
Qui m'a fidèlement donné,
Me laisse seule à mes affaires,
Surprise d'être abandonnée.

Or sans intérêt, pas d'action.
Mon esprit, las, fait une pause.
Épargné de vive émotion,
Mon coeur, à l'abri, se repose.

 

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À chacun sa morale

La Fontaine nous dit qu'une femme fidèle,
Devenue veuve, alors qu'elle était jeune et belle,
Ne resta dans le deuil que le délai décent,
Son chagrin s'étant fait, bien tôt, évanescent.

Le conteur ironise, sur ce, allègrement,
Mais nous paraît déçu par ce comportement.
Il faut se souvenir que, souvent grands seigneurs,
Messieurs les moralistes étaient pour la rigueur.

Ils avaient du talent, des lettres, de l'esprit
Et passèrent leur vie, le nez dans leurs écrits.
Ils rapportaient les vices et les crimes cachés,
Que l'on ne sait comment, ils avaient dénichés.

Les moeurs évoluent,les moralistes aussi.
Peu de dérèglements leur causent grands soucis.
La censure, abolie irréversiblement,
Ne dénonce plus rien. Lors, moins souvent, l'on ment.

Les travers des humains tentent les humoristes,
Et inspirent aussi des caricaturistes.
Ils provoquent le rire, ce qui peut, quelques fois,
Suggérer à certains de faire d'autres choix.

17 /3/2004
Inspiré de la fable « La jeune Veuve. »

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Le célibat

 

Le célibat est un état
Que, souvent, l'on n'a pas choisi
On sait qu'on a besoin d'amis
Cela dès les tout premiers pas.

Aimé, on est valorisé,
On ressent le besoin de plaire
Et l'on essaie de satisfaire
Ceux dont on est favorisé.

De l'admiration naît l'amour,
Qui a certes ses exigences.
On ne conçoit plus l'existence
Coupé de l'autre un mauvais jour.

On renonce à sa liberté
Et l'on s'en remet à la chance.
On savoure un bonheur immense
Dans l'harmonie et la beauté.

Survient l'abandon, ou la mort,
On est soudain célibataire,

Demeuré seul face à son sort,
Porteur de joies et de misères.

25/1/2005

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Ls pensée et l'intelligence


Chaque fois que je me repose,
J'aspire à ne penser à rien.
Mon regard caresse les choses,
Je contemple ce qu'il advient.

Lors ma pensée, avec douceur,
M'apporte des réminiscences,
Me fait sortir de ma langueur,
Sème des mots dans le silence.

Quand éveillée, l'intelligence,
Accueille une pensée soudaine,
Elle cherche sa provenance,
Qu'elle soit claire ou incertaine.

Elle peut alors l'occulter,
Quand elle parait sans substance
Et trouble la tranquillité,
Ou lui trouver de l'importance.

Notre esprit, souvent à propos,
S'adresse à notre intelligence
Et la tire de son repos.
Réfléchir fait que l'on avance.

14 mars 2009

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Enigme d'un visage

 

 

Est-ce que la nuit a des portes
quand la lune ronde fuit les orages
le tonnerre gronde doucement
saigne sans effort dans le jour tournant

C’est lourd le mâchefer
l’embûche sous nos pas
la circulation de l’eau
les odeurs chimiques et organiques
au milieu des décombres
sous les doigts avides on se donne rendez-vous

L’air pesant sur les épaules fait partie des errants
le vol des abeilles autour de nos corps cesse
tout s’arrête sur le tapis vert
il est temps de lancer les dés
dans un brouillard de plomb
pour combattre la violence des êtres

Le ciel s’appuie contre un ballon gonflé d’hélium
d’en bas je ne vois pas la vie
les sourires masqués près de la bouche
c’est l’océan que j’entends
écoute ! ses sabots résonnent

L’été se noie comme l’énigme d’un visage
et se referme
encore une saison s’efface
suit la ligne indécise de nos pensées

 

Nous aimerions ne pas porter la haine
mais l’orage gronde si fort galopant
sans courage se rabat dans l'ornière
suspendues au grain de ses coups
les mains se croisent et se décroisent

 

 

B – 03-08-2011

 

 

 

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Des goûts et des couleurs.

Des goûts et des couleurs, …

Jean-Jacques est parti hier soir. Pas parti pour faire un tour, ni pour aller s’acheter un paquet de Gauloises. Non, parti, point final. Il a poussé sa brosse à dent, son tube de dentifrice, son rasoir et son peigne dans un petit sachet, ne l’a pas saluée et est sorti en claquant la porte du palier. Point final.

En temps normal, Anna n’est pas gourmande. Elle veille même à équilibrer ses menus, comptant les calories, dosant les vitamines, proportionnant les fibres, les sels minéraux, les sucres lents, les féculents, bref, tous les éléments si possible naturels qui procurent une alimentation saine.
Mais quand Anna se trouve confrontée à un chagrin d’amour, elle perd toute mesure. Cœur et estomac ne sont pas très éloignés dans l’anatomie humaine. Et chez elle, quand le cœur souffre, c’est l’estomac qui trinque. Il se contracte douloureusement, gémit, va même jusqu’à se tordre pour prouver son mécontentement. Il veut, il réclame, il exige ; il manifeste par de petits bruits incongrus et intempestifs ; il glougloute comme un dindon malpoli ; il enfle, il se rétracte ; il suce, il pompe, il aspire ; il veut manger. Et manger des sucreries. Pas n’importe lesquelles ! Des sucreries grasses, caloriques, dégoulinantes de miel ou de confiture, saturées de crème, nappées de chocolat, tapissées de fruits confits, additionnées de colorants, d’édulcorants, d’émulsifiants repérés E quelque chose sur les emballages. Le cœur souffre ? L’estomac en veut sa part ! Il réclame des nourritures bien indigestes, qui lui procureront des spasmes, des nausées, des haut-le-cœur et des aigreurs.
Alors, Anna court à la pâtisserie du quartier dévaliser les Saint Honoré, les mille-feuilles, les Paris-Brest, les religieuses au chocolat. Elle écume les rayons du supermarché voisin et en repart avec un caddie plein de paquets de gaufrettes, de galettes bretonnes, de petits beurres, de cookies, de madeleines. De retour chez elle, elle enfourne précipitamment ces aliments pour vite calmer son estomac qui manifeste sa rage. Anna mange, engloutit, dévore. Jusqu’à ce que l’organe se calme, qu’il se taise, qu’il crie grâce.
Et pendant tout ce temps, Anna pleure le départ de l’être aimé. 

Dieu sait qu’elle en a connu, des chagrins d’amour ! Depuis qu’elle est en âge de connaître l’amour, précisément… Elle en a connu, des petits amis : Jacques, Christian, Bernard, Jean, Louis, Jean-Louis,… On ne va pas tous les citer, cela n’a pas d’importance puisque aucun d’entre eux n’est resté. Ils l’ont tous quittée un jour pour des raisons variées. Qui ne présentent pas d’intérêt. Seul le résultat compte : Anna pleure et engouffre des sucreries. Anna pèse quatre-vingt-huit kilos pour une taille d’un mètre cinquante-huit. Les hommes ne lui réussissent guère.

Jean-Jacques est parti hier. La soirée a été rude et longue, la nuit mauvaise, le réveil pénible, la mise en route laborieuse. Et c’est justement le samedi où Anna a promis à ses copines de les accompagner en « promenade découverte- initiation photo- thème : les couleurs de l’automne ». Dans son état, elle doute de voir autre chose que du noir et blanc, avec prédominance du noir, d’ailleurs. Qu’irait-elle faire dans un groupe de joyeuses luronnes sinon exhiber ses yeux gonflés, son ventre gargouillant et sa nausée de vivre ? Pas question, elle n’ira pas !
Elle se faisait une joie de cette sortie, elle avait même acheté un nouvel appareil photo ultra perfectionné, que Jean-Jacques l’avait aidée à choisir et lui avait appris à utiliser. Au souvenir de cette passionnante soirée où ils s’étaient mutuellement photographiés sous tous les angles, où ils avaient beaucoup ri de leurs grimaces délibérées et où ils avaient partagé le plaisir de découvrir un nouveau hobby, les larmes d’Anna se remirent à couler et elle enfourna successivement deux éclairs au chocolat, un chou à la crème et un paquet de biscuits à la cuillère.
Au fond, cette sortie tombait peut-être au bon moment. Si elle restait enfermée chez elle, elle allait tourner en rond, ruminer son chagrin toute la journée et engloutir des tonnes de sucreries. Il était préférable de partir retrouver les copines et d’essayer de profiter au mieux de cette journée de loisir qui s’annonçait d’ailleurs bien ensoleillée. Anna prépara un petit sac à dos avec une bouteille d’eau, quelques mouchoirs « au cas où », le fameux appareil photos et, héroïquement, refusa délibérément d’y ajouter le moindre élément sucré. Du saucisson, oui ; du fromage, oui ; du pain, oui. Des gâteaux, non.

-Anna, ma poule ! Que je suis contente de te voir !
-Tu es venue ! C’est merveilleux ! Déjà que Lucie et Bernadette ont
décommandé la sortie!
-Si tu nous avais lâchées, nous t’en aurions voulu.
-Et Jean-Jacques, il n’a rien dit ?
-Il est chouette de te laisser partir sans lui. Il est moins jaloux que mon Robert qui m’a fait une scène hier soir !
-Attends, on va te présenter Monsieur Sébastien qui a gentiment accepté de nous prodiguer quelques rudiments de l’art photographique.
-Monsieur Sébastien, tu connais ? Nous étions allées au vernissage de sa dernière exposition.
Excitées comme de fougueuses adolescentes, les copines chahutaient et pépiaient joyeusement sans voir le regard éteint d’Anna. Ou en feignant de ne pas le remarquer, par charité ou par lassitude. Cela lui arrivait tellement souvent…

Le soleil éblouissant de l’été indien illuminait les couleurs de la campagne quercynoise de ses rayons encore obliques lorsque la compagnie débuta sa promenade. Chacune armée de son appareil, les filles étaient prêtes à traquer le moindre lieu où prendre sa première photo. L’occasion leur en fut bientôt fournie lorsque Monsieur Sébastien s’arrêta devant un champ d’où l’on découvrait une vue magnifique sur le village qu’elles venaient de quitter. Et de mitrailler sous tous les angles, à qui mieux mieux, dans toutes les positions, pour capter l’image qui allait sûrement leur valoir le prix de la meilleure photo de l’année. Monsieur Sébastien refroidit assez vite leur ardeur.
-Vous voyez, le soleil éclaire le paysage de face. Vos yeux captent une vue superbe, mais si vous photographiez d’ici, vous n’obtiendrez qu’une image plate, sans relief. Vous n’avez aucune ombre qui vienne rehausser votre photo. Ce que vos yeux perçoivent n’apparaîtra pas nécessairement sur la pellicule. Il y a quelques règles de base que je vais essayer de vous transmettre aujourd’hui.
Un peu déçues et surtout bien vexées, elles écoutèrent religieusement les conseils du maître.
S’avançant d’un pas flâneur à travers les splendeurs d’un automne flamboyant, elles buvaient les instructions distillées par l’initiateur.

-Tournez autour de l’objet que vous voulez photographier. Observez sous quel angle il ressortira le mieux. Vous serez surprises des différences que vous pourrez constater suivant que la lumière sera de face, de dos ou de profil. Choisir le bon angle, c’est ça l’art de la photographie.
Et toutes de se mettre à tourner autour de la moindre brindille, des cailloux du chemin, des arbres aux frondaisons empourprées, des branches précocement dénudées.
-Prenons cette gariote comme exemple. Le mieux est d’en faire d’abord une vue de loin. Regardez : si vous vous placez ici, vous aurez des branches en avant-plan. Si vous allez là-bas, vous aurez des hautes herbes qui donneront un bel effet à la photo. Puis, rapprochez-vous. Cherchez l’angle sous lequel le bâtiment ressortira le mieux. Rapprochez-vous encore et guettez le détail, une fissure, une pierre, un végétal, qui méritera d’être photographié.
Les copines se mirent à l’œuvre avec tellement d’ardeur qu’une dispute faillit éclater entre celles qui cherchaient le bon angle et celles qui, scrutant le détail, se retrouvaient dans le champ de vision des premières.
-Hé, vous là-bas, poussez-vous un peu ! On ne voit que vous ! Ou alors, cachez-vous à l’intérieur : il doit y avoir de belles photos à prendre, à l’intérieur !

Anna suivait machinalement le mouvement. Elle faisait les mises au point automatiques, appuyait sur le déclencheur, déplaçait les objets dans le viseur, tournait autour de ses cibles comme ses amies. Mais son esprit n’était pas à la création de chefs d’œuvre artistiques. Son esprit était entièrement axé sur son estomac.
Seigneur ! Que les cailloux moussant sur le bord du chemin suggéraient une crème chantilly dressée fièrement sur une salade de fruits ! Que cette branche morte ressemblait à un bâton de réglisse ! Et la tige bien verte d’une plante vivace à un morceau d’angélique confite ! Et la fleur d’un trèfle tardif à un bonbon délicatement parfumé à la violette ! Et tous ces érables, roussissant outrageusement dans un ciel parfaitement bleu, tous ces érables arrogants dans leur flambeur automnales, tous ces érables qui la narguaient en lui titillant les papilles de la saveur si connue de leur sirop étalé sur une galette chaude ! Et l’odeur de sucre d’orge évoquée par le jaune
orangé d’un tournesol oublié en bordure de champ ! Et l’arôme du cuberdon* paraissant jaillir d’une baie écarlate isolée sur un rameau dénudé ! L’estomac d’Anna se tournait, se retournait, tentait de se détourner de ces évocations sucrières. Mais en vain. Chaque fois qu’Anna cadrait un sujet possible de photo, son estomac privé de ses douceurs consolatrices interprétait les odeurs, les couleurs et les formes en fonction de son appétit féroce.
Pour détourner autant que possible ses idées de l’organe récriminateur, elle repensait aux doux moments passés avec Jean-Jacques. Tout semblait pourtant différent avec lui. Leur entente, leur complicité, lui avaient laissé entrevoir une possibilité de durée dans leur relation. Grande naïve, elle s’était même permis de rêver. Peut-être était-ce le bon, cette fois-ci ? Peut-être pourraient-ils penser à se marier ? Avoir des enfants, qui sait ? Peut-être finiraient-ils leur vie ensemble ? Des idées de midinette, soit. Mais qu’il était bon de les ressasser avec délice quand elle le contemplait endormi sur le coussin jumeau du sien!
Et pour une bête histoire de chaussettes égarées dans la machine à laver, le ton était monté, ils s’étaient disputés, puis engueulés, puis déchirés, et Jean-Jacques était parti, comme les autres, comme tous les hommes de sa vie. Et cette fois-ci, ça faisait plus mal, bien plus mal que les autres fois. Parce que Jean-Jacques, il fallait qu’elle finisse par se l’avouer. Autant que ce soit au milieu des bois, parmi la splendeur éclatante qu’ils semblaient entasser autour d’elle, sous ses pas, sur sa tête et partout où son regard pouvait porter, qu’Anna confesse enfin que son Jean-Jacques, cela ressemblait furieusement à de l’Amour avec un grand A, le sentiment qu’elle lui portait !
Elle s’assit quelque temps sur une souche, un peu à l’écart des copines, pour encaisser le choc reçu avec la révélation. Son estomac lança alors un rugissement indécent qui lui laissa présager des lendemains pénibles en tête à tête avec un organe qui réagissait aussi péremptoirement à l’annonce d’un grand amour. Il est vrai que le grand amour s’était déjà envolé hier soir et, quand elle réalisa l’étendue du désastre, ce furent toutes les tripes d’Anna qui se mirent à tirebouchonner dans son ventre. Avec l’estomac qui donnait la cadence à grand renfort d’appels de détresse !
Faisant preuve d’un courage héroïque comme le poilu qui se force à repartir pour un nouvel assaut sous le feu de la mitraille ennemie, Anna se redressa et retourna vers ses compagnes de toujours.
-Je ne me sens pas bien, les filles. Je crois que je couve un mauvais rhume. Je vais rentrer chez moi et me mettre au lit avec deux aspirines.
-Hou ! La lâcheuse !
-C’est pourtant vrai que tu es toute pâlotte.
-Tu ne nous cacherais pas quelque chose, dis donc ?
-Veux-tu que je te raccompagne ?
-Non, merci, ça va aller ! J’ai juste besoin de mon lit.
S’extirpant admirablement du piège de la sollicitude encombrante de ses amies de toujours, elle put enfin regagner sa voiture et rentra chez elle aussi vite que possible.

Tiens, elle avait oublié de fermer sa porte à clé ? Cela ne lui ressemblait pourtant pas, elle qui était obsédée par la peur des cambrioleurs ! Il lui sembla entendre du bruit venant de l’appartement.
Soudain, la rage s’empara d’elle. Ce n’était vraiment pas le moment ! Sur le même week-end, connaître un grand chagrin d’amour et, en plus, se faire cambrioler, c’était vraiment trop pour une pauvre fille comme elle ! Pénétrant à pas de loup dans l’entrée, elle s’empara doucement d’un gros marteau qu’elle avait laissé traîner sur la commode et s’avança lentement dans le couloir. « On » voulait la cambrioler ? Et bien, « on » allait voir de quoi était capable une faible femme en état de légitime défense !
Un nouveau bruit provint du fond du corridor. « On » se trouvait dans la salle de bains. Dans la salle de bains ? Qu’est-ce qu’ « on » pouvait espérer voler dans une salle de bains ? « On » était tordu, peut-être même fétichiste voire sadique ? Et bien, raison de plus pour passer un mauvais moment face à une femme armée et déchaînée. « On » n’avait qu’à bien se tenir.
Anna entrouvrit silencieusement la porte de la salle d’eau.
-Ben,… Qu’est-ce que tu fais là ?
Jean-Jacques déposa le rasoir sur la tablette de verre au dessus du lavabo.
-Tu vois, j’ai été trop malheureux, hier soir. Tu ne peux pas savoir combien tu m’as manqué !
-C’est vrai ?
-J’ai réalisé que ma place était ici, près de toi. Alors, si tu veux encore de moi, je reviens vivre avec toi. Pour de bon. Pour ne plus jamais te quitter. Dis, je peux rester ?
-Toute la vie, si tu veux !



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Albert TERKEN   1919 - 1992   

Né à Sidney (Australie), a débuté comme

dessinateur lithographe.

 

12272749488?profile=originalAprès des études à St. Luc et à l’Académie de Bruxelles où il remporta différentes distinctions importantes dont un premier prix de dessin avec la plus grande distinction, un prix de peinture et un premier prix de composition, il s’adonna entièrement à la peinture et travailla comme lithographe et aquafortiste.12272750073?profile=original

 

Il obtint également le prix de la Coopérative Artistique et un hommage lui fut rendu par la Ville de Bruxelles à l’occasion du millénaire de Bruocsella.

 

La Biennale de Malte d’Art International lui a décerné en 1997 un Special Distinction Award.

 

Il fit beaucoup de portraits, comme ceux de Michel Simon et de Nelly Beguin, et des compositions telles que le Lundi des Fous, La Fuite en Egypte, Don Quichotte, l’Orchestre, différentes nativités, des Fantasias, une Piéta, un calvaire et de nombreux sujets sportifs acquis par différents champions.

 

C’est aussi un peintre de plein air. Il a fait de nombreuses expositions personnelles aux Galeries Le Régent, Van Loo, la Maison des Architectes, Rubens, le Mont des Arts, la Maison communale et la Maison des Arts de Schaerbeek, la Maison des Artistes à Anderlecht, à Gand, Vresse s/Semois, Namur, dans les Ardennes Flamandes, Courtrai, Lavaux Ste Anne, à Caen, à Paris au Musée Molière.

 

12272750278?profile=originalPlus récemment, ses toiles ont été exposées en 1994 au Centre culturel Rops à Namur et au Centre culturel de Neder-Over-Hembeek, et en 1998, au Kotje à Anderlecht et au Centre culturel de Vichte près de Courtrai.

 

Il a participé à de nombreuses expositions d’ensemble, notamment à Bruxelles, Gand, Vresse-sur-Semois, Profondeville.

 

Ses toiles ont été acquises par de nombreux collectionneurs artistiques ainsi que par l’Etat, les communes d’Anderlecht et de Schaerbeek.

 

Des œuvres se trouvent en France, Australie, Zaïre, Transylvanie, Venezuela, Canada, Hollande ; une station de chemin de croix se trouve à l’église de Vresse s/Semois.

 

Il est répertorié dans diverses monographies et revues d’art : De Begische Beeldenende Kunstenaars, Artistes et galeries, Arts Antiques Auctions, Belgian Artists, Signatures, Arto, le Bénézit (France).

 

 

Maguy HOEBEKE    1918 - 2009    

12272750665?profile=originalFit ses études à l’Académie Royale de Bruxelles,

d’abord en dessin où elle obtint un premier prix, puis en peinture nature ce qui lui valut également un premier prix.

 

Quelques portraits, des paysages d’hiver, des marines, des vergers lumineux.12272751093?profile=original

 

Elle peignit à la Mer du Nord, sur les côtes bretonnes et normandes, mais aussi dans le Brabant, la Fagne, en Champagne, en Cévennes, en Espagne et en Tunisie.

 

De nombreuses expositions personnelles sont à son actif : telles dans les salles Portenaert, au Studio à la galerie Van Loo  avenue Louise, Rubens, la Maison des Architectes, au Mont des Arts, la Maison des Artistes à Anderlecht.

 

En province, à Ostende, Gand, Renaix, Courtrai et différents lieux des Ardennes flamandes, à Vresse s/Semois ; à Paris au Musée Molière et à Caen.

 

Plus récemment, en 1995, au Centre Rops à Namur et, en 1998, au Kotje à Anderlecht.

 

En 1998, elle expose au Centre culturel de Vichte (Courtrai) et, en 1999, en son atelier et à la Biennale « Art en Wallonie ».

 

12272751294?profile=originalElle participe également à de nombreux salons d’ensemble dans les mêmes galeries ainsi que dans les communes de Schaerbeek, Anderlecht, Dilbeek, au Centre Culturel à Neder-Over-Heembeek, à Bruxelles, Grand’Place « La Nativité dans l’Art Contemporain ».

 

Ses toiles figurent dans différentes collections du pays ; ainsi, une station du chemin de croix se trouve à l’église de Vresse s/Semois et d’autres œuvres en France, au Canada, aux Etats Unis et en Transylvanie.

 

Plusieurs de ses toiles ont été acquises par les communes de Schaerbeek et d’Anderlecht.

 

Elle est répertoriée dans diverses monographies et revues d’art : De Begische Beeldenende Kunstenaars, Artistes et galeries, Arts Antiques Auctions, Belgian Artists, Signatures, le Bénézit (France).

 

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La newsletter Août 2011 d'Olivier Lamboray

Olivier Lamboray inaugure une nouvelle "Newsletter" mensuelle.

 
Sa lettre d'information est rédigée en anglais, mais vous disposez d'un bouton de traduction dans toutes les langues (traduction machine)

Vous pouvez vous y abonner, accéder aux contenus de ses lettres antérieures et suivre ses fils RSS.

Si vous avez un compte Facebook, vous pouvez partager, commenter.

Vous avez également la possibilité de procéder à un petit renvoi Twitter.

Dear Friend

Time is moving up with speed and I am pleased to launch my monthly newsletter to keep you informed of the evolution of my work , my running exhibitions and the coming ones, my new videos of my paintings, and soon to be launched my first advertising...
Feel free to reply me or ask me any questions if you have any, I'll be pleased to answer you.

The July Stuff & Taff

I have been working , again , on another amazing masterpiece of architecture, in Brussels, close to the Ixelles' ponds, so inspiring, where, under a full moon , a love story is at its peak...is it a departure, and the difficulty to leave her behind? Or did I just came back and in the hurry to be in her arms, I left the suitcase on the street... But, one way or another, it is this precise moment of being into your arms, I close my eyes, and we are freed in eternity, a very strong feeling inside, where time stops and nothing esle matter than this intense energy bounding us..some lights here and there, a window open, adding the mysteries surrounding this Moment of Eternity!
Even Laly Superstar is patiently waiting, respecting the privacy of the scene
...Time dissapears in this passionate instant...

Moment_d_ternit__web.jpg

 


And to refresh my mind from the huge amounts of bricks and tiles, I escaped in a surreal dream, painting  my own sur-reality, under the authority of Famous Belgian surrealist, Monsieur Renée Magritte at the command of this very belgian Tram...Our Belgian Culture of Surrealism , a pure "local" travel into what seems to be so deeply inscrusted in our country heritage....
My Lovely wife still under the charm of the "AMOUR" words carried by the moon while I am in this poetic journey . Even my machinist cousin holds on to the dream....sharing the same love of oldies....and  tradition...


Surr_alisme_web_big.jpg

I'll be back to you next month with more work and may be a face lift of my website, some probable videos and may be even an advertising if August has enough days and hours to fullfill my dream, announcments of coming exhibitions in October, November and December, a full schedule full of surprises....

This is my first newsletter, hopefully , I'll be able to free up myself a bit along these tracks and be more "Me"..

Allez catch you letter master & wish you all the best untill we meet again under Brussels fantaisies

Olé~
www.olamboray.com

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Oublier le passé...

Comme un pas vers l'avenir, je marche droit devant

oubliant le passé, le laissant sans suite sans lendemain...

 

Vivre sans attache , un pas vers son destin

espérer toujours comme lorsque l'on était enfant...

 

Imaginer un monde tels ses rêves d'avant

croire en l'amour qui croise notre chemin...

 

vivre sa vie comme un parchemin

où tout reste encore à écrire ...

 

Aimer ces gens que l'on croise l'histoire d'un instant

qui nous révèlle une part de nous même...

 

Alors ce qui nous semblait anodin prend tout son sens

un monde où les joies et les peines se croisent...

un monde où les personnes se raprochent...

 

Une vie entre nos mains, la notre, alors on avance

sans rien ou presque n'attendre rien en retour.

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Roulette russe

 

 

 

Le vent na pas fini de discourir
comme s
il me réconciliait avec ma bouche
dans le d
écor que jhabite.

Je parle aux arbres
aux murs qui mangent ma voix
alors que l
endroit se vide
à la vitesse du cheval au galop
comme les vagues se retirent.

La vie s
arrête brusquement sur une terre labourée
dire, que dire qu
elle ne sache déjà
qu'elle ne transpire d
éjà
assoiff
ée de l'avenir
l'eau n'a pas fini de couler.

L
’épaisseur de lair sest enroulée autour de moi
dans la t
ête cest le tocsin
une aspiration vers le ciel
et la main qui d
ésigne la nuit
le voyage accompli en profondeur
amas de promesses et de cendres.

Il s
agit de renouer lenvie
à grands coups d’étincelles
roulette russe, amie ou ennemie
foudre quoi qu'il advienne.

On efface tout de la mer et de la terre
le sable devient lisse, beau et pur
quand la m
émoire est là macérée
comme une perle dans son
écrin.

Il faut en faire des pas et des pas
jusqu
aux marches à l'angle dacier
les peaux gomm
ées à lusure de la trame
ouvrant l'horizon en miroirs successifs
vers l
autre rive.

B

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C'est le" presque "qui compte , et le conditionnel.Sur le coup, ça semble une folie. On est tout juste au début de mars, la semaine n'a été que pluie, vent et giboulées.

Et puis voilà. depuis ce matin, le soleil est venu avec une intensité mate, une force tranquille. Le repas de midi est prêt, la table est mise. Mais même à l'intérieur tout est changé . La fenêtre entrouverte, la rumeur du dehors, quelque chose de léger qui flotte.

"On pourrait presque manger dehors".La phrase vient toujours au même instant. juste avant de passer à table, quand il semble qu'il est trop tard pour bousculer le temps,quand les crudités sont déjà posées sur la nappe.

Trop tard ? L'avenir sera ce que vous en ferez.

La folie vous poussera peut-être à vous précipiter dehors, à passer un coup de chiffon fièvreux sur la table de jardin, à proposer des pull-overs, à canaliser l'aide que chacun déploie avec un enjouement maladroit, des déplacements contradictoires.Ou bien vous résigner à déjeuner au chaud...les chaises sont bien trop mouillées, l'herbe si haute ...

Mais peu importe. Ce qui compte, c'est le moment de la petite phrase. On pourrait presque ...c'est bon ,la vie au conditionnel comme autrefois, dans les jeux enfantins:'On aurait dit que tu serais ..." Une vie inventée, qui prend à contre-pieds les certitudes.

Une vie presque:à portée de la main, cette fraîcheur.

Une fantaisie modeste, vouée à la dégustation transposée des rites domestiques. Un petit vent de folie sage qui change tout sans rien changer...

Parfois on dit:" On aurait presque pu ..."Là c'est la phrase triste des adultes qui n'ont gardé en équilibre sur la boîte de Pandore que la nostalgie.

Mais il y a des jours où l'on cueille  le jour au moment flottant des possibles, au moment fragile d'une hésitation honnête, sans orienter à l'avance le fléau de la balance.

Il y a  des jours où l'on pourrait presque .

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Le temps...

 

Pour gagner du temps, par peur de perdre son temps parfois on loupe le temps...

 ' On n'a pas le temps, on verra demain si le temps le permet ...'

 

Et voilà qu'au détour d'une rue, le temps d'un regard ,on se rappelle...on se rappelle un temps qu'on a aimé , un temps qu'il est temps d'oublier...un temps que l'on n'a pas perdu pour autant  ...le temps est encore  là qui attend ...d'autres temps ...

 

 Mais où es- tu pendant ce temps ? Tu regardes le temps passé ou passer?

Oh , tu veux juste encore un peu de temps ...mais ne crois-tu pas qu'il est temps d'apprendre à conjuguer le verbe aimer au temps présent ?

'J' aime, tu aimes , il aime, nous aimons ...'

N'est-ce pas le plus beau des temps ?

 

Allez viens , il est temps ...

 

 

 

 

 

 

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De l'amour

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"De l'amour" est un essai de Stendhal, pseudonyme d'Henri Beyle (1783-1842), publié à Paris chez Mongie l'Aîné en 1822.

 

De l'amour a été ébauché à Milan, en décembre 1819, sous l'influence d'une passion malheureuse. Afin d'écrire par un autre biais à "Métilde" (Matilda Dembowski, née Viscontini) qui refusait de recevoir ses lettres, et pour aider à sa propre guérison, Stendhal entreprend une analyse du sentiment amoureux, bientôt augmentée de pensées ("Fragments divers"). Soupçonné d'appartenir à une société de conspirateurs, il doit regagner Paris en juin 1821. Son manuscrit, égaré pendant plusieurs mois, sera enfin publié durant l'été de 1822. Plusieurs chapitres (comme "l'Amour en Provence", inspiré de sa lecture récente de l'historien Fauriel), ont sans doute été composés à Paris. De l'amour sera ensuite grossi de "compléments" et de trois préfaces de l'auteur, écrites en 1826, 1834 et 1842. Dans cette dernière, achevée huit jours avant sa mort, Stendhal constate l'insuccès de son ouvrage et sollicite "l'indulgence du lecteur pour la forme si singulière de cette physiologie de l'amour".

 

Livre I. Distinction entre l'amour-passion, l'amour-goût, l'amour physique et l'amour de vanité (chap. 1). Phases de la naissance de l'amour: l'admiration; "On se dit: Quel plaisir..."; l'espérance; l'amour est né; première cristallisation; le doute; seconde cristallisation (2). Comment l'espérance fait naître l'amour. Intervalles entre les phases (3-5). Analyse de la cristallisation (6). Des différences entre la naissance de l'amour dans les deux sexes (7). Nouvelle analyse et illustrations de la cristallisation (8-12). Réflexions sur la beauté; ses rapports avec l'amour (13-20). La "première vue", l'"engouement", le "coup de foudre" (21-23). Réflexions sur les pays où l'oranger croît en pleine terre (l'Italie, l'Espagne), incompréhensibles pour les gens du Nord (24). Sur le comportement des femmes: la pudeur, l'orgueil, le courage (25-30). "Extrait du journal de Salviati" - un des pseudonymes de l'auteur (31). De quelques sentiments qui accompagnent l'amour, notamment la jalousie (32-37). "De la pique d'amour-propre", "De l'amour à querelles", "Remèdes à l'amour" (38 et 39 ter).

 

Livre II. "Des nations par rapport à l'amour. Des tempéraments et des gouvernements": la France, l'Italie, l'Angleterre, l'Espagne, l'Allemagne (40-48). "Une journée à Florence": le ridicule n'existe pas en Italie (49). L'amour aux États-Unis (50). L'amour en Provence au XIIe siècle (51-52). L'Arabie (53). Sur l'éducation des femmes et le mariage (54-58). "Werther et Don Juan", plaidoirie en faveur de la sincérité et de la passion; l'"amour à la Werther" est à l'évidence celui que Stendhal vouait à Métilde, et qu'elle a repoussé.

 

Fragments divers. Suite d'aphorismes, de citations, de brèves anecdotes; réflexions sur l'amour antique, ou encore sur les arts et les moeurs.

Appendix. "Des cours d'amour", telles qu'elles existaient en France au XIIe siècle avec les trente et un articles du "Code d'amour" alors en vigueur.

Compléments. L'un d'eux, "Des fiasco", écrit avant 1822, avait été retranché de la première édition. Les autres lui sont postérieurs, notamment "Ernestine", courte nouvelle où, à partir d'un personnage posé comme sujet d'expérience, Stendhal étudie la naissance de l'amour dans le coeur d'une jeune fille qui vit à l'écart du monde, et "le Rameau de Salzbourg", anecdote qui éclaire l'analyse de la cristallisation.

 

 

Avant de le présenter comme une "physiologie", Stendhal avait appelé son essai un "livre d'idéologie" (I, 3), en s'excusant auprès des philosophes de l'impropriété du terme: "Je ne connais pas de mot pour dire, en grec, discours sur les sentiments." C'était avouer sa dette envers Destutt de Tracy, auteur des Éléments d'idéologie (1801), dont De l'amour reprend certaines idées audacieuses sur l'éducation des femmes et le mariage. Ouvrage composite, De l'amour illustre pourtant à merveille le conflit, présent dans toute l'oeuvre de Stendhal, entre "connaissance et tendresse", selon les termes utilisés par Jean-Pierre Richard, conflit exprimé par cette belle formule: "Je tremble toujours de n'avoir écrit qu'un soupir, quand je crois avoir noté une vérité" (I, 9). Tout au long du livre, parmi les froides analyses, affleurent les confidences d'un coeur blessé. Les anecdotes y ressemblent à ces illustrations dont les moralistes émaillent traditionnellement leurs maximes; mais on y devine aussi l'écho de la brouille avec Métilde.

 

Les pages les plus célèbres ont trait à la "cristallisation". Par ce mot, qui signifie d'abord "concrétion des cristaux", Stendhal désigne métaphoriquement "l'opération de l'esprit, qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l'objet aimé a de nouvelles perfections" (I, 2). "La beauté n'est que la promesse du bonheur", précise-t-il dans une note (I, 17); du moment où l'amour est né, la laideur elle-même devient beauté aux yeux de l'amant et accroît son sentiment.

 

On peut juger désuètes, dans leur rigidité, les classifications par nations: elles reflètent les modes d'approche de l'époque (Mme de Staël, de même, distingue dans Corinne les aspects de l'amour suivant les pays), mais aussi les partis-pris de Stendhal: toute occasion lui est bonne de chanter la passion "à l'italienne", qui se moque de l'âge et du ridicule, et de s'en prendre à la vanité des Français. Avec une belle assurance, il codifie du reste sur l'amour en Andalousie (alors qu'il n'a pas visité l'Espagne au-delà de Barcelone) ou aux États-Unis (jugés sur leur réputation de pays uniforme et ennuyeux). Son sujet devient parfois prétexte à des analyses de tempéraments ou de gouvernements qui font écho à celles de Rome, Naples et Florence en 1817. Mais ses réflexions sur l'éducation des femmes, que la société du XIXe siècle prive de leur naturel, permettent de le ranger parmi nos rares auteurs masculins et féministes. Sa défense du naturel ne va pourtant pas sans tensions: ainsi la femme doit-elle se rendre à l'homme dès que celui-ci conçoit de l'espérance "pour le plus grand plaisir physique possible" (I, 2), mais si elle est raisonnable elle doit ne "tout accorder à son amant que quand elle ne peut plus se défendre" (I, 12). Les contradictions qui opposent ses exigences et ses goûts s'aperçoivent aussi dans son analyse de la pudeur: celle-ci donne des plaisirs à l'amant en lui faisant sentir les lois que l'on transgresse pour lui, mais elle est soeur du mensonge. Attiré à la fois par les grâces de la spontanéité et par les raffinements de la civilisation, Stendhal trouve de la douceur à fréquenter ces salons parisiens qu'il raille si cruellement.

 

Il a composé De l'amour avant ses romans, mais on s'égarerait à chercher dans ceux-ci de strictes applications de l'essai. Si ses personnages de fiction donnent l'illusion de la vie, c'est que les nuances imprévisibles de leurs sentiments échappent aux règles. On trouvera des manifestations de l'"amour physique", de manière inattendue, quand Octave est ému par le bras d'Armance; ou des formes de la cristallisation dans la naissance de l'amour de Lucien Leuwen pour Mme de Chasteller. Mais les parties de l'oeuvre romanesque qui héritent le plus directement des théories de l'essai sont peut-être l'amour-pique de Fabrice pour la Fausta (la Chartreuse de Parme, I, 13) ou la correspondance que Julien envoie à la maréchale de Fervaques pour exciter la jalousie de Mathilde de La Mole (le Rouge et le Noir, II, 26-30); ce ne sont pas les meilleures. Mais on aime que Lamiel illustre cette liberté que Stendhal rêve de voir consentie aux jeunes filles. Plutôt que comme un traité, c'est comme une suite d'aveux qu'il faut lire De l'amour, et aussi comme un recueil d'intrigues à peine amorcées, que le génie du romancier prolongera ensuite.

 

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