Elle avait déjà conquis les esprits et bouleversé les cœurs. Frida Kahlo, artiste inclassable, femme de feu et de douleurs, revient hanter Bruxelles avec son univers incandescent dans un lieu de 900 m2, servi par des projections à 360°. L’exposition immersive Viva Frida Kahlo revient pour un tour de piste, enrichie et repensée. Installée au cœur de la capitale, cette expérience unique ne ressemble à aucune autre exposition traditionnelle. Ici, point de cadres sages ou de cartons à lire à la hâte. Viva Frida Kahlo se veut une plongée totale dans la vie, l’œuvre, les blessures et les couleurs d’une artiste qui peignait non pas ce qu’elle voyait, mais ce qu’elle ressentait. Dès les premières minutes, le spectateur est happé. Les murs, le sol et les plafonds deviennent écrans géants. Les projections monumentales animent les autoportraits emblématiques et les motifs récurrents (cœurs saignants, singes câlins, colonnes brisées) dans un tourbillon visuel à la fois somptueux et troublant. Les images ne se contentent pas de leur apport esthétique. Elles racontent, crient et vibrent. La narration multilingue, disponible en français, néerlandais et anglais, accompagne ce voyage intérieur. Elle évoque, avec pudeur et sans détour, les épisodes clés de la vie de cette peintre inclassable. L’occasion de revenir sur son enfance au Mexique, son accident tragique à dix-huit ans, son mariage tumultueux avec Diego Rivera, ses engagements politiques et ses souffrances physiques autant que psychologiques. Autre élément essentiel que le paysage sonore spatialisé. Véritable composition, il enveloppe le visiteur. Des sons de la nature mexicaine aux résonances intimes d’un cœur qui bat, tout éveille les sens, convoque les émotions et crée une connexion. Cette nouvelle mise en scène ne se contente pas de reprendre le succès passé. Elle va plus loin, avec des nouveautés, dont des extraits inédits du journal intime de cette plasticienne, récemment numérisés, qui viennent ponctuer le parcours. Certains espaces ont été entièrement repensés, dont un dôme immersif qui accueille une séquence consacrée à la Casa Azul, la maison bleue de Coyoacán, sanctuaire devenu musée. Là, au milieu des objets personnels, des photos d’époque et des reconstitutions sonores, on touche du doigt l’intimité de l’artiste. L’exposition ne demande aucune connaissance préalable. Elle s’adresse aussi bien aux passionnés d’art qu’aux néophytes, sans oublier les enfants et les rêveurs. Chacun est invité à ressentir, à laisser parler ses émotions et à marcher dans les pas de Frida Kahlo sans injonctions. Le parcours aborde aussi les engagements féministes et politiques de l’artiste, ses prises de position sans concession et son goût pour la provocation. Le Mexique, omniprésent, y est célébré dans ses coutumes, ses couleurs et ses sons. Des motifs traditionnels, des musiques folkloriques et des références à la culture populaire nourrissent chaque étape. On découvre également l’humour de Frida Kahlo, sa capacité à détourner les normes, à jouer avec son image, à rire de l’absurde et à cultiver l’autodérision. Cette facette méconnue se dévoile à travers des anecdotes, des lettres et des croquis. Alors, si vous ne savez pas quoi faire en août, n'hésitez pas à vous rendre au Viage pour découvrir cette créatrice de talent. Cela se passe jusqu’au 31 août 2025. Plus de détails sur le site www.vivafridakahlo.be
Boulevard Anspach, 30 à 1000 Bruxelles
Paul Huet
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