Une enfance difficile, meurtrie,
palpitante à l'ombre d'autres ensoleillées et claires ;
une saison confisquée ......
Puis une adolescence jamais connue,
laborieuse, trop sérieuse ; une maturité feinte,
le travail, le souvenir de toi,
puis les livres philosophiques,
les cahiers, l'encre noire ou bleue ;
des années à essayer de dire,
d'inscrire mes maux, mes chagrins, mes colères ;
puis la défleuraison de ma mère,
ses yeux clairs disparus,
bus par le ciel immense, sans eau.
A t elle refleurie depuis ?
Dans ces moments de tristesse, de solitude vive,
le ciel, en plein été, n'est rien d'autre qu'un désert bleu.
Puis tu arrivas ma fille, à peine née,
déjà des éclats de rire retentissaient
de ton petit corps laiteux et rose,
ta bouche le matin et la nuit s'appropriait
ma peau pour toi solaire et vanillée,
apprenait ainsi le premier mot "maman" !
Ce peau à peau était notre "langage",
un chant secret, plus nourricier qu'un lait.
Oui, il est parfois des atrocités dans la vie traversées,
des traumatismes, des confiscations que l'on ne peut
exprimer, partager, qu'en les poétisant,
en revêtant les mots de lainages plus amples
qu'eux, aux couleurs innombrables.
NINA
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