"Nous sommes dans un Centre Public d'Aide Sociale, à l'heure de table. Epuisée, Gervaise, l'assistante sociale, s'est enfermée dans son bureau. Elle mange son sandwich à la fenêtre, quand elle est interpellée par Johanne, qui vient la remercier pour l'obtention d'un logement social. Derrière ce merci se profile une urgence. Elle a besoin, dans l'instant, d' un formulaire lui permettant d'aller chercher gratuitement des somnifères..."
Un pièce très terre-à-terre sur les difficultés financières d'aujourd'hui. Un dialogue oscillant entre harcèlement, condescendance, complicité, désespoir et solitude entre une assistante et une assistée sociales.
A la lecture, la pièce est rêche et ces deux femmes meutries, voire quelque peu aigries, deviennent au fur et à mesure quelque peu antipathiques. Un concentré de plaintes et de jugements qui finit par ne laisser qu'un goût d'amertume et de précarité au lieu de nous offrir l'espoir à travers l'adversité. Car c'est ce que nous devrions normalement ressentir face à ces femmes rejetées mais qui tentent, comme elles peuvent - tant bien que mal -, de garder la tête haute et de prendre leurs responsabilités. Devant ces desperate housewives peu glamour, le lecteur perturbé referme le livre partagé entre exaspération et pitié, n'oubliant pas toutefois qu'un texte de théâtre est fait pour être mis en scène et intrigué, dès lors, de voir ce dialogue finement joué.
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