Que d'aimer la nature,
Dormir sous les étoiles,
Une envie qui perdure.
J'aurais bien aimé vivre,
Comme au temps des indiens,
Dormir dans un tipi...
Un de mes rêves anciens.
Alors je l'ai rêvé...
Car j'en avais envie,
Ce rêve de toujours,
Rêvez-le avec moi...
Je vais vous le conter.
Regardez tout là-haut,
Au sommet du Mont bleu...
Mon tipi si parfait,
Et qui fait des envieux.
La colline où je gîte,
Est comme un sein de femme,
Arrondie... Maternelle...
Chapeautée d'un wigwam.
Sous elle, une étendue...
De grands fûts nonchalants,
Comme une mer d'émeraude,
Calinée par le vent.
A son pied...
Un village de peaux,
Aux pointus de cocagnes,
Avec des peintures noires,
Sur des tissus tendus.
Une rivière clapote...
Sur le dos des galets,
Semblant charrier de l'or,
Dans son sillon pourpré.
Les tipis plantés là,
Sur la croupe des airs,
Dérivent immobiles,
Dans la chapelle immense,
D'une forêt de pins...
Aux pilliers gigantesques.
Mon chez moi est là-haut,
Là juste...regardez...là
Et enviez Sa prestance,
...Rêvez-le avec moi.
On y entre courbé,
Apportant avec soi,
Le parfum des collines...
Et des herbes froissées.
Au milieu, un foyer,
Cerné de galets ronds...
Où dansent prisonniers,
Des lutins affolés.
Ici, tout est nature,
Transformé en pratique,
La glaise y est timbale...
...Et, marmite à bouillir.
Cruche au bedon bombé,
Pot de terre, peau de lait
Poudrier sympathique,
Et lampe à huile dorée,
Coupes pour fruits séchés,
...Et même, calumet.
Des arcs sont posés,
En faisceaux dans un coin,
Et des carquois ornés,
De duvets et de crocs,
Ressemblent à s'y méprendre...
À des vases en goulet,
Où s' épanouiraient,
Dès épis sur roseaux.
Et puis levez le nez,
Vers le trou dans les peaux,
Là-haut, oui, tout là-haut,
Voici les attrapes-rêves,
Agitant leur plumeau.
Tout en filtrant l'haleine,
Du feu qui leur confie,
Les songes des héros.
Dans de petites coupettes,
Tout un jeu de couleurs,
Et de brindilles d'osier,
Pour peindre les visages...
...Et les corps, sans douleurs !
Car ici on se peint,
Et non point pour la guerre,
Mais plutôt pour l'amour,
Qu'en ce tipi, on fête.
Dans ce logis tout rond,
Comme un nid de fauvettes,
La gaîté est de mise,
Point de pleurs, ni de cris.
Le tomawak est là,
Accroché... inutile...
Et les coiffes de plumes,
Servent à brasser l'air,
Parfois un peu épais.
Il y a des bouquets d'herbes,
Mises en brassées qui sèchent,
Et cela sent le miel...
La menthe...
La Bergamote...
Un mélange joyeux,
De parfums, végétal
Qui tend à faire sourire,
Qui finiront tisanes,
Où onguents pour guérir.
Ici point de fauteuils,
Ni de sièges, voyez-vous,
Mais des fourrures douces,
Éparpillées au sol.
Et pour dormir à l'aise,
Et au plus près du feu,
Des hamacs suspendus,
Comme de longs fuseaux...
Offrant leurs mailles souples,
Au lourd poids du repos.
Deux hamacs suspendus,
Dans cette case ronde,
Deux hamacs encadrant,
Un berceau en osier,
Ou dort un petit ange...
Un papoose doré,
Et dans ses poings fermés,
Ses rêves de bébé...
Dès rêves de tipis...
Comme j'en ai rêvé...
... Une demeure rêvée,
Où j'aurais tant aimé,
Couler des jours heureux
Entre des herbes sèches...
Des serments, des aveux,
Et le fruit d'un amour...
Et de braises...
Et de feu...
José Delattre. 06/04/2016.
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